Category: Album

Nuisible – Slaves And Snakes Critique d'album

Avant toute chose, je dois confesser à vous, chers lecteurs, que je suis terriblement blasé de tout ce qui est ou touche au Doom. Bien que depuis la récente résurgence de ce mouvement j’aille été enthousiasmé par cette fraîcheur je dois admettre que j’en ai soupé de cette formule. C’est probablement pourquoi les derniers albums traités dans cette colonne où on me permet d’émettre des opinions musicales sont soit très Brutaux, soit très Blacks Metal, soit très Death Metal. Ce qui nous amène à l’un des albums qui pourrait le mieux convenir à ces trois qualificatifs; Slaves & Snakes du groupe de Blackened Deathcore Français Nuisible. Leur musique est auto proclamée être inspirée de Darkthrone, Entombed, Kreator et j’ajouterais même de Discharge.

Ouvrant avec un bourdonnement rappelant la trame sonore du film de Stanley Kubrick The Shining, Slaves & Snakes s’avère malsain comme du vieux Mayhem de l’époque Deathcrush avec des riffs brutaux et une batterie qui excelle à mettre l’emphase où il le faut. On est loin de faire dans la dentelle ici et c’est un album de défoulement bien senti. Les premières pièces tels Slaves…, And Snakes et Evil Still sont dans un concept qui se tient jusqu’à l’Interlude.
Ensuite, on sort davantage des conventions du Deathcore et on visite des lieux peu communs qui peuvent s’apparenter de près ou de loin aux grandes pointures telles que Natvre’s issus de la Grèce, Noise Trail Immersion, Converge, et King Apathy. Toutefois, ce second acte manque un peu de souffle et d’inspiration et on semble se répéter malgré un vif désir de faire cheminer leur concept.

Bref, Nuisible ne sont pas là pour rigoler mais bien pour nous en mettre plein la gueule. Ils le font de manière convaincante et adhèrent à une attitude nihiliste tel que les pionniers du Black Metal ont su en imprégner leur musique tout en apportant un Deathcore / Metalcore lourd et inquiétant.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Deadlight Entertainment | Terrain Vague
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 21 Septembre 2018


Auteur : Michaël Parent | Facebook

Scorched – Ecliptic Butchery Critique d'album

Cette bande du Delaware aux États-Unis, connue sous le sobriquet Scorched, semble tout droit sortie d’un film d’horreur de série B des années 1980 et, en plus de ça, ils font du Death Metal sans prétention. Dans le genre, il y avait beaucoup d’attentes entourant la sortie de cet album. Dans les dernières années, des groupes comme Gatecreeper et Acephalix ont su redorer le blason du Old-School Death Metal tout en y incorporant des sons et des productions dignes de leurs contemporains. Voyons si Scorched avec Ecliptic Butchery a saura s’accrocher pour nous revenir avec plusieurs chapitres tel Michael Myers.

On est dans des territoires connus qui ont été défrichés par les classiques tels que Bolt Thrower, Autopsy et Morbid Angel. Bref, Scorched ne forgent rien de bien innovateur mais sont dans un créneau fort intéressant qui revitalise un son déjà bien établit.
Avec neuf pistes de durées raisonnables, Ecliptic Butchery est succinct et direct comme un classique de l’horreur.

En fait, le son de Scorched est très proche de celui d’Acephalix mentionné précédemment. Ces derniers avaient eu de bonnes critiques pour leur plus récent opus paru en 2017 sous le titre de Decreation. Dans le cas d’Ecliptic Butchery, on pourrait y aller avec autant de d’éloges car on ressent que l’essence primitive du Death Metal est préservée et cette musique, bien qu’un peu rétro, reste aussi efficace et maligne.

Note: 6 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: 20 Buck Spin
Sites Web: Bandcamp
Date de parution: 28 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent | Facebook

Helrunar – Vanitas Vanitatvm Critique d'album

La bonne vieille seconde vague de Black Metal, a-t ’elle encore besoin de présentation avec sa dose de drames, d’horreurs et de blasphèmes? Pour ceux qui répondront oui à cette question je vous invite à faire une recherche Google et/ou Wikipedia pour vous aiguiller. Bref, stylistiquement parlant, beaucoup de groupes ont tenté de copier et de saisir l’essence même de cette vague qui est le fruit de plusieurs facteurs dont un DIY extrême et le dégoût de la musique commerciale. Un peu comme à l’instar du Grunge sur la côte Ouest des États-Unis qui par malheur fut souillée par l’appât du gain de trop de ses groupes. Plusieurs parallèles seraient à faire entre le Grunge et le Black Metal toutefois cet essai ne sera accompli dans cette critique. Retournons en Europe, plus précisément en Allemagne, où Helrunar sévit de sa musique à saveur Black Metal.

Avec la galette Vanitas Vanitatvm, on s’attaque à bien plus qu’à l’étiquette Black Metal orthodoxe. Évidemment, VV contient des passages de blastbeats, des guitares criant des tremolos et des chants criards. La production sonne bien et on s’éloigne du lo-fi associé à la seconde vague du Black Metal. Tellement, qu’avec l’accent et certains passages plus industriels on croirait entendre Rammstein avec un vrai edge. Les passages parlés d’une voix basse dans la langue de Goethe donnent des frissons et apportent une dimension quasi expérimentale à la musique.

La pièce Lotophagoi représente tout ce qui fonctionne avec Marduk encore aujourd’hui. On tombe dans le pur Expérimental avec Nachzehrer et la finale Der Tag an dem das Meer seine Toten freigibt. Tandis que la pièce titre, Vanitas Vanitatvm est telle une intermission avec sa guitare acoustique qui laisse lentement place aux tremolos arides.

On est satisfait de l’ensemble de l’album et il ne réside pas de frustrations à son écoute. Néanmoins, un peu d’édition pour couper dans le surplus aurait certainement rendu cet album encore plus efficace avec une durée un temps soit plus raisonnable. Malgré tout, on apprécie les moments agressifs autant que les moments plus introspectifs. Ces derniers auraient pu être plus concis et de cette manière leur présence aurait eu plus d’efficacité. Vanitas Vanitatvm est un bon album sans en être un excellent de Black Metal contemporain.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Prophecy Productions
Sites Web: Bandcamp
Date de parution: 28 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent | Facebook

Allfather – And All Will Be Desolation Critique d'album

Parfois, on peut se tromper et revenir sur des notions que nous croyons acquises et sur lesquelles nous n’aurions pas osé se remettre en question. Récemment, j’ai pu en faire l’expérience avec le tout nouvel opus de Allfather du Royaume-Uni. Œuvrant dans le créneau musical qu’est le Metalcore, genre que je croyais plus que dépassé lors de la montée en popularité de Avenged Sevenfold qui rendit le genre si dénué de saveur qu’il était impossible que le genre ne produise rien d’intéressant. Bref, en écoutant And All Will Be Desolation, Allfather me rappela comment le Métal peut encore être dangereux et joué de manière « dans ta face ». Bref, j’en ai eu pour mon argent comme on dit au Québec!

Tout d’abord, il est impossible de ne pas parler des riffs juteux et satisfaisants de AAWBD. La pièce Black Triangle et la pièce Lord Betrayer sont des exemples de Metalcore mélodique exécuté par des maîtres dans leur genre. Ensuite, la pièce By Sword, By Famine, By Plague est langoureuse et possède des riffs Doom pesants et inconfortables à la Eyehategod ou à la Today Is The Day. Ce mélange d’éléments mélodiques, pesants et Doom donne à AAWBD un angle très contemporain sans toutefois faire l’effet péjoratif d’être en vogue.
C’est impossible de ne pas headbanger durant l’écoute de AAWBD et il faut le faire avec le volume très élevé car la qualité du mixage est faible et compresse beaucoup le son lourd d’Allfather. C’est, en revanche, le seul élément faible de toute cette galette.

And All Will Be Desolation est un excellent album de Metalcore, et ce, dans un genre qui, je croyais, s’était essoufflé depuis plus d’une décennie. On le voit avec le plus récent disque de Converge ainsi qu’avec cette offrande de Allfather que ce genre n’est plus aussi populaire qu’il l’a toutefois déjà été. Cependant, il reste des musiciens talentueux dans ce créneau; Allfather, croyez-moi, en fait partie. C’est donc avec plaisir que j’avoue m’être trompé sur un préjugé que je m’étais fait sur un genre musical.

Note: 8.5 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Rotting Throne Records
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 7 Septembre 2018

Auteur : Michaël Parent | Facebook

Infernal Coil – Within A World Forgotten Critique d'album

Pour ce qui est du Death Metal, c’est un peu comme pour la poutine; peu importe comment on réinterprète la recette, la présentation classique demeure toujours aussi efficace. Cela peut relever de la nostalgie à certains égards, mais l’interprétation de Infernal Coil est digne de la dissonance de Gorguts, la technicalité de Dying Fetus et les structures d’Incantation. Bref, ce duo de l’Idaho réinterprète la recette originale du Death Metal tout en y apposant sa signature bien à lui. Avec leur premier album, Within A World Forgotten, Infernal Coil s’insurgent dans la scène Death Metal pour y laisser leur empreinte.

Avec un mur de Blast Beats qui sature complètement le mixe, les pièces de WAWF se succèdent avec des éléments d’atmosphère insécurisants et des riffs tels des scies à chaînes assourdissantes. L’assaut se prépare avec Wounds Never Close qui à moins de deux minutes met la table pour les 36 prochaines minutes. Ensuite, Continuum Cruciatus et Crusher of The Seed sont de véritables bulldozers et pourraient anéantir toute forme de vie sur leur passage.

Cela nous mène à la pièce 49 Suns qui est hallucinante de sonorités, autant dans l’agression rapide que dans la lenteur des éléments Doom et des guitares acoustiques. On pourrait se croire dans un album de Funeral Doom ou de Noise Rock. Cette pièce centrale se veut une espèce de trou Normand qui vient adoucir les textures et les sonorités tout en préparant pour les trois dernières pièces de l’album.

La production a un son organique mais tend vraiment vers le mur de brique et on discerne la batterie en avant plan et le reste semble se perdre un peu dans une masse où guitare, basse et voix sont en même plan. Il serait comme dans plusieurs cas, très intéressant de pouvoir faire une comparaison avec le mixe numérique et le mixe sur disque vinyle. (Avis aux promoteurs, on aime les cadeaux qui tournent en 33 1/3 et sommes disposés à faire des critiques pour ce format plus précisément).

Finalement, cette offrande Death Metal se hisse parmi les opus qui rendent justice au genre tout en insérant des éléments hors des dogmes établis. Encore une fois, Profound Lore nous proposent une offrande digne de ce nom et gâtent nos oreilles. Infernal Coil seront notamment de passage dans la Belle Province à Montréal en première partie de Sumac le 5 septembre au Bar le Ritz PDB.

Note: 9 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Profound Lore Records
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 14 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent | Facebook

Bangladeafy – Ribboncutter Critique d'album

Sondage éclair, à main levée, tous ceux qui n’en peuvent plus d’attendre le nouvel opus de Tool? J’imagine que vous êtes, tout comme moi, devant votre écran avec une main levée. Même si vous n’avez pas levé votre main, on ne vous juge pas (on juge vos goûts musicaux seulement), voici une proposition qui, j’ose croire, saura vous faire patienter.
Avec le duo de Bangladeafy, on est dans l’instrumental progressif et on y retrouve des moments tels les pièces légendaires de Rush; La Villa Strangiato et YYZ. Ajoutons à cela la proéminence de la basse rappelant Primus et Tool. Avec toutes ces grandes pointures mentionnées, il faut voir si Bangladeafy possède tous les atouts pour se frotter à ces références musicales.

À la batterie on retrouve Atif Haq originaire du Bangladesh avec des rhythmiques bien contrôlées et qui font saliver le batteur très amateur (lire ici l’auteur de ces lignes). Ensuite, à la basse, aux synthétiseurs et les quelques voix, Jon Ehlers tire son épingle du jeu de manière hors du commun, et ce, tout en étant malentendant.

Cet album est un bloc de musique progressive très pesante et c’est peu surprenant d’y voir l’apport de Colin Marston (Gorguts, Krallice, Dysrhythmia, Sabbath Assembly) à l’enregistrement. Point positif, ce genre d’exercice peut devenir lassant pour l’oreille peu accoutumée et même sembler de la masturbation musicale pour d’autres. Toutefois, la courte durée de Ribboncutter rend un grand service à l’attention de l’auditeur.
Ils jouent aussi dans la cour du Rock expérimental tel des groupes comme Battles et 65daysofstatic. Bien que très nichée, cette musique propose des mouvements et des textures sonores variées et peu communes.

Finalement, cette concoction de Metal, de Progressif et d’un nombre impressionnant d’influences, se veut surprenante et à la fois très efficace tant dans son exécution que dans sa créativité. De là à proclamer qu’ils se placeront dans la postérité auprès de Tool, de Rush ou même de Primus j’en doute mais leur talent ainsi que leurs futurs albums pourraient me faire changer d’idée.

Note: 8.5 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Nefarious Industries
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 21 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent

A Forest of Stars – Grave Mounds and Grave Mistakes Critique d'album

Issus du Royaume-Uni, la bande de A Forest Of Stars en est à son cinquième album avec Grave Mounds and Grave Mistakes. Œuvrant dans ce que l’on peut qualifier d’Avant-Garde Metal, ils mixent des éléments Black Metal, souvenons-nous de Arcturus, des moments très Progressifs dans la veine de Ved Buens Ende, et ce, avec un penchant évident pour le théâtral. Ayant reçus assez d’éloges par le passé, les membres de AFOS seront-ils fidèles à leur habitude avec leur nouvel opus?

Tout d’abord, leur Metal a évolué de l’Avant-Garde Black Metal vers un son plus Folk dans les derniers albums tel sur leur Beware the Sword You Cannot See. GMaGM est la consécration de l’évolution musicale de AFOS. Les pièces longues se succèdent sans se répéter et s’emboitent de manière fluide l’une après l’autre. Precipice Pirouette est une pièce d’anthologie à elle seule et ses moments de grâce se succèdent à des moments plus intenses et mélodiques.

L’élément progressif est assez présent et les vocaux se veulent narratifs dans une espèce de triptyque de circonvolutions musicales qui nous mène de pièce en pièce au gré de l’album.
Le tout est balancé avec main de maître et les moments calmes sont compensés par des riffs payant et des agressions bien placées.

Si l’on s’amuse à regarder la durée de l’album, qui se chiffre à plus de soixante minutes, on peut aisément affirmer que c’est un album long et qui souffre par sa longueur. Bien que la variété et les passages théâtraux alimentent notre intérêt on en vient à souhaiter une certaine concision par moments et un resserrement de l’ensemble à d’autres instants. Toutefois, je dois honnêtement déclarer que c’est le seul bémol à cet album.

Fait à noter, cet album s’adresse particulièrement aux amateurs de musique que j’aime à appeler des Musi curieux, c’est-à-dire, qui peuvent s’intéresser à de la musique difficilement catégorisable et qui ne rentre pas dans un cadre ou dans un genre établit.

Bref, une galette incontournable qui saura ravir et qui possiblement se retrouvera dans plusieurs listes de fin d’année.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Prophecy Productions
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 28 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent

Pamela Moore – Behind The Veil Album

Cinq ans après son dernier album, Pamela Moore est de retour avec un nouvel opus intitulé Behind The Veil. Accompagnée de Michael Posch et Craig Church aux guitares, de Rudy Sarzo à la basse et de Casey Grillo à la batterie, Pamela continue ou elle s’est arrêtée sur son album précédant.

Encore une fois, la musique est axée sur les mélodies rythmiques lourdes et modernes des guitares. Le rythme est généralement lent, mais cela n’empêche pas les guitaristes d’y aller de quelques solos endiablés comme sur la pièce Rise. La voix de Pamela est toujours aussi puissante et elle très dynamique. Nous retrouvons encore une fois un excellent échange vocal entre Pamela et Ralf Scheepers (Primal Fear) sur la pièce Sickness. Le rythme ralenti drastiquement sur le titre Beneath The Voodoo Marsh et cela fait ressortir la puissante voix de Pamela. Cette dernière alterne les passages mélancoliques et dynamiques sur la pièce My Eternal et le résultat est très concluant. Le guitariste Randy Piper fait une brève apparition sur la pièce Slow Burn avec un petit solo de guitare qui donne un peu plus de vie à la lugubre composition.  Contrairement à ce que pourraient laisser présager le titre des pièces Wi Fi Zombies et These Scars, la mélodie de ces titres est très dynamique. On remarque aussi que Casey Grillo est très actif à la batterie sur ces titres et cela à un effet entrainant sur les autres instruments ainsi que sur la voix de Pamela. Cette dernière démontre tout son talent sur les pièces Just Breathe et Run en offrant une puissante prestation vocale remplie d’émotions, démontrant ainsi l’étendue de son talent. Avec son agressivité, le titre Undertow donne une autre dimension à cet album. Non seulement la musique est davantage axée sur la mélodie que sur le rythme, mais les guitares sont beaucoup plus présentes que sur les autres compositions.

Behind The Veil contient une belle diversité musicale et met en évidence la voix électrisante de Pamela Moore. Malgré une structure plus moderne qui laisse beaucoup de place à la basse, la voix percutante de Pamela reste encore le point central de la musique.

Note : 8.5/10 – Une musique moderne et puissante

Auteur : Albert Lamoureux

Body Void – I Live Inside A Burning House Critique d'album

Dans un des coins de la Bay Area, voir ici les environs de San Francisco l’une des destinations préférées de l’auteur de ces lignes, plusieurs groupes importants de la scène Metal ont foulé les planches du très renommé club le Warfield. Si l’on ose creuser dans les sous-genres du Métal, Neurosis originaires d’Oakland, bourgade près de San Francisco, ont révolutionné le Métal avec de longues chansons pesantes mélangeant dès leurs débuts le Crust Punk/Hardcore au Noise et au Doom Metal avec en tête l’un des plus importants collectifs; Swans. Issus de SF, Body Void lancent un nouvel opus qui vient faire renouer au Doom avec les racines du Crust et du Hardcore. Ce trio fait-il autant de bruit et de remous que ses prédécesseurs?

Le titre I Live Inside A Burning House (ILIABH) est composé de cinq pièces de longueurs presque exagérées. C’est-à-dire, mis à part l’intro de moins de deux minutes, les pièces varient entre neuf minutes et vingt-deux minutes. Ajoutant à cela la lenteur soutenue des pièces en fait une espèce de marche éléphantesque qui dévasterait tout sur son passage un peu comme si Cthulu émergeait de son sommeil profond pour venir achever son travail de grand destructeur.

La chanson Trauma Creature connait les moments les plus lents avec de grandes réverbérations de basse et d’autres éléments tels des blast beats dignes du Grindcore. On pourrait apparenter la démarche musicale de Body Void à celle d’Indian de Chicago qui est digne d’un massacre.
Ensuite, Phantom Limb connait des moments de rythmiques intéressantes et on sent qu’à toutes les pièces Body Void commence avec une idée et sait la mener à une conclusion en passant par un dénouement tout le temps payant. Toutes les pièces sont telles des nouvelles ou des romans, si on veut faire un parallèle avec la longueur qui pourrait à première vue sembler exagérée, qui sont bien bouclées.

On est dans la musique audacieuse et parfois même expérimentale comme l’ont déjà été Godspeed You! Black Emperor. Toutefois, étant moi-même un initié du genre il m’a quand même fallut plus d’une écoute pour en apprécier toute l’ampleur. Si on s’en donne la peine, cette galette en vaut l’écoute et sans pour autant croire qu’ils sauront étendre leur base de fans, les plus ardus seront conquis par cette musique sans compromis et très aride.

Note: 9 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Dry Cough Records | Crown & Throne Ltd. | Seeing Red Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 11 Mai 2018

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Auteur : Michaël Parent

One Day In Fukushima – Ozymandias Critique d'album

Ces derniers temps, pour une raison que j’ignore, je reçois une quantité assez importante d’albums de Grindcore. Genre que j’ai affectionné particulièrement pendant quelques années au début du siècle/millénaire. C’est un genre qui est plutôt surpeuplé et qui nous a habitué à un niveau de qualité proche de la médiocrité musicale. Un peu comme le culte des films so bad they’re good. Toutefois, les sorties de 2018 sont pour la plupart très rafraîchissantes et je n’ai qu’à penser à Hell To Pay et Eaten. Les Italiens de One Day In Fukushima (ODIF) nous offrent Ozymandias avec toute sa fougue et son intensité. Il poursuit la lancée d’une année faste pour le Grindcore.

Alors vous n’êtes décidemment pas remis du départ trop hâtif de la formation Suédoise Nasum et vous êtes dus pour une écoute d’Inhale/Exhale et Human 2.0? Nous avons ici une formule aussi efficace qu’un médicament générique : One Day In Fukushima. Combinant la fougue du Grindcore et les D-beats du Punk Rock/Hardcore ils me réconfortent et me permettent de dire qu’il y a une vie pour ce genre après Nasum.

Avec dix-huit titres en moins de vingt-cinq minutes, Ozymandias est comme du bonbon pour les oreilles. On retrouve tout ce qui fait de ce genre ce qu’il est, soit des collaborations, des riffs rapides, des blasts beats, des D-beats et des samplings. On navigue cependant dans des eaux connues et l’exercice n’en est pas un d’exploration ou de progression. On est dans un rendu efficace de formules gagnantes et bien qu’on en est ravis, il faudra voir si cette interprétation est suffisante pour rester et s’insérer auprès des canons du genre.

En gros, Ozymandias est tout ce qu’il prétend être : un bon album de Grindcore pur et dur. Bien que l’originalité ne soit pas l’élément prédominant, l’exécution et la maîtrise des éléments et des meilleurs ingrédients de la recette du genre est au rendez-vous.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Eclectic Productions
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 26 Avril 2018

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Auteur : Michaël Parent

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