Category: Album

Vulpus – Certitude Album

Formé en 2013, le quatuor portugais Vulpus nous offre son premier album en Certitude après un EP paru en 2014. Se situant dans le Black Metal moderne, la musique de Vulpus emprunte certains éléments du Black Metal par son intensité et son urgence conjointement amalgamé avec une approche Post-rock et même pourrait-on dire Rock expérimental. Cependant, j’ai une réserve quant à qualifier cette musique de Post-Black Metal même s’il pourrait en être assujetti.

Il y a un souci assez persistant dans la création d’une ambiance propre à Certitude. On a une ouverture d’album plutôt calme et instrumentale pour la première pièce Dysphoria. Par la suite, No More Shall I Seek Comfort Amidst Theses Piles Of Rust est une montée  tranquille et instrumentale jusqu’à la troisième minute et même lorsque le vocal typiquement Black se commet, la musique suit une approche distincte d’un Post-rock bien nuancé avec une certaine retenue jusqu’à ce que la pédale double de la batterie fasse une brève apparition.

On entre tête première dans le métal plus lourd avec Like Troxler’s Fading et les guitares ainsi que la batterie sont dignes des passages les plus intéressants d’Enslaved. En fait Nuno Endrick a un style assez similaire à Grutle Kjellson et sans être des émules de ce groupe norvégien, Vulpus se situe dans un créneau similaire.

Toujours dans la mouvance du Black Metal actuel, plusieurs drones sont présents au fil de l’album dont la dernière piste Hell Is Truth Seen Too Late qui est pratiquement un long bourdonnement. Sur sept titres, on a droit à quatre véritables morceaux. Dont la pièce Certitude II qui pimente cet opus avec un Black Metal malsain et virulent. C’est une pièce excellente mais ces moments de brillance se font trop rares et la finale en fade out est décevante car on aurait pris plus de ce moment et moins de Certitude I qui est trop longue pour ce qu’elle contribue à l’ensemble.

Finalement, la pièce de résistance, Along Obsidian Shores est digne de Wolves In The Throne Room tant elle nous tient en haleine par sa consistance et sa durée. On aime son évolution et l’inclusion d’éléments mélodiques avec un blast beat monotone mais si efficace. La conclusion de cette chanson se fait plus lente s’approchant du Doom Metal.

Ainsi, le prorata est quelque peu disproportionné lorsque près de la moitié de la durée de l’album est parsemé d’éléments atmosphériques et de sons. Par chance que Certitude II et Along Obsidian Shores sont des moments forts de Certitude. Car le reste de ce premier opus n’est pas ce que l’on pourrait qualifier d’excellent mais plutôt bien dans la normale. Cependant, c’est un premier effort intéressant et on y remarque des éléments prometteurs qui s’ils sont capables de dégraisser leurs éléments atmosphériques et d’apporter plus de contenance on pourrait avoir droit à des albums plus qu’épatants.

Note: 6.5 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Pest Productions
Sites Web: Facebook | Bandcamp | Twitter
Date de parution: 25 juin 2017

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Auteur : Michaël Parent

Deity – Deity Album

Le duo canadien Deity, Danny Alessandro et Joey Massey tous deux partageant voix et guitares, offrent une proposition de type Brutal Death Metal peuplée d’une myriade de riffs coiffés de la signature rythmique de nul autre que le légendaire Flo Mounier de Cryptopsy en tant qu’artiste invité. Aussi appelé à contribution, Florian Ravet bassiste et ex-Nephelium, unissent leurs efforts pour un premier album.  Ancré dans un genre qui est à la fois surpeuplé et rempli de clones de nombreuses influences, la musique de Deity se démarque-t-elle de ses consœurs?

Faut voir, c’est-à-dire, que la production est sans fautes et le mix et le master de Christian Donaldson (Cryptopsy, The Agonist) fait plus que la job. Nous avons droit à du solide et on prend bien le temps de nous placer dans une ambiance particulière avec une introduction de Suspended In Animation et un intermède à la fois décalé du vibe de l’album mais qui se veut un palate cleanser pour les morceaux qui suivront. On sent que c’est un album de guitare dans un genre qui se veut assez technique. L’emphase est concentrée sur cet élément et on aurait pu me servir un album instrumental que j’aurais été autant satisfait de la tenue de la galette.

Note discordante, puisqu’il y en a toujours une, la durée de l’album est le plus grand défaut. Dépassant les 55 minutes, quelques pièces nécessiteraient une épuration qui les rendrait plus efficaces tout en gardant notre intérêt plus éveillé. Je pense à From Which We Came et à Illuminate The Unwilling qui auraient bénéficié de durées plus courtes et auraient laissé tout le punch à la pièce finale et majestueuse de In Turmoil de près de 13 minutes.

Même si cette maxime ne s’applique généralement pas au Métal, Less Is More comme le disait Mies van der Rohe. En fait, il s’agit de savoir bien doser et dans le genre de Deity, soit le Brutal ou selon votre humeur le Technical Death Metal, un album de 40 à 45 minutes aurait fait de cet album une entité de plus grande qualité en frais d’agrément d’écoute et d’efficacité de compositions.

Malgré cette erreur de parcours, Deity se démarque par la consistance de ses compositions, l’ambition de faire un album de riffs et un son intemporel. Ce fut un choix judicieux que de faire appel à Mounier et Ravet qui, musiciens d’expérience, font sentir leur présence tout en laissant les guitaristes être les vecteurs de la musique.

Note: 7 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Non signés
Sites Web: Facebook | Instagram
Date de parution: 2 juin 2017

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Auteur : Michaël Parent

Necrot – Blood Offerings Album

Pour ceux qui sont assez vieux pour se souvenir d’avoir commandé des albums dans un catalogue et avoir envoyé du «vrai argent» par la poste pour obtenir des disques laser d’un label obscure dans une enveloppe semi sécuritaire et d’avoir attendu des semaines, voire des mois, pour entendre la musique tant désirée et être déçu ou bien agréablement surpris vont comprendre comment on peut être nostalgique de cette ère révolue. Recevoir, enfin, un album de Bolt Thrower ou Morbid Angel dans une boite déboîtée dans la boîte au lettre était presque aussi gratifiant que de découvrir l’Arche d’Alliance avant l’armée allemande. Bref, depuis sa création, Necrot de San Francisco se forge un son qui allie le Old-School Death Metal au D-beat. Plusieurs formations du moment maîtrisent la résurgence de ce genre dont Vastum qui partage un membre avec Necrot et Gatecreeper notamment.

Blood Offerings a des sonorités se rapprochant aussi de Bolt Thrower qui est désormais l’un des canons du genre. Une belle homogénéité caractérise l’album qui se présente comme un bloc solide et pur. C’est un son classique qui ravi mon appétit de old-school mais me laisse sur ma faim pour ce qui est de l’effet de surprise et de renouveau. On retrouve des mélodies accrocheuses surtout avec Layers Of Darkness qui termine l’album sur une note forte.

Cependant, une fois que la nostalgie des premières écoutes s’est estompée, c’est à un manque de substance que Blood Offerings se bute. Se situant surtout au niveau de l’écriture des pièces et non pas à leur exécution. Les moments qui se démarquent ne sont pas assez nombreux pour compenser les moments plus fades.

Le plus grand défi d’un groupe tel que Necrot qui exploite un genre et une nostalgie c’est de tomber dans le comparatif et l’auditeur qui se tourne vers un artiste d’un genre étiqueté comme rétro devra être épaté pour délaisser ses classiques et se pencher sur un artiste contemporain. Tel que Gatecreeper et leur excellent Sonoran Depravation par exemple, on sent l’influence Classic Death Metal mais on en redemande de cette réinterprétation de ce son particulier. Pour ce qui est de Necrot on peut dire bel effort mais on en vient à vouloir un produit plus nutritif à la fin du compte.

Note: 5 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Tankcrimes | Sentient Ruin Laboratories
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 9 juin 2017

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Auteur : Michaël Parent

Hellripper – Coagulating Darkness Album

Bien qu’étant un tant soit peu trop jeune pour avoir connu l’époque de Kill ‘Em All (Metallica), At War With Satan (Venom) et Under The Sign Of The Black Mark (Bathory). J’ai tout de même vu le jour la même année que l’album contenant les hymnes que sont Seek and Destroy et Whiplash, soit en 1983. À cette époque le Black, le Thrash et même le Speed Métal ne formaient qu’un genre et les groupes avaient un son propre à leur approche. Le projet solo de James McBain, Hellripper, du Royaume-Uni est un vibrant hommage à cette ère du Métal un peu comme le font les Warbringer et les Toxic Holocaust avec leur réinterprétation du Thrash de la belle époque. Du rétro-Black/Thrash/Speed Metal exécuté avec une fougue et une énergie digne des balbutiements de ces genres c’est ce que vous retrouverez avec Coagulating Darkness.

Certaines pièces comme Bastard of Hades nous ramènent vers un proto-Thrash de Motörhead avec une basse guitare en avant plan et des guitares tout droit sorties de Hit The Lights. Anneliese semble être tout droit tiré d’une session de Kill ‘Em All inspirée de Quorthon et la pièce finale, Coagulating Darkness est digne de Kreator. Inutile de souligner avec plus d’ampleur le fait que l’on ne réinvente pas le bouton à quatre trous mais force est d’admettre qu’un fan de Métal ancien s’en donne à cœur joie et se fait un plaisir à pointer les riffs légendaires de Hammet, Mustaine, King et autres qui sont empruntés pour peupler cet opus.

La production est adéquate et évite de tomber dans l’amateurisme et l’approche trop crue d’un enregistrement fait dans une pièce distante. Le tout est fait dans le respect des inspirations sans se vouer à une dénaturation du son particulier qui émanait des enregistrements d’époque. Juste à revisiter les premiers albums de Slayer et vous entendrez des solos proéminents et les basses très distantes.

Pour résumer l’expérience de Hellripper c’est comme ces cartes qui répertorient tous les groupes et leurs influences. Nostalgie et mélange de genres avec du Black/Thrash/Speed Metal nous rappellent l’origine de ces premiers moments mémorables du Métal à la sauce Black Metal. Un réel plaisir d’écoute mais pas forcément un album qui passera à l’histoire. Toutefois, on n’y perd pas au change car McBain a su capturer l’énergie et l’ambiance d’une époque bien précise et y donner un souffle différent.

Note: 6 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: N/D
Sites Web: Facebook | Bandcamp | Twitter
Date de parution: 14 avril 2017

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Auteur : Michaël Parent

Sunken – Departure Album

Je signe ici ma septième critique musicale pour Thorium Magazine et ceux qui ont eu la chance de me lire dans mes textes précédents comprendront que je reçois pas mal de promos de Métal dans la veine du post-Black Metal aussi communément appelé par certains croyant faire plus puriste comme étant de l’Atmospheric Black Metal ou même de l’Ambiant Black Metal. La ligne est bien mince entre ce genre qui allie le post-rock au Black Metal et le Blackgaze qui allie un genre encore plus précis de post-rock, le shoegaze, avec notre tendre Black Metal. Certains groupes choisissent une voie en particulier tandis que d’autres naviguent entre ces genres avec plus ou moins de succès.

Tout droit sorti de Scandinavie, soit du Danemark, la formation Sunken mise sur des sonorités parfois plus abrasives de qualité Black Metal et de mélodies simples et d’échos dans les voix rappelant un post-rock appliqué d’un vernis parfois velouté sans réellement se départir d’un son hargneux à souhait. C’est cette balance du Black Metal contemporain qui fait des compositions telles que la pièce Sunken, s’étalant sur plus de treize minutes, semble évoluer et passer par plusieurs états d’esprit dans la maitrise et l’élégance.

Des cinq morceaux sur Departure, la pièce titre de l’album est un marathon galopant de Black Metal infusé de riffs et blast beats dignes de Wolves In The Throne Room avec en arrière fond des claviers donnant cet atmosphère malsain, mélancolique et un tant soit peu mélodique. L’extrait inclus dans le lecteur plus bas est un bel échantillon de l’album dans sa grandeur et son aspect introspection avec sa finale qui fade out les éléments du chaos et place en avant plan quelques notes de ces claviers pendant quelques secondes servant à faire un trou Normand à notre tympan pour accueillir une pièce finale de saturation musicale qui conclue cet album.

Tel que nous venons de le souligner, la production de cet album est superbe et il est assez ardu de trouver bien des aspects négatifs pour cette critique. Certains diront que les chansons sont trop longues. Cependant, leur caractère sinueux fait qu’elles sont captivantes et peu répétitives. Pour un premier album Sunken se démarque avec une réelle maitrise des compositions et des moods que permet le post-Black Metal. Leur grande force est de savoir doser de manière remarquable les éléments de chaos, de mélodies et d’ambiance qu’ils placent dans leur musique.

Note: 8 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Triton’s Orbit Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 26 mai 2017

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Auteur : Michaël Parent

Varmia – Z mar twych Album

Dans la vie comme dans le métal il y a des rapprochements qui se font sans même réfléchir. Il y a de ces régions du globe qui semblent prédestinées à mettre au monde des groupes qui produisent des albums qualité sans même forcer. Pour moi, la Pologne est gage de Black Metal juste à la mention de trois noms; Behemoth, Mgła et Batushka. Ainsi, lorsque j’ai aperçu la promo de Varmia qui évoquait du Polish Black Metal avec des roulements de « R » légendaires de l’accent polonais j’ai immédiatement saisi l’occasion de renouer avec le PBM (Polish Black Metal, oui, je viens d’inventer cette abréviation!).

Pour ceux qui connaissent le duo Mgła, pour les autres qu’attendez-vous, vous êtes au faite de la maîtrise des riffs mélodiques de M (chanteur et guitariste de Mgła) et de son admiration pour Dissection. Varmia se place dans cette mouvance en alliant quelques chants plus clairs rappelant le Folk Metal efficace de Einherjer. Une influence des géants que sont Moonsorrow est palpable sur des pièces comme In Tenebris tant par sa durée que par son penchant pour l’épique. Ils excellent avec des morceaux comme Ptak où les blast beats fusent et les vocaux sont agressifs.

Pour ce qui est de la sobriété et de la modération Varmia n’est pas de l’école du less is more. Ceci étant pour notre plus grand plaisir car en ne se limitant pas le quatuor nous rappelle comment le Black Metal peut être un métal dangereux et instable comme à ses débuts. Pendant que certains de leurs collègues Américains et Français jouent aux émules du post-rock, Varmia font du Black Metal sans bons sentiments.

Malgré cette recette assez fidèle à un Black Metal fiévreux et mélodique, Z mar twych reste toutefois un album parsemé de bons moments mais aucun n’étant suffisamment convaincant pour amener cet album parmi l’élite que cette patrie a su cultiver au fil des ans. Il manque ce sentiment d’urgence et cette barbarie dans l’esprit de la musique de Varmia. Cette tendance à se rapprocher du Black Metal mélodique de la fin des années 1990 manque de souffle et avorte les belles promesses que Slava et Wściekłość annonçaient en ouverture d’album.

Note: 6 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Folkvangr Records / Via Nocturna
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 28 février 2017 (numérique) / 26 mai 2017 (cassette)

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Auteur : Michaël Parent

Violet Cold – Anomie Album

Le Black Metal a très longtemps été perçu comme intemporel et isolé de toute évolution malgré le fait qu’il a toujours évolué selon les tendances et les groupes qui ont su porter son flambeau depuis ses débuts dans la décennie des années 1980. Aujourd’hui, on retrouve de nombreuses incarnations et l’une des plus déviantes de son origine est le Blackgaze qui mélange les riffs de guitares Black Metal de style trémolo et le shoegazing qui est un sous-genre du post-rock qui se définie par des riffs distordus et des murs de son produits par une saturation des guitares. Violet Cold est originaire de l’Azerbaïdjan et se qualifie de Black Metal atmosphérique. Bien que cela fasse pas mal plus grim que Blackgaze, il est pourtant bel et bien question de ce dernier genre que Violet Cold exécute avec brio sur son plus récent Anomie.

L’album se révèle assez puissant dès les premières notes et les longues chansons se succèdent. La pièce titre, Anomie est le mélange parfait de Black Metal et de shoegaze et de post-rock. Dernièrement, je me disais que le Blackgaze n’était qu’une phase et que ce son avait pas mal donné tout ce qu’il était possible d’achever. Quelle erreur de ma part! Violet Cold brouille les cartes avec son mélange d’agression, de mélancolie et de beauté. On a un tout assez planant qui se démarque de ses contemporains tant par les mélodies et les touches de guitares parfois poignantes ou introspectives. Les transitions sont fluides et peu brusquées malgré leur aspect hétéroclite de mélange des états d’esprit.

La construction des morceaux est admirable tant par leur évocation d’une ambiance bien particulière et d’une démonstration de l’intelligence de l’évolution des pièces avec des mélodies certaines mêlées à ces ambiances parfois plus mélancoliques et d’autres fois plus sombres. Certes c’est une galette qui interpelle son auditeur et ce dernier sera happé par les textures veloutés des ambiances et bercé par les mélodies post-rock qui prédominent le chaos que l’aspect Black Metal vient bouleverser. Le début de Lovegaze est remarquable et on peut voir que si le Blackgaze s’est rendu jusqu’en Azerbaïdjan, alors les frontières des genres ne sont que des barrières que l’on s’impose plutôt que de réels obstacles.

Mes bémols, puisqu’il y en a presque tout le temps, c’est la production qui assourdie les chants et la batterie au profit des puissantes guitares. J’ose croire que c’est simplement le mix du format numérique qui est compressé et que le format analogique offre une meilleure profondeur à l’oreille. Cependant, ce léger faux pas est assez commun et le manque de dynamisme sonore n’est pas une faute impardonnable malgré tout.

Si le Blackgaze s’avère un genre qui ne sera que de passage dans le décor du monde merveilleux du Métal, nous pourrons néanmoins compter Anomie parmi les œuvres les mieux réussies dans son genre. Le plus étonnant dans tout cela est le fait que Violet Cold est le fruit d’un seul homme, Emin Guliyev, qui a une discographie garnie de nombreux singles et de quatre albums depuis le début de 2015.

Note: 8 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Tridoid Records | Folkvangr Records
Sites Web: facebook.com/VioletColdOfficial/ | Bandcamp
Date de parution: 1 mars 2017(numérique) 21 juillet 2017 (Cassette, vinyle)

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Auteur: Michaël Parent

Merchant – Beneath Album

Avec la résurgence du Doom Metal des dernières années et la multiplication des genres et sous-genres dans le Métal en général il est très facile d’en perdre notre latin. En fait, le Doom Metal a son origine des vénérables pionniers du Métal Black Sabbath et de tous ceux qui ont su faire perdurer cette tradition. Le Doom Metal peut aussi s’apparenter au Stoner Rock ainsi qu’au Sludge et le groupe Australien Merchant est issu de ce mélange pesant de beats mid et slow tempo. Les bandes de Yob, de Neurosis, de Weedeater et même de Today Is The Day sont dans les contemporains de Merchant qui opèrent sur les mêmes notes. Suivant leur premier album Suzerain en 2016, Beneath est un EP qui place la musique de Merchant sur et non pas sous la carte.

Deux pièces de quinze minutes chacune forment Beneath, digne d’une marche monolithique, les mid-tempos rappellent Indian et Neurosis à la fois. Puisque la définition de Doom est très élargie on peut se placer dans la veine du Noise pour ce qui a trait à Merchant. Avec des vocals criards et de la distorsion à profusion, l’effet de ce poison est lent et douloureux et on semble prendre plaisir à battre lentement cette bête pour faire durer sa souffrance, et ce, jusqu’à une lente mort. Évidemment, tout ce positivisme va de pair avec une production digne de ce genre. C’est-à-dire, lourde au possible avec beaucoup d’appui sur les guitares.

Bien que superbement maîtrisée et exécutée, la musique de Merchant échoue à se démarquer de ses influences. Le potentiel est bel et bien présent et c’est assez triste de sentir que l’on travaille fort pour maintenir la cadence imposée par les fers de lance du genre même si Merchant reste prometteur sans avoir livré la marchandise.

Note: 6 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Black Bow Records
Sites Web: doommerchant.bandcamp.com/ | facebook.com/DOOMMERCHANT
Date de parution: 12 mai 2017

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Auteur: Michaël Parent

Battle Beast – Bringer Of Pain Album

Les membres du groupe finlandais Battle Beast n’ont pas eu de répit depuis leur dernier album, car ils se sont séparés d’Anton Kabanen, le compositeur principal et guitariste du groupe peu de temps après leur tournée européenne. Son remplaçant est Joona Björkroth, le frère du claviériste Janne. Avec ce changement, certains amateurs se demandaient si cela allait avoir un impact sur le style musical du nouvel album intitulé Bringer Of Pain.

On remarque dès les premières notes du titre Straight To The Heart que la mélodie de guitare et de clavier est encore une fois un élément important de leur style. Inspiré fortement des années 80s, ce titre restera gravé dans votre subconscient pendant longtemps. La voix de Noora est encore une fois très puissante et est un élément important de cette composition. Une autre pièce au rythme fort entrainant est King For A Day. Sa simple mélodie axée sur le rythme fera hocher la tête des amateurs pendant les concerts tellement elle est contagieuse. Le groupe s’approche cependant dangereusement du style musical préconisé par Nightwish avec les titres Beyond The Burning Skies et Lost In Wars. Comme dans le passé, l’album contient quelques morceaux très dynamiques aux inspirations disco. Centrées sur les claviers et la voix de Noora, les pièces Familiar Hell et Dancing With The Beast sont tout de même bien structurées et les amateurs n’éprouveront aucune gêne à les écouter à haut volume. Dans la catégorie des poids lourds, nous retrouvons les titres Bringer Of Pain, Bastard Son Of Odin et We Will Fight. Même si les mélodies de claviers sont toujours bien présentes, l’apport de mélodies de guitares plus agressives sera grandement apprécié par les amateurs. L’album prend fin avec la pièce Far From Heaven, une ballade qui met en évidence la puissante voix angélique de Noora. Prendre note que nous retrouvons trois titres supplémentaires sur l’édition limitée et nous pouvons aisément dire que le groupe réserve le meilleur pour cette édition. Gods Of War, The Eclipse et Rock Trash sont axés sur des mélodies de guitares, ce qui est un heureux retour sur le style musical des albums précédents du groupe.

La sortie de l’album Bringer Of Pain était attendue de pied ferme par de nombreux amateurs et la majorité de ces derniers ne seront pas déçus du résultat. Les mélodies sont toujours aussi entrainantes et dégagent beaucoup d’énergie même si les guitares ne sont pas aussi dominantes que dans le passé.

Note : 7.5/10 –  Un nouveau départ de qualité

httpv://www.youtube.com/watch?v=pBpv_pcUEIQ

Auteur: Albert Lamoureux

Karkaos – Children Of The Void Album

Cela fait des années que je connais le groupe Karkaos, même avant qu’il n’aie sorti son premier EP. Depuis ses débuts les changements de line-up se sont succédés jusqu’à tout récemment avec le départ de leur bassiste Eddy Levitsky. On sait aussi qu’un changement de frontwoman n’est jamais chose simple et le groupe a jeté son dévolu sur Viky Boyer, pour qui Karkaos est son premier projet sérieux. Avec tout ce nouveau personnel, ils nous reviennent avec un deuxième album intitulé Children Of The Void qui se veut comme un nouveau commencement pour le groupe.

La première chose que l’on remarque sur cet album est la production beaucoup plus imposante et travaillée sur on compare le tout avec leur album précédent Empire. Skymaster, la première chanson après l’intro Babel commence en force avec une mélodie qui me fait beaucoup penser à Skyrim. Les mélodies sont intéressantes, c’est accrocheur et c’est surtout ce que j’appelle une chanson complète! Skymaster est probablement ma chanson préférée de l’album. Mais après je dois avouer que ça se gâte un peu.

La chanson suivante Kolossos, qui est aussi leur premier single échoue quelque peu à m’accrocher pour plusieurs raisons qui s’appliquent malheureusement aussi à plusieurs chansons sur l’album. Premièrement, la production du vocal n’est pas constante. Le chant clair de Viky Boyer n’est pas assez fort et celui de leur guitariste et chanteur Vincent Harnois l’est beaucoup trop. Je dirais même que Vincent Harnois prend trop de place dans Kolossos et éclipse presque la chanteuse. J’ai aussi l’impression que le solo de Samael Pelletier est trop rapide pour la chanson. J’aurais aimé y entendre moins de shred et plus d’émotion.

La chanson Tyrants est probablement la chanson la plus agressive sur l’album et on peut dire que ça rentre au poste! Une bonne mélodie typiquement melodeath et le vocal est convainquant! Le chant plus grave qui se marie bien avec le partie plus tranquille de la chanson et qui explose en une vibe black metal, c’est très cool! Par contre, j’aime un peu moins les shouts de groupe qui manque un peu de pep. On veut des cris de guerriers, pas des cris de gars écrasés sur leur divan!

Le plus grand problème de cet album à mon avis est le manque de mélodies vocales intéressantes. Des chansons prometteuses comme Children Of The Void ou Where Mushrooms Grow m’ont lassé parce que leurs refrains m’ont ennuyé. J’aurais aimé plus d’envolées vocales et qu’on ressentent vraiment l’émotion dans la voix. Plusieurs invités participent à cet album : Lindsay Schoolcraft de Cradle Of Filth, Morgan Lander de Kittie et Jonathan Lefrançois-Leduc ancien claviériste de Blackguard. Sauf le solo de clavier sur Lightbearer qui me fait penser à du vieux Sonata Arctica, je trouve que le talent des featuring est sous-exploité est passe dans le beurre. La preuve : je n’avais aucunement remarqué que Morgan Lander chantait dans Kolossos et de reléguer Lindsay Schoolcraft aux back vocals dans la dernière pièce Bound By Stars, je trouverais ça un peu insultant. En parlant de Bound By Stars, il y a un dernier détail qui me trouble un peu. T’es un band québécois et tu fais un speech en français ou en anglais, c’est bien correct, mais réciter de l’allemand je trouve ça limite prétentieux, même si tu récites des œuvres de grands poètes allemands comme Goethe ou Schiller. Pour moi ça fait perdre un peu de sérieux à une chanson qui manque plus de travail au niveau des mélodies que d’un speech en allemand.

Si l’on regarde le parcours de Karkaos, beaucoup de chemin a été fait depuis leur premier EP In Burning Skies. Children Of The Void bénéficie d’une production beaucoup plus grandiose certes, mais beaucoup de petits défauts ici et là empêchent certaines chansons d’être mémorables.

6.5/10

Auteur: Maxime Pagé

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