Category: Album

Sanguine Glacialis – Hadopelagic Critique d'album

Sanguine Glacialis, groupe formé en 2010 et au style sombre et déjanté, nous présente son deuxième album Hadopelagic. Après presque six ans depuis la sortie de leur premier album Dancing With A Hanged Man et après plusieurs changements au sein du groupe, il m’était intrigant de voir comment ils ont réussi à évoluer musicalement dans un créneau qui est assez peu utilisé dans la scène métal québécoise depuis que Unexpect a tiré leur révérence en 2015. Mais comment sonne Hadopelagic?

Dès la première pièce, Aenigma, on sait dans quoi on s’embarque avec une intro parlée à l’envers (qui est un peu trop longue par contre). Hormis ce détail, cette chanson est très solide et très punchy avec un refrain très entraînant. La chanteuse et claviériste Maude Théberge a un bon contrôle de sa voix, autant au niveau du growl que du chant clair. La plupart des chansons mélangent le français et l’anglais et les transitions entre les deux langues est si subtil que ça finit par devenir une normalité. Si l’on fait une brève comparaison avec le premier album, on peut aisément voir (et entendre) que les compositions de Hadopelagic sont beaucoup plus matures au niveau de la composition que leur précédent opus qui pouvait parfois avoir une sonorité un peu juvénile. C’est aussi la meilleure production et le meilleur line-up qu’ils ont à ce jour et on peut dire que tout entre au poste!

Les gens en manque de groove seront choyés avec la pièce Kraken, une de mes préférées de l’album, avec sa vibe qui me fait penser à un mélange de Finntroll et de Diablo Swing Orchestra. C’est catchy, légèrement chaotique, c’est génial! Le mélange de voix masculines et féminines et les changements de rythmiques dans la pièce apportent vraiment quelque chose d’intéressant. La basse et les guitares sont extrêmement solides et, sérieusement, c’est impossible de ne pas au moins hocher de la tête! C’est un peu le même cas que la pièce Le Cri Tragique D’Une Enfant Viciée qui est aussi très efficace.

La mélancolie et la rage se côtoient avec la chanson Funeral For Inner Ashes qui commence tout doucement avec une introduction au piano et à la guitare qui finit par exploser. Probablement la chanson la plus intense de l’album, il s’en dégage une panoplie d’émotions palpables qui rendent la chanson si spéciale. Les moments agressifs et calmes s’entremêlent pour créer une vraie catatonie musicale qui ne devrait pas laisser personne indifférent.

Missa Di Angelis fait également des meilleures pièces de l’album avec son départ tranquille qui se transforme en musical tout droit sorti d’un film de Tim Burton. Chose souvent tentée mais très rarement réussi, tombant plus souvent qu’autrement dans une mare de clichés, c’est toutefois très bien réussi ici! Des riffs à la fois très melodeath et l’utilisation d’effets de chorales sont définitivement les éléments à surveiller dans cette superbe pièce!

Mais après tant de fleurs, je dois apporter ma part de pot : certaines pièces ne se démarquent pas assez. Je n’ai qu’à pensé à Libera Me ou Oblivion Whispers qui, malgré que ce ne soit pas de mauvaises chansons, ne réussissent pas à venir me chercher. Je dois aussi mentionner deux pièces que je trouve nettement moins intéressantes que les autres, soient Deux Ex Machina et Un Ineffable Mal-Être. Que ce soit par manque d’éléments que je trouve intéressants ou de refrain ou le hook est quelque peu ratée, j’ai plus souvent qu’autrement passé à la chanson suivante. Mais je dois avouer qu’un détail en particulier m’a vraiment agacé et c’est l’utilisation trop fréquente de moments parlés où le reverb était dans le tapis. Même si c’est un effet voulu, je trouve que c’est raté : on ne comprend absolument rien de ce qui est dit, et à ce point, ça me fait douter très fort de leur pertinence en général.

L’album se termine avec le single de l’album, Monsters, chanson très pesante où le growl de Maude Théberge est probablement le plus agressif. Encore à ce jour, je ne suis pas encore tout à fait sûr si cette chanson est un bon choix pour un single. Ce n’est pas une mauvaise chanson, loin de là, surtout avec ses riffs et surtout sa finale qui sont tous très lourds. Mais je crois fermement que des chansons comme Kraken auraient été plus appropriés.

Hadopelagic est un bon album, mais un album inégal. Certaines chansons sont excellentes alors que d’autres ont tendance à quelque peu tomber dans l’oubli. Mais qu’à cela ne tienne, Sanguine Glacialis ont encore offert une musique complètement éclatée comme peu savent le faire ici!

7/10

Sanguine Glacialis lancera son album Hadopelagic le 6 avril prochain au Petit Campus aux côtés de Hands Of Despair et Within Embers

Vous trouverez toutes les informations ici

Auteur : Maxime Pagé

Hell to Pay – Bliss Album

Ce quatuor de Philadelphie nous offre ici un album de mélange de genres qui saura plaire aux fans d’Agoraphobic Nosebleed autant qu’aux fans de Neurosis. Ancré dans les sonorités Grindcore, Hell to Pay s’amuse avec les sous-genres plus politisés du Métal avec de fortes connotations révolutionnaires en y insérant plusieurs extraits dont Noam Chomsky et Mumia Abu-Jamal.

Si on tient à faire un peu de name dropping je ferais des parallèles entre la musique de Hell to Pay avec Nails, Brutal Truth, et Merzbow. Avec autant de pièces courtes et très dynamiques on compense avec des titres comme Runaway qui sonnent proto-Doom lent et lourd à souhait; la batterie me rappelle When The Levee Breaks de Led Zep et la guitare la pièce Sabbath du groupe du même nom.
En fait, lorsque citant plus haut Neurosis, c’est la connexion naturelle du Grindcore avec le Noise qu’Hell to Pay accomplit de main de maître et la pièce finale, Bliss est une parfaite démonstration de ce fait. Alliant à tout cela un fort penchant pour le Hardcore de breakdowns à la Hatebreed mais sonnant comme sortant de chez Kurt Ballou (producteur et membre de Converge). 

Bien qu’étant deux genres assez hermétiques à l’oreille du non-initié, le Noise et le Grindcore sont corrosifs et peuvent aller de pair. Tel que certains l’ont déjà mentionné, dont mon collègue Andy O’Connor de chez Pitchfork, il aurait été intéressant de sentir plus de liens entre les références des grands penseurs et la musique de Hell to Pay. Cela n’altère que de manière minime mon appréciation de Bliss que je trouve plus qu’agréable. Les tubes s’enchaînent bien et le tout décape jusqu’à l’os.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: GTR
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 16 Mars 2018

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Auteur : Michaël Parent

Hands Of Despair – Well Of The Disquieted Critique d'album

Le groupe Hands Of Despair a vraiment réussi à faire sa marque depuis la sortie de son excellent deuxième album Bereft, mélangeant avec brio les éléments de death et de doom, le tout avec une touche très européenne. C’est donc après seulement deux ans qu’ils sont de retour avec un troisième album intitulé Well Of The Disquieted dont la pochette, dessinée par le célèbre Travis Smith, est une des plus belles et les plus prenantes que j’ai pu voir depuis un bon moment déjà. Mais je dois dire qu’après un album comme Bereft, la barre est déjà excessivement haute. Une question s’impose : Est-ce que Hands Of Despair ont su se surpasser avec ce nouvel opus?

Hands Of Despair nous offre ici leur plus long album qui totalise environ une heure et dix-huit minutes de matériel. C’est aussi un premier album concept pour le groupe. En effet, toutes les chansons sur Well Of The Disquieted concernent les problèmes de santé mentale, que ce soit le dédoublement de personnalité, entendre des voix ou encore la schizophrénie.

Le tout commence très fort avec une trilogie, L’invasion, qui nous fait passer par toute une gamme d’émotions.  Si Encres troubles nous amène à la contemplation du vide, La salve nous y fait plonger tête première pour finalement nous laisser avec le sentiment d’impuissance face à notre propre fatalité avec L’élégie. La production est excellente et sûrement la meilleure que le groupe n’a jamais eu et on dirait vraiment un beau mélange entre les sonorités de Hereafter, leur premier album, et Bereft. La finale de L’élégie me fait beaucoup penser à Plague Of Butterflies de Swallow The Sun, et c’est loin d’être négatif!

Le groupe a également frappé fort avec la chanson La ballade des gens heureux, une pièce d’environ treize minutes où est décrit la fin de vie de l’écrivaine britannique Virginia Woolf qui s’est enlevé la vie après avoir développé une condition où elle a commencé à entendre des voix. Ça commence tranquillement avec une introduction très ambiante avec une voix parlée qui met en scène la souffrance de l’écrivaine pour ensuite exploser dans un tourbillon de riffs très pesants et une finale carrément méchante! Sérieusement, si vous headbangez pas avec ça, c’est que vous êtes morts! C’est probablement une des meilleures chansons de l’album, sinon LA meilleure!

Quoi de mieux qu’une chanson brutale mais accrocheuse à la fois! C’est le cas avec la chanson Amok, qui m’a pourtant pris un certain temps avant de l’apprécier à sa juste valeur. C’est brutal à souhait, mais c’est surtout la finale de la chanson qui vient particulièrement me chercher. Je me suis même surpris à fredonner cette partie-là, signe que c’est très réussi et très prenant! Le seul point quelque peu négatif que je pourrais apporter est que la partie en latin me semble inutile et peu naturelle.

Avant de m’attaquer au gros morceau de l’album, je dois apporter certains bémols quant à quelques chansons que j’ai moins appréciées que le reste, commençant avec Doppelganger. Bien que les riffs soient solides, j’ai l’impression que la chanson tourne un peu en rond et est un peu répétitive. Les parties que je trouve mieux que le reste sont probablement l’intro et le milieu qui est vraiment ambiant et creepy. La deuxième sur la liste est la “petite toune” de l’album, Pressure qui malgré une vibe un peu Katatonia-esque, peine à venir me chercher et j’aurais plus vu cette chanson sur Bereft que sur le nouvel album.

En guise de final, le groupe nous offre Body And Souls, une composition titanesque de seize minutes, leur plus longue chanson en carrière. Pour illustrer la schizophrénie, le groupe à fait appel à plusieurs gros noms de la scène métal montréalaise comme Luc Lemay de Gorguts, Sébastien Croteau de Necrotic Mutation ou Marie-Hélène Landry de Borborygme et anciennement de Despised Icon. Le résultat est un tourbillon étourdissant qui exprime à merveille les tiraillements intérieurs, les déchirements de l’esprit entre les personnages qui veulent tous avoir le contrôle. Un jeu très théâtrale et une musique brillamment exécutée!

Well Of The Disquieted n’est pas un album parfait, mais n’est vraiment pas loin de l’être et est un des meilleurs albums que j’ai entendu jusqu’à maintenant cette année. Un album concept peut facilement devenir lassant ou peu crédible lorsque mal composé, mais ce n’est définitivement pas le cas pour Hands Of Despair. Well Of The Disquieted : un must pour tous les fans de melodic doom/death metal!

9/10

Hands Of Despair lancera son album Well Of The Disquieted le 6 avril prochain au Petit Campus aux côtés de Sanguine Glacialis et Within Embers

Vous trouverez toutes les informations ici

Auteur : Maxime Pagé

Black Royal – Lightbringer Album

Il existe deux types de personnes; ceux qui aiment les cocktails et ceux qui ne les aiment pas. Cette analogie me permet d’aborder le mélange des genres dans le Métal. Les Finlandais de Black Royal n’hésitent pas à insérer des éléments de divers genres du Métal comme le Sludge, le Doom Metal, le Death Metal en passant par le Punk, le Hardcore jusqu’à y incorporer des solos de guitares dignes des grandes envolées du progressif de années 1970’s.

Black Royal étend son audace encore plus loin que Mastodon et leur mégalomanie a pu les pousser. Pour les amateurs de Métal, Mastodon n’est plus aussi attrayant quand on pense à leur côté abrasif. Toutefois, des groupes comme Inter Arma ont su reprendre le flambeau où les Georgiens ont laissé. Black Royal fait bonne figure avec ses riffs de guitares osant sortir de l’orthodoxie des genres susmentionnés et offre un album alliant lourdeur et finesse.

La marche de Pentagram Doctrine est entrainante et je défie n’importe qui de ne pas remuer la tête à s’en assommer sur sa table de travail. Il y a un certain entrainement de Black Royal qui me rappelle Hatebreed par leur faciliter à écrire des pièces qui nous font headbanger. Cependant, comme la pièce intégrée à cette critique, Cryo-Volcanic nous emporte et regorge d’éléments fins dont une mélodie langoureuse et des riffs pesants à souhait. Cet amuse-gueule devrait soit vous mettre l’eau à la bouche pour le reste de l’album et vous donner un bon échantillon de l’efficacité de Lightbringer.

Du côté de la production tous les instruments sont bien sentis et il n’y pas un membre qui fait ombre sur un autre. Par contre, c’est un album loud et qui possède un mixe trop égal. Les hautes sont pas mal étouffées et on en perd lors des passages plus posés des guitares.

Honnêtement, Lightbringer est pour moi une belle surprise car à la description je n’ai pas été conquis de prime abord mais encore une fois il ne faut pas juger un livre par sa couverture. Si l’album Lightbringer de Black Royal était un cocktail il en serait un avec un léger zeste d’agrume et beaucoup de Whisky pour son côté un moment rafraichissant et de l’autre vraiment abrasif.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Suicide Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 9 mars 2018

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Auteur : Michaël Parent

Replicant – Negative Life Album

Depuis des lunes, le Métal était un genre qui se voulait réfractaire à toute courbette devant l’émergence de nouveaux courants musicaux autre que ceux de l’undergound. C’est en partie ce pourquoi plusieurs genres sont exécutés pratiquement de la même manière que lors de leur création dans la fameuse décennie des années 1980 qui façonna en grande partie le Métal actuel. Toutefois, la démocratisation du Web et l’accessibilité à une panoplie infinie de groupes de toutes les origines a permis de faire percer des groupes et des sous-genres de manière que le tape trading n’aurait jamais été en mesure de proliférer.

Dans un même ordre d’idées, si vous avez suivi la parade de l’évolution de l’accessibilité des bières de microbrasserie, vous vous rendez compte que désormais les maitres brasseurs, jadis obscurs et seulement disponibles dans certaines accommodations spécialisées, ornent des sections dans la plupart des supermarchés. Voyez ce que j’entends avec une démocratisation de tout?

Bref, le sujet de cette chronique est l’album Negative Life du groupe Death metal New-Jerseyen Replicant, ce mot est effectivement une référence à Blade Runner et Blade Runner 2049. On entend ici par Death metal du Technical Death Metal pas si loin de Death avec en moins l’élément mélodique de ces légendes.

Les changements de tons et de rythmes sont constants et élément que j’admire beaucoup chez un groupe de Death Metal est l’audace à approcher des passages plus lents mais tout aussi pesants. En fait, les moments plus lents peuvent sonner comme du Hardcore fin 1990 début 2000. Plus particulièrement à Coalesce qui laissa sa marque en tant que pionniers du Mathcore avec une maitrise de leur genre qui alliait autant la lourdeur à l’exécution précise. De plus, les voix de Michael Gonçalves rappellent ceux de Sean Ingram.

Les guitares de Peter Lloyd sont précises et imposent les changements de tempos en passant du Technical Death metal, au Mathcore jusqu’au Death Metal. Tout comme la section rythmique de Matthew Thompson qui ne se contente pas de nous servir que des sempiternels blast beats. En fait, ce trio a produit un album ficelé très serré et ils particulièrement en symbiose lors des passages les plus techniques. On croirait entendre la maitrise de Gorguts avec le souffle de jeunesse d’une formation toute fraîche. Juste à faire l’écoute de la pièce ultime Vessel Of Iniquity de plus de huit minutes ou de la pièce instrumentale Selfish Universe qui démontre toute la profondeur musicale de ce groupe.

Bien que le mélange des courants et de leur imprégnation dans la mouvance du raz de marée du Death Metal technique, le grand bémol de Negative Life est bel est bien le péché de la longueur de l’album qui est ma foi, un tant soit peu trop long. Un travail de montage de certaines pièces aurait été bénéfique et aurait pu élever la note de cet album d’un bon cran. C’est au niveau du milieu de l’album que l’on sent que l’on nous a refilé des compositions moins solides pour rallier le début et la fin de l’album qui sont de véritables canons.

Néanmoins, la production est claire, lourde et digne du meilleur du genre. Des sonorités un peu plus organiques voir un Colin Marston, qui est le producteur en vogue du moment et qui maitrise et sublime tous les projets sur lesquels il travaille, aurait pu donner un vernis adéquat à cette très bonne galette.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: PRC Music
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 23 Mars 2018

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Auteur : Michaël Parent

Of Feather And Bone – Bestial Hymns Of Perversion Album

Le Colorado, synonyme de légalisation du cannabis pour certains. Tandis que pour d’autres c’est le paradis de la glisse sur des montagnes débordant de poudreuse. Puis, pour une partie du lectorat amateur de Métal c’est la provenance des légendes du Deathgrind; Cephalic Carnage et du Goldberg studio de Steve Goldberg. C’est avec ce dernier qu’Of Feather And Bone a décidé de continuer de travailler pour l’élaboration et l’enregistrement de leur deuxième album Bestial Hymns Of Perversion. En plus, c’est la réputée étiquette Profound Lore Records qui se chargera de faire paraître cet album. Avec cette combinaison tous les astres étaient alignés pour que cet album en soit un incontournable de 2018. Voyons s’ils livrent la marchandise maintenant.

Ouvrant avec des sons de mouches semblant renifler quelque chose de putride on s’embarque pour plus de trente-deux minutes de Death metal à saveur Grind passant par des sonorités un tant soit peu Black par moments tout en gardant l’essence même de la bestialité de leur signature. Tant dans leur énonciation de leurs influences par une réinterprétation soit de la claustrophobie d’Autopsy que du dégoût viscéral d’Incantation et de Bolt Thrower, Of Feather And Bone se veut une incarnation actuelle du Death Metal. Rappelant les bons moments d’Acephalix, Gatecreeper et Vastum ils s’imposent au front de cette relance du Old School Death Metal ou Retro Death Metal.

Malgré cette lancée tombons dans ce que j’ai moins aimé; parce qu’il y a toujours un peu de négatif dans chacun des opus que nous recevons. Dans le cas de BHOP, c’est à quel point la production est assourdie et comment la basse guitare et la guitare semblent distantes, la batterie de PW n’a pas la portée attendue et les voix de AS (basses) et DG (guitares) sont un perdues. Dommage, car les basses sont pesantes et apportent une dimension rappelant les meilleurs moments de Bolt Thrower, c’est-à-dire tous, et même la profondeur de Batushka. Cela leur vaudra un demi-point de soustrait au total de la note allouée dans cette critique.

Passant outre cet élément navrant de la production, Bestial Hymns Of Perversion est le meilleur album de Death metal que j’ai eu la chance d’écouter en 2018. Pour tout vous dire, l’année 2018 s’annonce l’une des plus florissantes côté sorties Death metal. Ainsi, mon enthousiasme ne s’essouffle pas de cet album qui, dépassant à peine les 32 minutes, tourne à répétition depuis ma première écoute de cette promo. Gardant tous les éléments dignes du meilleur du genre, OFAB démontre de manière plus que convaincante qu’ils ont leur place dans la crème de la crème.

Note: 9 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Profound Lore Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 23 Mars 2018

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Auteur : Michaël Parent

Apathy Noir – Black Soil Album

Avec le retour en force du Doom Metal depuis déjà quelques années, plusieurs de ses sous genres se sont vus gagner en popularité et refaire surface. Le courant qu’est le Doom Death Metal en est un qui compte parmi son panthéon les Katatonia, My Dying Bride, Anathema, Swallow the Sun et Insomnium. Naviguant dans les eaux du métal mélodique avec des déploiements léchés de tempos plus lents, pas autant que le Funeral Doom, tout en conservant les voix gutturales du Death Metal.

Apathy Noir est le projet solo du Suédois Viktor Jonas qui s’acharne sur tous les instruments excepté la tâche de la voix qu’il a confiée au Britannique Andy Walmsley (Beyond Grace).

Rapidement, on tombe dans l’état d’esprit convenu du Doom Death, soit une musique mélancolique et lancinante. Ils me rappellent beaucoup le groupe Américain Daylight Dies dans leur sonorité et la composition des pièces. Cependant, à l’opposé de ces derniers, Apathy Noir se complait dans les clichés et les lieux communs du Doom Death. C’est une constatation décevante considérant la qualité de la production et le raffinement de l’enveloppe qu’est Black Soil. Toutefois, le manque d’originalité prend le dessus du reste de l’album.

Bien que la convaincante The Glass Delusion ouvre de manière grandiose Black Soil, on en perd vite l’intérêt. Bien que j’aurais voulu aimer cet opus je me disais que j’aurais préféré revisiter pour la énième fois No Reply de Daylight Dies ou bien Winter’s Gate d’Insomnium. Loin d’être une défaillance dans son exécution, c’est l’inspiration qui semble absente et à trop admirer nos idoles on finit par les imiter. Apathy Noir semble trop obnubilé par les incontournables du genre qu’ils pratiquent pour être en mesure d’apprendre la leçon et de la rendre de manière personnelle.

Néanmoins, les mordus du Doom Death retrouveront les sonorités et les éléments qui les tiennent allumés dans le contenu de Black Soil. Pour ce qui est de l’auteur de ces lignes, n’étant pas un adepte avide de ce genre il préfère s’abstenir et passer au suivant. On n’est pas en présence d’un faux pas mais on peut tout de même affirmer que cet album ne passera pas à l’Histoire.

Note: 5 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Non signés
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 31 Janvier 2018

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Auteur : Michaël Parent

Coffin Torture – Dismal Planet Album

Dans les dernières années le marché de l’offre et de la demande s’est de beaucoup diversifié. En fait, autant dans la bière artisanale que dans le Metal de genre, dès qu’un courant prend de la popularité on voit des clones et des imitateurs pousser comme du champignon venant de partout dans le monde. Pour ce qui est du Sludge, c’est comme une IPA, si ce n’est pas bien maîtrisé on peut saturer son palais et perdre toute sensibilité au profit de trop d’amertume. Ainsi, le Sludge est un sous-genre du Metal qui est maitrisé et exécuté de manière authentique que par certains groupes qui en ont saisi autant l’amertume que les sensibilités.

Le duo de la Caroline du Sud, Coffin Torture formé de Thorfinn (voix, guitares, basse) et de Blind Samson (batterie, claviers, samples) nous offre, avec Dismal Planet, leur premier album. Au long de ces sept pièces on a droit à du Sludge à la High On Fire et à du Doom Metal à la Electric Wizard. Cette offrande en est une de musique plus lente et très pesante.

La pièce Gustave est en ligne directe avec High On Fire et on pourrait aussi mentionner au passage comment Dismal Planet transpire de l’influence de Sleep, groupe mythique du Sludge s’il en est un, aussi de Matt Pike (High On Fire, Asbestosdeath). Juste à l’écoute de D.H.F. on sent le Doom lourd et lent comme on l’aime bien. La combinaison avec un dosage adéquat de pédale double rend cette pièce de manière Metal et on imagine être dans un nuage de boucane très opaque avec toute cette réverbération.

Coffin Torture me rapellent Ufomammut qui ont sorti 8 l’an dernier, un excellent album de Sludge/Doom qui est passé presque sous silence, et qui, à mon humble avis, aurait dû recevoir pas mal plus d’éloges. Les gars de CT incarnent les éléments les plus intéressants de ces genres et ont su se garder du matériel sans saturer leur album. Avec seulement sept chansons on ne tombe pas dans la surdose de fuzz et de basses. En fait, il m’est arrivé à plusieurs reprises de finaliser l’écoute complète de l’album et de le réécouter aussitôt.

Bref, ce joyau possédant une pochette d’album rappelant celui de Mastodon; Once More Around The Sun, devrait figurer dans votre liste d’écoute très prochainement car j’ose espérer que Coffin Torture sera dans le paysage Doom Metal pour un bon moment. Puis, pour en finir avec la métaphore sur le houblon, nous sommes en présence de maîtres brasseurs dans leur sous-genre.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Sludgelord Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 16 février 2018

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Auteur : Michaël Parent

Kabexnuv – Dzyan Album

Désormais une branche bien établie du Black Metal, le style « Cascadian¹ » se caractérise par un endroit géographique bien précis qu’est la Cascadie (Nord-Ouest des États-Unis et une partie de la Colombie-Britannique) et une interprétation assez crue du Black Metal tout en y insérant selon le groupe des éléments Folk (écoutez Panopticon pour son mélange du Country et du Black Metal). Les Canadiens de Kabexnuv, arrivent avec une galette inspirée du Livre de Dzyan traduit de l’ancien Tibétain par H. P. Blavatsky et qui est la base de la Théosophie. Ainsi, l’album Dzyan de Kabexnuv est une sorte de trame sonore pour les sept stances avec sept pièces.

L’album a une sonorité très caverneuse et même le texte qui accompagnait la promo présentait l’album comme du Black Metal hermétique. Tel Wolves In The Throne Room qui est sans aucun doute l’un des groupes qui émulent de Burzum, Kabexnuv se veut faire un Black Metal très sobre et très cru. La pièce Ceaseless Eternal Breath est l’un des moments forts de l’album avec ses guitares entraînantes et ses moments d’une grande intensité. L’une des plus grandes, si ce n’est la plus grande déception est l’enregistrement de la batterie qui est tellement assourdie que batteur semble battre une vieille boite de carton dans le sous-sol du studio. En fait, la qualité de la production se voudrait kvlt mais sonne plutôt amateur. C’est dommage car il est toujours possible de produire des albums de Black Metal sans les faire dégouliner d’édulcorant.

Le passage de The Formless Square débute sur une note quasi progressive des années 1970 et évolue en un titre avec un tempo plus lent et qui démontre l’évolution et le changement des structures musicales qui sont faites. L’album se conclue sur une note dissonante avec Like A Thread Through Many Jewels qui est intéressante tant par son approche qui rappelle les thèmes de l’inspiration issue de la Théosophie mais qui semble forcée au travers du restant de la galette.

Malgré cette finale, Dzyan connait quelques moments qui en valent le détour mais qui ne réussit pas totalement à s’imposer et à interpeller de façon concluante.

¹ Wolves In The Throne Room est le groupe porte étendard de ce courant mais c’est Threnos qui serait à l’origine de celui-ci.

Note: 5.5 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Bud Metal Records / Kult of Medusa Prod.
Sites Web: Bandcamp
Date de parution: 6 Octobre 2017

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Auteur : Michaël Parent

Myrholt – Med Samme Nål, Under Samme Måne Album

Le multi-instrumentaliste Norvégien Ole Alexander Myrholt (membre entre autres de Those Left Behind, de Archon et de Enslavement Of Beauty) s’est joint en décembre 2016 à Mork en tant que batteur et ceci l’a fait renouer avec ses racines Black Metal. Notamment, lors de son passage sous le sobriquet de Tremor ainsi que dans le début des années 1990 en tant que musicien d’une multitude de groupes obscures, et ce, dès l’âge de quatorze ans. Il nous livre ici une collection de singles sortis au courant de 2017 sous son propre nom en tant que one-man band.

On sent dès les premières notes que l’on remonte à la seconde vague du Black Metal et les Darkthrone, les Gorgoroth et les Einherjer ne sont pas très loin. On a droit à de la variété, Black Metalement parlant, les pièces penchent parfois vers le mélodique et d’autres fois vers le plus chaotique. Cependant, Myrholt est un compositeur et il n’hésite pas à insérer des effets et des ambiances dans son Black Metal qui pourrait à prime abord paraître assez dépourvu de fioritures. On est dans la viande crue avec des niveaux de raffinement qu’un véritable musicien qui, ayant adhéré au dogme du Black Metal, a su traduire son écriture d’un Métal plus classique dans l’orthodoxie du genre le plus sombre.

Malgré tout cela, Med Samme Nål, Under Samme Måne est un album de Black Metal traditionnel avec des guitares axées sur le tremolo, des chants criards, des blast beats et des éléments dignes d’Isengard. Les puristes seront ravis mais on n’arrivera pas à convertir de nouvelles oreilles à ce genre hermétique. Cet album se mérite un solide six sur dix car il est bien et sonne bien mais sans plus. Myrholt n’a pas pris beaucoup de risques et j’aurais aimé entendre une approche plus proche de Khold  pour les chansons avec des tempos plus lents ou bien de Taake pour l’écriture des riffs mais on n’en est resté à la recette presque originale de la seconde vague. Toutefois, et on a évité les faux pas et les erreurs de néophytes.

Note: 6 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Myrholt Design
Sites Web: Ole Alexander Myrholt
Date de parution: 14 Décembre 2017

Auteur : Michaël Parent

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