Depuis des lunes, le Métal était un genre qui se voulait réfractaire à toute courbette devant l’émergence de nouveaux courants musicaux autre que ceux de l’undergound. C’est en partie ce pourquoi plusieurs genres sont exécutés pratiquement de la même manière que lors de leur création dans la fameuse décennie des années 1980 qui façonna en grande partie le Métal actuel. Toutefois, la démocratisation du Web et l’accessibilité à une panoplie infinie de groupes de toutes les origines a permis de faire percer des groupes et des sous-genres de manière que le tape trading n’aurait jamais été en mesure de proliférer.

Dans un même ordre d’idées, si vous avez suivi la parade de l’évolution de l’accessibilité des bières de microbrasserie, vous vous rendez compte que désormais les maitres brasseurs, jadis obscurs et seulement disponibles dans certaines accommodations spécialisées, ornent des sections dans la plupart des supermarchés. Voyez ce que j’entends avec une démocratisation de tout?

Bref, le sujet de cette chronique est l’album Negative Life du groupe Death metal New-Jerseyen Replicant, ce mot est effectivement une référence à Blade Runner et Blade Runner 2049. On entend ici par Death metal du Technical Death Metal pas si loin de Death avec en moins l’élément mélodique de ces légendes.

Les changements de tons et de rythmes sont constants et élément que j’admire beaucoup chez un groupe de Death Metal est l’audace à approcher des passages plus lents mais tout aussi pesants. En fait, les moments plus lents peuvent sonner comme du Hardcore fin 1990 début 2000. Plus particulièrement à Coalesce qui laissa sa marque en tant que pionniers du Mathcore avec une maitrise de leur genre qui alliait autant la lourdeur à l’exécution précise. De plus, les voix de Michael Gonçalves rappellent ceux de Sean Ingram.

Les guitares de Peter Lloyd sont précises et imposent les changements de tempos en passant du Technical Death metal, au Mathcore jusqu’au Death Metal. Tout comme la section rythmique de Matthew Thompson qui ne se contente pas de nous servir que des sempiternels blast beats. En fait, ce trio a produit un album ficelé très serré et ils particulièrement en symbiose lors des passages les plus techniques. On croirait entendre la maitrise de Gorguts avec le souffle de jeunesse d’une formation toute fraîche. Juste à faire l’écoute de la pièce ultime Vessel Of Iniquity de plus de huit minutes ou de la pièce instrumentale Selfish Universe qui démontre toute la profondeur musicale de ce groupe.

Bien que le mélange des courants et de leur imprégnation dans la mouvance du raz de marée du Death Metal technique, le grand bémol de Negative Life est bel est bien le péché de la longueur de l’album qui est ma foi, un tant soit peu trop long. Un travail de montage de certaines pièces aurait été bénéfique et aurait pu élever la note de cet album d’un bon cran. C’est au niveau du milieu de l’album que l’on sent que l’on nous a refilé des compositions moins solides pour rallier le début et la fin de l’album qui sont de véritables canons.

Néanmoins, la production est claire, lourde et digne du meilleur du genre. Des sonorités un peu plus organiques voir un Colin Marston, qui est le producteur en vogue du moment et qui maitrise et sublime tous les projets sur lesquels il travaille, aurait pu donner un vernis adéquat à cette très bonne galette.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: PRC Music
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 23 Mars 2018

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Auteur : Michaël Parent