Category: Album

Annihilator – For The Demented Album

Pour ceux qui avaient délaissé le groupe, l’album For The Demented est le seizième de la formation canadienne Annihilator. Selon les dires de Jeff Waters, ce nouvel opus s’avère davantage un retour vers le style préconisé sur les premiers albums du groupe que celui des albums Feast et Suicide Society.

Afin de bien démontrer ce point, le style rythmique de One To Kill fait penser à celui préconisé sur le titre Refresh The Demon alors que la pièce The Demon You Know fait penser à une version moderne de la pièce Knight Jumps Queen. Pour ce qui est de Twisted Lobotomy, le premier extrait vidéo, les amateurs ont droit à une mélodie lourde et rapide qui véhicule parfaitement la voix agressive de Jeff. Bien entendue, la guitare est au premier plan de ce titre, autant dans la mélodie que lors de son solo endiablé. La ballade Pieces Of You décrit quant à elle l’histoire sordide d’un sociopathe qui dévore sa conjointe après l’avoir tuée. La mélodie mélancolique de ce titre est puissante et convient parfaitement véhiculer ce drame, ce qui en fait l’une des meilleures compositions de l’album. Comme c’était souvent le cas à l’époque ou le vinyle était roi, le premier titre du côté B est d’une très bonne qualité. Phantom Asylum n’est pas la composition la plus rapide de l’album, mais elle est certainement l’une des plus intenses. Sa lourde mélodie répétitive est assommante, mais les passages de guitares au style western s’intègrent parfaitement, même si cela peut paraitre étrange à priori. Malgré une introduction de claviers inhabituelle pour le groupe, la pièce Altering The Altar est un autre titre qui est axé sur les guitares et qui aurait sa place sur l’un des premiers albums du groupe. Certains pourraient penser que le titre The Way est une reprise d’un autre groupe tellement elle se démarque du reste des autres compositions par son style rock and roll. On serait porté à croire qu’il s’agit d’une autre collaboration entre Jeff Waters et Danko Jones. L’album prend fin avec la pièce Not All There qui agence judicieusement les passages mélodiques et thrash. Le son des guitares n’est pas très lourd, mais on y retrouve une bonne dose d’intensité et de hargne dans la prestation vocale.

Comme nous pouvons le remarquer, For The Demented est bel et bien un retour vers le passé glorieux du groupe. Le fait d’avoir impliqué le bassiste Rich Hinks dans l’écriture des titres a certainement poussé Jeff à se surpasser et cela explique certainement l’excellente qualité de plusieurs titres. For The Demented ne propulsera pas Annihilator vers de nouveaux sommets, mais c’est tout de même un très bon album de thrash moderne.

httpv://www.youtube.com/watch?v=B17YdWJYfaM

Note : 9.0/10 – Un retour vers l’époque glorieuse du groupe

Auteur: Albert Lamoureux

Pyrrhon – What Passes For Survival Album

Trop souvent les critiques musicaux, j’ose inclure l’auteur de ces lignes dans le lot, ont tendance à lancer des fleurs sur des albums qui vont être audacieux et qui font plus prétentieux que vraiment avant-gardistes. On peut alors parler d’albums surévalués et qui ne sont à peine à moitié aussi bons que les évaluations qui lui sont données. Je plaide coupable dans certains cas de dithyrambe maladive (expression que j’ai inventée). Bref, presque toutes les évaluations du dernier opus de Pyrrhon sont positives et même que l’on pourrait croire que ce dernier se retrouvera sur certaines listes de fin d’année.

Ce consensus autour de What Passes For Survival se situe dans le fait que le Death Metal technique de Pyrrhon est disjoncté comme un album de The Dillinger Escape Plan, pesant comme Swans tout en se foutant complètement des règles d’un genre aussi orthodoxe que le Death Metal. Des chansons comme Tennessee sont lourdes, lentes et rappellent les belles années de Neurosis avec les vocaux languissants et la batterie quasi-tribale quand pour autant des pièces comme The Happy Victim’s Creed vous rentre dedans par tous les sens. Pyrrhon apporte à son interprétation du métal une sonorité propre au Hardcore surtout dans son évitement des éléments mélodiques.

Tout ceci est une constations qu’après une multitude d’écoutes. Au premier abord c’est  une oreille pleine et une saturation musicale qui découle de WRFS. Cependant, la complexité des pièces et l’enchainement de celles-ci est maitrisé de manière à ce que l’album reste digeste et attrayant. Ce n’est pourtant pas une promenade tranquille mais une descente à grande vitesse loin, très loin des chantiers battus qui vous attend avec What Passes For Survival.

L’enregistrement et le mix est fait de main de maître et mon oreille de critique n’a pas tiquée sur la compression du son. En fait, j’apprécie beaucoup les sonorités assez organiques des instruments et le travail de Colin Marston à son studio The Thousand Caves. Ce dernier est un pilier dans le genre et il est quasiment entièrement responsable de la renaissance du Death Metal. C’est, par contre, les performances notamment de Steve Schwegler derrière la batterie qui ose et déroge des blast beats habituels.

Avec la panoplie d’excellentes parutions dans le Death Metal dissonant cette année, Artificial Brain et Ingurgitating Oblivion en sont deux exemples, Pyrrhon emboite le pas avec l’un des albums les plus audacieux de cette lignée. Bref, plus l’année avance plus on se rend compte qu’elle coûte cher et que nos liste de fins d’année seront remplies de choix déchirants. What Passes For Survival est bien ficelé et se rapproche de la crème de la crème de 2017.

Note: 8.5 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Willowtip
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 11 août 2017

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Auteur : Michaël Parent

Ingurgitating Oblivion – Vision Wallows In Symphonies Of Light Album

Vous ai-je déjà partagé mon enthousiasme pour le métal dissonant? Si vous n’avez pas de souvenir récent de cela je vous invite à considérer les critiques de Dodecahedron, d’Artificial Brain et d’Afterbirth. Après une disette estivale, je vous reviens avec un album à rattraper et qui en vaut toutes les minutes passées en sa présence. Vision Wallows In Symphonies Of Light de Ingurgitating Oblivion (vous pensiez que Nile possédait les titres les plus longs jamais vus!) est un album qui égale toute la prétention que sa pochette peut lui conférer. C’est-à-dire, un véritable ouvre d’art alliant Death Metal dissonant, guitares jazzées, passages de piano introspectifs et des durées de pièces impossibles.

Comprenant quatre pièces de plus de sept minutes dont la plus longue de près de vingt-trois, il est facile de dire que c’est un album qui est immersif et qui demande un certain état d’esprit à son auditeur. Des moments de calmes ponctuent les passages chaotiques et dissonants du Death Metal qu’Ingurgitating Oblivion a su perfectionner pour ce troisième opus. Rares sont les moments qui ne semblent pas calculés avec précision et autant dans la retenue que dans les explosions métal les effets évoquent un passage au travers des quatre pièces de manière à ce que les cinquante-deux minutes passent et que l’on en redemande aussitôt.

Les fans de Deathspell Omega et Gorguts seront charmés sur le champ, j’en conviens. L’ajout à la batterie de Lille Gruber de Defeated Sanity se voulait la pièce manquante à ce trio. Ce dernier apporte une touche jazz à leur Death Metal dissonant et une sonorité plus organique à leurs compositions.

L’insertion de longs passages de piano est assez non-orthodoxe dans le Death Metal et son effet est positivement étonnant dans la pièce titre de l’album. À certains égards, on pourrait se croire dans un album de métal progressif. C’est un dépaysement des horizons habituels du métal et me rappelle des moments lyriques du rock progressif et du post-rock qui sont des mouvements qui osent s’aventurer dans toutes sortes de textures et toutes sortes d’effets musicaux.

Vision Wallows In Symphonies Of Light est un album qui regorge d’audace et qui écarte la prétention souvent associée à cette dernière en livrant un prétendant à l’album de l’année 2017. Comme avec Kwintessens de Dodecahedron, Ingurgitating Oblivion nous livre une œuvre qui dépasse les étiquettes de genres musicaux et qui nous ramène à se recentrer et réévaluer nos standards. Face à une œuvre comme celle-ci, ce texte semble faible pour illustrer tous les éléments que l’on aimerait décrire en mots mais qui ne sont palpables que par la substance dont il est composé.

Note: 9.5 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Willowtip
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 21 avril 2017

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Auteur : Michaël Parent

Venom Inc – Avé Album

Après deux ans de tournée, la formation Venom Inc nous offre finalement leur premier album intitulé Avé. Constitué de Mantas, Abaddon ainsi que de Demolition Man, ce trio enregistre un premier album sous cette bannière depuis The Waste Lands paru en 1992. Il reste maintenant à voir si ces nouvelles compositions seront à la hauteur des classiques qu’ils jouent en concert depuis les deux dernières années.

Avec un tel titre, il n’est pas surprenant d’entendre la musique divine d’Ave Maria de Schubert agir comme introduction à la pièce Ave Satanas. La musique est centrée sur une intense mélodie de guitare qui s’agence parfaitement à la prestation vocale de Demolition Man. Ce titre fera bien entendu le plaisir des amateurs de thrash lors des concerts.  Le rythme s’accentue avec les pièces Forged In Hell et Time To Die, mais c’est l’intensité des guitares qui retient toujours l’attention.  Ce style musical leur va à perfection et rappelle bien évidemment les débuts du groupe. Ces derniers rendent hommage à Motörhead avec les titres Metal We Bleed et Black N’ Roll. Plus dynamiques et un peu plus chaotiques, ces pièces sont très entrainantes et diversifient l’album sans toutefois diminuer la qualité des compositions. Armé d’une mélodie industrielle saccadée et d’une prestation vocale lugubre, le titre Dein Fleisch rappelle immédiatement le style musical de la formation Rammstein. On pourrait aussi penser que Chuck Billy est le chanteur invité sur l’intense Preacher Man, mais c’est bel et bien Demolition Man qui offre une autre prestation vocale magistrale. Mantas profite quant à lui de la simplicité des pièces Blood Stained et I Kneel To No God pour mettre en évidence ses intenses mélodies de guitares. Il réserve cependant sa meilleure prestation de l’album pour le titre The Evil Dead. À la fois brutale et complexe, cette dernière s’agence parfaitement avec le travail phénoménal d’Abaddon à la batterie.

Non seulement Avé est un album de qualité qui véhicule parfaitement l’essence du groupe, il contient de nouveaux classiques au style moderne qui vont plaire aux amateurs de longue date. Certains diront cependant que les titres s’éternisent un peu trop, mais cela reste un goût personnel.

Note : 8.8/10 – Bien plus qu’une simple réunion, c’est un nouveau départ

httpv://www.youtube.com/watch?v=Xt_yGt0ET0U

Auteur: Albert Lamoureux

Sanctuary – Inception Album

Pour les plus vieux d’entre nous, 1986 était l’année ou la formation Sanctuary laissait sa marque dans le monde musical avec leur album Refuge Denied. De nombreux adeptes du tape trading avaient réussi à mettre la main sur un exemplaire du démo de cet album, mais le son était tellement de piètre qualité que ce dernier fut rapidement oublié.

Trente ans plus tard, le guitariste Lenny Rutledge retrouve la copie originale de ce démo dans une boite non identifiée au second étage de la grange qu’il a converti en studio. À partir de ce moment, il contacte Chris ‘Zeuss’ Harris (celui qui a produit The Year The Sun Died) pour voir s’il est capable de ressusciter ces chansons.

On constate immédiatement dès les premières notes, que Chris a fait un miracle tellement le son est clair, moderne et dynamique. On peut même dire que la qualité sonore de ce démo est meilleure que celle de l’album en question. Les mélodies de guitares sont même plus lourdes et plus agressives que sur l’album. Cela est particulièrement apparent sur Battle Angels et Die For My Sins. Au niveau de la musique, nous avons toutes les pièces de l’album Refuge Denied, à l’exception de Sanctuary et Termination Force. Ces dernières sont remplacées par les titres Dream Of Incubus et I Am Insane. La première fait penser à une composition qui pourrait se retrouver sur un album de Mercyful Fate et il est difficile de comprendre pourquoi elle ne s’est pas retrouvée sur l’album. Le style lugubre et plus lent de la seconde pièce fait davantage penser au style musical préconisé sur l’album Into The Mirror Black et cela peut expliquer pourquoi elle fut reléguée aux oubliettes.

Du point de vue artistique, la pochette est bien entendu inspirée de la couverture originale de l’album et le livret contient plusieurs photos d’époque, des dessins ainsi que des notes explicatives.

Ce démo est tellement supérieur à l’album original qu’il serait porté à croire que le groupe l’a réenregistré ou qu’il l’a tout simplement remastérisé.  Mais ce n’est pas le cas, Lenny et Chris ont réalisé l’impossible, au grand plaisir des amateurs du groupe.

Note : 9/10 –  Tout simplement meilleur que l’album original

httpv://www.youtube.com/watch?v=Zw2Y4VE40Ec

Auteur: Albert Lamoureux

Afterbirth – The Time Traveler’s Dilemma Album

Ici à Thorium Entreprises ®, on avait encensé le nouvel album d’Artificial Brain plus tôt cette année, avec son Death Metal technique et inspiré. Voilà que fin juillet, Will Smith le chanteur d’Artificial Brain, pas le rappeur/acteur quoique ce serait vraiment hilarant de penser à l’acteur de Wild Wild West régurgitant les paroles de Drills And Needles et Maggots In Her Smile. Assez de digression et revenons à notre raison d’être, Smith le chanteur de Death Metal est aussi l’homme derrière le micro de Afterbirth qui nous présente ici un petit bijou de Death Metal progressif et bien brutal. Ce quatuor de New York a une histoire qui débuta en 1993 pour être mise au rancart pendant près de vingt ans pour ensuite reprendre forme en 2013. Formé de membres de Helmet, Artificial Brain et Buckshot Facelift, ils donnent dans le progressif, le Death Metal progressif. Si l’on pense à Obscura et à son approche hyper jazzée et progressive du Death Metal teinté à l’incontournable référence à Gorguts on se rapproche des sonorités du groupe New Yorkais nous offrant The Time Traveler’s Dilemma.

Ancré dans un angle brutal juste par la mention de l’étiquette de disque qui les représente, Unique Leader Records, Afterbirth livre un album imprévisible, technique et rafraîchissant sans pour autant délaisser tout l’aspect violent et répugnant de la chose. Lorsque j’écoute le morceau Drills And Needles j’entends le groupe de rock progressif Rush en version DM. L’aspect brutal de Afterbirth est bien senti et se fait satisfaisant tant dans la technicité des compositions ainsi que dans les brusques changements de cap qui peuvent aussi rappeler les meilleurs efforts de Dying Fetus.

À mesure que les pièces s’enchainent l’aspect progressif de la musique de TTTD avec les deux derniers morceaux en Devouring The Hungry Ghost et Time Traveler’s Dilemma II est à son apogée. Au lieu de tomber dans la facilité de la répétition et le remplissage Afterbirth a gardé les meilleures pièces de son répertoire pour la conclusion de son opus.

Loin d’être définitivement un sans-faute, avec une production assez froide et manquant probablement d’écart dynamique au mixage, TTTD est l’un des albums de Death Metal incontournables de 2017. Tant par la qualité des compositions que par la maîtrise de la polyvalence des sous-genres visités on évite de copier un courant tout en faisant preuve d’une compréhension hors pair des principes du genre.

Note: 8 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Unique Leader Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 28 juillet 2017

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Auteur : Michaël Parent

Kassad – Faces Turn Away Album

Lorsque je reçois des albums en promo je me fais toujours un mot d’ordre d’écouter tous les titres qui se classent dans la catégorie Black Metal. Pour la plupart du temps, on a droit à des clones ou à des albums frôlant la médiocrité. Alors le travail acharné qu’est de départager le bon grain de l’ivraie est un labeur qui requiert une grande patience. Le projet solo londonien qu’est Kassad, fera paraître son premier effort après avoir pondu un EP en 2016.

La meilleure comparaison pour Kassad serait le Black Metal du groupe Norvégien Gorgoroth à l’époque de Antichrist, Pentagram et Under The Sign of Hell. C’est à dire des blast beats simples avec une texture musicale assourdie et des vocaux criards rappelant Burzum et à la fois Thomas Kronenes alias Pest. Les cinq premières pièces de l’album sont dignes d’un Black Metal cru issu de la seconde vague du genre. Tandis que Faces Turn Away et Drifting sont des moments intéressants mais diamétralement opposés au reste de l’album surtout avec le morceau qui conclue l’album, Drifting. Ce changement de cap drastique me laisse pantois et en plus d’être beaucoup trop long la pièce ne semble faire office que de remplissage. Les compositions sont déjà assez variées, quoique certaines un peu longues pour leur propos, il n’était pas requis d’apporter un effet New Age au Black Metal urbain de Kassad.

Néanmoins, j’ai beaucoup apprécié l’interprétation contemporaine de la seconde vague et les pièces comme Pariah et Madness décoiffent. Tandis que Void est un passage plus posé et ambiant. La pièce d’ouverture, Shame donne le ton de l’album et semble faire effet d’avant-goût et annonciateur de l’agression promise avec quelques moments plus atmosphériques.

Finalement, ce premier opus démontre une énergie intéressante et un angle plus urbain et contemporain du Black Metal sans tomber dans le post-Black Metal. Une épuration plus soignée de l’album et un souci plus grand de l’écart entre les fréquences basses et hautes au moment de la production seraient bénéfiques à la musique de Kassad. Malgré tout, on se démarque de la masse de quelques poils significatifs.

Note: 7 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Hypnotic Dirge Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 6 juillet 2017

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Auteur : Michaël Parent

Witch Vomit – Poisoned Blood Album

Sortant tout droit de la ville se targuant d’être la plus weird sur Terre, Portland dans l’état de l’Oregon, Witch Vomit, je vous épargne la traduction du nom de groupe, est sans contredit un groupe qui ne fait pas dans la subtilité. C’est avec un peu (lire ici beaucoup) d’appréhension que l’auteur de ces lignes appuya sur Play pour l’écoute de ces cinq morceaux qui introduisent ce groupe à l’étiquette de renommée qu’est 20 Buck Spin. Étonnamment, c’est un Death Metal puissant et loin d’être ennuyeux que l’on découvre sur Poisoned Blood. Pensez à Bolt Thrower et Morbid Angel pour la signature sonore et le vocal. Par contre, les tempos sont plus rapides que ces cannons du genre.

Loin de dénaturer l’essence du Death Metal, on sent toutefois une attention particulière à l’effet pesant et à l’intensité dans la musique. Tel qu’énoncé plus haut Witch Vomit met de la moutarde partout et on beurre épais sur la pédale double, les guitares buzzsaw tel Entombed et les envolés rapides. Le format de 20 minutes de l’EP est parfait pour la découverte et l’appréciation de ce groupe. Son efficacité est telle que l’on en redemande et après chaque écoute je me surprends à effectuer des écoutes répétitives une fois le quintet de chansons achevé.

Les pièces incontournables sont Accursed Temple Of The Great Deceiver et Doomed In the Realm Of The Dead. Bien que les pièces soient bien balancées et quasiment aussi bonnes les unes que les autres, les compositions citées plus haut sont d’excellents exemples de maitrise et de réinterprétation du Death Metal bien gras.

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Dernier fait à noter est l’effet bloc de granite de cet offrande qui rend le tout uniforme et bien dosé de moments lents et pesants avec d’autres instants rapides et entraînants. Ainsi, faites une petite étoile près du nom de Witch Vomit et attendez-vous à les voir surgir et rugir dans un proche futur car ils possèdent plusieurs éléments fort prometteurs.

Note: 7 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: 20 Buck Spin
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 30 juin 2017

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Auteur : Michaël Parent

Dying Fetus – Wrong One to Fuck With Album

Fidèle à son habitude, le Death Metal de Dying Fetus rentre dans le politiquement incorrect et dans la section supervision parentale. Juste à voir la repoussante pochette d’album et le fameux f word dans le titre de l’album. Pour les habitués du groupe et même la plupart des métaleux qui se respectent, hurler le fameux refrain de Kill Your Mother Rape Your Dog fait partie de l’attitude over the top de DF.  Donc, le huitième album du groupe de Baltimore est une suite des opus précédents. On pourrait même avancer que Wrong One to Fuck With est possiblement dans la même classe que Killing On Adrenaline et Destroy the Opposition. Leur mélange de Death Metal brutal et technique agrémenté de touches de Hardcore et de Grindcore fait de Dying Fetus un véritable incontournable depuis plus de vingt-cinq ans dans le genre.

Fixated on Devastation pourrait même être une composition des jams des albums encensés plus haut. Les cris de John Gallagher se font tout autant intenses et les paroles aussi inaudibles comme on aime tant. Sa guitare est précise et ses rythmes et compositions sonnent comme dans le bon vieux temps. Du côté de la batterie de Trey Williams, il y a une nette amélioration et le jeu de ce dernier est digne des plus grands que le genre a connu. Il surpasse à mon humble avis le jeu de Kevin Talley qui fut membre de ce trio de 1997 à 2001; ce n’est peu dire.

Lorsque l’on écoute les compositions pour ce qu’elles sont, on peut évidemment relever que l’innovation est moins au rendez-vous qu’elle ne pourrait l’être. Par contre, la technique et le raffinement, oui le raffinement, des musiciens compense largement pour le manque d’évolution. Les fans pourront se targuer que c’est un groupe qui reste fidèle à sa sonorité. Sans se réinventer ils savent utiliser une formule gagnante et répéter les exploits du passé. Tel une équipe qui remporte un championnat deux années de suite.

Si ce n’est que de moi, cet album me fait oublier les efforts de second ordre que furent Reign Supreme, Descend Into Depravity et War of Attrition. Ainsi, un fan de la première heure peut vous dire que je suis satisfait par Wrong One to Fuck With et qu’il s’insère sans effort dans la crème de la discographie bien replie de Dying Fetus. Trop souvent on s’attarde aux groupes phares d’un genre donné, et ce, sur des albums peu inspirés (lire ici le dernier de Suffocation par exemple). Dans le cas de Wrong One to Fuck With vous ne perdrez pas votre temps.

Note: 8.5 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Relapse Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 23 juin 2017

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Auteur : Michaël Parent

Pallbearer – Heartless Album

Le mélange de Doom Metal et de Rock progressif offert par le groupe de Little Rock, Arkansas, Pallbearer, est, pour l’auteur de ces lignes, un album qui est venu chambouler mes préconceptions de la qualité musicale. Bien ancré dans le Métal tel que les membres de Black Sabbath pourront se vanter éternellement d’avoir été les pères fondateurs, la musique de Pallbearer est introspective et évoque quelque chose d’intemporel mêlé d’une sensibilité propre à la subtilité du Rock progressif. Il m’a fallu plus d’une douzaine d’écoutes pour réellement ressentir l’attrait que presque tous nos collègues ont pour cet opus qui est déjà considéré comme l’album Métal de 2017. De par son accessibilité et la renommée de Pallbearer déjà bien établie dans l’underground, avec en 2014 Foundations Of Burden  et par Sorrow and Extinction paru en 2012 qui furent tout autant soulignés par de nombreuses éloges dans les publications musicales. Dans la même veine, on parle de Heartless comme d’un sans-faute.

L’élément essentiel au succès de Heartless est la présence émotionnelle et vulnérable de Brett Campbell au vocal qui ne cesse d’élever la barre en fait de prestation pour un chanteur de Doom Metal. Toutefois, le ton monocorde de son chant et la lenteur de la musique ne fut pas un accord parfait pour me laisser pénétrer par ces sept chansons. Ce fut les guitares et la basse qui ont fait de moi un visiteur assidu depuis la sortie de Heartless en mars passé.  Ajouté aux compositions musicales qui, tel qu’évoqué précédemment, sont agrémentées d’éléments progressifs ont pu garder mon intérêt. L’une des longues pièces de cet album, Dancing in Madness est un exemple de puissance dans la sobriété et le mélange des textures sonores. Les transitions des guitares acoustiques aux riffs pesants apportent à cette marche un effet de plénitude à la limite du planant.

Bien malgré moi, cette galette s’est lentement mais surement installée dans mon inconscient musical et est devenu une trame sonore dans mon cerveau. Juste à elle seule la pièce qui conclue l’album, A Plea For Understanding est la chanson de l’année tant par sa simplicité en surface et à son évolution grâce aux guitares et aux percussions. C’est ici que Brett Campbell couronne sa performance vocale. Il fait preuve d’une sensibilité que très peu de Métalleux sont prêt à dévoiler

Il est à considérer que la note donnée plus bas est une notation quasi objective car loin d’être totalement ahuri d’admiration face à la grandeur de ces écoutes, je dois toutefois faire une génuflexion devant les champions du Doom Metal de 2017. La musique coule doucement et sans crier gare on nous transporte d’un mood à l’autre soit par des riffs mélodiques ou des subtils éléments progressifs. J’en suis encore mystifié devant tant d’efficacité et de maîtrise. D’autant plus que l’exécution est considérablement sobre sans fioritures ou effets de fumée.

Note: 9 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Profound Lore Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 24 mars 2017

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Auteur : Michaël Parent

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