Category: Album

Karkaos – Children Of The Void Album

Cela fait des années que je connais le groupe Karkaos, même avant qu’il n’aie sorti son premier EP. Depuis ses débuts les changements de line-up se sont succédés jusqu’à tout récemment avec le départ de leur bassiste Eddy Levitsky. On sait aussi qu’un changement de frontwoman n’est jamais chose simple et le groupe a jeté son dévolu sur Viky Boyer, pour qui Karkaos est son premier projet sérieux. Avec tout ce nouveau personnel, ils nous reviennent avec un deuxième album intitulé Children Of The Void qui se veut comme un nouveau commencement pour le groupe.

La première chose que l’on remarque sur cet album est la production beaucoup plus imposante et travaillée sur on compare le tout avec leur album précédent Empire. Skymaster, la première chanson après l’intro Babel commence en force avec une mélodie qui me fait beaucoup penser à Skyrim. Les mélodies sont intéressantes, c’est accrocheur et c’est surtout ce que j’appelle une chanson complète! Skymaster est probablement ma chanson préférée de l’album. Mais après je dois avouer que ça se gâte un peu.

La chanson suivante Kolossos, qui est aussi leur premier single échoue quelque peu à m’accrocher pour plusieurs raisons qui s’appliquent malheureusement aussi à plusieurs chansons sur l’album. Premièrement, la production du vocal n’est pas constante. Le chant clair de Viky Boyer n’est pas assez fort et celui de leur guitariste et chanteur Vincent Harnois l’est beaucoup trop. Je dirais même que Vincent Harnois prend trop de place dans Kolossos et éclipse presque la chanteuse. J’ai aussi l’impression que le solo de Samael Pelletier est trop rapide pour la chanson. J’aurais aimé y entendre moins de shred et plus d’émotion.

La chanson Tyrants est probablement la chanson la plus agressive sur l’album et on peut dire que ça rentre au poste! Une bonne mélodie typiquement melodeath et le vocal est convainquant! Le chant plus grave qui se marie bien avec le partie plus tranquille de la chanson et qui explose en une vibe black metal, c’est très cool! Par contre, j’aime un peu moins les shouts de groupe qui manque un peu de pep. On veut des cris de guerriers, pas des cris de gars écrasés sur leur divan!

Le plus grand problème de cet album à mon avis est le manque de mélodies vocales intéressantes. Des chansons prometteuses comme Children Of The Void ou Where Mushrooms Grow m’ont lassé parce que leurs refrains m’ont ennuyé. J’aurais aimé plus d’envolées vocales et qu’on ressentent vraiment l’émotion dans la voix. Plusieurs invités participent à cet album : Lindsay Schoolcraft de Cradle Of Filth, Morgan Lander de Kittie et Jonathan Lefrançois-Leduc ancien claviériste de Blackguard. Sauf le solo de clavier sur Lightbearer qui me fait penser à du vieux Sonata Arctica, je trouve que le talent des featuring est sous-exploité est passe dans le beurre. La preuve : je n’avais aucunement remarqué que Morgan Lander chantait dans Kolossos et de reléguer Lindsay Schoolcraft aux back vocals dans la dernière pièce Bound By Stars, je trouverais ça un peu insultant. En parlant de Bound By Stars, il y a un dernier détail qui me trouble un peu. T’es un band québécois et tu fais un speech en français ou en anglais, c’est bien correct, mais réciter de l’allemand je trouve ça limite prétentieux, même si tu récites des œuvres de grands poètes allemands comme Goethe ou Schiller. Pour moi ça fait perdre un peu de sérieux à une chanson qui manque plus de travail au niveau des mélodies que d’un speech en allemand.

Si l’on regarde le parcours de Karkaos, beaucoup de chemin a été fait depuis leur premier EP In Burning Skies. Children Of The Void bénéficie d’une production beaucoup plus grandiose certes, mais beaucoup de petits défauts ici et là empêchent certaines chansons d’être mémorables.

6.5/10

Auteur: Maxime Pagé

Snares Of Sixes – Yeast Mother : An Electroacoustic Mass Album

Pour tous ceux qui n’en reviennent toujours pas de la fin d’Agalloch au cours de l’année 2016 et qui n’en ont pas encore eu de reste depuis la sortie du premier album de Pillorian (voir la critique de mon collègue Luc Dubois) vous avez désormais du nouveau matériel à vous mettre sous la dent. Jason Walton, précédemment bassiste d’Agalloch, est derrière le pseudonyme Snares Of Sixes et nous offre un EP de quatre chansons. Avec une approche qui lie le Métal, l’électro et l’Avant-garde Yeast Mother : An Electroacoustic Mass est plus que digne de mention.

En fait, Snares Of Sixes pourrait être qualifié de collectif plutôt que d’un groupe de musique un peu comme le collectif de Chicago Wrekmeister Harmonies. Walton en est le chef d’orchestre et l’alignement contient des noms renommés tels que; Marius Sjoli (guitares, voix, synthétiseurs) et Robert Hunter (guitares, voix) de Holy Branches, Andy Winter (guitares) de Winds, Peter Lee (voix) de Lawnmower Deth, Nathanaël Larochette (guitares) de Musk Ox et Don Anderson (guitares sur la pièce Retroperistalsis) aussi d’Agalloch et de Sculptured.

Avec Snares Of Sixes, Walton pousse les concepts musicaux sans aucune limite de genre en franchissant les barrières du Métal Avant-garde, du chant crooner en passant par le rock progressif à l’électro dément. Ainsi, le montage musical opéré se veut complexe et très arbitraire pour un artiste qui ose à ce point. Il prend aussi un grand risque en refusant de s’éditer automatiquement et en exploitant l’absolu de ces concepts.

Heureusement ou malheureusement, le format qu’est un EP laisse plus de place à l’erreur car il peut plus facilement être oublié ou pardonné car rares sont les EP essentiels (exception faite pour Voivod avec Post Society et pour Gorguts avec leur Pleiades’ Dust). C’est également un format qui se prête plus à l’expérimentation d’un groupe surtout lorsque ce dernier est à la recherche de son identité.

Le choix évident de s’éloigner du genre qu’Agalloch s’est forgé est judicieux de la part de Snares Of Sixes. Pour ce qui est de la structure des chansons un rapprochement avec Primus ou Mr. Bungle n’est pas si étrange et l’influence de King Crimson est tout aussi palpable. Très peu d’éléments grim ou kvlt sont présents ici alors si ce sont des facettes qui vous manquent il serait plus avisé de vous retourner vers Pillorian. Pourtant, si tout comme l’auteur de ces lignes vous êtes disposé à explorer des zones musicales plus divergentes des tendances je vous invite à plonger tête, surtout les oreilles, premières dans Yeast Mother : An Electroacoustic Mass. Tant pour son audace que son utilisation d’un personnel de haute voltige d’une originalité débridée.

Note: 8 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Crucial Blast
Sites Web: facebook.com/Yeastmother | Bandcamp
Date de parution: 5 mai 2017

Auteur: Michael Parent

SXAP – Cathedral Album

Bien qu’issu de la Californie, SXAP est un one man band, tel qu’il en pleut des centaines dans le Black Metal, avec un son unique et peu similaire à l’image stéréotypée que l’on peut se faire de la Mecque du surf. Ce projet solo de Matthew alias Lord Sxuperion est aussi connu comme batteur de Valdur, de Weverin et membre solo de Sxuperion et du nom d’artiste concernant cette présente critique, on nous démontre ici le côté hyper prolifique de ce multi instrumentaliste. Pour les besoins de la cause, nous appellerons Matthew l’homme derrière ces nombreux pseudonymes.

Avec une vision obtuse se limitant au Black Metal et au Death Metal, SXAP se veut littéralement un exercice de style mur de son. En fait, Sxuperion exploitait déjà cet angle musical qui pourrait s’apparenter au Black Metal de Krallice par exemple. Avec une saturation de l’oreille et un assaut continu de l’auditeur. On parle ici d’un album Expérimental dans un Métal extrême un peu comme certains EP de Mick Barr.

À la première écoute d’un album de SXAP ce qui ressort à prime abord, c’est surtout la surabondance sonore ainsi que la simplicité de l’exécution des pièces. Avant de totalement mettre de côté cet album rappelez-vous les premiers albums de Burzum, plus précisément Hvis lysett tar oss avec ses longues compositions répétitives. Il y avait une sorte de génie musical se cachant derrière ces longues minutes de prétention. Avec SXAP, on se rapproche d’un Black Metal américain, certes mais avec un angle très refermé sur lui-même et qui se fait un propre écho. Toutefois, c’est ici que s’arrête toute comparaison avec l’artiste Norvégien.

Les trois compositions de Cathedral cumulent plus de 40 minutes et chacune des pièces est une charge virulente qui s’apaise pour se terminer avec des éléments parfois électroniques ou d’atmosphère. Question de bien déstabiliser l’auditeur les pièces sont assez homogènes et les vocaux lointains comme sur la pièce Lacuum on croirait entendre le bruiteur du Parc Jurassique qui tente de trouver le bon mix pour un bruit de Tyrannosaure.

Bien qu’une approche avec précaution soit de mise, SXAP est un acte musical digne d’un certain intérêt. Cependant, la similitude avec Sxuperion est tellement évidente qu’il est mieux de réécouter The Cosmic Void pour se satisfaire de l’offre musicale que ce style et cette esthétique peuvent produire. De plus, le manque de diversité fait de Cathedral une galette unidimensionnelle suppliant au minimum une production un tant soit peu plus relevée. 

Note: 5 / 10
Format critiqué: 192 kbps mp3
Étiquette: Bloody Mountain Records
Sites Web: Bandcamp
Date de parution: 14 avril 2017

Auteur: Michaël Parent

Artificial Brain – Infrared Horizon Album

Depuis la sortie de leur premier album Labyrinth Constellation en 2014, Artificial Brain est devenu l’une des coqueluches du Death Metal. Inutile de dire que la sortie d’Infrared Horizon était l’une des galettes les plus attendues de 2017 dans le milieu des vocaux de type growls. Librement inspiré de la bande de Gorguts, l’un des joyaux peu connus du Québec, Artificial Brain avait créé tout un remous avec son Technical Death Metal tirant parfois vers le Métal Dissonant et le Death Metal Brutal. Voyons maintenant si avec leur album cadet ils ont su conserver le même niveau d’excellence.

Aux tous premiers abords, on sent que l’écriture des pièces contient pas mal plus de sonorités se rapprochant du Black Metal qui sans délaisser le Tech Death, Infrared Horizon se veut plus hargneux, tout spécialement dans le registre du vocaliste Will Smith (détrompez-vous ce n’est pas l’acteur Hollywoodien même si j’espère que personne ne se serait mépris) on sent plus de montées dans les hautes notes notamment sur le morceau Infrared Horizon. Néanmoins, ce qui rend bien digeste ce mélange de genres et de sous-genres est, entre autres, les prouesses techniques des guitares qui, tout en donnant dans l’atonal, viennent ponctuer les pièces avec précision. En ajoutant à cela, la performance rythmique de Keith Abrami derrière les tambours et de Samuel Smith à la basse ils viennent tapisser les pièces avec grandeur sans jamais faire ombrage à leurs collègues grattant les cordes de guitares et étirant leurs cordes vocales. Les changements de tempos fréquents agrémentés de montées rapides avec plusieurs fractures de tons tel le titre Vacant Explorer démontrent tout le talent tant dans la rapidité que dans le mid-tempo de l’écriture. Chacune des pièces de cet album nous garde sur le bout de notre chaise avec les multiples dédales des compositions et l’urgence de l’intensité déployée par la charge des moments à la fois rapides et techniques.

Du côté de la production, le renommé Colin Marston (Gorguts, Dysrhythmia, Krallice) était aux commandes de l’enregistrement/mixage/mastering et l’album est d’une qualité irréprochable. La plage dynamique, c’est-à-dire l’écart entre les basses et les hautes, est bien sentie et chaque instrument est présent sans en assourdir les autres lors des passages plus rapides ou dissonants. En fait, la mouvance du Métal Dissonant est plus que partiellement redevable à Marston. Il suffit de tenter de répertorié tous les albums où il a participé soit en tant que musicien, producteur, mixeur ou autre dans les dernières années, et ce depuis qu’il s’est joint à Gorguts, pour en observer son héritage déjà impressionnant. Que l’on aime ou pas le Métal Dissonant, il faut admettre que cette tendance donne un nouveau souffle au Death Metal et ses sous-genres.

Alors bien beau tout cela mais qu’en est-il de l’appréciation de l’album vous direz. Bref, si l’on compare Infrared Horizon à son prédécesseur, Labyrinth Constellation on remarque tout de suite qu’Artificial Brain tente d’éviter les comparaisons hâtives en explorant les dogmes, musicalement parlant, du Black Metal sans pour autant dénaturer leur propre signature. Ainsi, leur nouvel opus devient une progéniture avec une approche unique. N’en déplaise à certains amateurs de Death Metal les intrusions du Black Metal sont subtiles et irréprochables. Bien que l’album ne puisse probablement pas plaire à tous les plus orthodoxes du Death Metal, il a beaucoup impressionné cet hérétique des genres tant par la dextérité de tous les membres d’Artificial Brain que par la qualité globale de la production d’Infrared Horizon.

8.5/10

Auteur: Michaël Parent

Dodecahedron – Kwintessens Album

Ce nouvel album des Néerlandais de Dodecahedron se veut un deuxième chapitre dans une discographie déjà fort honorable. Débutée par un opus éponyme sorti en 2012 et qui fut encensé dans les cercles d’initiés du nouveau Black Metal, ou du Métal Dissonant (voir ici; Deathspell Omega,  Gorguts, Plebeian Grandstand, Ulcerate et dernièrement Sunless avec leur excellent LP Urraca). On parle ici d’une maîtrise exceptionnelle des concepts et des sonorités du Métal, dans ce cas-ci sous ses formes les plus extrêmes.

Tel Emperor avec leur chef d’œuvre Anthems to the Welkins at Dusk, Dodecahedron accompli une dualité avec un paradigme semblable qui vise à obtenir un album magnifique en exploitant une musique répugnante. Leur Métal Dissonant mélange différentes orchestrations qui, dans un temps, forment des sonorités qui se veulent discordantes et qui deviennent des drones, ou bourdonnements, contrôlés et exploités de manière tangible pour l’oreille humaine. On est loin des trips de bruits de certains groupes musicaux qui insèrent quelques drones ici et là pour suivre la tendance. Ces sons, utilisés de manière judicieuse, apportent une profondeur à la musique créée par l’artiste et Kwintessens ne serait pas le même album si les drones étaient absents. Au même titre que les éléments de musique électroniques qui utilisés avec parcimonie mais presqu’omniprésents apportent une présence et fusionnent avec la dualité évoquée précédemment.

En évitant les répétitions et les raccourcis, les compositions de Dodecahedron sont presque mécaniques telle la dernière minute de Tetrahedron : The Culling of the Unwanted from the Earth. Plus l’album progresse plus la musique se complexifie surtout lorsque l’on écoute le troisième titre, Hexahedron : Tilling the Human Soil, l’album prend véritablement son envol et les prouesses techniques de Jasper Barendregt derrière la batterie n’est qu’une des nombreuses facettes qui rendent cette pièce la meilleure de 2017 jusqu’à présent.

Lorsqu’Interlude débute on croirait entendre un riff de guitare post-rock et on nous révèle encore une autre facette de Dodecahedron. C’est-à-dire, qu’ils osent en tant qu’ambassadeurs de la musique Extrême à s’aventurer près du Post Black Metal que certains puristes de la première et seconde vague du Black Metal considèrent comme une trahison vis-à-vis de sa forme la plus pure. Sans vouloir rendre un genre ou une étiquette plus réductrice tant de l’une que de l’autre, Dodecahedron ne devrait être qualifié par aucun genre ou sous-genre musical. Ce qu’ils produisent comme musique est beaucoup plus imposant qu’une étiquette telle que le Métal. Ceci étant avancé en toute connaissance de cause qu’il est très cliché que d’écrire une critique musicale d’un album et de refuser de qualifier ou de classer un groupe dans une catégorie propre à elle.

Malgré la pléthore d’albums maintenant disponibles on pourrait croire que la qualité en est diluée par le marché. Rien n’est d’autant plus faux, certes un nombre incalculable de productions se perdront dans les abîmes de la mauvaise musique. Malgré tout, on arrive à élaborer des listes de plus en plus longues d’albums à ne pas manquer. Pour ce qui est de Dodecahedron, qui est loin de se faire trop présent avec un album sorti tous les cinq ans, c’est une offrande qui va bien au-delà des espérances. Cependant, cet intervalle nous permet de bien digérer toute la grandeur et la complexité de leur musique. Ainsi, Kwintessens réussi à livrer la promesse de son titre audacieux dans une forme répugnante et attirante à la fois.

9.5/10

Auteur: Michaël Parent

Amiensus – All Paths Lead To Death Album

Le groupe américain Amiensus est un de ceux qui m’a le plus agréablement surpris au cours des derniers mois. Avec deux excellents albums derrière la cravate et y allant avec un métal aux sonorité des plus variées, il a de quoi faire tripper les métalleux de tous les horizons. J’ai même eu la chance de les voir en première partie d’Abigail Williams en décembre dernier et j’avais été étonné par la qualité de leur prestation (tout en espérant les revoir à Montréal dans un futur proche). C’est donc presque deux ans après la sortie de leur album Ascension qu’ils nous reviennent avec un EP intitulé All Paths Lead To Death, une offrande où le groupe explore une sonorité beaucoup plus black metal que celle de leur matériel précédent.

Si vous êtes habitués aux mélodies et aux ambiances de leurs albums précédents, vous risquez d’être assez surpris du nouveau matériel. Dès la première pièce Gehenna, c’est un black metal bien grim qui vous saute en pleine face! Des blast beats solides, un vocal criard et des guitares grim à souhait! Parlant du vocal, celui du chanteur James Benson se prête très bien à ce nouveau style et la musique, habituellement plus mélodique et progressive, est très efficace, contrairement à beaucoup d’autres groupes chez qui ce changement aurait sonné forcé, voire synthétique. Par contre, si vous êtes fan du vocal clair, vous serez quelque peu déçu car il est quasi inexistant sauf pour quelques brefs moments.

En plus de la chanson Gehenna que je trouve extrêmement efficace par sa rapidité et son agressivité, une qui a attiré mon attention est la pièce Prophecy qui se démarque par sa succession de sonorités et de rythmiques variées qui ne peut que vous faire headbanger! La dernière chanson et la plus longue, intitulé The River, est probablement la plus épique et la seule où l’on peut entendre les claviers. J’étais un peu sceptique  avec son début qui sonne un peu comme Within The Dark Mind de Immortal, mais la comparaison avec le groupe norvégien s’arrête là. The River contient les meilleurs éléments de ce EP : les mélodies, la lourdeur, le groove et une sonorité grandiose!

Les gars d’Amiensus ont su tirer leur épingle du jeu avec All Paths Lead To Death et ont surtout évité le piège du black metal trop conventionnel que l’on a déjà entendu mille fois. Ça s’écoute bien du début à la fin et j’ai trouvé ça franchement rafraîchissant! Pour les fans de leur matériel plus varié, le chanteur James Benson a mentionné que ce EP est en fait un essai, une opportunité pour le groupe d’expérimenter avec un autre style et que le groupe devrait revenir à des influences plus diverses pour leur prochain album.

8/10

Auteur: Maxime Pagé

Overkill – The Grinding Wheel Critique d'album

Ayant eu un regain de vie avec leurs trois albums précédents, de nombreux amateurs attendaient avec impatience le nouvel opus de la formation Overkill. Même si la pochette de The Grinding Wheel est une représentation textuelle de son titre, on remarque que l’agencement des couleurs vert et noir est plus sombre que sur leurs plus récents albums.

C’est avec un puissant passage instrumental axé sur la batterie et la basse que débute l’écoute de Mean, Green, Killing Machine. Avec son rythme endiablé, il ne sera pas surprenant de voir cette dernière créer un énorme moshpit lors des concerts. Le groupe incorpore aussi des éléments plus fluides et entrainants dans la section médiane de cette pièce avant de revenir à la charge avec une musique très agressive en fin de composition. Goddamn Trouble est quant à elle plus rapide et contient une influence punk qui va bien entendu interpeler le côté rebelle des métalleux. Comme le titre de cette pièce l’indique, la formation excelle sur Our Finest Hour. Non seulement la musique est endiablée, mais la voix de Bobby Ellsworth est toujours aussi puissante que dans la période glorieuse du groupe. Après cet excellent début d’album, nous avons droit à une autre composition axée sur une puissante mélodie thrash qui a pour titre Shine On. Mais cette dernière incorpore aussi un excellent passage doom qui rappel la musique du titre The Years Of Decay. En plus de laisser beaucoup de place à la basse de D.D. Verni, la pièce The Long Road met aussi en évidence le travail des guitaristes Dave Linsk et Derek Tailer. Malgré l’omniprésence de l’influence punk dans plusieurs compositions, le groupe opte pour une approche totalement différente avec Come Heavy. Son style plus fluide et entrainant est mené habilement par une lourde mélodie de guitare et de basse. Cette pièce agit cependant comme interlude avant l’ultra rapide Red, White And Blue qui met en évidence Ron Lipnicki comme maitre de la vitesse. Il faut aussi mentionner l’agressivité des guitares ainsi que le puissant refrain. L’album prend donc fin avec sa plus longue pièce. S’échelonnant sur huit minutes, The Grinding Wheel incorpore le style thrash et punk, mais nous y retrouvons aussi les influences de Black Sabbath et Iron Maiden. Le groupe incorpore aussi des éléments atmosphériques tout au long de ce titre, faisant en sorte que la finale soit grandiose. Prendre note que version digipak de l’album contient une excellente reprise d’Emerald de Thin Lizzy.

Fidèle à leur habitude, la formation Overkill nous offre un nouvel album à saveur thrash de haute qualité. The Grinding Wheel n’est pas révolutionnaire, mais le groupe nous offre encore une fois une musique énergique et directe, même si cette dernière s’éternise un peu trop par moment.

Note : 8.6/10 – Puissance et agressivité toujours au rendez-vous !

Auteur: Albert Lamoureux

Sword – Live Hammersmith Critique d'album

Annoncé depuis longtemps, l’album Live Hammersmith de la formation Sword est finalement disponible.

L’année est 1987 et la formation est en tournée en Angleterre, faisant la première partie du groupe Motörhead. Faisant la promotion de leur album Metalized, le groupe profite de cette occasion pour jouer l’album en entier. Même si cet enregistrement provient d’un 4 tracks branché dans la console, nous pouvons tout de même sentir l’énergie et le dynamisme de groupe. La voix de Rick Hughes est quant à elle excellente et ses cris lors de la pièce Evil Spell donneront la chair de poule tellement ils sont puissants. Nous avons donc droit à des classiques comme F.T.W, Stoned Again, Outta Control et Children Of Heaven. La section rythmique constituée de Mike Larock (basse) et Dan Hughes (batterie) se retrouve au premier plan du titre The End Of The Night et vous fera hocher la tête comme si vous étiez au concert. En plus de cela, le groupe offre une excellente version du titre Prepare To Die, qui provient de leur second album. Même si Mike Plant est le seul guitariste, il alterne aisément entre les sections rythmiques et les solos sans manquer de notes.

Certains trouveront l’enregistrement un peu sourd, mais la musique est précise et sans retouches, difficile de demander davantage d’un enregistrement bootleg des années 80s.

L’album est essentiel à tout amateur du groupe et est disponible en quantité limitée sur le site du groupe. De plus, ce dernier sera signé par les membres, une belle touche afin de recueillir de l’argent pour financer leur troisième album studio.

Note : 9.0/10 – Finalement disponible!

Auteur: Albert Lamoureux

Délétère – Per Aspera Ad Pestilentiam Critique d'album

lDCCLhpImmersion totale dans les heures les plus sombres du Moyen-Âge avec le nouvel album du groupe Délétère. La formation de Metal Noir nous dévoile son deuxième opus « Per Aspera Ad Pestilentiam » (Sepulchral Productions – 18 mars 2017) qui succède au remarquable « Les heures de la Peste ».  

L’atmosphère morbide est annoncée dès le premier titre « I – Incipit : Noster Fructus Irae » qui constitue un enregistrement du Dies Irae (Jour de colère en latin), un chant grégorien apocalyptique. Le crépitement du son et les cris de torture laissent supposer que l’extrait provient d’un vieux film se déroulant en pleine inquisition. La charge commence réellement avec la seconde piste, « II – Le Lai de la Vermine ». La grande surprise vient de la qualité de l’enregistrement. On remarque tout de suite l’absence d’un bruit de fond donnant l’effet caverneux que l’on ressentait sur les premiers morceaux de Délétère. Un peu à la manière du dernier Forteresse (« Thèmes pour la rébellion », 2016 – Sepulchral Productions) , le groupe semble avoir opté pour un son plus propre et travaillé. N’en déplaise aux puristes du genre, ce changement n’altère en rien l’effet souhaité par Thorleïf (chant et batterie) et Atheos (guitare et basse). Prenez une dose de haine vociférée avec ardeur, une pincée de rythmique à en perdre les cervicales, le tout dans une atmosphère des plus épiques, puis vous obtiendrez l’âme de cette œuvre.

La même recette est appliquée aux titres suivant. Sur « III – Horae Leprae : Cantus IV : I.N.O.P.I.A E.T. M.O.R.B.O », le keyboard se manifeste plus que sur les autres compositions. Cet effet apporte une dimension mélodique à la violence des autres instruments. Mon coup de cœur ira en revanche pour « IV – Milites Pestilentiae II : De Violatione Ciuitatis Febilis Dei » dont le refrain « Per Aspera ! Per Aspera ! Per Aspera Ad Pestilentiam » me reste en tête pour la journée.  Enfin, « V – Ordo Regis Caedis » clôture en beauté cet ensemble. On pourra noter une passe où le chant principal est accompagné de back vocals, donnant un aspect de chant liturgique.

Somme toute, le changement opéré par Délétère sur ces nouvelles compositions offre une manière de redécouvrir le groupe. J’avais déjà apprécié la qualité de la prestation live de Délétère avec les anciens morceaux, je serais d’autant plus curieux de les revoir avec ce nouveau stock. On peut aisément affirmer que cet album conviendra à toute personne qui se revendique fan de métal noir.

Auteur: Kevin Rollet

Pillorian – Obsidian Arc Critique d'album

16522986_1631388633554737_2003348804_nLa dissolution du groupe Agalloch a fait couler énormément d’encre au cours de la dernière année. Le choc a été brutal mais rapidement, deux nouveaux groupes ont émergés des cendres, permettant de redonner de l’espoir aux fans. Pillorian, groupe formé de John Haughm, guitariste et chanteur d’Agalloch et de membres de Maestus et Uada, est l’une de ces nouvelles formations.

Leur premier album, Obsidian Arc, démarre sur des notes qui feront saliver n’importe quel fan d’Agalloch, puisqu’on peut déceler un rappel à She Painted Fire Across the Skyline. Ce ne sera qu’un bref rappel puisque, rapidement, la distortion et la double-pédale prennent sa place, donnant le ton à un album qui se veut plus lourd et plus agressif que ce que John Haughm nous a servi dans ses projets précédents. Le mixing et le mastering, réalisés par Markus Stock d’Empyrium sont d’une finesse remarquable. La chaleur de la sonorité est inhabituelle pour du black metal. Elle fait revivre quelques souvenirs des premières écoutes de Not Unlike the Waves.

John Haughm est au sommet de sa forme d’un point de vue vocal. Toute la diversité qu’il a bâti précédemment se retrouve sur l’album, des vociférations aux chuchotements. Son chant clair traditionnel, qui n’a jamais été sa plus grande force, reste toutefois à travailler. Quant aux guitares, elles font preuve de retenue, avec quelques solos discrets qui se mêlent très bien à la musique. Les riffs sont excellents sans être effrénés, et là n’était pas l’objectif de toute façon. En ce qui a trait à la batterie, blast beats et double-pédales sont présents mais, comme pour les guitares, sont livrés avec soin et retenue. L’ambiance générale de l’album est tout de même familière. Les sections agressives sont entrecoupées du calme et de la méditation auxquels on peut s’attendre du guitariste de Maestus et du cerveau derrière Agalloch.

Si la plupart des morceaux sont empreints de grandeur et de riffs riches, Archaean Divinity se démarque par la paresse de son écriture. Les guitares et la batterie semblent ennuyeux et répétitifs. Ce point faible est probablement amplifié puisque le morceau se trouve entre By the Light of a Black Sun et The Vestige of Thorns, les deux meilleures pièces de l’album.

Pillorian a réussi l’exploit non-négligeable de livrer un album de qualité en un temps record. On peut donc entrevoir un avenir très prometteur pour cette nouvelle formation.

8/10

Les incontournables: By the Light of a Black Sun, The Vestige of Thorns, Forged Iron Crucible, Dark is the River of Man.

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Auteur: Luc Dubois.

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