Category: Album

Critique d’album: Judas Priest – Battle Cry

1000x1000Même si l’enregistrement de la tournée Epitaph date d’à peine trois ans, Judas Priest profite de son passage au Wacken 2015 pour enregistrer leur prestation devant plus de 85 000 amateurs.

Cet enregistrement contient par contre seulement trois excellentes provenant de leur dernier album (Reedemer Of Souls), soit Dragonaut, Halls Of Valhalla ainsi que la pièce titre. Nous retrouvons bien entendu les classiques incontournables tels Metal God, Break The Law, Hell Bent For Leather et Electric Eye qui feront chanter l’énorme foule du début à la fin de chaque composition. Le groupe prouve encore une fois qu’ils sont toujours capables de donner un excellent spectacle et nous remarquons que Rob a encore une excellente voix malgré ses 64 ans, comme le démontre sa superbe prestation vocale sur Victim Of Changes. On retrouve aussi de belles surprises comme Devil’s Child et Jawbreaker, qui sont jouées en concert depuis le début de cette longue tournée. You’ve Got Anotherthing Comin’ est bien évidemment le point central de leur prestation et comme à son habitude, Rob fait chanter l’énorme foule durant les refrains. C’est aussi sur cette pièce que Richie Faulkner fait un solo de guitare très dynamique. Scott Travis demande à la foule ce qu’ils désirent entendre en fin de spectacle et la réponse de la foule est unanime : Painkiller, Painkiller, Painkiller! Dégageant énormément d’énergie, cette dernière saura satisfaire tous les amateurs présents. Sans être capable de la chanter comme sur la version studio, la prestation vocale de Rob est tout de même très bonne, et ce dernier se permet même d’y intégrer quelques grunts. La version DVD/Blu-Ray contient aussi les titres Turbo Lover et Living After Midnight en plus des pièces Screaming For Vengeance, The Rage et Desert Plains qui ont été enregistrées en Pologne à Gdansk.

Même s’il n’y avait pas une forte demande pour un nouvel album live, Battle Cry capture parfaitement l’énergie de ce spectacle et sera une belle addition pour les amateurs de Judas Priest.

Note : 8/10 – Une excellente manière de terminer une tournée !

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’album: Anvil – Anvil Is Anvil

ANVIL-Anvil-is-Anvil-DLP-CD-CLEARL’histoire se répète pour la formation Anvil, car pour une deuxième fois de suite, leur nouvel album est aussi synonyme de changement de bassiste. Cette fois, nous retrouvons le Torontois Chris Robertson à la basse. Ce dernier n’est pas totalement nouveau au sein du groupe, car il était leur bassiste lors des répétitions ainsi que l’un des techniciens de tournée.

Comme ils le font si bien depuis de nombreuses années, Anvil offre une musique saccadée et centrée sur la section rythmique sur plusieurs compositions.  Lentes, lourdes et entrainantes, Daggers And Rum et Gun Control feront lever les poings et hocher la tête des amateurs lors des concerts. Nous retrouvons aussi Zombie Apocalypse et Forgive, Don’t Forget qui sont dans le même style, mais malgré leurs excellents solos de guitare, elles ne font pas le poids lorsque nous les comparons aux deux premières compositions mentionnées précédemment. Anvil Is Anvil contient aussi plusieurs titres ayant une mélodie rapide et dominante comme Up, Down, Sideways et Die For A Lie. En plus d’être très dynamique, la première met aussi en évidence l’excellent travail de Chris à la basse. Les amateurs de longue date reconnaîtront immédiatement le second titre, car cette dernière est ni plus ni moins qu’une reprise de la pièce Safe Sex provenant de l’album Pound For Pound, mais avec une nouvelle mélodie vocale et de nouvelles paroles. La réputation de Robb Reiner n’est plus à faire depuis longtemps et ce dernier démontre encore une fois à quel point il est talentueux sur l’ensemble de l’album, mais il est particulièrement électrisant sur les titres Runaway Train, Ambushed et Fire On The Highway. Il est cependant dommage que le groupe n’ait pas continué la tradition d’avoir une composition instrumentale centrée sur lui. La voix de Lips est elle aussi à la hauteur tout au long de l’album et l’attitude véhiculée dans sa prestation vocale contribue grandement au succès de la pièce You Don’t Know What It’s Like.

Anvil Is Anvil est un titre approprié pour cet album, car sa musique est celle que l’on attend du groupe. Si vous n’aimez pas le groupe, cet album ne vous fera pas changer d’opinion. Mais la musique entrainante et très dynamique de cet album sera grandement appréciée par les amateurs du groupe.

Note : 8.4/10 – Anvil Is Anvil, un titre qui dit tout !

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’album: Anthrax – For All Kings‏

anthrax-for-all-kings-album-newMême si la formation de New York était en constante tournée depuis la sortie de leur dernier album, il se sera tout de même écoulé près de cinq ans avant qu’ils offrent un nouvel album studio à leurs amateurs.

Ayant vécu leur phase Walking Dead avec l’album précédant, on remarque immédiatement en  regardant la couverture de l’album For All Kings que ces derniers sont maintenant inspirés de la série Game Of Thrones. Cela se dénote aussi par l’introduction instrumentale grandiose qui mène à la première composition de l’album. You Gotta Believe à tout ce qu’un amateur d’Anthrax aime, un rythme endiablé, une mélodie de guitare brutale et saccadée et une puissante prestation vocale de Joey Belladonna. Même si l’interlude à connotation atmosphérique semble un peu superflu, ce bref moment est le calme avant la tempête, soit un court solo de guitare enragé. Utilisant la même structure musicale pour la pièce Suzerain, on croirait que le groupe écrit volontairement leur pièce avec l’idée de laisser les amateurs reprendre leur souffle pendant quelques instants durant les moshpits que ces dernières vont générer durant les concerts. On remarque que le nouveau venu à la guitare (Jon Donais) se débrouille très bien lors des solos en ajoutant une touche tantôt mélodique comme sur cette dernière et sur All Of Them Thieves, ou ayant un style plus moderne comme sur le titre Defend/Avenge. Le groupe continue dans le même style en offrant une musique centrée sur les mélodies lourdes et agressives des guitares Scott Ian et de Jon Donais ainsi que sur le travail percutant de  Charlie Benante à la batterie. Le résultat est fort intéressant comme on peut le remarquer sur les pièces For All Kings et Evil Twin. Le style mélodique de l’album précédent (penser à la pièce I’m Alive) refait surface sur les excellents titres Monster At The End et Breathing Lightning. Ces dernières sont simples, directes, mais tellement entrainantes qu’elles auront certainement un énorme succès lors des concerts. Ayant toujours le don de surprendre, Scott et compagnie offre une musique puissante et ultra rapide au style légèrement punk sur la pièce Zero Tolerance. Traitant du phénomène extrémiste qui est d’actualité, Joey n’hésite pas à dénoncer le ridicule que cela peut impliquer avec ses paroles satiriques. Ce dernier est encore plus impressionnant au micro car rarement mentionné comme un excellent chanteur, sa voix est toujours aussi impressionnante malgré les nombreuses années de service. Le travail de Frank Bello est encore une fois très solide, mais il se démarque principalement sur la longue et lugubre Blood Eagle Wings ainsi que sur This Battle Chose Us.

Après l’écoute de For All Kings, on remarque qu’Anthrax est un autre de ces vieux groupes thrash qui continue d’offrir une excellente musique depuis quelques années. Avec sa durée d’une heure, l’album est long et il prendra plusieurs écoutes avant d’assimiler totalement leur musique plus développée. Certes, le groupe aurait pu enlever quelques compositions afin de rendre l’album plus fluide et plus concis, mais, malgré cela, For All Kings trônera au sommet des palmarès de fin d’année!

Note : 8.4/10 – Plus moderne, plus complexe, toujours aussi agressif !

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’album : Iggy Pop – Post Pop Depression

Post-Pop-DepressionLe 18 mars dernier est sorti Post Pop Depression, le dernier opus d’Iggy Pop, produit par Joshua Homme, leader de Queen Of The Stone Age et cofondateur des Eagles Of Death Metal. Du très beau monde accompagne le retour brillant du meneur des Stooges, à commencer par Josh Homme lui même aux cordes et au chant, Matt Helders (batteur d’Artic Monkeys) à la batterie et Dean Fertita (qui officie également au sein des Queen Of The Stone Age) aux cordes et aux claviers. L’album débute fort avec Break into your heart, l’un des meilleurs morceaux. S’en suit la seconde, où Iggy s’adresse à la fantasmée mais misérable Gardenia. Les premiers cuivres de l’album apparaissent sur American Valhalla, la troisième piste ; les morceaux s’enchaînent avec souplesse jusqu’à la piste 5 où Sunday (d’une durée dépassant les 6mn, la plus longue de l’album, avec Paraguay) démarre avec la rythmique obsédante de la batterie de Matt Helders. Chœurs et cuivres viendront ensuite se mêler à ce morceau qui s’achève majestueusement aux violons. Les 9 morceaux de l’album composent avec la même énergie brute qu’un jeune groupe garage, en profitant de l’excellence que maîtrisent Pop et Homme. L’opus se conclut sur Paraguay qui débute sur les chœurs de Josh, Matt et Dean. Le morceau engagé comme une ballade ondulante prend soudainement une dimension rock lorsque Iggy termine le morceau en “slamant” sur les choeurs et riffs de basse et batterie. Irrésistible.

Note : 9/10 – Il se pourrait bien que cet album soit le dernier de la discographie d’Iggy Pop, le talent de l’artiste n’était plus à prouver mais ce bijou rock atteint un sommet insoupçonné. 

Auteure : Vanessa Eudeline

Critique d’album: Them – Fear Them‏

them-fearthemPour plusieurs, la formation américaine Them n’évoque rien, sauf pour son nom qui fait penser à un album de King Diamond. En fait, en plus de retrouver deux musiciens d’importance comme Mike LePond (Symphony X) à la basse et Kevin Talley (Suffocation et Sylencer) à la batterie, le groupe inclut aussi le chanteur Troy ‘KK Fossor’ Norr (Coldsteel), les guitaristes Markus Ulrich (Lanfear), Markus Johansson (Sylencer) et le claviériste Richie Seibel (Lanfear).

L’introduction du titre Forever Burns est tout simplement impressionnante tellement elle est puissante et complexe. Étant toujours sous le choc de cette musique endiablée qui incorpore une excellente mélodie de guitare à un rythme de batterie endiablée que l’on entend Troy faire son premier cri à la King Diamond! Sa voix est puissante et s’agence parfaitement la musique. Ayant aussi un groupe hommage à King Diamond, il n’est pas surprenant de voir Troy incorporer plusieurs caractéristiques théâtrales de ce dernier dans leur musique au style européen. Le tempo ralenti quelque peu avec la pièce Dead Of Night, mais l’intense mélodie lugubre de guitare est toujours au rendez-vous. Ce titre est davantage dans le style de celle de Kim Bendix, autant au niveau de la prestation vocale qu’au niveau musical. Avec son refrain entrainant, il sera facile de se laisser emporter lors des concerts et de le chanter avec Troy tout en hochant la tête vigoureusement. C’est aussi sur cette dernière que l’on peut remarquer l’immense talent de Mike LePond à la basse. La dernière composition (Blood From Blood) est tout aussi endiablée que la première, mais sa simplicité et l’alternance des voix aiguës et graves fait en sorte qu’elle restera dans la tête des amateurs très longtemps.

Même si le logo du groupe contient des similitudes avec celui du groupe Ghost et que leur musique peut être considérée comme un hommage aux groupes King Diamond et Mercyful Fate par moments, nous sommes loin d’être en présence de musiciens voulant remplacer leurs idoles. Au contraire, Fear Them contient trois impressionnantes compositions qui offrent un nouveau souffle à un style musical qui a fait le régal de nombreux amateurs

Note : 9.3/10 – Une découverte à faire jouer boucle jusqu’à la sortie de l’album !

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’album: Delain – Lunar Prelude

db2Comme la formation Delain est en tournée depuis la sortie de leur dernier album, ces derniers ont jugé qu’un EP contenant quelques nouvelles pièces et des enregistrements live serait une excellente manière de remercier les amateurs.  Lunar Prelude contient donc deux nouvelles compositions, deux titres réenregistrés et quatre pièces enregistrés en concert.

Continuant dans le style musical auquel ils nous ont habitués sur l’album précédent, Sukerpunch est très énergique et contient quelques éléments symphoniques. Sa mélodie est captivante et donnera l’occasion à la foule de chanter le refrain avec Charlotte lors des concerts. On retrouve aussi une version instrumentale et symphonique de cette pièce en fin d’album. Turn The Lights Out est quant à elle plus symphonique que la première composition. Inspirée par la bande dessinée The Sandman, sa lourde mélodie de guitare lui donne un style plus mélancolique aussi. La troisième pièce est un réenregistrement de Don’t Let Go, parue initialement sur l’album The Human Contradiction. On retrouver aussi les excellents titres Lullaby, Stardust, Here Come The Vultures et Army Of Dolls qui ont été enregistrés en concerts l’année dernière.

Lunar Prelude démontre la maturité de la formation et le professionnalisme de leurs prestations. Cet EP est aussi le premier enregistrement de la guitariste Merel Bechtold avec le groupe.

Note : 8.7/10 – Un excellent prélude au nouvel album !  

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’album: Dream Theater – The Astonishing‏

Dream-TheaterAprès une attente d’un peu plus de deux ans, la formation Dream Theater revient avec un album durant plus de deux heures. Inspiré d’œuvres comme Star Wars et Game Of Thrones, The Astonishing se déroule dans un futur où des rebelles combattent l’empire avec leur musique.

Après une longue introduction orchestrale, Dream Theater offre finalement une composition qui incorpore l’excellente voix de James LaBrie. The Gift Of Music est une composition typique de groupe et véhicule très bien le style grandiose préconisé tout au long de l’album. On retrouve la guitare de John Petrucci et les claviers de Jordan Rudess au centre de la majorité des compositions, tandis que la section rythmique joue le rôle de second violon. L’ajout d’un orchestre donne beaucoup de profondeur à la musique, mais elle distrait l’amateur par moment. Avec leur mélodie de guitare percutante, les pièces A Better Life, Lord Nafaryus et Moment Of Betrayal sont ce que l’amateur trouvera de plus métal sur l’album. Certains diront que la musique de ce nouvel album est en quelque sorte un hybride entre celle des albums Scenes From A Memory et Six Degrees Of Inner Turbulence. Ce qui résume bien ou se situe le style musical de la formation pour ce treizième album. Le seul inconvénient est que la similitude de plusieurs compositions allonge davantage l’album double. On y retrouve aussi quelques surprises comme la pièce Brother, Can You Hear Me et A Tempting Offer. La première ressemble davantage à la période symphonique de Queen qu’a la musique de Dream Theater tandis que la seconde est la seule pièce ayant un style obscure.

Avec The Astonishing, Dream Theater voyait grand, peut-être trop grand! Trop long et trop monotone, il sera difficile d’être attentif aussi longtemps pour certains. Tels sont les principales faiblesses de cet opéra. Il est même souhaitable de lire l’impressionnant livret afin de bien comprendre l’histoire lors des premières écoutes. Malgré cela, la musique est intéressante et plaira aux amateurs de musiques progressives symphoniques et aux inconditionnels du groupe. Mais pour ceux qui veulent découvrir le groupe ou approfondir leur connaissance sur ces derniers, je leur suggère d’autres albums avant celui-ci.

httpv://www.youtube.com/watch?v=fae4FQ4McSY

Note : 6/10 – Un projet trop ambitieux, même pour ces virtuoses.

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’Album: Aisles – 4:45 AM

aislesIl y a des jours comme ça, où on est heureux de se lever. Le réveil sonne, on enfile ses pantoufles et pendant qu’on fait couler le café, on trie le courrier. Tiens ? Un paquet en provenance de Santiago du Chili ?! Ah ! Le 3ème album d’un groupe local de Rock Progressif. Aisles. Le Prog, pour les intimes, est un genre particulier. Riche, complexe et pas vraiment facile à définir. Le non initié a tôt fait de le rejeter et de le qualifier de: «branlette intellectuelle». Il n’a pas forcément tort puisque les musiciens s’amusent à déconstruire et à redéfinir les fondements même de la musique. Mais il est fort dommage de passer outre ce genre parce que c’est «trop compliqué pour moi».

Cette intro est un peu particulière j’en conviens, mais il faut bien situer les choses: rien n’est jamais inaccessible, et cet album 4:45 AM en est un très bon exemple. Situons nous, cet opus marque une transition pour le groupe. Mis à part le changement de line-up, le succès local et un début de reconnaissance dans nos contrées (ils ont participé en 2009 au Festival de Rock Prog, Crescendo et ont été plutôt bien accueillis), donc une volonté de s’exporter à l’international s’est faite désirer. Exporter en dehors des frontières une culture et une manière de faire dans style assez cryptique pour la majorité. Casse gueule mais enivrant, non ?

Point de suspense, le pari est réussi. Lors de la première écoute on se dit que les sonorités sont « ringardes », voire qu’elles ont 30 ans de retard. Cependant, on se rend vite compte que ce n’est pas aussi anodin que cela. La première partie de l’album retrace chronologiquement et subtilement l’histoire du genre car on progresse tout en finesse à partir de titres «old school» à la manière de Genesis, de Yes ou même de Toto (4 :45 AM, Gallarda Yarura et Shallow and Daft) vers le Rock Progressif plus moderne.

On se prend littéralement une claque avec le 4ème morceau, Back My strength, qui singe à merveille le timbre et la composition de Steven Wilson (Porcupine Tree, Blackfield), alors que nous sommes encore en train de sourire niaisement sur la fin un poil « too much » du 3ème (oui, une fin  radiophonique en différentes langues: de l’anglais au japonais, en passant par le «cappuccino» italien).

Après avoir présenté ses influences, Aisles montre enfin ce dont il est capable. The Sacrifice est une belle démonstration à la fois de finesse et de puissance. Un résumé de son panel en somme: un riff de guitare sèche, saupoudré de cordes crissées dont suit une montée en crescendo des autres membres jusqu’à l’explosion orgasmique finale (étrangement le titre suivant est un interlude de bruits aquatiques…). Un morceau très accessible qui fait comprendre que la musique doit se ressentir avant toute chose, d’autant plus lorsqu’elle est considérée comme « intellectuelle ». Un conseil donc, qui laisse présager la suite car les gars ne nous laissent pas partir comme ça. Les choses sérieuses commencent avec l’instrumentale dérangeante d’Intermission, puis un peu de répit nous est offert avec le morceau suivant, The Sorrow, qui associe douceur et chaleur latine. Une musique froide et impersonnelle ?

Nous sommes donc maintenant dans les conditions optimales pour appréhender la dernière partie de l’album avec deux compositions à tiroir 100 % Rock Progressif et totalement débridées. Hero et Melancholia. Tout a été fait pour amener l’oreille sur ces deux-là: «voilà les gens, le Prog c’est ça ! Voyez, ce n’est pas si terrible que ça ?». Dommage qu’il n’y en ait que deux.

4:45 AM est donc un album qui se veut éclectique sur bien des points. La volonté d’Aisles de s’exporter à l’international, nous a offert cette galette pleine de bon sens et de finesse. Tout en sachant garder son identité, on progresse dans l’histoire du genre et s’achemine petit à petit vers le Prog pur et dur. Il y a donc ici une notion d’accessibilité pour amener l’oreille non initiée, comme experte, à la découverte du groupe d’une part, mais également d’un genre trop méprisé pour sa soi-disant complexité. L’ensemble est renforcé par le large brassage d’influences aussi bien culturelles que musicales (je n’ai pu tout citer) amené de manière cohérente et judicieuse. Un album à découvrir absolument.

Pour cette année 2016, Aisles prépare une tournée européenne, dont deux dates en France courant avril, qui restent cependant à confirmer. Nul doute que l’on vous tiendra au courant le moment venu.

Note : 7,5/10 – Un album «cas d’école» pour découvrir tout en finesse le monde merveilleux du Rock Progressif.

Auteur : Pierre Falba

Crédit photo : Aisles

Critique d’album : I-Machine – L’Origine

imachineA l’occasion de la sortie de ce nouvel opus, Indicible Machine s’est muté en I-Machine. Dans un souci de coller toujours un peu plus à l’intrusion plus qu’invasive de la technologie dans notre quotidien, ce revirement nominal fait écho à ce nouvel album sobrement intitulé L’Origine. L’origine de toute chose, justement, est toujours l’expérimentation et le groupe tente de déstructurer nos habitudes auditives en mixant ensemble le Rock/Metal avec de la Techno/Electro. L’initiative est plutôt casse gueule mais ô combien louable.

Alors, que donne cette galette ? Soyons clair dès le début, le plus gros point faible de ces compositions est la partie électro. Une espèce de Techno/Electro-House de moindre qualité, et restée figée dans la playlist de “DJ petzouille”  embauché à la va-vite par la Fun Radio des années 90 (i.e. les intros de Carpe Diem et de Que le Meilleur S’exprime).

Par contre, le point fort du groupe est le texte ainsi que le chant, leur intégration dans l’instrumental. Rares sont les productions rédigées dans la langue de Molière qui ne partent pas en live dans les styles Rock et plus particulièrement Metal. Les textes, bien que de temps en temps un peu faciles (Crazy), restent néanmoins cohérents et homogènes avec les compositions instrumentales. C’est très agréable. De plus, ces textes présentent des propos engagés, qui se font les échos de la socio-pathologie des troubles actuels (La crise, Criminel). Il se fait sentir une volonté de pousser l’individu à se sortir du marasme d’une société écrasante et qui étouffe la masse. Un petit côté Trust (Ni Dieu Ni Maître) et Noir Désir (Big Brother) qui se ressent bien.

Certains titres sont en anglais et s’intercalent avec ceux en français. Bien que le texte soit moins complexe en comparaison (et ce n’est pas péjoratif), cela a le mérite d’aérer considérablement l’album ; d’autant plus qu’ils délaissent les parties synthétiques au profit de compos qui flirtent avec le Nu Metal (Welcome, This Something).

Le titre éponyme, L’Origine, résume tous les points positifs émit jusqu’à présent. Un excellent titre de par sa simplicité, son homogénéité et ses lyrics inspirées.

Certains regretteront le côté “smoothy” un tantinet cucul du chant qui est peu adapté au genre Rock/Metal, mais qui est parfois entrecoupé de poussées gueulardes lors des lyrics “coup de gueule” (La crise, en est un bon exemple). Personnellement cela ne me gêne aucunement, au contraire ça donne un certain cachet non négligeable. Ce qui m’ennuie fortement par contre, ce sont les morceaux Lire en Toi et La Mission (qui clôture l’album). Le premier, fortement inspiré du groupe Indochine, se conclut par des propos douteux. Faites-vous en un avis, je n’en dirai pas plus.

En revanche, si L’Origine est le morceau phare de la qualité d’écriture d’I-Machine, La Mission en est le parfait antagoniste. La part belle est donnée à cette Electro de seconde zone, accompagnée de textes peu, voire pas du tout inspirés, et surtout… agrémentée d’auto-tune sur le chant. C’est atroce. Alors, on ne sait pas si il y a un sous-texte caché visant à critiquer le système musical médiatisé à l’heure actuelle (qui parlait de Fun Radio ?), mais on est en droit de se poser la question si c’est le cas ou pas. Dans tous les cas justement, terminer l’album par ce titre est une grosse déception.

Résumons. Depuis quelques années I-Machine tente et joue avec les codes musicaux. Dans une volonté de déstructurer les concepts et de déstabiliser l’auditoire. Voilà l’intérêt majeur du groupe, s’essayer à de nouvelles choses. Malheureusement comme dans toute entreprise vouée à l’expérimentation, il y a nombre d’obstacles et d’échecs avant de concrétiser enfin ses aspirations. L’Origine n’est pas un mauvais album en soi, mais les compositions sont assez bancales et défectueuses principalement dans l’axe Electro. Le point fort reste le texte/chant qui est à la fois propre et homogène aussi bien en français qu’en anglais.

https://www.youtube.com/watch?v=1d9v6cb7vak

Note : 5,5/10 –  L’Origine est un album bancal mais qui a le mérite de tenter quelque chose. Pour le meilleur ou pour le pire, le mieux reste d’y jeter une oreille.

Auteur : Pierre Falba

Crédit photo: I-Machine

Critique d’album: Megadeth – Dystopia

536834Suivant la très mauvaise réception de l’album Super Collider, la formation Megadeth connait un changement de personnel drastique avec le départ de Chris Broderick et de Shawn Drover. Après plusieurs spéculations, Kiko Loureiro (Angra) rejoint les membres originaux Dave Mustaine et David Ellefson comme guitariste permanent et Chris Adler (Lamb Of God) est invité à jouer de la batterie pour l’enregistrement de Dystopia.

Ayant beaucoup de chemin à faire pour regagner la confiance des amateurs, Megadeth utilise non pas une, mais deux chansons pour faire la promotion de leur quinzième album. Les pièces Fatal Illusion et The Threat Is Real sont entrainantes, rapides et lourdes, exactement ce qui manquait à l’album précédent. Malgré leur style très direct, ces dernières génèrent beaucoup d’engouement. Tout en continuant dans le même style,  Dave oppose son style de guitare rythmique aux mélodies fluides de Kiko sur la pièce titre. Ces derniers s’échangent aussi d’excellents solos de guitare digne de la complicité que l’on retrouvait à l’époque entre Dave Mustaine et  Marty Friedman. Malgré son style répétitif,  Death From Whithin à un son de guitare est très lourd et contient un autre excellent solo de guitare. Plusieurs penseront que la pièce Bullet To The Brain est une pièce de Testament tellement la voix de Dave ressemble à celle de Chuck Billy! En plus de cela, sa structure moderne contient plusieurs changements de rythme, ce qui lui donne beaucoup de texture. Avec sa mélodie centrée sur un rythme lourd et agressif, plusieurs diront que la pièce Post American World est une composition typique pour le groupe. Cela est vrai, jusqu’à ce que l’on arrive à un autre excellent solo de guitare de Kiko. Par la suite, la mélodie de guitare devient beaucoup plus complexe et l’on remarque l’influence de ce dernier au niveau de l’écriture. Avec son lent tempo centré sur une mélodie lourde, Poisonous Shadows est une autre belle surprise signée Kiko Loureiro. Le travail de David Ellefson et de Chris Adler génère une section rythmique puissante tandis que la mélodie de piano que l’on retrouve à la fin de la pièce lui donne beaucoup de profondeur. Pour ceux qui ne connaissent pas Kiko, ce dernier démontre son incroyable talent à la guitare sur l’instrumentale Conquer Or Die.  Évoluant d’une mélodie de guitare acoustique espagnole à un excellent solo de guitare lourd et fluide. Cela met la table pour Lying In State, une composition rapide et agressive.  La formation profite aussi de cet album pour faire une reprise du titre Foreign Policy de la formation Fear. Bien entendu, la version de Megadeth est plus lourde et moderne, mais elle conserve tout de même le style punk de la version originale.

Après l’écoute de ce quinzième album, on remarque que Dave Mustaine est toujours capable d’écrire d’excellentes compositions. Est-ce que ce dernier s’est inspiré du changement de personnel ou du manque de succès de son album précédent? Peu importe, Dystopia est un très bon album qui connaitra beaucoup de succès. Prendre note qu’il y a une version limitée qui contient deux compositions supplémentaires.

httpv://www.youtube.com/watch?v=3-d6LFLpBvw

Note : 8.5/10 – Nouvelle formation, excellent nouveau départ!

Auteur: Albert Lamoureux

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