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Allfather – And All Will Be Desolation Critique d'album

Parfois, on peut se tromper et revenir sur des notions que nous croyons acquises et sur lesquelles nous n’aurions pas osé se remettre en question. Récemment, j’ai pu en faire l’expérience avec le tout nouvel opus de Allfather du Royaume-Uni. Œuvrant dans le créneau musical qu’est le Metalcore, genre que je croyais plus que dépassé lors de la montée en popularité de Avenged Sevenfold qui rendit le genre si dénué de saveur qu’il était impossible que le genre ne produise rien d’intéressant. Bref, en écoutant And All Will Be Desolation, Allfather me rappela comment le Métal peut encore être dangereux et joué de manière « dans ta face ». Bref, j’en ai eu pour mon argent comme on dit au Québec!

Tout d’abord, il est impossible de ne pas parler des riffs juteux et satisfaisants de AAWBD. La pièce Black Triangle et la pièce Lord Betrayer sont des exemples de Metalcore mélodique exécuté par des maîtres dans leur genre. Ensuite, la pièce By Sword, By Famine, By Plague est langoureuse et possède des riffs Doom pesants et inconfortables à la Eyehategod ou à la Today Is The Day. Ce mélange d’éléments mélodiques, pesants et Doom donne à AAWBD un angle très contemporain sans toutefois faire l’effet péjoratif d’être en vogue.
C’est impossible de ne pas headbanger durant l’écoute de AAWBD et il faut le faire avec le volume très élevé car la qualité du mixage est faible et compresse beaucoup le son lourd d’Allfather. C’est, en revanche, le seul élément faible de toute cette galette.

And All Will Be Desolation est un excellent album de Metalcore, et ce, dans un genre qui, je croyais, s’était essoufflé depuis plus d’une décennie. On le voit avec le plus récent disque de Converge ainsi qu’avec cette offrande de Allfather que ce genre n’est plus aussi populaire qu’il l’a toutefois déjà été. Cependant, il reste des musiciens talentueux dans ce créneau; Allfather, croyez-moi, en fait partie. C’est donc avec plaisir que j’avoue m’être trompé sur un préjugé que je m’étais fait sur un genre musical.

Note: 8.5 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Rotting Throne Records
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 7 Septembre 2018

Auteur : Michaël Parent | Facebook

Infernal Coil – Within A World Forgotten Critique d'album

Pour ce qui est du Death Metal, c’est un peu comme pour la poutine; peu importe comment on réinterprète la recette, la présentation classique demeure toujours aussi efficace. Cela peut relever de la nostalgie à certains égards, mais l’interprétation de Infernal Coil est digne de la dissonance de Gorguts, la technicalité de Dying Fetus et les structures d’Incantation. Bref, ce duo de l’Idaho réinterprète la recette originale du Death Metal tout en y apposant sa signature bien à lui. Avec leur premier album, Within A World Forgotten, Infernal Coil s’insurgent dans la scène Death Metal pour y laisser leur empreinte.

Avec un mur de Blast Beats qui sature complètement le mixe, les pièces de WAWF se succèdent avec des éléments d’atmosphère insécurisants et des riffs tels des scies à chaînes assourdissantes. L’assaut se prépare avec Wounds Never Close qui à moins de deux minutes met la table pour les 36 prochaines minutes. Ensuite, Continuum Cruciatus et Crusher of The Seed sont de véritables bulldozers et pourraient anéantir toute forme de vie sur leur passage.

Cela nous mène à la pièce 49 Suns qui est hallucinante de sonorités, autant dans l’agression rapide que dans la lenteur des éléments Doom et des guitares acoustiques. On pourrait se croire dans un album de Funeral Doom ou de Noise Rock. Cette pièce centrale se veut une espèce de trou Normand qui vient adoucir les textures et les sonorités tout en préparant pour les trois dernières pièces de l’album.

La production a un son organique mais tend vraiment vers le mur de brique et on discerne la batterie en avant plan et le reste semble se perdre un peu dans une masse où guitare, basse et voix sont en même plan. Il serait comme dans plusieurs cas, très intéressant de pouvoir faire une comparaison avec le mixe numérique et le mixe sur disque vinyle. (Avis aux promoteurs, on aime les cadeaux qui tournent en 33 1/3 et sommes disposés à faire des critiques pour ce format plus précisément).

Finalement, cette offrande Death Metal se hisse parmi les opus qui rendent justice au genre tout en insérant des éléments hors des dogmes établis. Encore une fois, Profound Lore nous proposent une offrande digne de ce nom et gâtent nos oreilles. Infernal Coil seront notamment de passage dans la Belle Province à Montréal en première partie de Sumac le 5 septembre au Bar le Ritz PDB.

Note: 9 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Profound Lore Records
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 14 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent | Facebook

Bangladeafy – Ribboncutter Critique d'album

Sondage éclair, à main levée, tous ceux qui n’en peuvent plus d’attendre le nouvel opus de Tool? J’imagine que vous êtes, tout comme moi, devant votre écran avec une main levée. Même si vous n’avez pas levé votre main, on ne vous juge pas (on juge vos goûts musicaux seulement), voici une proposition qui, j’ose croire, saura vous faire patienter.
Avec le duo de Bangladeafy, on est dans l’instrumental progressif et on y retrouve des moments tels les pièces légendaires de Rush; La Villa Strangiato et YYZ. Ajoutons à cela la proéminence de la basse rappelant Primus et Tool. Avec toutes ces grandes pointures mentionnées, il faut voir si Bangladeafy possède tous les atouts pour se frotter à ces références musicales.

À la batterie on retrouve Atif Haq originaire du Bangladesh avec des rhythmiques bien contrôlées et qui font saliver le batteur très amateur (lire ici l’auteur de ces lignes). Ensuite, à la basse, aux synthétiseurs et les quelques voix, Jon Ehlers tire son épingle du jeu de manière hors du commun, et ce, tout en étant malentendant.

Cet album est un bloc de musique progressive très pesante et c’est peu surprenant d’y voir l’apport de Colin Marston (Gorguts, Krallice, Dysrhythmia, Sabbath Assembly) à l’enregistrement. Point positif, ce genre d’exercice peut devenir lassant pour l’oreille peu accoutumée et même sembler de la masturbation musicale pour d’autres. Toutefois, la courte durée de Ribboncutter rend un grand service à l’attention de l’auditeur.
Ils jouent aussi dans la cour du Rock expérimental tel des groupes comme Battles et 65daysofstatic. Bien que très nichée, cette musique propose des mouvements et des textures sonores variées et peu communes.

Finalement, cette concoction de Metal, de Progressif et d’un nombre impressionnant d’influences, se veut surprenante et à la fois très efficace tant dans son exécution que dans sa créativité. De là à proclamer qu’ils se placeront dans la postérité auprès de Tool, de Rush ou même de Primus j’en doute mais leur talent ainsi que leurs futurs albums pourraient me faire changer d’idée.

Note: 8.5 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Nefarious Industries
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 21 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent

A Forest of Stars – Grave Mounds and Grave Mistakes Critique d'album

Issus du Royaume-Uni, la bande de A Forest Of Stars en est à son cinquième album avec Grave Mounds and Grave Mistakes. Œuvrant dans ce que l’on peut qualifier d’Avant-Garde Metal, ils mixent des éléments Black Metal, souvenons-nous de Arcturus, des moments très Progressifs dans la veine de Ved Buens Ende, et ce, avec un penchant évident pour le théâtral. Ayant reçus assez d’éloges par le passé, les membres de AFOS seront-ils fidèles à leur habitude avec leur nouvel opus?

Tout d’abord, leur Metal a évolué de l’Avant-Garde Black Metal vers un son plus Folk dans les derniers albums tel sur leur Beware the Sword You Cannot See. GMaGM est la consécration de l’évolution musicale de AFOS. Les pièces longues se succèdent sans se répéter et s’emboitent de manière fluide l’une après l’autre. Precipice Pirouette est une pièce d’anthologie à elle seule et ses moments de grâce se succèdent à des moments plus intenses et mélodiques.

L’élément progressif est assez présent et les vocaux se veulent narratifs dans une espèce de triptyque de circonvolutions musicales qui nous mène de pièce en pièce au gré de l’album.
Le tout est balancé avec main de maître et les moments calmes sont compensés par des riffs payant et des agressions bien placées.

Si l’on s’amuse à regarder la durée de l’album, qui se chiffre à plus de soixante minutes, on peut aisément affirmer que c’est un album long et qui souffre par sa longueur. Bien que la variété et les passages théâtraux alimentent notre intérêt on en vient à souhaiter une certaine concision par moments et un resserrement de l’ensemble à d’autres instants. Toutefois, je dois honnêtement déclarer que c’est le seul bémol à cet album.

Fait à noter, cet album s’adresse particulièrement aux amateurs de musique que j’aime à appeler des Musi curieux, c’est-à-dire, qui peuvent s’intéresser à de la musique difficilement catégorisable et qui ne rentre pas dans un cadre ou dans un genre établit.

Bref, une galette incontournable qui saura ravir et qui possiblement se retrouvera dans plusieurs listes de fin d’année.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Prophecy Productions
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 28 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent

Entrevue avec Tamás Kátai: le génie derrière Thy Catafalque Entrevue

Crédit photo: Aurelija Karaliunaite

Fort d’une série d’albums encensés par la critique et les fans, Thy Catafalque, alias de Tamás Kátai, nous a offert le 4 mai passé son huitième album intitulé Geometria. Nous discutons avec lui de cette récente sortie ainsi que de sa démarche unique en tant que créateur.

**Cette entrevue a été réalisée en anglais et elle est publiée dans son intégralité sans traduction. Ainsi, nous évitons tout effet de lost in translation.**

Q : First, could you present your new album under the Thy Catafalque moniker; Geometria?

 

Tamás Kátai: Hello. Well, this is the new album, the eighth in a row and this is where we are today.

 

Q : Can you tell us more about the musicians that contributed on this record and what was your highlight about their presence?

 

T: Yes. First of all let me introduce Martina Horváth on vocals. She is the vocalist of her own band Nulah. She is just a lovely creature with not only great voice but a very creative mind, bringing a lot of life to the album. My favourite moment of her singing might be the vocals of Tenger, Tenger because it has a very personal touch. Gyula Vasvári from Perihelion is also here, he had been singing on Meta as well and again, he is singing in two songs, greatly. Misha Doumnov on violin in three tracks. Balázs Hermann from my old band, Gire is here with a fretless bass solo, David Jean-Baptiste with a saxophone solo and Colin Hume on trumpet. And also, Viktória Varga is back again delivering some narration in Hajnali Csillag.

 

Q : There are many instruments that are not common to Metal in general, I know you stated that Geometria is Metal but it is one of the many elements.  The insertion of a saxophone, a trumpet, violins and other instruments gives a depth that is very experimental and gets you close to jazz. Do you think there’s a limit to experimentation? Could it be the fans willing to follow or your will to take it even further every time?

 

T: I’m just doing what I feel right and it’s amazing if listeners can follow my way. Thy Catafalque is still based on metal I would say, but I don’t think metal is superior to any other genres and I love to be free to try anything I think about without feeling discouraged by stylistical rules. My main motivation however is creating songs and music not for the sake of experimentalism but for the songs themselves, so I rather not cram all my ideas into each song.

 

Q : What was the artistic vision of Geometria?

T: There had been not much thinking previously. I just wanted to record the next album with noticeably better production because that was something that had always been a pain for me. My albums never really sounded good. This time I invested in a new computer and audio interface and started recording from scratch with new software and slightly different approach. So technically there was a definitive difference. Artistically speaking my only goal was not to repeat myself if it was possible.

 

Q : Since its release, I’ve listened to Geometria more than a dozen times and what stood out the most for me is how the album seems to have a dual personality à la Dr. Jekyll and Mr. Hyde. Meaning that there are some aggressive songs and other really smooth moments. How did you choose the pacing and the order of the songs on this release?

 

T: Pacing is an interesting thing. Take Szamojéd Freskó és Töltés. Those two song follow each other seamlessly, exactly the same tempo and melody with extremely different orchestration, so the first one is a massive metal song, the second however is more like electronica with sci-fi vibes. Same parallel with Gőte and Sárember. Their tempo is the same, whereas the music and atmosphere are totally different. Anyway I don’t think I have many aggressive songs, none on this album and probably one or two on Sgúrr. These tracks are heavy and dark when it comes to metal but not really aggressive. Hate is not involved here, it just doesn’t come out of me naturally and I don’t feel the urge to force it. So to answer  your question I myself don’t see these songs so far from each other. Surely the atmosphere is changing from song to song but not in Hyde-Jekyll way, more like how the seasons change.

 

Q : You seem to always reinvent yourself to make music and never take the same path as an artist, is it a constant challenge for you?

T: It is indeed. I am not a good player and my abilities are limited, hence I have my boundaries in self-expression and it’s not easy to avoid repeating the formulas. That is one reason I like to involve guest musicians – they give me inspiration and lend fresh air in the music.

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Q : I wonder if you are reading or not the reviews about your works but how do you receive negative and positive feedbacks from it? How do you deal with it?

 

T: Surely I read reviews. Feedback is important even if I walk my own path. There is a balance and if you manage to handle feedback properly you can filter out the useful bits and ignore unimportant or exaggerating details. Exciting reviews can even inspire me or show me a point of view I have never thought about and it’s pretty interesting. I appreciate people’s opinion whatever it is, negative reviews don’t piss me off at all. Unfair ones can but unfairness in general is something I can hardly take easily.

 

Q : How has been the response to Geometria so far?

 

T: I think pretty good. I have this regular summary from Season of Mist on reviews and it’s 84% after plenty of reviews so far. That’s not bad. Some fans are clearly disappointed because of the lack of metal in Geometria and I feel for them, yes, it’s not that metal, true. I’m not sorry about that though, that’s all the metal I have in myself at the moment.

 

Q : You are very prolific, with Meta released in 2016,Sgùrr in 2015 and now Geometria, is it because with time and experience writing and composing has become a process that comes more and more efficient and you know how to express your vision and translate it more fluently in your music?

T: Mostly because I had enough time in the last 2-3 years for making music, but I can tell you, it’s over for a while. There are huge changes in my life and right now I have absolutely no idea when any new stuff will be written, let alone recorded.

 

Q : The artwork is neat and, just like the music, it is a complete departure fromMeta. How did you came up with the title and artwork for Geometria?

 

T: Thank you. I chose this title because there are some geometrical motifs in some of the songs (plane, pyramid, cone, circle) but the theme of the tracks is not geometry itself. These are symbolic elements here. As usually most the lyrics deal with cycles of life and nature, memories from my home town, childhood, stars, autumn, vanishing into dark, and summer corn fields. The artwork reflects the title and can be read symbolically. The two tiny red dots in the immense space separated or two atoms in the microscopic level.

Q : Since I know you are always looking towards the future, what is coming up for Támas Kátai?

T: I try to live a useful and happy life, this is my goal.

 

Q: Thank you very much for taking the time to answer our questions! I wish you all the best!

T: Thanks very much for asking me and liking my stuff. It’s very much appreciated. All the best for you!

Auteur: Michaël Parent

Body Void – I Live Inside A Burning House Critique d'album

Dans un des coins de la Bay Area, voir ici les environs de San Francisco l’une des destinations préférées de l’auteur de ces lignes, plusieurs groupes importants de la scène Metal ont foulé les planches du très renommé club le Warfield. Si l’on ose creuser dans les sous-genres du Métal, Neurosis originaires d’Oakland, bourgade près de San Francisco, ont révolutionné le Métal avec de longues chansons pesantes mélangeant dès leurs débuts le Crust Punk/Hardcore au Noise et au Doom Metal avec en tête l’un des plus importants collectifs; Swans. Issus de SF, Body Void lancent un nouvel opus qui vient faire renouer au Doom avec les racines du Crust et du Hardcore. Ce trio fait-il autant de bruit et de remous que ses prédécesseurs?

Le titre I Live Inside A Burning House (ILIABH) est composé de cinq pièces de longueurs presque exagérées. C’est-à-dire, mis à part l’intro de moins de deux minutes, les pièces varient entre neuf minutes et vingt-deux minutes. Ajoutant à cela la lenteur soutenue des pièces en fait une espèce de marche éléphantesque qui dévasterait tout sur son passage un peu comme si Cthulu émergeait de son sommeil profond pour venir achever son travail de grand destructeur.

La chanson Trauma Creature connait les moments les plus lents avec de grandes réverbérations de basse et d’autres éléments tels des blast beats dignes du Grindcore. On pourrait apparenter la démarche musicale de Body Void à celle d’Indian de Chicago qui est digne d’un massacre.
Ensuite, Phantom Limb connait des moments de rythmiques intéressantes et on sent qu’à toutes les pièces Body Void commence avec une idée et sait la mener à une conclusion en passant par un dénouement tout le temps payant. Toutes les pièces sont telles des nouvelles ou des romans, si on veut faire un parallèle avec la longueur qui pourrait à première vue sembler exagérée, qui sont bien bouclées.

On est dans la musique audacieuse et parfois même expérimentale comme l’ont déjà été Godspeed You! Black Emperor. Toutefois, étant moi-même un initié du genre il m’a quand même fallut plus d’une écoute pour en apprécier toute l’ampleur. Si on s’en donne la peine, cette galette en vaut l’écoute et sans pour autant croire qu’ils sauront étendre leur base de fans, les plus ardus seront conquis par cette musique sans compromis et très aride.

Note: 9 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Dry Cough Records | Crown & Throne Ltd. | Seeing Red Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 11 Mai 2018

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Auteur : Michaël Parent

One Day In Fukushima – Ozymandias Critique d'album

Ces derniers temps, pour une raison que j’ignore, je reçois une quantité assez importante d’albums de Grindcore. Genre que j’ai affectionné particulièrement pendant quelques années au début du siècle/millénaire. C’est un genre qui est plutôt surpeuplé et qui nous a habitué à un niveau de qualité proche de la médiocrité musicale. Un peu comme le culte des films so bad they’re good. Toutefois, les sorties de 2018 sont pour la plupart très rafraîchissantes et je n’ai qu’à penser à Hell To Pay et Eaten. Les Italiens de One Day In Fukushima (ODIF) nous offrent Ozymandias avec toute sa fougue et son intensité. Il poursuit la lancée d’une année faste pour le Grindcore.

Alors vous n’êtes décidemment pas remis du départ trop hâtif de la formation Suédoise Nasum et vous êtes dus pour une écoute d’Inhale/Exhale et Human 2.0? Nous avons ici une formule aussi efficace qu’un médicament générique : One Day In Fukushima. Combinant la fougue du Grindcore et les D-beats du Punk Rock/Hardcore ils me réconfortent et me permettent de dire qu’il y a une vie pour ce genre après Nasum.

Avec dix-huit titres en moins de vingt-cinq minutes, Ozymandias est comme du bonbon pour les oreilles. On retrouve tout ce qui fait de ce genre ce qu’il est, soit des collaborations, des riffs rapides, des blasts beats, des D-beats et des samplings. On navigue cependant dans des eaux connues et l’exercice n’en est pas un d’exploration ou de progression. On est dans un rendu efficace de formules gagnantes et bien qu’on en est ravis, il faudra voir si cette interprétation est suffisante pour rester et s’insérer auprès des canons du genre.

En gros, Ozymandias est tout ce qu’il prétend être : un bon album de Grindcore pur et dur. Bien que l’originalité ne soit pas l’élément prédominant, l’exécution et la maîtrise des éléments et des meilleurs ingrédients de la recette du genre est au rendez-vous.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Eclectic Productions
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 26 Avril 2018

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Auteur : Michaël Parent

Nordet discute du nouvel opus de Brume d’Automne Entrevue

Embrassant les traditions, les mythes et les légendes québécoises depuis 2003, Brume d’Automne mené par Nordet aux chants, à la guitare et à l’écriture, refait surface avec leur nouvel opus; La grande noirceur.  Comme nous sommes insatiables de Métal noir québécois, ici chez Thorium, nous avons eu le privilège d’en faire l’écoute et de s’entretenir avec Nordet. Ce dernier fut très généreux dans ses réponses et en voici l’intégrale.

Bien le bonjour Nordet,

la sortie prochaine de La grande noirceur est un retour de Brume d’Automne dans le paysage du Métal noir québécois. Nous en sommes évidemment ravis et comme ici à Thorium nous en avons eu l’exclusivité nous sommes d’autant plus fébriles.

T : Est-ce que tu pourrais présenter l’album à ceux qui n’ont pas eu la chance comme moi de l’écouter de long et en large?

 Bien le bonjour! La fébrilité est autant présente à l’intérieur de la formation! Je suis grandement ravis d’en discuter avec vous!

Pour vous parler de cet album, c’est une période de transition pour le le groupe. L’alignement a changé et c’est une nouvelle ère qui commence pour le groupe. Mais la base reste la même, qui est de faire du métal noir québécois!

Cet album représente l’esprit de la rébellion caché à l’intérieur de nous, comme l’âme d’un village abandonné….Il a fui depuis un bon moment, mais il ne perd pas l’envie de chiâler!

T : Quel en a été le processus créatif, c’est-à-dire, est-ce que vous attaquiez les compositions de manière à former un bloc complet ou bien ce sont des compositions qui se sont présentées avec le temps?

Les compositions se présentent toujours avec le temps. Par contre je suis en général assez inspiré alors me suffit de m’installer avec mon neveux tapocheux et j’improvise. Après on se fait une idée avec ce qui a été fait et on retravaille le tout. En général les pièces se complètent après deux ou trois sessions.

T : Vous avez travaillé avec Roby alias Sorcier des Glaces, est-ce que tu pourrais me parler de cette collaboration avec l’un de nos joyaux national?

Oui bien sûr! Nous nous sommes parlé pour la première fois pendant l’enregistrement de la pièce “Le puit des morts” de SDG. Il cherchait des collaborateurs d’autres groupes de métal noir québécois pour faire les voix. C’était d’ailleurs un honneur pour moi d’y participer!

Par la suite il m’a offert de travailler avec moi pour la production de “La grande noirceur“. Je n’ai pas hésité une seconde! Ce fût une expérience remarquable! Il m’a grandement aidé et est responsable de nombreux arrangements. Il est aussi bon à la sonorisation qu’en tant que conseiller pour un résultat qui représente entièrement Brume d’Automne.

T : Évidemment, lorsque l’on aborde le Métal noir québécois, on sent que les artistes québécois prennent une certaine distance du Black Metal, l’emploi d’éléments de musique traditionnelle se fait de manière intégrée et on ne sent pas que cela devient superflu à la musique ou distrayant vis-à-vis de votre création. Ces insertions de clins d’œil à l’héritage québécois te viennent-ils dès l’écriture ou c’est en écoutant les démos que vous vous dites que tel instrument du folklore serait intéressant à placer ici et là?

Ce n’est jamais pareil, mais ce qui est certain c’est que ça fait partie du concept du groupe d’en ajouter. Comme je m’amuse souvent à jouer d’instruments folklorique, il me vient toujours quelques idées que je garde en réserve. Parfois je les insert dans les pièces dès le début, mais la plupart du temps c’est à l’enregistrement que je passe à cette étape qui est de donner une âme à l’album.

T : Étant féru d’Histoire moi-même j’ose croire que tu en es tout autant intéressé. Est-ce que les traditions et l’Histoire du Québec sont les éléments les plus inspirants pour ta musique et tes paroles pour Brume d’Automne?

Oui bien entendu! C’est précisément ce que je voulais dire plus haut en parlant de donner une âme à l’album. C’est le concept derrière la musique. L’histoire du Québec, ses traditions et ses légendes vont rester les seuls sujets d’inspiration pour Brume d’Automne.

Je suis également un passionné de musique folklorique étant natif de la région de Lanaudiere. Alors c’est certain que je m’en inspire beaucoup, autant musicalement que par les textes et les expressions employés.

T : J’aimerais souligner la pièce Brume d’Automne qui est, à mon avis, l’un des morceaux les plus audacieux que j’ai pu entendre de votre part. Il clôt La grande noirceur de manière grandiose, quelle est la pièce qui représente totalement Brume d’Automne?

Je suis assez fier du résultat et je suis content que ça vous a plu! Pour ma part, je pense que cette pièce est la plus représentative du groupe. Il y a tous les éléments autant du côté plus agressif que folklorique. Sans oublié ce que cette pièce raconte:

“Avant de disparaître dans les brumes rejoindre les pères de nos pères.
Reprenons le chant des révoltes de ceux dont les morts sont incensées
Reprenons leurs rêves et leurs espérances de vivre libre sur cette terre
Chantons notre dégoût de vivre et mourir pour les seigneurs dépravés
Qui se nourissent de not’ sang et d’nos espoirs pour construire leur monde
Que s’élèvent milles voix : qu’ils tremblent autant qu’elles grondent!”

T : Pour la sortie de cet album est-ce que vous avez des dates de spectacles ou une tournée en vue? Peut-être quelques festivals en Europe?

C’est certain que nous avons l’intention de se présenter sur scène, mais rien n’est prévu jusqu’à maintenant. Aller en Europe est un rêve pour sûr, mais pour le moment je me concentre sur les prochaines pièces.

Bien entendu je reste toujours ouvert et prépare le groupe pour faire de la scène!

T : Par simple curiosité musicale quels sont les derniers albums que tu as aimés? Et les derniers shows que tu es allé?

Ça fait un bon moment que je n’ai rien eu de nouveau, mais j’écoute tellement de musique que la liste serait longue!  Je suis dans une passe un peu atmosphérique au moment d’écrire ces lignes. Comme en ce moment j’écoute l’album “Huldrafolk” du groupe Wyrd que je me suis procuré en vinyle.

Sinon dans les nouveauté y’a Elffor, Sanctuaire, Kroda, Catacombes, Nachteule qui attirent mon attention(entres bien d’autres). Mais comme je me nourri sans arrêt de musique, je peux aussi bien écouter un album de Nekromantheon, Aura Noir ou Deathhammer puis me claquer un album des Charbonniers de L’enfer ou de Malicorne par la suite.

Pour les spectacles bien mon dernier étant la messe des morts, mon spectacle préféré ces temps-ci est d’observer les oies blanches, bernaches et canards qui envahissent mon territoire de chasse!

Auteur : Michaël Parent

Photographe: Thomas Mazerolles

Abolishment Of Flesh – The Inhuman Condition Critique d'album

Fondé en 2006 sous le nom Abolishment, le groupe de Ramon Cazares désormais renommé Abolishment Of Flesh nous revient avec un deuxième album intitulé The Inhuman Condition. Leur forme de Métal Extreme s’apparente vivement à Origin tant pour la batterie de Rene Martinez et les passages assez techniques. En passant par Cattle Decapitation et Suffocation, le son de Abolishment of Flesh se rapproche du Technical Death Metal. Malgré les comparaisons, est-ce que The Inhuman Condition est du même calibre que ces noms renommés?

D’abord, on est impressionné par la virtuosité des musiciens et l’exécution des pièces mais est-ce que le monde avait besoin d’un nouvel opus de pièces plus ou moins liées ensembles et qui proposent une brutalité brute sans grande présomption. On a le droit de rester perplexe et d’avoir une opinion mitigée face à cet assaut. À première écoute, tel qu’énoncé plus haut on est surpris de cette démonstration de la force des musiciens et de leur attaque sans relâche de nos oreilles. Une fois l’effet dissipé les pièces Servitude Of Endless Suffering, Slaves Of Animosity et Wake Of Depridation sortent du lot et rappellent les bons instants de Dying Fetus. La maîtrise des Gravity Blasts est notable puisque cette technique qui s’applique à la batterie est encore peu présente sur les galettes.

L’écriture un peu brouillonne des pièces et le manque d’originalité des pièces qui viennent pratiquement à former un bloc uni vient à nous lasser de l’album qui était pourtant assez prometteur.

Finalement, c’est de manière assez confuse que je note cet album dont j’ai eu l’opportunité d’obtenir plusieurs semaines avant sa sortie (prenez note que c’est très apprécié des critiques/chroniqueurs) et que j’ai pu écouter près d’une bonne trentaine de fois. Les prouesses techniques ne cessent de me faire tomber en bas de ma chaise. Néanmoins, une écriture plus appliquée aurait certainement permis d’élever cette galette au même niveau que leurs émules.

Lien Metalinjection pour une écoute complète de l’album.

Note: 6 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Unholy Anarchy Records
Sites Web: Facebook
Date de parution: 20 avril 2018

Auteur : Michaël Parent

Euphoreon – Ends Of The Earth Critique d'album

Vous êtes nostalgiques des albums mélodiques de Children Of Bodom comme Something Wild et  Hatebreeder? Voici Euphereon tous droits sortis de l’autre bout du monde, la Nouvelle-Zélande où la population de moutons surpasse la population humaine, avec une promo parue la veille du lancement de leur album, ils nous assaillent de leur second album mélangeant Black Metal, Folk, Power Metal et l’Epic Metal. Derrière des passages Epic et très pompeux est-ce que les mélodies accrocheuses sont suffisantes pour contenir notre intérêt?

Si mon allusion aux Finlandais de Bodom ne vous ont pas fait saliver pensez à un mélange de ces derniers et de Moonsorrow pour saisir toute l’ampleur des sonorités de Euphoreon.
On est présence de riffs accrocheurs et de moments symphoniques assez grandioses le tout enrobé dans une production très léchée pour le genre. Un peu à la Dimmu Borgir qui se targue de moyens extravagants délaissant l’effet grim venu du Black Metal. En toute honnêteté, je m’embarquais dans cette œuvre avec un préjugé assez négatif. Je dois faire un mea culpa et avouer être agréable surpris de mon appréciation de Ends Of The Earth. Les morceaux s’enchaînent bien et les éléments symphoniques sont juste assez présents dans les mélodies pas mal comme sur les arrangements de Children Of Bodom sur l’album Hatebreeder.

Mon gros bémol est la production qui est très cheesy et un manque d’originalité qui se traduit par un album savamment exécuté mais qui est un peu à court d’audace. Par contre, c’est un album que je revisiterai tel que Hanter Savet de Vindland et qui n’a pas fait mon palmarès de l’année où il est sorti mais qui est en rotation depuis dans ma discographie. Au final, Ends Of The Earth est efficace, entrainant et livre la marchandise.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Autoproduit
Sites Web: Site Web | Bandcamp | Facebook
Date de parution: 20 Avril 2018

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Auteur : Michaël Parent

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