Category: Album

Kamelot – The Awakening (Critique d'album)

J’ai longtemps été un fan du groupe américain Kamelot et je les considère comme un grand nom du power metal. Je me rappelle quand je les ai vu la première en spectacle en 2006 avec Epica pour la promotion de leur album The Black Halo et j’en garde un souvenir mémorable. Suite au départ de Roy Khan, l’annonce que Tommy Karevik allait devenir le nouveau chanteur de la formation m’avait soulagé sachant qu’il était amplement capable de couvrir le range vocal de son prédécesseur. Je dois par contre avouer que même si l’album Silverthorn m’avait bien plu, Haven et The Shadow Theory m’avaient laissé très indifférent car on sentait que ça tournait en rond. Cette année, le groupe nous présente un tout nouvel opus intitulé The Awakening avec une pochette efficace et des singles très convaincants. Est-ce que Kamelot va réussir à me faire accrocher à leur musique à nouveau? Ou est-ce que nous allons tomber dans les mêmes patterns musicaux des plus récents albums?

Après l’intro simplement appelé Overture, le groupe y va très fort avec The Great Divide et Eventide qui m’ont beaucoup rappelé des pièces tirées de leurs albums Karma ou Epica avec leur côté épique et upbeat. Même chose avec One More Flag in the Ground dont la vibe moyen-orientale du début m’a fait pensé à leur période The Black Halo et Ghost Opera. Quand le groupe a commencé à sortir les singles de l’album, c’est avec Opus of the Night (Ghost Requiem) que j’ai vraiment accroché. Le temps d’une chanson, j’ai retrouvé le Kamelot qui m’a tant fait trippé au cours des années, autant au niveau de la composition que de la performance vocale, en plus de la participation de la violoncelliste Tina Guo (qui joue également sur la ballade Midsummer’s Eve) qui ajoute une belle couleur aux chansons. On retrouve aussi en featuring Melissa Bonny du groupe Ad Infinitum sur les pièce New Babylon et My Pantheon et sa voix clean et son scream fittent parfaitement avec les chansons. C’est aussi le tout premier album avec le batteur Alex Landenburg et on peut dire qu’il faut un travail impeccable.

Sérieusement, je n’ai pas grand chose de négatif à dire à propos de The Awakening mais il y a bien un bémol que je voudrais mentionner et c’est à prendre avec des pincettes. J’ai eu l’impression au cours de mon écoute d’avoir entendu de l’auto-tune dans la voix de Tommy Karevik. Mais je ne saurais dire si c’est un effet volontaire sur sa voix ou pas et je ne voudrais certainement pas en tenir rigueur vu qu’au final je n’en ai aucune idée et ne le saurai probablement jamais. Ça ne m’a pas agacé outre, mais c’était assez frappant pour que je le remarque et que je me pose la question. Tommy Karevik est un très bon chanteur et je ne le vois pas avoir recours à ça sur un album. Pour conclure, je crois que, dans l’ensemble, l’outro Ephemera n’apporte pas grand chose et est surtout trop long pour rien. 

The Awakening est probablement le meilleur album que Kamelot ait sorti depuis dix ans! C’est bien ficelé, épique, rempli d’émotions et je crois que n’importe quel fan du groupe va s’y retrouver, autant les plus vieux que les récents.

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Imperium Dekadenz – Into Sorrow Evermore (Critique d'album)

Le groupe de black metal allemand Imperium Dekadenz nous présente Into Sorrow Evermore, son septième album en carrière. Je dois avouer que je ne connaissais la formation que de nom et l’écoute de cet album a été un plongeon dans l’inconnu pour moi. Est-ce que j’allais avoir quelque chose de grim? ambiant? mélancolique? Sans plus tarder, voici le récit de mon aventure vers les profondeurs d‘Into Sorrow Evermore.

De dire qu’Imperium Dekadenz ne fait que du simple black metal serait extrêmement réducteur tellement leur son est riche. On a ici un black aux sonorités atmosphériques, mélodiques et mélancoliques qui flirte énormément avec le post-black metal, un genre que j’affectionne particulièrement. La production, sans être trop léchée, est absolument parfaite pour le genre et tous les instruments sont parfaitement audibles. Si l’ajout de trop de reverb dans le vocal de certains groupes similaires a tôt fait de me taper sur les nerfs, on a ici un équilibre parfait entre tous les éléments et je dirais même que ça amplifie le côté mélancolique des compositions. Ce qui me plaît beaucoup est sans contredit l’ajout de claviers et de guitares clean/acoustiques très bien placés qui certes clashent un peu avec l’agressivité des pièces mais qui ajoutent également un côté ambiant et une certaine douceur parmi le chaos, je pense surtout aux chansons Aurora, Awakened Beyond Dreams et Memories … a Raging River.

J’ai beau essayer de trouver quelque chose à renoter sur cet album mais je dois avouer que c’est un peu difficile. Si j’étais vraiment picky, je dirais que certains passages avec des paroles parlées reviennent un peu trop souvent, mais à la longue on s’habitue un peu et ça finit par avoir son charme. Pour le reste, j’ai trouvé que les compositions étaient vraiment bien ficelées sauf pour quelques-unes qui étaient peut-être un peu trop longues, mais rien pour gâcher mon appréciation. Into Sorrow Evermore d’Imperium Dekadenz est un très bon album que je vais très certainement réécouter et je compte même explorer le reste de leur discographie.

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Orphique – Consécration cadavérique (Critique d'album)

Orphique, le tout nouveau projet de black metal de David Potter (que l’on peut également entendre dans Sacrificed Alliance) sort son tout premier album, Consécration cadavérique. Cet opus a pris des années à se concrétiser et j’ai eu la chance d’entendre le résultat final avant sa sortie officielle. Est-ce que la musique sera à l’image de la superbe pochette signée Mitchell Nolte? Est-ce que ce sera du black metal traditionnel ou atmosphérique ou autre? Et, la question la plus importante : Comment ça sonne?

Dès les premiers notes de la pièce Onirique, on se retrouve avec un black metal qui peut sembler classique mais qui est empreint de mélancolie. Mais en fait, la musique d’Orphique a beaucoup plus de layers que ça et on se retrouve dans une quête exploratoire de tout ce que peut être le black metal ou presque. J’y entends du post-black, de l’atmosphérique et, à la limite, du DSBM sans le vocal trop torturé qui souvent me tanne très rapidement. On y trouve aussi des sonorités riches amplifiées par des guitares acoustiques vraiment agréables qui font un beau contraste avec les riffs de guitare électrique sombres et stridents. Côté vocal, j’ai été habitué d’entendre la voix de David Potter dans un projet plus melodeath mais elle se prête très bien aux sonorités froides et hargneuses du black metal.

Le tout s’écoute assez bien, mais je dois avouer qu’une des pièces me laisse un peu perplexe, et c’est Chimérique. Sur des lignes de piano cristallines mais distordues, on a une voix qui d’époumone et s’étrangle de désespoir… et je ne sais pas trop comment me sentir par rapport à ça. Est-ce que le but était de mettre en évidence un contraste entre la légèreté et la pesanteur? Si oui, c’est réussi…mais je sais pas si trop si j’aime ça. Si le piano avait été relevé par plus d’orchestrations, peut-être que ça aurait mieux passé pour moi. Pour le reste, il y a bien ici et là quelques longueurs (on parle ici d’un album dont les chansons ont en moyenne une longueur de 8 minutes), mais ça ne m’a pas dérangé outre mesure.

Dans l’ensemble, je crois que Consécration cadavérique est un très bon album qui vaut amplement la peine d’être écouté et exploré. Si vous voulez voir Orphique en live, ils seront à la Messe des Morts le 24 novembre prochain pour leur tout premier spectacle!

8/10

Flesh Shrine – The Grand Apostasy (Critique d'album)

Le groupe de death metal montréalais Flesh Shrine nous présente enfin son tout premier album intitulé The Grand Apostasy et on peut dire qu’il était temps! Avec une pochette vraiment badass signé Vladimir Chebakov (aka Smerdulak), j’avais bien hâte de m’y plonger, surtout que ce que j’avais entendu en live m’avait vraiment plu. Avec un changement de chanteur, j’étais curieux de voir comment ça allait affecter leur musique et si mon niveau d’appréciation allait changer.

Juste avec l’intro Burial Kiln, qui propose un beau build-up jusqu’à la première chanson, ça laissait présager que la qualité de son allait être incroyable. Dès les premières notes de 13 Years, ça a confirmé ce que je pensais et tout sonne comme une tonne de briques. Il y a du riffs au pied carré et ça punche vraiment fort tout au long de l’album. Leur nouveau chanteur Spencer Blass a un range assez impressionnant, passant des growls les plus immondes aux pig squeals stridents, et le tout fitte parfaitement avec le genre musical. J’ai bien sûr mes préférées comme Graves, Embrace The Rot ou la majestueuse The Grand Apostasy avec ses orchestrations bien réussies. Parlant de la direction musicale de cet album, on sent un gros virage vers le deathcore avec énormément de breakdowns, mais pas assez pour que ce soit too much. 

En fait, c’est peut-être là que Flesh Shrine m’a un peu perdu avec The Grand Apostasy. Est-ce que j’avais des attentes? Un peu je dirais, et j’aurais nettement préféré une continuité avec un death metal bien gras mais plus traditionnel que vers le deathcore qui est un style avec lequel j’ai un peu de difficulté. J’ai mentionné la production presque impeccable mais il y a quelque chose qui m’a franchement agacé et c’est celle du drum. Dans l’ensemble, ça sonne relativement bien, sauf durant les blast beats où on perd absolument tout le reste et j’oserais même dire que c’est pendant ces moments-là que ça sonne presque comme un drum machine. Le dernier point et non le moindre, je me serais attendu à ce que le featuring de CJ McMahon de Thy Art Is Murder sur 13 Years se démarque un peu plus, mais il perd dans le mix et n’apporte rien de particulier à la chanson.

Je dois dire que même si The Grand Apostasy n’est pas un mauvais album, je suis un peu déçu de ne pas m’y retrouver. Je suis sûr que le tout doit être vraiment percutant en live et j’ai bien hâte revoir Flesh Shrine en spectacle très bientôt.

7,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Reanimator – Commotion (Critique d'album)

Quand je pense à du thrash metal local, le premier groupe qui me vient en tête est Reanimator! Le groupe de L’Assomption roule sa bosse depuis maintenant 17 ans et nous revient en force cette année avec Commotion, leur troisième album en carrière. En plus d’avoir une pochette à tout casser, les singles The Ditch et Anti-Sobriety laissent présager un album d’exception. Je plonge donc dans leur univers où la bière coule à flots et où ça sent la gasoline à plein nez.

Une chose que l’on remarque dès les premiers instants, c’est à quel point la production de cet album est excellente. Tout rentre comme une tonne de briques et, on va se le dire, du thrash qui rentre pas du poste, ça fonctionne pas. D’ailleurs, je pense que Commotion est l’album le plus complet et aussi le plus complexe que Reanimator a produit à ce jour. Il y a bien sûr des chansons aux sonorités plus classiques comme Terry Fire ou encore Necronomicunt, mais on a aussi des petits bijoux comme Wretched Affliction aux riffs très carrés et Heads Or Tails qui a une vibe très Iron Maiden avec son lead de bass et ses solos très mélodiques. J’ai aussi un gros coup de coeur pour Anti-Sobriety au côté accrocheur et au clip hilarant et, avec The Ditch, c’est impossible de ne pas headbanger. On y retrouve également la toute première composition en français du groupe qu’ils ont intitulée L’appel du vide et, en plus de bien sonner, les paroles sont bien audibles et catchy. Le tour de force avec cette chanson-là, c’est qu’elle fitte parfaitement avec le reste, il n’y a aucun clash entre les autres compos en anglais et celle-là et ça n’impacte aucunement la cohésion de l’album.

Commotion est un album qui s’écoute bien du début à la fin et se démarque autant par son côté rapide et agressif que par son côté catchy. Tous les musiciens ont leurs moments pour briller, tant par le vocal raspy, le groove de la bass, les riffs et les solos d’exception que pour les beats de drums effrénés. Les gars de Reanimator n’ont absolument rien à envier des grands noms du thrash metal car ils ont prouvé qu’ils étaient capables de sortir un album de haut calibre. C’est clair que ça va finir bien haut dans mon top des meilleurs albums métal québécois de 2022!

Commotion sortira le 16 septembre prochain sous le label Bam&Co!

9/10

Auteur : Maxime Pagé

Brymir – Voices In The Sky (Critique d'album)

Brymir est un groupe que je connais depuis déjà quelques années et j’avais même acheté leur tout premier album Breathe Fire To The Sun au hasard et ça avait vraiment été une belle surprise/découverte. Ils ont également sorti en 2019 une véritable bombe du nom de Wings Of Fire qui m’a littéralement fait capoter. C’est donc trois ans plus tard que la formation finlandaise nous offre Voices In The Sky et, disons que de mon côté, la barre était assez haute. Aurons-nous droit à de la pure epicness comme à leur habitude? Y verrons-nous un peu d’expérimentation? Mais la vraie question à se poser : Comment ça sonne?

Dès les premières notes de la chanson titre, ils y vont avec de belles mélodies à la guitare acoustique qui me renvoient quelque peu au vieux matériel d’Ensiferum…pour finalement exploser dans des riffs et de lead guitars mélodiques et turbo efficaces. On délaisse un peu les éléments électro très présents sur l’album précédent au profit d’un son beaucoup plus melodeath classique mais avec beaucoup de feeling. Petite nouveauté sur cet album, les clean vocals/choirs sont beaucoup plus présents, rappelant encore une fois la belle époque d’Ensiferum ou Wintersun, sans pour autant sonner comme un émule de ceux-ci. On a de bons exemples avec les pièces Fly With Me ou encore Herald Of Aegir qui, en plus d’être excellentes, sont super catchy. Quand je parlais de feeling précédemment, la première chanson qui me vient en tête est Rift Between Us qui est probablement la chanson la plus mélancolique. Il y a bien une chanson qui m’a vraiment laissé perplexe et c’est Far From Home avec son intro qui laisse présager une ballade pop/electro radiophonique…mais qui heureusement fini par revenir vers le son que l’on connait. On termine le tout avec All As One qui est la chanson la plus épique avec son build-up incroyable et ses chorales grandioses.

Honnêtement, je n’ai pas grand chose à dire de négatif à propos de Voices In The Sky sauf peut-être que le cover de Diabolis Interium, originalement jouée par Dark Funeral, n’apporte pas grand chose. Elle est un peu trop calquée sur l’originale et je pense qu’ils auraient pu y donner une twist un peu plus personnelle pour rendre ça plus mémorable. C’est loin d’être mauvais, mais je ne pense pas que ce soit la chanson que vous allez vouloir réécouter par la suite.

J’avais pas mal d’attentes envers Voices In The Sky et elles ont toutes été comblées. Les gars de Brymir ont encore une fois livré la marchandise et il est clair que cet album finira dans mon top des meilleurs albums métal de 2022!

9/10

Auteur : Maxime Pagé

Aeternam – Heir Of The Rising Sun (Critique d'album)

Quand quelqu’un me demande de faire un top de mes groupes de métal québécois préférés, Aeternam arrive toujours bien haut. Avec leur mélange de death metal et de sonorités folkloriques avec une grosse dose d’epicness, il est très difficile de ne pas aimer! La formation de Québec nous revient donc cette année avec un tout nouvel album intitulé Heir Of The Rising Sun qui a pour thème la chute de Constantinople, conquise par l’empire Ottoman. Est-ce que ce sera épique et prenant comme à leur habitude? Ou est-ce que ça s’écroule comme l’empire byzantin? Mais, surtout, comment ça sonne?

À moins que je me trompe, je crois que c’est la première fois qu’Aeternam délaisse les récits mythologiques au profit de l’histoire avec un grand H. Ils avaient bien traité de sujets historiques dans le passé, surtout avec l’album Ruins Of Empires dont chaque chanson était comme un tableau montrant les vestiges d’une civilisation disparue. Par contre, avec Heir Of The Rising Sun, la même thématique est suivie du début à la fin. L’intro Osman’s Dream nous plonge directement dans un récit épique et, bien honnêtement, c’est tellement bien fait que j’ai eu l’impression de commencer une campagne dans Age Of Empires II! L’album commence fort avec Beneath The Nightfall qui est probablement la pièce la plus catchy. Côté production, je n’ai rien à redire! Le son est impeccable, tous les instruments et la voix sont parfaitement audibles et les orchestrations sont intenses et bien ficelées. Je remarque aussi que la voix clean d’Achraf Loudiy sonne de mieux en mieux et a même gagné en maturité sur cet album.

Par contre, je dois avouer que, dans l’ensemble, je suis un peu déçu de mon expérience. La première partie de l’album est supérieure à la deuxième et j’aurai aimé que The Fall Of Constantinople, la grande finale, vienne me chercher plus que ça. Même si musicalement ça sonne extrêmement bien, je trouve que cet album manque de moments mémorables et surtout de hooks. À part Beneath The Nightfall, Irene et Nova Roma, je n’ai pas vraiment de souvenirs marquants pour les autres. Il est vrai que j’apprécie beaucoup plus leurs textes traitant de sujets plus mythologiques et que le thème abordé sur cet album est tout de même intéressant, mais je me demande si Aeternam a bien fait de sortir un peu de son créneau. Je ne dirai pas que ça manque de démons sumériens, mais je trouve que ça manque un peu du mysticisme qui m’a tant accroché dans le passé.  J’ai aussi eu l’impression que leur son a évolué du death symphonique aux sonorités ethniques à ce qu’on pourrait considérer comme du death/symphonic power metal.  Ce n’est pas mauvais pour autant, mais sans être trop dur avec eux, j’ai trouvé que ça manquait un peu de personnalité et je n’y ai pas vraiment trouver mon compte sur cet album.

C’est toujours assez ambitieux d’y aller avec des albums concepts. Si la contrainte peut pousser les musiciens vers quelque chose de grandiose et transcendant, elle peut aussi donner un résultat parfois moindre. Est-ce que Heir Of The Rising Sun est un mauvais album? Je ne dirais pas ça, mais pour un album d’Aeternam, je m’attendais à un peu mieux. Qui sait, peut-être que mes attentes étaient trop élevées.

7/10

Auteur : Maxime Pagé

Månegarm – Ynglingaättens öde Critique d'album

Le groupe suédois Månegarm, qui oeuvre dans la scène folk/black metal depuis 27 ans, sortira dans quelques jours Ynglingaättens öde, son dixième album en carrière. De mon côté, je dois avouer que la dernière fois que j’ai trippé sur un de leurs albums, c’était Nattväsen sorti en 2009, et leurs dernières offrandes m’ont un peu laissé sur ma faim. Ils avaient délaissé leur côté plus folk et même leur son black metal avait un peu pris le bord avec leur album éponyme (Odin Owns Ye All décrit assez bien ce que je dis). Ils ont fait une belle remontée avec Fornaldarsagor sorti en 2019, mais ce n’était pas encore assez pour que je trouve ça exceptionnel. Est-ce que leur nouvel opus saura raviver la flamme en moi? Est-ce que je pourrai finalement écrire le titre de l’album de mémoire et sans regarder sur Internet? Mais, le plus important, comment ça sonne?

Le tout commence avec la pièce Freyrs blod, un monstre de plus de dix minutes et, on va se le dire, de commencer un album avec leur plus longue pièce en carrière, c’est vraiment audacieux! Cette chanson-là permet aussi de montrer ce dont ils sont capables, autant au niveau de l’agressivité que pour les moments plus doux avec du chant clair et des instruments plus folk. Seulement avec l’écoute de cette pièce, je me suis dit qu’enfin le groupe était de retour avec un son que je reconnais et que j’apprécie grandement. En fait, Ynglingaättens Öde propose beaucoup plus que ça avec une grande variété au niveau des sonorités et des ambiances, comme un melting pot de tout ce que le groupe a fait de mieux au cours des années.

On a bien sûr des chansons qui y vont dans un pagan/black metal mélodique bien assumé comme Adils fall, Auns söner et Vitta vettr où on y trouve même une petite pointe de mélancolie qui ajoute une belle couleur à l’aspect déjà grandiose des thématiques nordiques. Mais où le groupe a tapé dans le mille, c’est d’être retourné à leur côté plus folk avec Ulvhjärtat et, surtout, Stridsgalten qui est probablement leur chanson la plus enracinée dans le genre depuis Vredens Tid sorti en 2005 et où on peut entendre une belle collaboration avec les chanteurs de Korpiklaani, Equilibrium et de Raubtier. J’ai mentionné leur côté audacieux avec Freyrs blod, mais d’avoir sorti une chanson comme En snara av guld comme single, c’est d’un autre niveau! Cette composition plus lente empreinte d’émotion et de drame où la voix de la fille du chanteur Erik Grawsiö, Lea Grawsiö, ajoute une douceur qui est vraiment venue me chercher (en plus de proposer un clip vraiment magnifique). Avec ce retour à un son aussi authentique, j’ai toutefois de la difficulté à comprendre l’utilité d’avoir ajouté une version anglaise de Ulvhjärtat, intitulée The Wolfheart, à la fin de l’album. À mon avis, ce n’était tout simplement pas nécessaire et la version suédoise est nettement supérieure.

Après autant d’années et plusieurs déceptions, je peux vous dire que Ynglingaättens öde a comblé toutes mes attentes, même celles que je croyais être des causes perdues. On a un album qui nous fait passer par toutes les émotions et qui joue avec toutes les sonorités, le tout avec une production magistrale! C’est définitivement avec cet album que je renoue avec mon amour pour la musique de Månegarm!

9/10

Auteur : Maxime Pagé

Dagoba – By Night Critique d'album

Le très populaire groupe de metal français Dagoba nous revient avec un nouvel album intitulé By Night, et ce, presque cinq ans après la sortie de l’album précédent. Je vais vous le dire d’emblée : je ne suis vraiment pas le plus grand connaisseur du groupe et je n’ai entendu à ce jour que quelques chansons ici et là. Je me lance donc dans l’inconnu avec ce nouvel opus d’un groupe qui est surtout connu pour son côté groovy et sa petite touche industrielle. Est-ce que la musique de Dagoba est aussi pesante que dans mon souvenir? Ou est-ce que ça s’est adouci avec le temps? Mais la vraie question à se poser : Comment ça sonne?

Dès les premiers instants de l’intro Neons, j’ai été un peu perplexe par rapport aux sonorités electro utilisées qui, à mon avis, font très “pop” (pas que ce soit quelque chose de négatif en soi), mais quand la guitare arrive dans le mix, j’ai trouvé ça nettement plus intéressant. On se retrouve alors avec un métal certes groovy mais qui flirte énormément avec les codes de la musique rock commerciale sans toutefois tomber dans le trop mielleux. Le single The Hunt est d’ailleurs assez bien balancé de ce côté-là, même chose pour les deux chansons suivantes, soit Sunfall et Bellflower Drive qui sont, à mon avis, les meilleures de l’album avec The Last Crossing.

Mais c’est là que mon appréciation de By Night s’arrête. Dès que l’on tombe dans les chansons à partir de On The Run, ils m’ont perdu complètement. Je n’ai évidemment rien contre les groupes qui veulent évoluer et essayer autre chose, mais quand on tombe dans du gros pop rock peu travaillé et prévisible, là je décroche solidement. Pour en revenir à On The Run, j’étais tombé sur le clip par hasard et je m’étais vraiment demandé si une erreur ne s’était pas glissé sur Youtube quant au nom du groupe tellement c’est horriblement poppy et aurait pu se trouver sur un album d’un émule d’Evanescence aux début des années 2000. Ça faisait longtemps que je n’avais pas entendu des riffs aussi peu inspirés et répétitifs et je ne peux pas croire qu’un drummer comme Theo Gendron qui joue dans des groupes comme Exocrine ne puisse pas s’emmerder ferme en jouant ça! Une chance que The Last Crossing vient rehausser un peu le tout vers la fin, mais ce n’est clairement pas suffisant, surtout avec l’outro Stellar qui ne sert strictement à rien.

Honnêtement, je pense que c’est ma critique la plus négative à ce jour tant mon aversion envers By Night est immense. Mais à quoi ont-ils pensé sérieusement? On passe d’un groupe aux riffs pesants à du pop rock qui pourrait faire de la tournée avec Three Days Grace. Si vous aimez le genre, tant mieux pour vous, mais je crois que quand tu passes de groupe phare de la scène metal française à ça, je ne comprends tout simplement pas!

3/10

Auteur : Maxime Pagé

Darkwoods My Betrothed – Angel Of Carnage Unleashed Critique d'album

Si le nom Darkwoods My Betrothed évoque un lointain souvenir pour certains, c’est qu’il avait été assez populaire dans les années 90. Entre 1994 et 1999, le groupe de black metal finlandais a sorti une démo, trois albums et deux splits…pour disparaître de la carte en 1998, pour revenir brièvement en 2005-2005 et disparaître à nouveau. Une des raisons pour lesquelles ils sont connus, hors leur musique, était la participation un peu inusitée de Tuomas Holopainen de Nightwish en tant que guest aux claviers sur tous leurs albums. C’est donc après plus de vingt ans qu’ils reviennent avec un tout nouvel album intitulé Angel Of Carnage Unleashed qui sortira sous Napalm Records. Comment le groupe va avoir évolué au cours des deux dernières décennies? Est-ce que ce sera aussi grim qu’avant? Et, surtout, comment ça sonne?

Je dois vous avouer que malgré le fait que j’ai souvent entendu parler du groupe au cours des années, je n’avais jamais pris le temps d’écouter leur matériel et je me suis donc lancé dans l’inconnu pour l’écoute de cet album. Inconnu c’est peut-être un grand mot vu que je savais que j’aurais du black metal au menu mais je ne savais pas à quel point ça allait être grim! Je n’aime pas vraiment faire de comparatif entre les groupes, mais dès la première chanson, j’ai eu un peu l’impression d’entendre du très vieux Cradle Of Filth, soit un black metal très cru mais avec énormément de claviers. Justement, pour cet album, les claviers ont encore une fois été composés entièrement par Tuomas Holopainen et, pour ajouter encore une couche de Nightwish, c’est Kai Hahto qui est derrière le drum. Je dois dire que la première partie de l’album est problement la plus solide avec des pièces assez convainquantes comme In Evil, Sickness and In Grief ou encore You Bitter Source Of Sorrow et Where We Dwell. En plus d’avoir une petite vibe Cradle Of Filth, j’irais même à les comparer à du vieux Dimmu Borgir du temps de Enthrone Darkness Triumphant, ce qui est loin d’être une mauvaise chose.

Par contre, je dirais que ce qui m’a déplu lors de mon écoute est sans aucun doute le vocal que j’ai trouvé un peu trop typique. En fait, le problème avec la voix d’Emperor Nattasett c’est qu’elle manque franchement de puissance et n’égale clairement pas celle de la musique. Même que dans les dernières chansons, Massacre et Black Fog And Poison Wind, j’ai juste trouvé ça désagréable. Mais je pense que la plus grande surprise, c’était pour In Thrall To Ironskull’s Heart…et c’est pas nécessairement positif. Est-ce que la chanson est mauvaise? Absolument pas! C’est simplement qu’elle ne cadre pas du tout avec le reste! On aurait dit que Tuomas Holopainen avait pris le contrôle et on se retrouve donc avec une chanson assez calme, avec du clean vocal, du piano et de la guitare acoustique. Disons que ça détonne énormément avec les autres chansons de l’album et je ne crois pas qu’elle ait sa place. Finalement, on a un outro à la fin qui aurait clairement dû être un intro. On sent une montée en puissante tout au long de la pièce…et puis rien! Dommage!

Somme toute, j’ai trouvé que Angel Of Carnage Unleashed  de Darkwoods My Betrothed est une belle offrande pour les fans du genre mais, après plus de vingt ans, certains pourraient dire qu’ils s’attendaient à plus. Ce n’est pas le truc à tout casser, mais ça s’écoute plutôt bien.

7/10

Auteur : Maxime Pagé

Privacy Settings
We use cookies to enhance your experience while using our website. If you are using our Services via a browser you can restrict, block or remove cookies through your web browser settings. We also use content and scripts from third parties that may use tracking technologies. You can selectively provide your consent below to allow such third party embeds. For complete information about the cookies we use, data we collect and how we process them, please check our Privacy Policy
Youtube
Consent to display content from - Youtube
Vimeo
Consent to display content from - Vimeo
Google Maps
Consent to display content from - Google