Quand quelqu’un me demande de faire un top de mes groupes de métal québécois préférés, Aeternam arrive toujours bien haut. Avec leur mélange de death metal et de sonorités folkloriques avec une grosse dose d’epicness, il est très difficile de ne pas aimer! La formation de Québec nous revient donc cette année avec un tout nouvel album intitulé Heir Of The Rising Sun qui a pour thème la chute de Constantinople, conquise par l’empire Ottoman. Est-ce que ce sera épique et prenant comme à leur habitude? Ou est-ce que ça s’écroule comme l’empire byzantin? Mais, surtout, comment ça sonne?

À moins que je me trompe, je crois que c’est la première fois qu’Aeternam délaisse les récits mythologiques au profit de l’histoire avec un grand H. Ils avaient bien traité de sujets historiques dans le passé, surtout avec l’album Ruins Of Empires dont chaque chanson était comme un tableau montrant les vestiges d’une civilisation disparue. Par contre, avec Heir Of The Rising Sun, la même thématique est suivie du début à la fin. L’intro Osman’s Dream nous plonge directement dans un récit épique et, bien honnêtement, c’est tellement bien fait que j’ai eu l’impression de commencer une campagne dans Age Of Empires II! L’album commence fort avec Beneath The Nightfall qui est probablement la pièce la plus catchy. Côté production, je n’ai rien à redire! Le son est impeccable, tous les instruments et la voix sont parfaitement audibles et les orchestrations sont intenses et bien ficelées. Je remarque aussi que la voix clean d’Achraf Loudiy sonne de mieux en mieux et a même gagné en maturité sur cet album.

Par contre, je dois avouer que, dans l’ensemble, je suis un peu déçu de mon expérience. La première partie de l’album est supérieure à la deuxième et j’aurai aimé que The Fall Of Constantinople, la grande finale, vienne me chercher plus que ça. Même si musicalement ça sonne extrêmement bien, je trouve que cet album manque de moments mémorables et surtout de hooks. À part Beneath The Nightfall, Irene et Nova Roma, je n’ai pas vraiment de souvenirs marquants pour les autres. Il est vrai que j’apprécie beaucoup plus leurs textes traitant de sujets plus mythologiques et que le thème abordé sur cet album est tout de même intéressant, mais je me demande si Aeternam a bien fait de sortir un peu de son créneau. Je ne dirai pas que ça manque de démons sumériens, mais je trouve que ça manque un peu du mysticisme qui m’a tant accroché dans le passé.  J’ai aussi eu l’impression que leur son a évolué du death symphonique aux sonorités ethniques à ce qu’on pourrait considérer comme du death/symphonic power metal.  Ce n’est pas mauvais pour autant, mais sans être trop dur avec eux, j’ai trouvé que ça manquait un peu de personnalité et je n’y ai pas vraiment trouver mon compte sur cet album.

C’est toujours assez ambitieux d’y aller avec des albums concepts. Si la contrainte peut pousser les musiciens vers quelque chose de grandiose et transcendant, elle peut aussi donner un résultat parfois moindre. Est-ce que Heir Of The Rising Sun est un mauvais album? Je ne dirais pas ça, mais pour un album d’Aeternam, je m’attendais à un peu mieux. Qui sait, peut-être que mes attentes étaient trop élevées.

7/10

Auteur : Maxime Pagé