Category: Album

Album Review : Trioscapes – Separate Realities

Quand tu t’appelles Dan Briggs et que ta principale fonction dans la vie, c’est de jouer la basse dans le groupe Between the Buried and Me, la communauté musicale a tendance, de base, à t’identifier comme un gars potentiellement bien éclaté. C’est pourquoi personne n’a été surpris outre mesure quand le bassiste en question a sorti son album de jazz fusion Separate Realities avec son projet Trioscapes, accompagné de Walter Fancourt au saxophone et de Matt Lynch à la batterie. En voyant qu’il n’y aurait ni guitare ni clavier, je sentais que j’allais me lancer dans de la bizarrerie format géant. Et je ne peux pas dire que j’ai entièrement eu tort.

L’album ouvre avec l’explosive Blast Off, et ça sent dès les premières secondes le gros jazz fusion sale à plein nez : une basse qui court partout, du riffing de saxophone accoté, une batterie sur 8 sortes de stimulants différents. Presque hyperactive, c’est une des pièces plus joyeuses de l’album.

Suit Separate Realities, pièce éponyme durant 11 :27, plus sombre, voire carrément malsaine.

Curse of the Ninth, la troisième piste, crée une toile très riche harmoniquement, avec un thème récurrent envoûtant.

Wazzlejazzlebof, aussi éclectique que son nom le laisse entendre, est une pièce aux textures ambiantes chargées, avec des rythmes mystiques, qui finit par aboutir dans un espèce de jazz bien sale.

Celestial Terrestrial Commuters, une autre des pièces un peu plus joyeuses, tombe dans un son un peu plus funk, avec des sons de basse qui rapelleront du Les Claypool par moment.

Pour finir, Gemini’s Descent est une pièce un peu trippy, assez gentille, basée sur une ligne de basse en 5/4.

Mais de décrire chaque chanson individuellement ne rend pas forcément justice à l’œuvre. Trioscapes chevauche jazz, métal, fusion et funk avec beaucoup de flair. Une pièce peut commencer avec une atmosphère très posée, calme, pour plus loin tomber dans des patterns beaucoup plus inspirés du métal où le saxophone roule avec de la distorsion et la basse avec un fuzz bien gras, pour retomber sur un autre pattern plus fusion-esque peu après. Et pour compenser l’absence de guitare et de clavier, on a parfois plusieurs couches d’instruments, chacune avec sa propre section à jouer. Bref, l’ensemble sonne très tight, très riche, et même si on a l’impression de chevaucher plusieurs genres, le tout est excessivement cohérent. Mieux, les chansons ont toutes un caractère unique et, malgré le genre un peu flyé, elles s’accrochent au cerveau et refusent de lâche prise. À vous de voir si c’est un effet secondaire désirable, mais le présent reviewer trouve ça fantastique.

Trioscapes “Blast Off” by Metal Blade Records

Note : 9/10

Auteur : Alex Luca

Album Review : Fates Warning – Inside Out

Écouter du Fates Warning, c’est revenir 30 ans en arrière. Même sur les productions récentes, le tout sonne comme mes vieux albums d’Iron Maiden : ça sent les cheveux longs, les pantalons serrés qui font chanter une octave plus aiguë, et une légère odeur de boule à mite rappelant quand on sort du vieux stock du fond de son garde-robe. La comparaison avec la bande à Steve Harris s’arrête là, cependant, car au lieu de créer des hymnes galopants et épiques, les membres de Fates Warning font dans du bon vieux prog. Et quand je dis vieux, je dis assez vieux pour avoir servi d’influence à Dream Theater quand ceux-ci ont commencé. On est donc loin des chansons de 10 minutes aux structures éclatées et des prouesses techniques à plus finir qu’on associe de nos jours au mot « prog ». Au contraire, tous les éléments pour des chansons « radio-friendly » (ou du moins, « radio-friendly » pour les années 80 et les CHOM FM de ce monde) sont là : un chant bien présent, des harmonies digestes, des mélodies assez accrocheuses, aucune séquence technique superflue. Ce qui colle l’étiquette « Prog » à Fates Warning, c’est la simplicité avec laquelle les signatures de temps non conventionnelles s’entremêlent pour construire des textures très subtiles. Composer une balade truffée de 5/4 mais dont la rythmique semble parfaitement naturelle, ce n’est pas à la portée de tout le monde.

Le son lui-même n’a pas changé à travers les années. Contrairement à beaucoup de groupes dont le son a évolué pour atteindre un niveau beaucoup plus moderne, les membres de Fates Warning conservent exactement les mêmes sonorités qu’à leurs débuts. Les guitares sonnent mince comme une feuille de papier, la basse est punchée, le treble est dans le tapis, le bass drum est tout doux. C’est à peine si la qualité de la production a changé avec les années.

Fates Warning est donc une bête bien étrange : ça sonne comme n’importe quel groupe de rock des années ’80 au premier plan, mais si on se penche sur le châssis des riffs, on se rend compte que ceux-ci sont beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît. On est donc à l’opposée de la mode actuelle qui voit apparaître plein de jeunes musiciens valorisant la complexité à tout prix, désireux de coller l’étiquette prog à chacune de leurs compositions, et pourtant incapable de jouer quoi que ce soit de décent ou écoutable. Étonnamment, ils jouent tous un dérivé de hardcore. Bref, fermons la parenthèse, et revenons à nos grands-papas du prog. Ceux-ci refusent d’adopter les conventions modernes pour tout ce qui est son ou composition et gardent leurs caractéristiques signatures. Ça, c’est tout à leur honneur.

L’album Inside Out est un digne représentant de la discographie de Fates Warning. Avec des balades comme Island in the Stream, des singles comme Pale Fire (dont le chorus nous fait avaler une belle couleuvre en 7/8, tout de même!) ou des chansons fantastiquement proggy comme « Monument », c’est un album complet qui représente plutôt bien l’étendue musicale que les musiciens derrière Fates Warning sont capables d’aller chercher.

La version Extended de l’album « Inside Out » comprend aussi une version live de l’album. Malgré une acoustique qui rend moyen, cette bande de vieux routards sonne incroyablement tight. La version live, en tant que tel, n’apporte pas une meilleure compréhension, forcément, des pièces. Il n’y a pas de grand jeu entre le groupe et le public, ce qui est un des rares intérêts des versions live. Même si Ray Alder, le chanteur, y met de l’énergie, le public est amorphe et assez timide.

Pour finir, cette version inclus aussi une version démo de l’album. Cette démo, mis à part quelques petites surprises dont je vous laisse le plaisir de la découverte, ne rehausse pas vraiment l’intérêt de l’album. Exception faite des fans fous furieux (et des reviewers obsessifs-compulsifs), il y a peu de personnes qui vont se rouler en boucle la démo. La version remasterisée est nettement plus intéressante.

Fates Warning “Pale Fire (Remastered)” by Metal Blade Records

Note : 7.5/10

Auteur : Alex Luca

Album Review : Cattle Decapitation – Monolith of Inhumanity

Le groupe californien Cattle Decapitation, reconnu pour ses compositions dures contre la consommation et le mauvais traitements des animaux, ont sorti le 8 mai dernier leur septième album, intitulé Monolith of Inhumanity, sur Metal Blade Records.

Le groupe surprend avec une approche particulièrement technique et rapide du death metal, qui rappelle tour à tour le côté brutal du genre tel qu’abordé par Cannibal Corpse et son aspect plus chirurgical qui fait parfois penser à une bonne pièce d’Aborted. Cattle Decapitation a beaucoup travaillé sur la profondeur du son de Monolith of Inhumanity, ce qui donne un poli remarquable à cet album, malgré le manque de basses fréquences qui se fait ressentir tout au long de l’album.

Monolith of Inhumanity s’ouvre en force avec The Carbon Stampede, qui fait ressortir rapidement les riffs lourds de Josh Elmore et le growl profond de Travis Ryan. La pièce Dead Set On Suicide suit, un morceau qui s’inspire carrément des racines du death metal et qui va puiser jusqu’au solo de basse en introduction, à la Cannibal Corpse. Elle démontre par contre très bien le talent du batteur Dave McGraw pour les blast beats et le range vocal intéressant de Ryan qui monte à un cri grinçant pour un couplet. L’album s’enchaîne avec A Living, Breathing Piece of Defecating Meat, une pièce portée par le talent à la voix plutôt que d’autre chose, mais dont le refrain est presque hantant. Forced Gender Reassignment commence à faire ressortir la guitare avec quelques riffs très propres au headbang. On commence vraiment à entrer dans le vif du sujet avec Gristle Licker, la première pièce à exploiter de façon intéressante le talent de tous les musiciens. On retourne au death metal plus classique avec Projectile Ovulation, du blast beat au breakdown ni trop long, ni trop court, et au sujet cocasse bien qu’un peu dégoûtant. La chanson suivante, Lifestalker, est la première qui offrira un répit à l’auditeur avec un bridge très lent qui donne aussi un repos du growl pour se tourner vers un chant plus harmonique, avant de retomber dans l’aggressivité typique de Cattle Decapitation. Les deux pièces suivantes, Do Not Resuscitate et Your Disposal, sont de bonnes pièces du genre, mais ne sont pas un point d’intérêt particulier. L’album se conclut avec The Monolith, un morceau d’ambiance qui accompagne un monologue de Ryan qui est un regard critique sur le mythe du jardin d’Eden, puis avec Kingdom of Tyrants, qui termine Monolith of Inhumanity avec une entrée en matière brutale et aggressive  et donne un petit alors que la voix toujours aussi grinçante et cynique accompagnera l’auditeur jusqu’à la finale avec un crescendo d’intensité.

Somme toute, Monolith of Inhumanity est un album qui démontre énormément de qualités dans la variété d’influences et de sons qui l’habitent. On passe d’un aspect grind à un côté plus technique et de retour aux sources brutales en un clin d’oeil. L’idée derrière Cattle Decapitation, c’est à dire de mettre l’être humain en face de sa propre dépravité et de le confronter aux réalités qu’il finit par imposer au monde autour de lui, est retransmise avec force dans chaque chanson et on la ressent jusque dans la fibre même de l’album et jusque sur sa couverture, caricature grotesque et apocalyptique du monolithe du film 2001, Odysée de l’Espace . Le résultat est que Monolith of Inhumanity donne l’impression de prendre la tête de l’auditeur et de la passer au robot culinaire de façon poétique, acte dont seuls les musiciens de death metal et les plus misanthropes ont le secret.

Chansons recommandées: A Living, Breathing Piece of Defecating Meat, Gristle Licker, Lifestalker, The Monolith/Kingdom of Tyrants

Cattle Decapitation “A Living, Breathing Piece of Defecating Meat” by Metal Blade Records

Cote du Diable: 8/10 (Excellent)

Auteur : Phil Mandeville

Album Review : Winterhorde – Underwatermoon

Le prog metal réveille en mon être l’amour et la haine de façon symbiotique. Étant avant tout un musicien, les expérimentations et les libertés prises dans les compositions suscitent en moi une excitation hors pair, mais cette exhortation est de très courte durée souvent à cause de  la voix à la James Labrie. Bref, la musique manque de testostérone soit dans la voix, dans sa qualité de production ou dans ses solos de saxophone interminables.

Mais, il arrive de temps à autre un album qui me déboussole si profondément qu’il devient mon nouveau standard en terme de musique et Underwatermoon du groupe israélien Winterhorde accomplit ceci avec maestria. Brio. Facilité…pour ceux avec qui je dois utiliser des petits mots!

Je n’ai pas tout à fait été honnête en classant Winterhorde en tant que prog, pour rendre justice à cet opus on devrait plutôt décrire les compositions en tant que Black/Symphonic/Orchestral/Progressive/Melodic Metal. En effet, il y a une myriade d’influences qui forment un son qui non seulement nous entraîne dans un monde, mais qui nous garde accroché à chaque  riff qui saute du black pur et dur à la Emperor aux passes acoustiques qui nous rappellent leurs confrères israéliens Orphaned Land, à des solos jazz  jusqu’aux refrains épiques digne d’un band power metal.

The Shell, la chanson d’introduction de l’album débute sur un pas un peu gêné pour ensuite exploser durant le riff tout à fait massif (et plein de testostérone) de Wreckages Ghost qui ouvre le chemin vers des blast beats bien placés.  Il est important de prendre note que les chansons se suivent avec une fluidité digne de la vaseline et que ceci même si les pièces durent en moyenne 6 à 9 minutes. Underwatermoon, la chanson-titre de l’album est la perfection du mélange entre le Black Metal et le prog avec son blast beat intense par-dessus lequel Horeph chante clean. Et c’est pour cette raison que j’apprécie cet album autant, il ne frappe pas un cheval  mort (comme disent les anglais), il ne recycle franchement rien et cependant on entend toutes les influences disparates sans jamais se dire, tiens mais c’est du vieux Dimmu Borgir ça! Hunting the Human poursuit ce qui est apparemment une épopée (oui oui, c’est AUSSI un album-concept) écrite par le bassiste du groupe qui raconte une histoire de fantômes, de navires et de gitans. Execution capture mieux que n’importe quelle chanson métal que j’ai entendue le feeling d’être à l’aube d’une exécution avec son introduction en orgue et son tempo de marche qui aboutit sur And Flames Wept to Heaven, une interlude des plus dramatiques. The Curse of Gypsy, un monstre de près de dix minutes, est beaucoup plus up-tempo et démontre les talents véritables de compositions du groupe ainsi que la prouesse du chanteur. Puisque l’album est concept, les chansons ont tendance à illustrer leurs titres, ainsi Delirium est chaotique avec des voix chuchotés et des dissonances bien placés, et quelques sons d’éclair ici et là, pour la forme.  The Tenth Wave débute avec une mélodie digne des pirates des caraïbes pour ensuite progresser vers un solo de….sifflement. Smoke Figures est une façon intelligente de raccourcir la chanson qui suit, The Martyr and Deliverance en la séparent en deux. Mais mon œil de tigre a vu à travers le stratagème et je vais les résumer en tant qu’un seul opus…et quel opus! Batteurs du monde entier, voici votre nouveau Neil Peart. L’instrumentation est composée avec une originalité rare dans le métal, se rapprochant aux passes jazzy dans le style de Opeth. Farewell est la conclusion aigre-douce que Underwatermoon mérite car cette pièce est un point culminant atteint grâce à des accords dramatiques, des mélodies tristes  mais n’abandonnant pas les blast beats et les riffs puissants.  La cerise sur le gâteau est la hidden track à la fin de l’album qui reprend une mélodie de Delirium en guitare classique juxtaposée à un bruit de vagues pour un effet tout à fait hypnotisant.

Même si l’enregistrement de cet album est dû au légendaire V. Santura, producer de Dark Fortress, le groupe n’est peut-être pas assez Black Metal pour les amateurs plus que sélectifs. Aussi, ce n’est pas un album prog pur et dur non plus; c’est un album propre en son genre mais qui ne réinvente pas la roue et se contente plutôt de nous offrir une expérience musicale inoubliable et proche de la perfection.

The Martyr and Deliverance by WINTERHORDE

Note : 10/10

Auteur : Eddy Levitsky, alias Snow

Album Review : OSI – Fire Make Thunder

OSI (Office of Strategic Influence) est le projet de Jim Matheos (de Fates Warning), Gavin Harrison (Porcupine Tree) et Kevin Moore (ex-Dream Theater). Comme de grosses pointures, dans le genre Mike Portnoy, Sean Malone ou Mikael Åkerfeldt, sont passées par cette formation, on peut considérer qu’il s’agit d’une sorte de « Supergroup » du prog. On est loin des Dream Theater, Symphony X et autres maniaques des prouesses techniques. Ici, on fait dans la subtilité : chansons bien ficelés, tonalités riches et structures d’album jouant avec plusieurs tensions.

Donc, avec ça en tête, Fire Make Thunder, ça sonne comment? Ça dépend de l’angle sous lequel on le regarde. C’est un relativement bon successeur à Blood, précédent album du groupe ayant reçu d’excellentes critiques, en ce sens qu’OSI emploie une formule similaire. Le son n’a pas drastiquement changé, perdant peut-être un peu de lourdeur. Donc, comme règle générale dans ce cas-ci, si on a aimé Blood, on aimera Fire Make Thunder. Et l’inverse est aussi vrai.

Les membres d’OSI ont la réputation de beaucoup jouer avec différents niveaux de tension musicale, et ne décevront pas avec cette récente sortie. De fait, l’ensemble se lie bien, et devrait être écouté d’un trait. Quand on le prend pièces par pièces, par contre, c’est là que les problèmes apparaissent. Des morceaux comme Indian Curse ou For Nothing, par eux-mêmes, sont relativement vides comparativement au reste de l’album. À l’inverse, des morceaux comme Cold Call, Guard, Big Chief II ou Enemy Prayer sont très bien construits et apportent cette petite touche de richesse mélodique qui ferait sinon cruellement défaut à l’œuvre.

Aussi, quand on compare avec son prédécesseur, Fire Make Thunder manque de couilles. L’essentiel de la testostérone est concentré dans la piste Big Chief II. Bon, rendons à César ce qui est à César, quand j’écoute cette piste j’ai le goût d’aller chasser l’ours uniquement d’un tomahawk et de mon chest poilu. Elle se termine cependant trop tôt pour aboutir sur les harmonies country de For Nothing, et ça, c’est du grand art de cockblocking pour mes oreilles. Pour un amateur de métal, c’est l’équivalent de se faire inviter à manger un steak de bison hors de prix par une blondasse 34DD pour finalement se retrouver au Burger King avec sa grand-mère.

Est-ce que Fire Make Thunder est un bon album? Oui, si on le regarde comme un album de rock progressif. Il y a un beau souci artistique dans la recherche tonale et rythmique, sans que ça devienne du n’importe quoi. Sinon, on sera cruellement déçu si on s’attend à du lourd de chez lourd.

Note : 7/10 (Très bon)

OSI “Fire Make Thunder” album sampler by Metal Blade Records

Auteur : Alex Luca

Album Review : Valfreya – Path to Eternity

Le groupe montréalais Valfreya a lancé son premier album intitulé Path To Eternity le 11 février dernier. Il raconte l’histoire de la déesse Freyja qui tente d’altérer le destin du monde et, pour y parvenir, rappelle à elle l’âme de guerriers n’ayant su mourir avec honneur pour leur donner une seconde chance d’atteindre Walhalla. Cette histoire est écrite en introduction du livret inclus avec le disque, qui mérite définitivement un coup d’oeil pour la qualité de sa production. Les textes sont dignes de l’Edda poétique qui date de 800 ans et qui est une importante source de savoir sur la mythologie scandinave. Assez de cours d’histoire, passons à l’action !

Path To Eternity commence avec une introduction qui raconte l’histoire citée plus haut, et qui donne une bonne idée de ce qui va suivre avec ses mélodies folkloriques, et fait rapidement place à la seconde chanson, Deity’s Grace. On tombe  dans le vif du sujet avec des riffs entraînants accompagnés d’un clavier très bien utilisé, portés par la voix de Crook qui passe d’un chant classique à un growl agressif tout au long de l’album. C’est avec Inferno, le morceau suivant, qu’on voit ressortir l’aspect plus metal de l’opus, avec ses blast beats et ses solos teintés de l’épique essentiel au folk. Le voyage continue avec Beyond Illusions et ralentit un peu plus loin avec Ocean’s Assault, une chanson qui va progressivement nous emmener au cœur de la tempête, puis retrouver un rythme plus soutenu qui se poursuivra jusqu’à la conclusion de l’album. On retrouve avec la chanson Alefest la traditionnelle chanson à boire de tout album folk metal qui se respecte, avec ses rythmes galopants, ses gang shouts et son clavier bien utilisé. L’opus se conclut sur My Everlasting Star, une pièce qui raconte le passage obligé des guerriers par la mort, et la finale instrumentale Glorious Death.

Valfreya nous offrent avec Path To Eternity un album avec un concept bien exploité, et qui permet à l’auditeur de savourer l’histoire à chaque soubresaut de la musique. Le concept folk metal est devenu saturé ces dernières années avec la multiplication de groupes, mais Valfreya réussit tout de même à se tailler une place sur la scène avec leur premier opus qui promet beaucoup pour l’avenir. C’est définitivement un album à écouter non seulement pour les amateurs du genre, mais aussi pour ceux qui veulent une bonne dose d’hydromel avec leur brutalité quotidienne.

La Cote du Diable: 7/10 (Très bon)

Auteur : Phil Mandeville

Album Review : Cannibal Corpse – Torture

REVIEW BARBARE – Cannibal Corpse – Torture (14 mars 2012, Metal Blade Records)

Cannibal Corpse nous offre avec Torture, qui sera disponible le 14 mars 2012 sur Metal Blade Records, leur 12e album studio en 22 ans. Vétérans du death metal, leur son a su garder son aspect « classique » en se différenciant du tech death moderne qui cherche à en mettre plein la gueule avec des rythmiques impossibles et aucune limite de vitesse. Avec ce dernier opus, le groupe nous démontre encore une fois qu’il est là pour rester et qu’il mérite sa position de tête de peloton de la scène death metal.

À quoi peut-on s’attendre en écoutant un album de Cannibal Corpse ? à se faire défoncer la gueule, tout simplement, et avec Torture, on ne risque pas d’être déçu.

L’album démarre sur Demented Aggression, l’équivalent d’un coup de poing en pleine face à six heures le matin et qui donnera le ton pour la suite. Malgré qu’elle se répète beaucoup, elle fait ce qu’elle a à faire. Si l’album sonne comme du Cannibal Corpse auquel on est habitué, il atteint sa vitesse de croisière à partir de la cinquième chanson, As Deep As The Knife Will Go. Cette dernière, avec ses variations de vitesse surprenantes et le travail vocal de Corpsegrinder, est une des pièces les plus satisfaisantes que Torture a à nous offrir. Ça ne veut pas dire que le reste de l’album part en dégringolade, au contraire. C’est dans la seconde moitié du disque que le groupe sort les gros canons avec Followed Home Then Killed, certainement la plus belle pièce de Torture et Strangulation Chair, un rouleau compresseur avec un solo de bass en plein milieu. L’oeuvre se conclut, après Caged…Contorted et Crucifier Avenged, sur Rabid, dont le titre traduit bien le riffing enragé puis Torn Through, un aboutissement ultra-violent à l’album avec une légère touche de modernisme.

Torture, pour un douzième album d’un groupe aussi vieux que Cannibal Corpse, construit sur l’expérience amassée pendant 22 ans des musiciens. On déplore toutefois le manque d’originalité du batteur Paul Mazurkiewicz malgré sa présence depuis les touts débuts : On se serait attendus à ce qu’il apprenne plus que 2 patterns différents… Somme toute ? Torture est un album qui fait partie des bonnes sorties de 2012 qui n’aura pas réinventé la roue, mais qui est plus que digne de faire partie de la discographie de Cannibal Corpse.

Cote : 8/10

Auteurs : Alex Luca, Phil Mandeville

Ce que vos chroniqueurs barbares ont dit…

Attention, cette chronique contient des didascalies et a été alimentée à grandes lampées de whisky.

[Intestinal Crank commence] Alex: Crisse, Phil, ton chien a pété!

Alex : Sarcophagic Frenzy, avec un titre demême, ça commence à jouer dans les platebandes de Nile ça.
Phil : J’pense que c’est intentionnel. Ça sonne pareil. Un vieux son de momie !

Alex : J’écoute ça pis, man, Patrick O’Brien vient tu juste de découvrir que les arpèges, ça existe ?

Phil : C’est quoi, ça, une Strangulation Chair? [Cherche sur wikipedia ] Ah, c’est comme un garrot accroché sur un siège. Logique.

Alex: Check le premier lien, c’est quoi ça un Thugee tabarnak ?

(Pour l’information de notre très cher lectorat, les Thugees sont une secte d’assassins indiens et non pas des gangsters en snuggie)

Phil : Scourge of Iron, c’est pas de la rouille, ça ?

Alex : J’sais pas, on comprend pas ce qu’il dit anyways…

Phil : Sauf brrr brrr brr… Scourge of Iron ! brr brr brr

Alex: Bon point.

Album Review : Goatwhore – Blood For The Master

Le groupe de blackened death metal Goatwhore nous a préparé un cinquième opus, intitulé Blood For The Master. Avec cet album, les musiciens continuent dans la lignée de Carving Out The Eyes of God (2009), qui a vu leurs compositions prendre une tournure qui s’éloigne du black metal pour se rapprocher du côté death. La valeur de production des chansons est supérieure à celle des premiers albums, ce qui contribue grandement à ce fait, au plus grand déplaisir des amateurs de la période la plus black du groupe à ses débuts.

On retrouve dans Blood For The Master tout ce qu’on peut vouloir dans un album de blackened death, c’est-à-dire de la musique chargée d’énergie agressive et de gros riffs bien gras, qui ne nous donnent pas le temps de reprendre notre souffle entre deux chansons. Il commence d’ailleurs en force avec Collapse in Eternal Worth, qui arrache immédiatement la face de l’auditeur par la guitare puissante de Sammy Duet et la voix rauque de Louis Benjamin Falgoust II (Soilent Green).

Les pièces sont d’une rapidité parfois déconcertante et mettent en valeur les efforts des musiciens. C’est une galette qui s’écoute bien du début à la fin et qui ne connaît pas de temps mort, et avec les excellents morceaux Judgement of the Bleeding Crown et My Name Is Frightful Among The Believers, démontre que le groupe a un grand talent de composition. Mis à part quelques riffs qui restent dans la tête, les chansons se ressemblent toutefois toutes un peu.

Blood For The Master est un bon cinquième effort de la part de Goatwhore, qui continue de faire évoluer le son du groupe vers un son beaucoup plus clair et défini que ce à quoi on ce serait attendu à leurs débuts. Le résultat est un album agressif et qui fait ce qui a à faire malgré une impression de répétition en bout de ligne.

Goatwhore “Collapse in Eternal Worth” by Metal Blade Records

La Cote Du Diable : 7/10

Auteur : Phil Mandeville

Album Review : Lay Down Rotten – Mask of Malice

C’est une sortie dans les règles de l’art du death metal que Lay Down Rotten nous offre avec Mask of Malice : des guitares qui sonnent comme une grosse scie à chaîne, des progressions chromatiques qui envoient un doigt d’honneur aux gammes traditionnelles, des growls juteux et seulement deux vitesses : « Coups de poing dans la face » et « Formule 1 », bref, que du bonheur.

Cet album ne fait pas dans la subtilité : mis à part pour la piste Nightfall, d’une durée de 49 secondes, les musiciens allemands ont opté pour des compositions maximisant le moshpit au mètre carré. Malgré une intro un peu trop facile (un « Forgive me Father, for I have sinned… » chuchoté), la première chanson, Death-Chain, se rattrape dès les premiers chugs.

L’album est relativement homogène, et, à part les 49 secondes de Nightfall, aucun morceau ne sort complètement du lot. J’ai évidemment accroché sur certaines pièces plus que d’autres : la pure violence derrière The Devil Grins ou Mask of Malice, ou bien encore la richesse harmonique derrière A Darker Shade of Hatred ou The Loss. On remarquera au passage que le début de Swallow The Bitterness est presque le même que celui de « I, Voyager », chanson iconique de Nevermore sortie 9 ans plus tôt.

Bref, un album de bon death metal, avec de légères influences de black metal, qui rappellera un peu le riffing des groupes à la God Dethroned. Le plus gros bémol que je peux apporter à cette sortie est qu’on ne sort pas beaucoup des sentiers battus. Un album qui ne convertira probablement pas beaucoup de gens au death metal, mais qui saura satisfaire les amateurs du genre.

Lay Down Rotten – Mask Of Malice – Death-Chain by Lay Down Rotten

Note : 7.5/10

Auteur : Alex Luca

Album Review : Dance Laury Dance – Living for the Roll

Dance Laury Dance, de Québec, est un groupe rock qui se fait un nom de plus en plus gros en alignant les tournées partout autour de la province. Ils ont présenté d’innombrables spectacles de Gaspé à Alma et ont même eu la chance de faire la première partie de Metallica lors de l’édition 2011 du Festival d’été de Québec. Si vous avez eu la chance de les voir sur scène, vous savez à quoi vous attendre de Living for the Roll : Un rock débridé, sans complexes, retenue ni censure.  Entre deux épopées tout aussi rocambolesques que pécheresses,  Dance Laury Dance nous embarque dans une aventure musicale aux riffs bien gras, portée par la voix rocailleuse du chanteur Max Lemire. Living For The Roll se veut une ode au mode de vie rock and roll, ses bons et ses mauvais côtés… et comment profiter des multiples vices qu’il offre. Sex, drugs and rock and roll baby!

L’album commence avec Burning Hot, et les paroles «I’ve lived every man’s dream, got caught in a wild wild scene, Legal ladies were all nineteen, and every one wants to be my queen…» De quoi vous donner une idée dès l’ouverture de ce que c’est de vivre pour le rock and roll. Montreal Hooker suit, une histoire de prostituées racontée avec autant de poésie qu’un dix-huit roues qui fonce dans un mur : Du rock, du vrai. Out With Rockers, le radio single de l’album, dépeint la relation entre un rocker et sa mère, et démontre très bien la mentalité live fast, die hard du rock. Death Train démontre des influences un peu plus hard. Le crystal meth y est à l’honneur et la chanson est aussi dure que la drogue en question, mais est un des clous de l’album. Sex Wolf, Bad Motherfucker, Revolver, Leather, Hell’s Rock n’ Rollers sont autant de chansons sur la drogue et le sexe, et même si les thèmes restent toujours semblables, la musique se renouvelle à travers tous les morceaux. Living For The Roll finit par démontrer qu’on devient accroc à ce genre de vie et qu’une fois qu’un rocker monte sur scène, ce n’est que la mort qui peut l’en descendre.  L’album se finit sur une note plutôt comique avec To Be Drunk, une chanson qui démontre encore une fois que les membres de Dance Laury Dance aspirent à beaucoup de choses … dont une quantité improbable de boisson.

Living For the Roll est un album de  hard rock au son plutôt classique, avec des inspirations proches des Motörhead et des Thin Lizzy de ce monde. Ils n’ont aucune notion du politiquement correct, et bien que ça en fasse une musique qui est loin d’être pour tout le monde, ça lui donne un petit charme crasse qui ira chercher les vrais rockers droit au cœur. Dance Laury Dance ont prouvé avec ce premier album qu’ils ont le rock and roll dans le sang et qu’ils prennent la scène pour partager le plaisir de leur musique – et leur caisse de 24. C’est définitivement une belle addition à la scène musicale locale.

La Cote Du Diable : 8/10

Auteur : Philippe Mandeville Gauthier

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