Ecaussysteme 2024 – J2 : Worakls Orchestra + Julian Marley + Francis Cabrel + Ko Ko Mo et autres @Gignac (Lot)
Katekalles
On attaque cette deuxième soirée de la meilleure des manières avec les espagnoles de Katekalles, arrivées en quatuor pour la seule représentation féminine de ce soir. Et c’était vraiment génial. Précisément ce qu’il faut en début de soirée : c’est frais, c’est léger, c’est festif et ca met vraiment de suite dans le mood festival. Le site se remplit doucement mais les présent·es commencent déjà à pas mal se bouger. Plus festif que sur la version studio, les tracks marchent vraiment bien à l’image de El Amor dont l’énergie va vraiment être communicative. On commence donc avec une bonne découverte, qui sera sans doute la seule vu qu’on va très vite grimper en notoriété à Gignac.
Fat Freddy’s Drop
Ce n’est pas vraiment une surprise, mais nous allons vite regretter l’ambiance festive qui commençait à s’installer sur le site de l’Ecau en ce Samedi. En effet, Fat Freddy’s Drop n’est pas connu pour déployer une franche dose d’énergie : ca se saurait s’ils faisaient du ska ! Néanmoins, ca reste très frais (contrairement à la météo caniculaire) et marche quand même très bien. L’ensemble des cuivres rajoute vraiment un truc à la presta des nouveaux-zélandais, et l’arrivée d’un MC vers la moitié du show en rajoutera une autre. Même si à titre personnel on aurait bien aimé sur la fougue de Katekalles, on boude quand même pas notre plaisir de découvrir ce groupe en live ; d’autant que ca s’inscrit quand même parfaitement dans la DA proposée par l’Ecaussystème depuis des années.
Ko ko mo
C’est vraiment une revanche contre le destin que viennent prendre les deux nantais ce soir, après avoir dû annuler leur venue l’an dernier suite à un accident de bus. Ce coup, pas de souci : ils sont bien sur scène pour notre plus grand plaisir.. mais aussi le leur et probablement celui de la prod heureuse que les malheurs ne se reproduisent pas. Pas de suspens quant au show : c’est bestialement énorme. Ce n’est pas pour rien si on les voit glow-up depuis un moment, avec notamment un Olympia en toute fin d’année dernière. Les mecs sont vraiment forts, avec notamment un charisme et une faculté à habiter la scène malgré une scéno assez simple. Tout juste de quoi nous faire attendre impatiemment leur prochain album, n’ayant depuis 2022 qu’un petit single sorti cette année, Zebra, à nous mettre sous la dent. La soirée s’annonce belle, à n’en pas douter.
Francis Cabrel
On vous passe les présentations, OK pour vous ? Cela fait quelques étés que notre Francis national peut se targuer de dispenser un karaoké géant à travers tous les festivals de France et de Navarre. Car oui, la setlist n’est pas composée de quelques classiques : la setlist EST un classique. Autant, en sillonnant le public, on découvre au début du concert que chacun·e a son morceau préféré, son petit coup de coeur ; autant on finira toustes par avoir ce drôle de sentiment que seuls les énormes artistes provoquent : celui de pouvoir se dire perpétuellement “C’est bon, il a fait tous ses tubes” tout en entendant les premières notes d’un classique. Ca n’en finit plus, de Petite Marie à La Corrida, de Je t’aimais je t’aime et je t’aimerai à Encore et Encore.. Et c’est notamment la force de ces artistes sur scène : même si vous n’aimez pas (car vous avez bien le droit), vous restez quand même pour chanter les paroles par coeur avec vos potes. Que ce soit un chant faux mais enthousiaste d’après apéro ou un chant ému et authentique digne du meilleur private song avec votre BFF ; tout le monde a une raison de chanter. Résultat : c’est tout Gignac qui n’était rien mais qui, aujourd’hui, est devenu le gardien du sommeil de ses nuits. Et ça c’est beau !
Julian Marley
On pourrait se contenter d’écrire “C’est un concert d’un des fils Marley” mais ca serait un peu simpliste. Pourtant, ca résumerait parfaitement le show, entre reggae dans la plus pure tradition jamaïcaine et véritable transmission avec le public. Le ton était donné sur la tracklist, avec Jamming en premier morceau ; et les plus hédonistes d’entre vous auront vite compris l’idée. En tout cas, ielles étaient nombreux·euses à le comprendre à Gignac ; et ca n’a rendu le reste du concert que plus appréciable avec une synergie grandissante entre public et artistes. Ca alternera ses propres tubes avec ceux du papa, sur des lights évidemment très vertes/jaunes/rouges. Bref : tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un concert du genre. En terme de production, ce n’est pas transcendantal ; mais ce n’est sans doute pas le but non plus.. et on imagine qu’une scéno trop lourde aurait sans doute brisé le côté authentique du show délivré ce soir.
Worakls Orchestra
À toutes les personnes qui crieraient que la transition entre Julian et Worakls était un peu trop drastique : ok, on est d’accord avec vous. Mais à y réfléchir, on ne saurait vous citer un seul groupe qui pourrait à lui seul gérer la transition avec Julian avant, et avec Stand High après. Et puis en vrai on va être honnête avec nous-mêmes : le show de Worakls était tellement lourd qu’on s’en moque de la transition.
Franchement, on va peut-être se répéter à force de vous parler de Worakls, mais ca reste selon nous un des projets les plus stylés de ces dernières années. De part l’idée initiale déjà à vouloir mélanger electro et orchestre de cette manière (même si ce n’est évidemment pas le premier ni le seul à le faire, et big up ici à Thylacine qui est un autre de nos projets coup de coeur) ; mais aussi par la réalisation. Tout est placé à la perfection, le mix des deux genres est balancé incroyablement bien, la setlist est vraiment bien pensée pour gérer le tempo et les différents phases du concert, les lights sont dantesques. Ouais non, on a beau chercher quelque chose à y redire, on a pas grand argument. Juste vous dire d’y aller sans hésiter si ca passe pas loin de chez vous. C’est tout.
Stand High Patrol
Comme hier (et surement comme demain) on ne traîne pas sur site trop longtemps mais on reste quand même pour le début de Stand High qu’on a l’habitude de croiser sur ce genre de créneaux en festival. Ils ont clairement leur place dans le répertoire “Groupe électro un peu énervée mais pas trop et un poil roots qui est parfait pour clore un soir de festival”, un peu comme Hilight Tribe d’ailleurs qu’on a vu hier. Et, comme un clin d’oeil à tous les cuivres qui ont précédé dans la soirée, ils viendront avec un trompettiste en plus, comme pour assurer un fil rouge qui aura régalé aujourd’hui. On rentre avec le vrai sentiment d’avoir passé une bonne soirée, comme c’est souvent le cas à l’Ecaussystème. Et encore, c’est pas fini puisqu’il reste demain, et que l’affiche est aussi prometteuse.
Rédaction : Mélanie
Photos : PJ