Category: Album

Album Review : Goatwhore – Blood For The Master

Le groupe de blackened death metal Goatwhore nous a préparé un cinquième opus, intitulé Blood For The Master. Avec cet album, les musiciens continuent dans la lignée de Carving Out The Eyes of God (2009), qui a vu leurs compositions prendre une tournure qui s’éloigne du black metal pour se rapprocher du côté death. La valeur de production des chansons est supérieure à celle des premiers albums, ce qui contribue grandement à ce fait, au plus grand déplaisir des amateurs de la période la plus black du groupe à ses débuts.

On retrouve dans Blood For The Master tout ce qu’on peut vouloir dans un album de blackened death, c’est-à-dire de la musique chargée d’énergie agressive et de gros riffs bien gras, qui ne nous donnent pas le temps de reprendre notre souffle entre deux chansons. Il commence d’ailleurs en force avec Collapse in Eternal Worth, qui arrache immédiatement la face de l’auditeur par la guitare puissante de Sammy Duet et la voix rauque de Louis Benjamin Falgoust II (Soilent Green).

Les pièces sont d’une rapidité parfois déconcertante et mettent en valeur les efforts des musiciens. C’est une galette qui s’écoute bien du début à la fin et qui ne connaît pas de temps mort, et avec les excellents morceaux Judgement of the Bleeding Crown et My Name Is Frightful Among The Believers, démontre que le groupe a un grand talent de composition. Mis à part quelques riffs qui restent dans la tête, les chansons se ressemblent toutefois toutes un peu.

Blood For The Master est un bon cinquième effort de la part de Goatwhore, qui continue de faire évoluer le son du groupe vers un son beaucoup plus clair et défini que ce à quoi on ce serait attendu à leurs débuts. Le résultat est un album agressif et qui fait ce qui a à faire malgré une impression de répétition en bout de ligne.

Goatwhore “Collapse in Eternal Worth” by Metal Blade Records

La Cote Du Diable : 7/10

Auteur : Phil Mandeville

Album Review : Lay Down Rotten – Mask of Malice

C’est une sortie dans les règles de l’art du death metal que Lay Down Rotten nous offre avec Mask of Malice : des guitares qui sonnent comme une grosse scie à chaîne, des progressions chromatiques qui envoient un doigt d’honneur aux gammes traditionnelles, des growls juteux et seulement deux vitesses : « Coups de poing dans la face » et « Formule 1 », bref, que du bonheur.

Cet album ne fait pas dans la subtilité : mis à part pour la piste Nightfall, d’une durée de 49 secondes, les musiciens allemands ont opté pour des compositions maximisant le moshpit au mètre carré. Malgré une intro un peu trop facile (un « Forgive me Father, for I have sinned… » chuchoté), la première chanson, Death-Chain, se rattrape dès les premiers chugs.

L’album est relativement homogène, et, à part les 49 secondes de Nightfall, aucun morceau ne sort complètement du lot. J’ai évidemment accroché sur certaines pièces plus que d’autres : la pure violence derrière The Devil Grins ou Mask of Malice, ou bien encore la richesse harmonique derrière A Darker Shade of Hatred ou The Loss. On remarquera au passage que le début de Swallow The Bitterness est presque le même que celui de « I, Voyager », chanson iconique de Nevermore sortie 9 ans plus tôt.

Bref, un album de bon death metal, avec de légères influences de black metal, qui rappellera un peu le riffing des groupes à la God Dethroned. Le plus gros bémol que je peux apporter à cette sortie est qu’on ne sort pas beaucoup des sentiers battus. Un album qui ne convertira probablement pas beaucoup de gens au death metal, mais qui saura satisfaire les amateurs du genre.

Lay Down Rotten – Mask Of Malice – Death-Chain by Lay Down Rotten

Note : 7.5/10

Auteur : Alex Luca

Album Review : Dance Laury Dance – Living for the Roll

Dance Laury Dance, de Québec, est un groupe rock qui se fait un nom de plus en plus gros en alignant les tournées partout autour de la province. Ils ont présenté d’innombrables spectacles de Gaspé à Alma et ont même eu la chance de faire la première partie de Metallica lors de l’édition 2011 du Festival d’été de Québec. Si vous avez eu la chance de les voir sur scène, vous savez à quoi vous attendre de Living for the Roll : Un rock débridé, sans complexes, retenue ni censure.  Entre deux épopées tout aussi rocambolesques que pécheresses,  Dance Laury Dance nous embarque dans une aventure musicale aux riffs bien gras, portée par la voix rocailleuse du chanteur Max Lemire. Living For The Roll se veut une ode au mode de vie rock and roll, ses bons et ses mauvais côtés… et comment profiter des multiples vices qu’il offre. Sex, drugs and rock and roll baby!

L’album commence avec Burning Hot, et les paroles «I’ve lived every man’s dream, got caught in a wild wild scene, Legal ladies were all nineteen, and every one wants to be my queen…» De quoi vous donner une idée dès l’ouverture de ce que c’est de vivre pour le rock and roll. Montreal Hooker suit, une histoire de prostituées racontée avec autant de poésie qu’un dix-huit roues qui fonce dans un mur : Du rock, du vrai. Out With Rockers, le radio single de l’album, dépeint la relation entre un rocker et sa mère, et démontre très bien la mentalité live fast, die hard du rock. Death Train démontre des influences un peu plus hard. Le crystal meth y est à l’honneur et la chanson est aussi dure que la drogue en question, mais est un des clous de l’album. Sex Wolf, Bad Motherfucker, Revolver, Leather, Hell’s Rock n’ Rollers sont autant de chansons sur la drogue et le sexe, et même si les thèmes restent toujours semblables, la musique se renouvelle à travers tous les morceaux. Living For The Roll finit par démontrer qu’on devient accroc à ce genre de vie et qu’une fois qu’un rocker monte sur scène, ce n’est que la mort qui peut l’en descendre.  L’album se finit sur une note plutôt comique avec To Be Drunk, une chanson qui démontre encore une fois que les membres de Dance Laury Dance aspirent à beaucoup de choses … dont une quantité improbable de boisson.

Living For the Roll est un album de  hard rock au son plutôt classique, avec des inspirations proches des Motörhead et des Thin Lizzy de ce monde. Ils n’ont aucune notion du politiquement correct, et bien que ça en fasse une musique qui est loin d’être pour tout le monde, ça lui donne un petit charme crasse qui ira chercher les vrais rockers droit au cœur. Dance Laury Dance ont prouvé avec ce premier album qu’ils ont le rock and roll dans le sang et qu’ils prennent la scène pour partager le plaisir de leur musique – et leur caisse de 24. C’est définitivement une belle addition à la scène musicale locale.

La Cote Du Diable : 8/10

Auteur : Philippe Mandeville Gauthier

Album Review : Animals As Leaders – Weightless

Tosin Abasi (qui devrait être au-delà de toute présentation si vous lisez ceci) est un sale guitariste. Tout le monde a ses préférences niveau grattage de guitares, mais il est indéniable que le chef d’orchestre derrière Animals As Leaders et joue dans une classe complètement à part. Il est donc normal que Weightless ait été aussi désiré par les fans de métal progressif qu’un gros gâteau dégoulinant par un obèse en appétit. Et cet album, je peux garantir l’avoir consommé avec autant de voracité que l’obèse sus-mentionné.

Il est difficile de parler de Weightless sans parler de son prédécesseur, l’album Animals As Leaders. Ceux qui attendaient un clone du premier opus du groupe ont certainement été amèrement déçus : Weightless est une bête très différente que ce qu’on aurait pu être en droit de s’attendre.

Tosin Abasi pioche encore plus large dans son univers musical et on retrouve, disséminé à travers l’album : de l’électro, du jazz, de l’ambiant, du lounge, et ce, dans des proportions beaucoup plus grandes que sur Animals As Leaders. Les moments épiques, mémorables prennent davantage de place, parfois au détriment de la technique pure et dure qui avait fait le renom de leur précédent opus. Cette diversification dans le vocabulaire musical donne à chaque chanson un caractère vraiment unique. Ces chansons donc, ne forment pas systématiquement un ensemble cohérent, et sont reliées entre elles davantage par le style de composition.

L’album présente néanmoins les caractéristiques clés du style que le groupe s’est forgé : effusions de technique, polyrythmie à fond la caisse, que de l’instrumental, explorations jazzy dans l’harmonisation. Bref, c’est incontestablement un album d’Animals As Leaders. On ne peut en rejeter la paternité.

Il m’a fallu plusieurs écoutes pour digérer cet album. Il est amer, corsé, et impossible à écouter à moitié. Au final, il est légèrement moins facile d’accès que son petit frère, déjà assez aride pour le commun des mortels.

Moments forts : Weightless, Isolated Incidents, Cylindrical Sea, An Infinite Regression

Note : 8.5/10

Auteur : Alex Luca

Album Review : Megadeth – Thirteen

On les aime ou on les déteste, mais ils sont de retour : le groupe Megadeth a sorti le 1er novembre dernier leur treizième album studio, intitulé TH1RT3EN. Le nom manque d’originalité et est, selon l’avis de votre humble critique, plutôt atroce, mais ne reflète pas vraiment la qualité qu’on y retrouve. Effectivement, on y découvre tout ce à quoi on peut s’attendre d’un opus de Megadeth : La voix bien particulière de Dave Mustaine, ses solos criants et une grande diversité de chansons qui se prêtent aussi bien à la retransmission radio qu’aux petits bars underground. On y retrouve (enfin !) le bassiste David Ellefson, absent du groupe depuis 2001 et l’album The World Needs a Hero. Somme toute, TH1RT3EN est le meilleur album de Megadeth depuis Youthanasia (1994), mais possède plusieurs lacunes. Bien qu’on y retrouve plusieurs chansons qui plairont aux amateurs de speed metal et du vieux matériel du groupe, quelques compositions seront également reléguées assez rapidement aux oubliettes.

L’album commence avec Sudden Death, une piste qui avait à l’origine été écrite pour le jeu vidéo Guitar Hero : Warriors of Rock et a été publiée comme single sur iTunes en septembre 2010. La chanson en tant que telle est très radio-friendly, mais on y retrouve quand même les éléments intéressants du son de Megadeth, contenant plusieurs solos qui sont toutefois loin d’être les plus impressionnants du groupe. La suite est intitulée Public Enemy No.1, qui reprend le thème de gangsters et de criminels qui semble suivre le groupe au travers des albums. Cette chanson conserve un rythme relativement simple et catchy tout au long de la chanson, et inclut un solo court mais bien développé, et c’est pour ces raisons que le groupe en a fait son radio single pour promouvoir la sortie de l’album.

Whose Life (Is It Anyways ?) est une ode à la rébellion adolescente. On penserait qu’à 50 ans, Dave Mustaine aurait arrêté d’écrire des chansons sur les gens qui se plaignent de ses vêtements et de ses amis, mais il semblerait qu’il est encore assez jeune pour ça. We The People et Guns, Drugs & Money sont de ces chansons qui ne passeront probablement pas à l’histoire. Quelques bons riffs dignes de ce nom, mais sans plus.

Les choses commencent à devenir vraiment intéressantes sur cet album à partir du sixième morceau, Never Dead. On y retrouve beaucoup des éléments speed metal qui constituent le « traditionnel » Megadeth. Le groupe nous offre avec New World Order un des nombreux textes politisés de Mustaine, avec des gang vocals qui donnent toute son énergie à la chanson, et un bridge qui mène à une finale explosive. Les chansons Fast Lane, Black Swan et Wrecker, qui suivent, sont tout aussi rapides et intéressantes, surtout la seconde du lot qui ouvre d’emblée avec la guitare électrisante qui a toujours fait la force du groupe.

TH1RT3EN ne ralentit que queqlues chansons plus loin avec Millenium Of The Blind, qui est une version plus développée de la même pièce parue sur l’album Youthanasia en 1994. On y retrouve un son un peu plus propre et mieux défini, et un morceau généralement mieux travaillé, avec une introduction ajoutée. Dave Mustaine y a rajouté une critique sociale moderne dans la première partie de la chanson et a conservé les paroles dans la partie originale. L’album reprend un peu de rythme avec Deadly Nightshade, une histoire lugubre de morts nocturnes qui n’est pas des plus impressionnantes. TH1RT3EN se conclut enfin avec la pièce 13, qui raconte de façon très romancée comment Dave Mustaine a fait pour passer au travers de 13 albums avec son âme torturée et triste. Plutôt lente et ponctuée de musique plutôt douce (pour Megadeth) mais qui s’alourdit plus la pièce avance. Cette pièce est intéressante surtout parce qu’on y retrouve un investissement beaucoup plus personnel du chanteur que dans les autres morceaux de l’album.

TH1RT3EN n’est pas un mauvais album, loin de là, mais malgré les ressemblances avec les Rust in Peace et autres Symphony of Destruction, il ne les accote tout simplement pas. Le retour de David Ellefson marque définitivement pour le mieux les compositions et on y retrouve ce qu’on aime vraiment de Megadeth, mais les meilleurs jours du groupe en tant que compositeurs sont vraisemblablement passés.

La Cote Du Diable : 7.5/10

Auteur : Philippe Mandeville Gauthier

Album Review : Rainbow – Ritchie Blackmore’s Rainbow

Rainbow est un groupe qui a été fondé par le guitariste Ritchie Blackmore quand il a quitté le groupe rock légendaire Deep Purple suite à une insatisfaction quant à la direction musicale que le groupe prenait et les insuccès du groupe à l’époque. Il a donc recruté Ronnie James Dio et plusieurs des collaborateurs de ce dernier au sein du groupe Elf pour son projet de rock and roll qui sera un succès musical et commercial, mais qui finira en bout de ligne par souffrir de la présence d’un égo aussi grand que celui de Blackmore. Le premier album, intitulé Ritchie Blackmore’s Rainbow, est parmi les grandes œuvres du rock des années ’70, malgré qu’il soie relativement peu connu.

Ritchie Blackmore’s Rainbow a marqué une étape importante dans les carrières de Dio, dont le groupe Elf a connu un succès mitigé, et de Blackmore, qui s’associait avec un groupe de talent pour lancer sa carrière solo. On y découvre un son accrocheur, avec un excellent mélange de mélodies simples et complexes, et la voix versatile et puissante de Dio supporte parfaitement les solos efficaces de l’excellent guitariste avec ses paroles dignes d’histoires de cape et d’épée et autres sorcelleries. L’album débute en force avec Man On The Silver Mountain, qui est probablement la plus connue des chansons du groupe, et où on découvre tout le potentiel que le groupe avait entre les mains. On a droit ensuite à Self Portrait, une chanson où les talents vocaux de Dio sont tout à l’honneur. Le cover de la chanson Black Sheep Of The Family, du groupe Quartermass, est une grande pièce du rock progressif de son époque dont les auteurs n’ont malheureusement pas eu une grande carrière. Elle est toutefois très entraînante et définitivement une des pièces clé de l’album. On retrouve aussi une adaptation prog rock du blues du groupe The Yardbirds avec Still I’m Sad. Snake Charmer est un autre des morceaux importants qui ont fait de Rainbow un des grands groupes du rock and roll des années ’70. On y retrouve l’étendue du talent de Ritchie Blackmore, avec ce qui est le travail le plus impressionnant de l’album à la guitare et à la basse, et Dio y prouve encore une fois qu’il était une des plus grandes voix du genre. If You Don’t Like Rock and Roll est une chanson où on retrouve les origines même de tout ce qui est rock, avec le solo de piano en prime. On y retrouve aussi une paire de ballades, pas vraiment mémorables autrement que par le fait que Temple Of The King aie probablement été l’inspiration pour plus d’une aventure de Donjons et Dragons à tel point son récit est fantastique.

Somme toute, Ritchie Blackmore’s Rainbow a été un album qui a marqué le Rock And Roll par une exploitation différente des talents de Blackmore, et qui a fait le bonheur de plus d’un en permettant de lancer définitivement la carrière de Ronnie James Dio. L’alignement qui a enregistré ce premier album n’a pas fait long feu, le frontman ayant décidé de renvoyer le bassiste et le batteur pour leur style s’éloignant un peu top du rock à son goût. Rainbow nous aura servi par la suite deux autres excellents albums avant le départ de Dio, qui marquera la descente aux enfers pour le groupe. Ritchie Blackmore’s Rainbow est définitivement un album à avoir dans une collection de Rock and Roll !

Cote Du Diable : 8.5/10

Auteur : Phil Mandeville

Album Review : Unbeing – Unbeing

Unbeing est un groupe de Montréal qui en est à son premier album, publié en 2011. Gagnants du Métal Académie 2010 organisé par la Coopérative du Café Chaos, ils prouvent avec cet album qu’ils ont mérité cet honneur haut la main. Présentant un prog metal instrumental très technique et toujours surprenant, l’album éponyme est une des plus intéressantes sorties d’un groupe local depuis longtemps.

Unbeing s’ouvre avec la pièce octo8, une pièce de 8:08 où les répétitions sont rares et les longueurs, totalement absentes. Un exemple de prouesses techniques dont Unbeing est capable, et seulement une entrée en matière pour l’album. Les deux pièces suivantes, 15 years in space et Structube, sont plutôt courtes et servent d’introduction pour Mercury, qui est un mélange de sonorités et de styles, où le groupe fait un usage brillant d’effets et de sons de clavier qui permet de faire voyager l’auditeur loin dans l’univers musical d’Unbeing. La pièce suivante est intitulée Chuck Norris, et on comprend immédiatement pourquoi à la première écoute. D’une durée d’un peu plus de sept minutes, le morceau vient nous chercher dans les tripes et donne l’impression à l’auditeur d’avoir reçu un des fameux Roundhouse kick du karatéka. Après un interlude de trois minutes riche en clavier (très bien exploité) la pièce Versus 10 behemoth est le clou de l’album, un morceau de six minutes qui plonge vraiment l’auditeur dans l’ambiance toute particulière développée dans cette pièce. L’exploitation de l’arsenal de talents et d’effets à la disposition du groupe est poussée au maximum dans ce morceau et en fait vraiment celui qui marque le plus autant par son audace que par son son. L’album se conclut en douceur avec Zomb!, qui évite une fin trop dramatique à l’album en mettant en place simplement une ambiance détendue.

Cet album est définitivement un must pour tous les amateurs de prog. Unbeing n’est pas tombé dans le piège d’avoir un son recyclé ou trop ressemblant à un autre groupe. C’est une agréable surprise d’avoir un groupe local aussi différent et particulier. Ils en sont à leur premier album, mais je leur souhaite d’avoir la chance de faire connaître leur musique et d’aller beaucoup plus loin que cet opus hautement satisfaisant.

Cote Du Diable : 9/10

Auteur : Phil Mandeville

Album Review : Saxon – Call To Arms

Vous avez dit New Wave of British Heavy Metal (NWOBHM)?  Les vieux de la vieille Saxon sont de retour avec un 19e album, intitulé Call To Arms. On aurait pu s’attendre à ce qu’un groupe qui tourne depuis aussi longtemps (Ils ont commencé il y a exactement 25 ans) s’essouffle et finisse par ne plus être capable de produire de nouveau matériel, mais les infatigables Anglais du NWOBHM ont prouvé coup sur coup que le Heavy Metal, le vrai, vieillit bien. Il est étonnant d’entendre que la voix de Biff Byford, 60 ans, soie toujours aussi claire et caractéristique.

On comprend rapidement pourquoi Saxon connaît toujours du succès avec la piste d’ouverture Hammer of the Gods. Le riff entraînant, porté par le chant toujours étonnant de Byford, nous amène directement au solo criant tout droit sorti des livres d’histoires du heavy metal… que le groupe a écrits lui-même. L’écoute ralentit avec Back in 79, un morceau plus lent, mais presque tout aussi entraînant. Il nous rappelle aussi que les gars de Saxon ont vieilli, et qu’ils se souviennent d’où ils viennent. Surviving Against The Odds remet par contre le rythme sur la table et signale bien ce qui se passera tout le long de l’album: des alternances entre un rythme soutenu et plus lent, qui laisse assez de place à l’auditeur pour se reposer entre les passes plus rapides. Chasing The Bullet est une autre pièce qui rappelle bien pourquoi le groupe a connu tant de succès dans les années ’80. Call to Arms possède toutefois une énorme lacune: bien que le son reste celui bien caractéristique de Saxon, rien ne le démarque des autres. À l’écoute, il est impossible de savoir si cet album a été enregistré en 1981 ou en 2011. La formule est gagnante, bien sûr, sinon le groupe n’auraît pu durer si longtemps, mais l’absence de réinvention ou de réflexion sur le son du groupe est un peu décevant.

L’album ne connaît pas de moments particulièrement marquants ou qui ressortent grandement de l’ordinaire du genre, ce qui n’est pas surprenant: Le NWOBHM était un genre nouveau en 1979, mais, une trentaine d’année plus tard, il est difficile de se démarquer de ce qui s’est déjà fait. Saxon savent ce qu’ils font, et ils le font très bien, mais ils restent un vieux groupe, avec de vieilles influences.

Cote Du Diable : 7.5/10

Auteur : Phil Mandeville

Album Review : Machine Head – Unto The Locust

Le groupe californien Machine Head frappe encore avec leur septième opus, Unto The Locust. Le groupe, formé en 1992, a subi beaucoup de critiques au fil des années, à cause notamment des chansons qui s’étirent, d’un manque d’inspiration et de choix musicaux au début des années 2000, notamment.  Bien que les originaires de la fameuse San Francisco Bay Area méritent ces critiques, Unto The Locust est définitivement un album qui mérite une écoute attentive.

L’influence nu-metal est toujours présente dans leur musique, avec les touches de thrash caractéristiques de la Bay Area. L’album commence en douceur, avec le début de I Am Hell (Sonata in C#), qui embraye rapidement pour atteindre la cadence habituelle du groupe : un riffing lourd et des cris ponctués de l’occasionnel solo de guitare, bien réussi. Le batteur Dave McClain est particulièrement à l’honneur à travers tout l’album, et spécialement sur Locust, le single de l’album que vous avez peut-être eu la chance d’entendre, notamment en spectacle, depuis le mois de juin. Il n’y a rien à y redire au point de vue de l’exécution ou de la production, la voix du chanteur Robb Flynn y étant même à son meilleur, et le refrain étant particulièrement accrocheur. Par contre, le moment n’est pas toujours constant et certaines parties nous donnent plutôt l’impression de nous traîner vers le bas plutôt que de nous pousser vers l’avant. Cette critique est vraie de l’ensemble de l’album qui perd de la vitesse inutilement en breakdowns et en répétitions. La pièce Darkness Within est un bon exemple : on y perd la lourdeur caractéristique de la musique de Machine Head et on se retrouve devant un morceau qui ralentit le rythme général de l’album, mais qui apporte toutefois du contenu lyrique intéressant, s’opposant avec les thèmes apocalyptiques du reste de l’album et montrant un optimisme et un pragmatisme qu’on voit rarement dans un groupe du genre, et qui explore de façon intéressante une approche musicale qui n’est pas habituelle pour le groupe. L’album se conclut de façon presque prévisible avec Pearls Before The Swine et Who we are, de sept minutes chacune, et qui incluent tous les éléments qui ont fait de Machine Head un groupe marquant de son époque.

La musique de Machine Head a énormément évolué avec les années, parfois pour le pire, mais avec Unto The Locust, définitivement pour le mieux. L’oeuvre est intéressante, bien plus dans son tout que si on prend une seule des parties à part, et démontre une utilisation précise et efficace du bagage acquis par le groupe dans les 19 dernières années. Ce n’est pas un album phare, mais c’est définitivement un album à écouter.

Cote : 8/10

Auteur : Phil Mandeville

Album Review : Dream Theater – A Dramatic Turn of Events

Les circonstances entourant la production cet album (départ de Mike Portnoy, batteur, membre fondateur et figure de proue du groupe) ont créé suffisamment de vagues et de drama pour que je puisse me permettre de ne pas m’étendre abondamment dessus. Suite aux plus récents albums, reçus tièdement par les fans, il s’agissait-là d’une occasion unique pour remettre les pendules à l’heure.

Déjà, en regardant la liste des pistes, quatre d’entre elles brisent la barre des 10 minutes. Bon signe, c’est l’équivalent d’aller dans un steakhouse et de se faire dire qu’au lieu d’une salade et d’une soupe, il y aurait 2 autres plats de viande de servis. Pour les amateurs de steak c’est fantastique, pour les herbivores c’est la catastrophe. Même scénario ici : on bouffe du prog.

La piste On the Backs of Angels ouvre le bal. Sortie comme single, elle rappelle Pull Me Under (la pièce d’ouverture du classique Images and Words), version un peu plus moderne, plus punchée et éclatée, avec un chorus moins puissant, mais au final, c’est la même idée derrière : une bonne piste, pas trop commerciale mais quand même digeste, qui ne se fait pas d’ennemis. Build Me Up, Break Me Down part avec un groove métal industriel, et la pièce pourrait être très barbue si ce n’était du chorus qui, encore, fait retomber le tout comme un soufflé. C’est à Lost Not Forgotten que je tombe amoureux de l’album et, coïncidence, que le prog nous sort par les narines (c’est le premier des 4 gros morceaux de viande précédemment mentionnés). La piste fuse dans tous les sens, et ne s’arrête que pour repartir dans une autre direction. Une ballade décevante (This Is The Life) suit tout de suite après, et me laisse déconfit quant aux possibilités de l’album. S’agirait-il d’un pet mouillé? Les grognements shamaniques de Bridges In The Sky me détrompent. Quelle piste. Quelle. Piste. Et si je pouvais insérer davantage de ponctuation, je le ferais. C’est LA pièce métal de l’album. Un feu roulant de riffs qui rentrent au poste. Et tiens donc, c’est la deuxième grosse piste. On suit avec Outcry, qui, une fois dépassé la barre des 4 minutes, passe de raisonnable à prog-licieux avec de superbes break instrumentaux. Il reste 3 pistes à l’album : Far From Heaven et Beneath The Surface, qui ne se démarquent aucunement, et Breaking All Illusions, qui, avant-dernière piste, aurait dû clore l’album. La dernière des quatre grosses pièces de résistance, elle perd beaucoup de l’aspect « métal » du groupe pour tomber dans leur son typiquement prog. Complètement fluide, elle saute d’un environnement sonore à l’autre.

Verdict? Il s’agit d’un excellent album de 4 magnifiques morceaux, 2 pièces correctes et 3 bouche-trous qui ne méritent que la touche « skip ». Sauf que les morceaux écoutables forment à eux seuls un album d’une heure. Et est-ce qu’un album d’une heure mérite 3 bouche-trous sans personnalité? Selon moi non, et c’est probablement la principale (et seule) faute de cet album.

Note : 9/10

Auteur : Alex Luca

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