Les circonstances entourant la production cet album (départ de Mike Portnoy, batteur, membre fondateur et figure de proue du groupe) ont créé suffisamment de vagues et de drama pour que je puisse me permettre de ne pas m’étendre abondamment dessus. Suite aux plus récents albums, reçus tièdement par les fans, il s’agissait-là d’une occasion unique pour remettre les pendules à l’heure.

Déjà, en regardant la liste des pistes, quatre d’entre elles brisent la barre des 10 minutes. Bon signe, c’est l’équivalent d’aller dans un steakhouse et de se faire dire qu’au lieu d’une salade et d’une soupe, il y aurait 2 autres plats de viande de servis. Pour les amateurs de steak c’est fantastique, pour les herbivores c’est la catastrophe. Même scénario ici : on bouffe du prog.

La piste On the Backs of Angels ouvre le bal. Sortie comme single, elle rappelle Pull Me Under (la pièce d’ouverture du classique Images and Words), version un peu plus moderne, plus punchée et éclatée, avec un chorus moins puissant, mais au final, c’est la même idée derrière : une bonne piste, pas trop commerciale mais quand même digeste, qui ne se fait pas d’ennemis. Build Me Up, Break Me Down part avec un groove métal industriel, et la pièce pourrait être très barbue si ce n’était du chorus qui, encore, fait retomber le tout comme un soufflé. C’est à Lost Not Forgotten que je tombe amoureux de l’album et, coïncidence, que le prog nous sort par les narines (c’est le premier des 4 gros morceaux de viande précédemment mentionnés). La piste fuse dans tous les sens, et ne s’arrête que pour repartir dans une autre direction. Une ballade décevante (This Is The Life) suit tout de suite après, et me laisse déconfit quant aux possibilités de l’album. S’agirait-il d’un pet mouillé? Les grognements shamaniques de Bridges In The Sky me détrompent. Quelle piste. Quelle. Piste. Et si je pouvais insérer davantage de ponctuation, je le ferais. C’est LA pièce métal de l’album. Un feu roulant de riffs qui rentrent au poste. Et tiens donc, c’est la deuxième grosse piste. On suit avec Outcry, qui, une fois dépassé la barre des 4 minutes, passe de raisonnable à prog-licieux avec de superbes break instrumentaux. Il reste 3 pistes à l’album : Far From Heaven et Beneath The Surface, qui ne se démarquent aucunement, et Breaking All Illusions, qui, avant-dernière piste, aurait dû clore l’album. La dernière des quatre grosses pièces de résistance, elle perd beaucoup de l’aspect « métal » du groupe pour tomber dans leur son typiquement prog. Complètement fluide, elle saute d’un environnement sonore à l’autre.

Verdict? Il s’agit d’un excellent album de 4 magnifiques morceaux, 2 pièces correctes et 3 bouche-trous qui ne méritent que la touche « skip ». Sauf que les morceaux écoutables forment à eux seuls un album d’une heure. Et est-ce qu’un album d’une heure mérite 3 bouche-trous sans personnalité? Selon moi non, et c’est probablement la principale (et seule) faute de cet album.

Note : 9/10

Auteur : Alex Luca