Category: Album

Crypta – Shades Of Sorrow (Critique d'album)

Le groupe brésilien Crypta, qui a acquis une belle notoriété avec leur album précédent Echoes Of The Soul sorti en 2021, nous revient avec un tout nouvel album intitulé Shades Of Sorrow. C’est également un premier album pour la guitariste Jéssica Falchi qui a joint le groupe l’an passé. Si la formation y va avec un death metal convaincant, elle se démarque surtout par son côté plus mélodique, sans pour autant se classer dans la catégorie melodeath. Si Echoes Of The Soul m’avait laissé plutôt indifférent, les nouveaux extraits sortis jusqu’à maintenant laissaient présager un son plus travaillé et des compositions avec plus de personnalité. Est-ce que le reste de l’album sera dans la même veine? Est-ce qu’il me plaira plus que le précédent? Et, surtout, comment ça sonne?

Dès les premières notes de Dark Clouds, on peut tout de suite constater que la production est béton et que tous les instruments sont bien audibles. On a ici un death metal bien ficelé avec un vocal tantôt guttural puis qui y va avec des screams très stridents. Si ce sont les riffs qui sont rois et maîtres sur cet album, les vocaux ne laissent pas leur place et le range de Fernanda Lira est assez impressionnant. Aussi, je ne sais pas qui s’occupe des solos entre Jéssica Falchi et Tainá Bergamaschi, mais c’est vraiment effectué d’une main de maître! Côté compositions, on a droit à de la variété avec des pièces rapides et violentes comme The Other Side Of Anger ou encore Trials Of Traitors mais aussi à des pièces où l’on trouve plus de midtempo comme Stronghold et Lullaby For The Forsaken. J’ai d’ailleurs un faible pour Stronghold, The Other Side Of Anger et Lord Of Ruins qui sont pour moi les meilleures chansons sur cet album.

Malgré tout, j’ai quelques bémols à apporter concernant Shades Of Sorrow et le premier en tête de liste est sa longueur. Je pense que 52 minutes au compteur pour un album du genre, c’est peut-être un peu trop long et certaines pièces tombent un peu dans la catégorie des fillers comme Lullaby For The Forsaken et Agents Of Chaos que je trouve plutôt ordinaires. Je crois aussi que l’intro The Aftermath, l’interlude The Limbo et l’outro The Closure n’apportent pas grand chose et j’oserais même dire que ça ne fitte pas du tout avec l’ambiance de l’album. La plupart des chansons ont de bons hooks mais d’autres auraient bénéficié d’avoir un côté plus accrocheur qui aurait pu rendre le tout plus mémorable.

Somme toute, Shades of Sorrow est définitivement un pas dans la bonne direction pour Crypta qui offre une grosse dose de riffs gras, de vocaux d’exception et de mélodies intéressantes. Si vous êtes fans du genre, cet album saura sans doute vous plaire.

7,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Quinze albums métal à découvrir en juin

Gloryhammer Return To The Kingdom Of Fife

Le mois de juin commence de façon épique avec la toute nouvelle offrande de Gloryhammer intitulée Return To The Kingdom Of Fife. C’est aussi le premier album avec leur nouveau chanteur Sozos Michael et ça promet d’être un must pour les fans de power metal.

Date de sortie : 2 juin 2023

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Scar Symmetry The Singularity (Phase II : Xenotaph)

Près de neuf ans après la sortie de la première partie de The Singularity, le groupe suédois Scar Symmetry revient enfin avec la deuxième partie intitulée Phase II : Xenotaph. On y retrouve tous les éléments que l’on aime : c’est mélodieux à souhait, brutal et technique!

Date de sortie : 9 juin 2023

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Arkona Kob’

Le groupe de folk metal russe Arkona nous présente Kob’, son neuvième album en carrière. Allant de plus en plus vers des compositions complexes et sombres, Kob’ semble aller dans la même direction que Khram, leur album précédent. À suivre!

Date de sortie : 16 juin 2023

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Tsjuder Helvegr

Un gros nom du black metal norvégien sortira un nouvel album le mois prochain. La formation Tsjuder nous revient avec Helvegr qui propose une musique brutale ainsi qu’une pochette à tout casser.

Date de sortie : 23 juin 2023

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Pyramaze Bloodlines

On reste en Scandinavie avec le groupe de power metal danois Pyramaze et leur nouvel opus Bloodlines à la pochette très psychédélique mais très cool. J’ai beaucoup apprécié leur précédent album Epitaph et j’ai bien hâte d’entendre ça!

Date de sortie : 23 juin 2023

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Creeping DeathBoundless Domain

T’aimes le death metal bien gras et t’es en manque de nouveauté? Les Américains de Creeping Death sauront assouvir ta soif de musique brutale et huileuse. J’ai bien aimé leurs sorties précédentes et Boundless Domain a l’air très solide.

Date de sortie : 16 juin 2023

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The Arcane OrderDistortions From Cosmogony

Ça faisait huit ans que The Arcane Order n’avait rien sorti et il était plus que temps! Si le groupe était connu pour leur melodeath/thrash efficace, on a affaire ici à quelque chose de nettement plus pesant avec Distortions From Cosmogony. À surveiller!

Date de sortie : 9 juin 2023

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Saturnus The Storm Within

On y va dans le melodic doom/death metal avec le groupe danois Saturnus et leur album The Storm With. C’est le premier album complet en onze ans et ça va clairement aller toucher une corde sensible chez les amateurs de musique mélancolique.

Date de sortie : 16 juin 2023

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Dieth To Hell And Back

Dieth a surtout été popularisé grâce à la présence de l’ancien bassiste de Megadeth Dave Ellefson au sein de la formation. On s’éloigne par contre du thrash metal standard au profit d’un death/thrash pas mal plus agressif et pesant. 

Date de sortie : 2 juin 2023

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Necrofier Burning Shadows In The Southern Night

Ayant acquis une belle popularité avec leur album précédent, le groupe Necrofier nous revient avec un deuxième album, Burning Shadows In The Southern Night. On a ici un melodic black metal qui saura plaire aux fans de groupe comme Necrophobic et Dissection.

Date de sortie : 2 juin 2023

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SECTION DÉCOUVERTE

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Miserere LuminisOrdalie

Si comme moi ça fait des années que t’attends du nouveau matériel de Miserere Luminis, tu vas vraiment jubiler le mois prochain. Presque quatorze ans après la sortie de leur album éponyme, le projet conjoint des membres de Gris et de Sombres Forêts nous présente Ordalie et ça promet d’être magistral.

Date de sortie : 24 juin 2023

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Vortex The Future Remains In Oblivion

Un autre groupe local sortira un album le mois prochain et c’est nul autre que Vortex de Rimouski avec l’album The Future Remains In Oblivion. Après avoir entendu leur nouveau matériel en live novembre 2022, j’avais vraiment hâte d’entendre la suite et ça risque d’être plus sombre que jamais.

Date de sortie : 9 juin 2023

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Krigsgrav Fires In The Fall

Malgré leur nom à consonance scandinave, le groupe Krigsgrav vient bel et bien du Texas et offre un black metal teinté de death et de doom qui me plaît vraiment beaucoup. Si Fires In The Fall est aussi efficace que les albums précédents, ça va être quelque chose!

Date de sortie : 23 juin 2023

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Aodon Portraits

Le groupe français Aodon oeuvre dans un black metal atmosphérique vraiment pas piqué des vers et je suis vraiment intrigué d’entendre le reste de leur album Portraits qui sortira dans quelques semaines.

Date de sortie : 9 juin 2023

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Voidhaven Lithic

On finit cette chronique avec Voidhaven d’Allemagne et leur album Lithic. On tombe dans le désespoir le plus profond avec un doom/death lancinant et pesant qui tourmentera autant ta tête que tes oreilles.

Date de sortie : 9 juin 2023

Auteur : Maxime Pagé

Gloryhammer – Return To The Kingdom Of Fife (Critique d'album)

Le groupe de power metal Gloryhammer est enfin de retour avec un nouvel album intitulé Return To The Kingdom Of Fife. C’est aussi le tout premier album avec leur nouveau chanteur Sozos Michael, leur ancien chanteur Thomas Winkler s’étant fait montrer la porte en 2021 et qui, par la suite, a créé la formation Angus McSix. Étant un grand fan de Gloryhammer, mes attentes sont très élevées, surtout que les deux singles sortis jusqu’à maintenant sont excellents. Est-ce qu’on va avoir droit à un album à tout casser? Ou est-ce que ce sera bon pour la fosse à déchets radioactifs? Et, le plus important, comment ça sonne?

Avec les deux singles sortis jusqu’à maintenant (Holy Flaming Hammer of Unholy Cosmic Frost et Keeper of the Celestial Flame of Abernethy), la barre était extrêmement haute pour la suite. Le départ de Thomas Winkler en avait surpris plus d’un et j’étais curieux de voir comment le nouveau venu du nom de Sozos Michael allait s’en sortir. De ce côté-là, personnellement, je suis très satisfait de sa performance sur l’album. Il n’a certes pas le même type de chant que son prédécesseur, mais il sait tirer son épingle du jeu et c’est très agréable à l’oreille. Ce qu’on remarque, c’est qu’on retrouve deux types de chansons sur cet album : des pièces très power metal classique comme Holy Flaming Hammer of Unholy Cosmic Frost et Vorpal Laserblaster of Pittenweem mais aussi un côté plus entraînant, punché et teinté d’éléments électro qu’on retrouve dans Wasteland Warrior Hoots Patrol et Keeper of the Celestial Flame of Abernethy et qui sont de redoutables vers d’oreille. On a ici un power metal de qualité et chaque chanson a son ambiance propre et le tout est, évidemment, très catchy. Je ne dévoilerai aucun punch concernant l’histoire racontée dans les chansons mais je peux dire que la finale Maleficus Geminus (Colossus Matrix 38B – Ultimate Invocation of the Binary Thaumaturge) regorge de surprise et les connaisseurs du groupe vont être gâté(e)s.

J’ai eu un peu de difficulté à trouver des choses à renoter concernant cet album, mais il y a bien quelques petits détails qui m’ont un peu agacés. Comme je l’ai mentionné, chaque chanson a le potentiel de rester prise dans votre tête, mais je crois qu’ils ont manqué leur coup avec le refrain de Brothers of Crail. On dirait qu’ils ont essayé de condenser trop de paroles en peu de temps et ça sonne un peu trop cacophonique et ça me tape un peu sur les nerfs. Le dernier point, et je ne comprends vraiment pas pourquoi, est que le single Fly Away sorti l’an passé ne se retrouve pas sur l’album. C’est pourtant une excellente chanson et, hors le fait qu’elle n’aurait pas sa place dans le narratif de l’album, c’est vraiment dommage de l’avoir laissé de côté.

Gloryhammer marque encore un grand coup avec Return To The Kingdom Of Fife et il est clair qu’il va finir dans mon top des meilleurs albums métal de 2023. Si vous êtes fans de power metal, ça va devenir un must!

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Dieth – To Hell And Back (Critique d'album)

La nouvelle formation Dieth, composée d’anciens membres de Megadeth, Decapitated et d’Entombed A.D. sortira son tout premier album intitulé To Hell And Back. Oeuvrant dans un death/thrash décapant et groovy, le premier single du même nom m’avait fait bonne impression avec ses gros riffs et son vocal gras. Mais est-ce que le reste de cet album est à la hauteur? Est-ce que la popularité de cette formation n’est due qu’à la présence de Dave Ellefson ou est-ce que ça se démarque vraiment? Mais, surtout, comment ça sonne?

Le tout commence avec To Hell And Back et, en fait, ça démontre pas mal ce que le groupe fait de mieux : des riffs solides, un drum percurant et un vocal agressif qui fitte parfaitement avec le genre. Ça me fait penser un peu à une version américanisée de The Haunted par bouts et c’est pas désagréable du tout. La production est excellente et les chansons martèlent très fort. Ça continue en force avec Don’t Get Mad … Get Even! qui surprend par son côté catchy et qui donne le goût de scander le refrain à tue-tête et Wicked Disdain qui punche très fort avec une belle pesanteur. The Mark Of Cain frappe fort aussi avec un intro très Pantera-esque et qui groove bien. J’ai été un peu déstabilisé par Free Us All qui contient des parties qui sonnent presque prog rock mais dont le reste demeure franchement agressif.

En fait, le plus gros problème de cet album est le manque de cohésion de certaines pièces. Dans l’ensemble, c’est du death/thrash bien fait mais aussi très conventionnel mais il y a deux chansons qui clashent beaucoup trop avec le reste : Heavy Is The Crown et la ballade Walk With Me Forever. Parfois quand un musicien connu pour son ancienne formation se retrouve dans un nouveau groupe, les fans pourraient s’attendre à entendre des sonorités similaires et c’est ce que j’ai senti avec ces deux chansons-là…ça aurait clairement pu se retrouver sur un album de Megadeth. J’ai trouvé ça limite mou et ça n’a juste rien à voir avec le reste de l’album. C’est normal qu’un nouveau groupe se cherche un peu et veuille expérimenter, mais j’aurais clairement laisser ces deux-là au placard. Et on va se le dire, je n’ai aucune idée de comment prononcer Dieth et je dirais même que c’est plutôt moyen comme nom de groupe, mais ça demeure mon avis!

To Hell And Back risque de plaire aux fans de death/thrash et, comme première offrande, c’est quand même réussi. Est-ce que Dieth réinvente le genre? Pas vraiment, mais j’ai quand même bien aimé mon écoute.

7,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Sirenia – 1977 (Critique d'album)

Le groupe de gothic metal norvégien Sirenia (qui est maintenant plus international vu la provenance de ses membres) nous présente 1977, son onzième album en carrière. J’ai connu la formation avec ses deux premiers albums et j’ai pu assister à tous les changements de personnel au cours des années. Je crois d’ailleurs que l’ajout d’Emmanuelle Zoldan a été un vent de fraîcheur pour le groupe et ils ont vraiment gagné en qualité depuis la sortie de Dim Days Of Dolor sorti en 2016. Est-ce que ce nouvel opus sera également à la hauteur? Et, surtout, comment ça sonne?

Dès les premières notes de Deadlight, on sait déjà qu’on a affaire à un album peut-être plus catchy et nettement moins sombre et glauque que ce que j’avais déjà entendu. Les instruments et la voix sont parfaitement audibles sauf qu’il y a peut-être trop de reverb dans cette dernière et, vu que c’est sensiblement la même chose sur les autres chansons, on pourrait croire que c’est un choix artistique plutôt qu’une erreur de mixing. Une chose qui se démarque également est la qualité des solos de guitares qui sont vraiment solides, surtout dans les chansons Nomadic, The Setting Darkness et Dopamine que je considère comme les meilleures de l’album. On remarque aussi que les growls de Morten Veland sont quasi absents sauf sur la pièce Delirium et c’est dommage car j’aimais bien le contraste avec le chant clair d’Emmanuelle Zoldan.

Malheureusement, il y a plusieurs éléments qui m’ont un peu dérangés lors de mon écoute. Je trouve inconcevable qu’en 2023 un groupe de la trempe de Sirenia utilise encore des sons de claviers très ordinaires plutôt que d’enregistrer avec de vrais instruments et on sent clairement que ça sonne un peu cheap. Dans l’ensemble, ce dont l’album souffre le plus est le manque de profondeur et, surtout, le manque de moments mémorables. À part les quelques chansons que j’ai mentionnées précédemment, il n’y a rien qui m’a vraiment marqué ou que j’aurais le goût de réécouter. J’ai trouvé audacieux que le groupe ait choisi un cover comme single, soit Twist In My Sobriety de Tanita Tikaram…mais je ne l’ai pas aimée du tout (je dois avouer que je trouve l’original assez ennuyante aussi). J’ai lu que cette chanson est une des préférées de Morten Veland, mais pour moi ça ne fonctionne pas et elle n’est certainement pas assez intéressante pour en faire un single et, surtout, un vidéoclip.

Pour moi la carrière de Sirenia a été un peu en dents de scie au fil des albums et j’étais content de voir qu’ils étaient sur une belle lancée, mais avec 1977, j’ai l’impression qu’ils ont un peu manqué leur coup. Ça s’écoute bien, les chansons sont agréables à l’oreille, mais ça manque de catchiness et de moments mémorables qui donnent envie d’y retourner. Dommage!

7/10

Auteur : Maxime Pagé

Angus McSix – Angus McSix and the Sword of Power (Critique d'album)

Angus McSix, nouveau sobriquet du chanteur Thomas Winkler, nous présente son tout premier album intitulé Angus McSix and the Sword of Power. Pour ceux qui ne le savent pas, Thomas Winkler a été pendant dix ans le chanteur de la formation Gloryhammer sous le nom d’Angus McFife jusqu’à ce qu’il soit expulsé du groupe en 2021. Avec ce nouveau projet, il a créé une nouvelle épopée pour son défunt personnage qui, tel un phénix renaissant de ses cendres, replonge dans des aventures cosmiques où se côtoient batailles spatiales et dinosaures d’acier. Mais avec tout ça, est-ce que ce premier opus d’Angus McSix en vaut la peine? Est-ce que le personnage aurait dû mourir de sa belle mort? Et, surtout, comment ça sonne?

Je dois vous avouer que quand j’ai entendu parler de ce projet, j’étais très sceptique quant au résultat et ça donnait surtout l’impression que Thomas Winkler n’était pas capable de décrocher de son ancien rôle, un peu comme un vieil acteur d’Hollywood déchu. Mais force est de constater que les chansons de cet album sont extrêmement catchy et bien composées. Avec les premiers extraits sortis, Master Of The Universe et Sixcalibur, on savait qu’on avait affaire à du power metal de qualité et à quelque chose de très bien produit.

En fait, Angus McSix ce n’est pas seulement du metal épique, mais aussi une grosse dose de cheese et d’humour qui m’a vraiment plu. Le meilleur exemple est la chanson Laser-Shooting Dinosaur qui est à la fois ridicule mais aussi tellement entraînante que c’est impossible de ne pas headbanger. Même chose avec Ride To Hell qui donne une grosse vibe Electric Callboy et qui fait beaucoup hocher de la tête. J’ai aussi un gros faible pour les pièces Starlord Of The Sixtus Stellar System et Eternal Warrior qui sont tout simplement grandioses!

En plus des sonorités power metal plus classiques, il y a aussi une bonne dose d’électro qui fitte parfaitement avec les compositions et c’est avec ça que je retrouve la qualité de compositions de Sebastian Levermann qui est aussi chanteur dans le groupe Orden Ogan et dont le dernier album Final Days avait aussi un gros côté électro et sci-fi. En fait, toutes les chansons sur cet album sont de potentiels vers d’oreille et j’ai eu ça dans la tête depuis un bon moment. Le seul bémol que je pourrais apporter, c’est que la chanson bonus Just a Fool Will Play Tricks on Angus McSix est probablement la moins bonne de l’album, et ce, à cause des paroles très ordinaires qui sont à la limite très cringe.

Je vais le dire d’emblée, je ne m’attendais pas à avoir autant de plaisir avec l’album d’Angus McSix!  C’est le parfait mélange d’epicness et d’humour et, si vous êtes fan du genre, ça pourrait même devenir votre album de power metal préféré de 2023.

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Ad Infinitum – Chapter III – Downfall (Critique d'album)

Le groupe Ad Infinitum, que je ne connaissais uniquement de nom, sortira dans quelques jours son troisième album intitulé Chapter III – Downfall. Même si ça fait déjà quelques temps que je me suis un peu éloigné de ce style de metal, j’étais curieux de voir comment la formation allait tirer son épingle du jeu parmi tous les autres groupes de metal symphonique comme Xandria ou Delain qui ont aussi sorti des albums cette année en plus d’être sur la même maison de disques, soit Napalm Records. Voyons voir comment Ad Infinitum va s’en tirer avec ce nouvel opus.

Dès les premières notes de Eternal Rains, on se rend tout de suite compte qu’on a affaire à une production béton et l’ensemble sonne à merveille. On va se le dire, ce qui brille le plus sur cet album est la voix de Melissa Bonny qui y va avec un chant certes plus “pop” que ce qu’on entend dans beaucoup de groupes similaires mais qui surprend également avec son growl bien senti et bien exécuté qui m’a quelque peu déstabilisé au début (je pensais même que ça provenait d’un des musiciens du groupe). Musicalement, on passe des pièces aux sonorités plus classiques à des chansons plus entraînantes (voire dansantes) comme Upside Down qui est loin d’être ma préférée. Je crois que c’est vraiment à partir de la chanson Somewhere Better que l’album prend son envol et qu’on retrouve les compositions les mieux ficelées comme The Underworld ou encore Ravenous. J’ai également été surpris par le tone de guitare très djent sur les chansons Architects Of Paradise, From The Ashes et Legends qui ajoute énormément de punch aux compositions.

Par contre, malgré le fait que Chapter III – Downfall est un album qui s’écoute très bien et que les musiciens sont très compétents, ce n’est pas non plus le truc le plus original et ça ne se démarque pas autant que j’aurais voulu. Je dois aussi parler d’une pièce en particulier et je ne comprends pas comment elle a plus se glisser sur l’album et c’est New Dawn. Je ne passerai pas par quatre chemins : Si on enlevait les guitares électriques, je verrai clairement ça dans un film de princesse de Disney. C’est pas nécessairement mauvais, mais je ne crois pas qu’elle a sa place parmi les autres chansons.

Dans l’ensemble, Chapter III – Downfall d’Ad Infinitum est un très bon album de metal symphonique et la voix de Melissa Bonny y ajoute un cachet indéniable. C’est clair que ça ne révolutionne pas le genre mais si vous êtes fan de metal symphonique, vous allez sûrement y trouver votre compte.

7,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Kamelot – The Awakening (Critique d'album)

J’ai longtemps été un fan du groupe américain Kamelot et je les considère comme un grand nom du power metal. Je me rappelle quand je les ai vu la première en spectacle en 2006 avec Epica pour la promotion de leur album The Black Halo et j’en garde un souvenir mémorable. Suite au départ de Roy Khan, l’annonce que Tommy Karevik allait devenir le nouveau chanteur de la formation m’avait soulagé sachant qu’il était amplement capable de couvrir le range vocal de son prédécesseur. Je dois par contre avouer que même si l’album Silverthorn m’avait bien plu, Haven et The Shadow Theory m’avaient laissé très indifférent car on sentait que ça tournait en rond. Cette année, le groupe nous présente un tout nouvel opus intitulé The Awakening avec une pochette efficace et des singles très convaincants. Est-ce que Kamelot va réussir à me faire accrocher à leur musique à nouveau? Ou est-ce que nous allons tomber dans les mêmes patterns musicaux des plus récents albums?

Après l’intro simplement appelé Overture, le groupe y va très fort avec The Great Divide et Eventide qui m’ont beaucoup rappelé des pièces tirées de leurs albums Karma ou Epica avec leur côté épique et upbeat. Même chose avec One More Flag in the Ground dont la vibe moyen-orientale du début m’a fait pensé à leur période The Black Halo et Ghost Opera. Quand le groupe a commencé à sortir les singles de l’album, c’est avec Opus of the Night (Ghost Requiem) que j’ai vraiment accroché. Le temps d’une chanson, j’ai retrouvé le Kamelot qui m’a tant fait trippé au cours des années, autant au niveau de la composition que de la performance vocale, en plus de la participation de la violoncelliste Tina Guo (qui joue également sur la ballade Midsummer’s Eve) qui ajoute une belle couleur aux chansons. On retrouve aussi en featuring Melissa Bonny du groupe Ad Infinitum sur les pièce New Babylon et My Pantheon et sa voix clean et son scream fittent parfaitement avec les chansons. C’est aussi le tout premier album avec le batteur Alex Landenburg et on peut dire qu’il faut un travail impeccable.

Sérieusement, je n’ai pas grand chose de négatif à dire à propos de The Awakening mais il y a bien un bémol que je voudrais mentionner et c’est à prendre avec des pincettes. J’ai eu l’impression au cours de mon écoute d’avoir entendu de l’auto-tune dans la voix de Tommy Karevik. Mais je ne saurais dire si c’est un effet volontaire sur sa voix ou pas et je ne voudrais certainement pas en tenir rigueur vu qu’au final je n’en ai aucune idée et ne le saurai probablement jamais. Ça ne m’a pas agacé outre, mais c’était assez frappant pour que je le remarque et que je me pose la question. Tommy Karevik est un très bon chanteur et je ne le vois pas avoir recours à ça sur un album. Pour conclure, je crois que, dans l’ensemble, l’outro Ephemera n’apporte pas grand chose et est surtout trop long pour rien. 

The Awakening est probablement le meilleur album que Kamelot ait sorti depuis dix ans! C’est bien ficelé, épique, rempli d’émotions et je crois que n’importe quel fan du groupe va s’y retrouver, autant les plus vieux que les récents.

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Imperium Dekadenz – Into Sorrow Evermore (Critique d'album)

Le groupe de black metal allemand Imperium Dekadenz nous présente Into Sorrow Evermore, son septième album en carrière. Je dois avouer que je ne connaissais la formation que de nom et l’écoute de cet album a été un plongeon dans l’inconnu pour moi. Est-ce que j’allais avoir quelque chose de grim? ambiant? mélancolique? Sans plus tarder, voici le récit de mon aventure vers les profondeurs d‘Into Sorrow Evermore.

De dire qu’Imperium Dekadenz ne fait que du simple black metal serait extrêmement réducteur tellement leur son est riche. On a ici un black aux sonorités atmosphériques, mélodiques et mélancoliques qui flirte énormément avec le post-black metal, un genre que j’affectionne particulièrement. La production, sans être trop léchée, est absolument parfaite pour le genre et tous les instruments sont parfaitement audibles. Si l’ajout de trop de reverb dans le vocal de certains groupes similaires a tôt fait de me taper sur les nerfs, on a ici un équilibre parfait entre tous les éléments et je dirais même que ça amplifie le côté mélancolique des compositions. Ce qui me plaît beaucoup est sans contredit l’ajout de claviers et de guitares clean/acoustiques très bien placés qui certes clashent un peu avec l’agressivité des pièces mais qui ajoutent également un côté ambiant et une certaine douceur parmi le chaos, je pense surtout aux chansons Aurora, Awakened Beyond Dreams et Memories … a Raging River.

J’ai beau essayer de trouver quelque chose à renoter sur cet album mais je dois avouer que c’est un peu difficile. Si j’étais vraiment picky, je dirais que certains passages avec des paroles parlées reviennent un peu trop souvent, mais à la longue on s’habitue un peu et ça finit par avoir son charme. Pour le reste, j’ai trouvé que les compositions étaient vraiment bien ficelées sauf pour quelques-unes qui étaient peut-être un peu trop longues, mais rien pour gâcher mon appréciation. Into Sorrow Evermore d’Imperium Dekadenz est un très bon album que je vais très certainement réécouter et je compte même explorer le reste de leur discographie.

8,5/10

Auteur : Maxime Pagé

Orphique – Consécration cadavérique (Critique d'album)

Orphique, le tout nouveau projet de black metal de David Potter (que l’on peut également entendre dans Sacrificed Alliance) sort son tout premier album, Consécration cadavérique. Cet opus a pris des années à se concrétiser et j’ai eu la chance d’entendre le résultat final avant sa sortie officielle. Est-ce que la musique sera à l’image de la superbe pochette signée Mitchell Nolte? Est-ce que ce sera du black metal traditionnel ou atmosphérique ou autre? Et, la question la plus importante : Comment ça sonne?

Dès les premiers notes de la pièce Onirique, on se retrouve avec un black metal qui peut sembler classique mais qui est empreint de mélancolie. Mais en fait, la musique d’Orphique a beaucoup plus de layers que ça et on se retrouve dans une quête exploratoire de tout ce que peut être le black metal ou presque. J’y entends du post-black, de l’atmosphérique et, à la limite, du DSBM sans le vocal trop torturé qui souvent me tanne très rapidement. On y trouve aussi des sonorités riches amplifiées par des guitares acoustiques vraiment agréables qui font un beau contraste avec les riffs de guitare électrique sombres et stridents. Côté vocal, j’ai été habitué d’entendre la voix de David Potter dans un projet plus melodeath mais elle se prête très bien aux sonorités froides et hargneuses du black metal.

Le tout s’écoute assez bien, mais je dois avouer qu’une des pièces me laisse un peu perplexe, et c’est Chimérique. Sur des lignes de piano cristallines mais distordues, on a une voix qui d’époumone et s’étrangle de désespoir… et je ne sais pas trop comment me sentir par rapport à ça. Est-ce que le but était de mettre en évidence un contraste entre la légèreté et la pesanteur? Si oui, c’est réussi…mais je sais pas si trop si j’aime ça. Si le piano avait été relevé par plus d’orchestrations, peut-être que ça aurait mieux passé pour moi. Pour le reste, il y a bien ici et là quelques longueurs (on parle ici d’un album dont les chansons ont en moyenne une longueur de 8 minutes), mais ça ne m’a pas dérangé outre mesure.

Dans l’ensemble, je crois que Consécration cadavérique est un très bon album qui vaut amplement la peine d’être écouté et exploré. Si vous voulez voir Orphique en live, ils seront à la Messe des Morts le 24 novembre prochain pour leur tout premier spectacle!

8/10

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