Le groupe de gothic metal norvégien Sirenia (qui est maintenant plus international vu la provenance de ses membres) nous présente 1977, son onzième album en carrière. J’ai connu la formation avec ses deux premiers albums et j’ai pu assister à tous les changements de personnel au cours des années. Je crois d’ailleurs que l’ajout d’Emmanuelle Zoldan a été un vent de fraîcheur pour le groupe et ils ont vraiment gagné en qualité depuis la sortie de Dim Days Of Dolor sorti en 2016. Est-ce que ce nouvel opus sera également à la hauteur? Et, surtout, comment ça sonne?

Dès les premières notes de Deadlight, on sait déjà qu’on a affaire à un album peut-être plus catchy et nettement moins sombre et glauque que ce que j’avais déjà entendu. Les instruments et la voix sont parfaitement audibles sauf qu’il y a peut-être trop de reverb dans cette dernière et, vu que c’est sensiblement la même chose sur les autres chansons, on pourrait croire que c’est un choix artistique plutôt qu’une erreur de mixing. Une chose qui se démarque également est la qualité des solos de guitares qui sont vraiment solides, surtout dans les chansons Nomadic, The Setting Darkness et Dopamine que je considère comme les meilleures de l’album. On remarque aussi que les growls de Morten Veland sont quasi absents sauf sur la pièce Delirium et c’est dommage car j’aimais bien le contraste avec le chant clair d’Emmanuelle Zoldan.

Malheureusement, il y a plusieurs éléments qui m’ont un peu dérangés lors de mon écoute. Je trouve inconcevable qu’en 2023 un groupe de la trempe de Sirenia utilise encore des sons de claviers très ordinaires plutôt que d’enregistrer avec de vrais instruments et on sent clairement que ça sonne un peu cheap. Dans l’ensemble, ce dont l’album souffre le plus est le manque de profondeur et, surtout, le manque de moments mémorables. À part les quelques chansons que j’ai mentionnées précédemment, il n’y a rien qui m’a vraiment marqué ou que j’aurais le goût de réécouter. J’ai trouvé audacieux que le groupe ait choisi un cover comme single, soit Twist In My Sobriety de Tanita Tikaram…mais je ne l’ai pas aimée du tout (je dois avouer que je trouve l’original assez ennuyante aussi). J’ai lu que cette chanson est une des préférées de Morten Veland, mais pour moi ça ne fonctionne pas et elle n’est certainement pas assez intéressante pour en faire un single et, surtout, un vidéoclip.

Pour moi la carrière de Sirenia a été un peu en dents de scie au fil des albums et j’étais content de voir qu’ils étaient sur une belle lancée, mais avec 1977, j’ai l’impression qu’ils ont un peu manqué leur coup. Ça s’écoute bien, les chansons sont agréables à l’oreille, mais ça manque de catchiness et de moments mémorables qui donnent envie d’y retourner. Dommage!

7/10

Auteur : Maxime Pagé