Andy Summers @ Le National (Montréal)
Les amateurs de musique connaissent le guitariste Andy Summers pour son travail avec The Police, mais ce dernier a aussi une carrière solo. Il était donc de passage au National dans le cadre de sa tournée multimédia qui incorporait des projections de photographies qu’il a prises au fil des années ainsi que des histoires qui les accompagnent.
C’est devant bon nombre d’amateurs qu’Andy monte sur scène et entame la soirée avec la succession des pièces True Nature, Metal Dog, The Bones Of Twang Zu et The Last Dance Of Mr. X. Comme Andy est seul sur scène, il utilise des instruments préenregistrés pour les autres instruments, mais cela est très bien fait et l’on pourrait croire que les autres musiciens sont sur scène avec lui.
Andy interagit constamment avec les amateurs et il mentionne qu’il a déjà été dans un certain groupe dans le passé, qu’il a vendu des millions d’albums et qu’il est plein à craquer. Il n’a donc pas vraiment besoin de faire des tournées, mais il mentionne, avec un grand sourire, qu’il aime partager ses histoires et ses chansons avec nous, avant d’enchainer avec les pièces Tea In The Sahara et Roxane. Ce sont des versions avec de nouveaux arrangements, comme seul Andy peut le faire. Les projections qui accompagnent ces pièces sont toutes aussi fantastiques que la musique sans être distrayantes.
Andy revient sur scène après une brève pause pour continuer sa prestation avec une série de pièces au style latin qui donne une tout autre perspective sur son travail à la guitare. Celles-ci sont bien entendu enrobées d’histoires et de superbes images en fond de scène.
Il termine la soirée en force avec une série de pièces de son ancienne vie, les amateurs ont donc droit aux classiques Spirits In The Material World, Bring On The Night, Message In A Bottle et Every Breath You Take.
En plus d’être un excellent guitariste, Andy Summers est aussi capable de captiver l’attention des amateurs avec son franc parlé et ses nombreuses anecdotes. Cette soirée contient un peu de tout, mais elle démontre à quel point il est un maitre incontesté de la guitare.
Journaliste: Albert Lamoureux
Photographe: Thomas Courtois
Cannibal Corpse @ Olympia (Montréal)
Les amateurs de musique extrême se sont déplacés en grand nombre au Théâtre Olympia afin de voir les groupes Cannibal Corpse, Mayhem, Gorguts et Blood Incantation.
C’est devant bon nombre d’amateurs que la formation américaine Blood Incantation arrive sur scène avec leur musique death metal. Le groupe offre une performance intense qui plait rapidement aux amateurs de moshpit et ces derniers ne se gênent pas pour se pousser violemment même s’ils sont peu à s’exécuter en ce début de soirée. Leur musique inspirée de la science-fiction est agressive et puissante, mais elle est souvent saturée au niveau des graves. Ils avaient uniquement trois titres pour se faire justice, cela peut expliquer le manque d’interaction avec les amateurs. Malgré cela, ces derniers ont apprécié leur prestation et auraient bien aimé quelques titres supplémentaires.
La formation locale Gorguts arrive rapidement sur scène devant une foule gonflée à bloc et les amateurs ne perdent aucun temps pour générer un gros moshpit dès le début de leur prestation. On remarque immédiatement le son lourd et précis de la guitare de Luc Lemay. Ce dernier est vraiment impressionné par la réaction des amateurs et il n’en revient pas de l’accueil que lui réserve la foule montréalaise. Il affirme que les amateurs de musique Old School seront satisfaits, car leur prestation est centrée sur leur premier album qui a pour nom Considered Dead. Les amateurs ont donc droit aux titres Rottenatomy, Disincarnated, Considered Dead, Bodily Corrupted et Inoculated Life. Comme à son habitude, Luc interagit régulièrement avec les amateurs et mentionne que la réaction des amateurs le touche profondément. Leur prestation se termine avec l’excellente Obscura, ce qui incite les amateurs à se pousser encore plus violemment.
La foule se compacte davantage et démontre des signes d’impatience alors que l’on prépare la scène pour le groupe Mayhem. Leur prestation commence à peine avec la pièce Worthless Abominations Destroyed que les amateurs se poussent violemment les uns contre les autres et créent un énorme moshpit. Comme on pouvait s’y attendre, on ne voit pas grand-chose sur scène, on voit principalement les silhouettes des musiciens, mais sans plus. Pour plusieurs amateurs, c’est la musique qui est importante, car ils sont nombreux à faire du crowd surfing. Attila anime le spectacle en se déplaçant constamment, mais interagit peu avec les amateurs, il préfère laisser la musique parler à sa place. Hellhammer est tout simplement magistral à la batterie et il mériterait tellement que l’on puisse le voir à l’œuvre. Cela dit, leur prestation était intense, l’ambiance était survoltée et les amateurs ont été comblés avec les classiques tels Freezing Moon, Life Eternal, De Mysteriis Dom Sathanas, Deathcrush et Carnage. Leur courte prestation prendra fin avec Pure Fucking Armageddon.
Cannibal Corpse reprend son rythme de croisière et revient dans la métropole à peine un an après leur dernier passage et les amateurs sont encore une fois au rendez-vous. L’éclairage est beaucoup mieux, mais Cannibal Corpse n’a jamais été le groupe le plus dynamique sur scène, mais cela est compensé par l’intensité et l’agressivité de leur musique. Corpsegrinder offre une prestation intense et ne se gêne pas pour headbagner comme lui seul en est capable. Les moshpits rivalisent évidemment avec la musique au niveau de l’agressivité et de la brutalité alors que les crowd surfers donnent beaucoup de travail au personnel de sécurité. Le groupe joue trois titres provenant de leur nouvel album, soit Blood Blind, Chaos Horrific et Summoned For Sacrifice. Ces derniers seront bien espacés dans la première partie de leur prestation alors que les classiques se succèderont en fin de prestation. On parle bien entendu d’I Cum Blood, Stripped, Raped And Strangled et bien évidemment Hammer Smashed Face en fin de prestation. Mais le groupe a aussi joué quelques pièces plus rares comme Pounded Into Dust, Disposal Of Body et Pit Of Zombies.
Les amateurs de musique extrême ont été choyés avec cette excellente brochette de groupes et ils étaient fort heureux de se défouler tout au long de la soirée qui s’est déroulée à guichet fermé.
Journaliste: Albert Lamoureux
Photographe: Alex Guay
Lil Yachty @ MTelus (Montréal)
Mercredi 27 septembre, je me dépêche dans le Quartier des Spectacles de Montréal. J’arrive un peu en speed devant le MTelus et je reconnais le public rap. Ce soir, c’est Lil Yachty qui s’empare de la scène montréalaise. Rappeur d’Atlanta rendu célèbre en 2016 par ses pairs Quavo et Young Thug, il inscrit sa musique dans la veine du rap Soundcloud. Basses très saturées avec des 808s puissantes, influences trap et autotune comme gage de réussite en sont les caractéristiques. C’est dans le cadre de la promotion de son dernier album, Let’s Start Here que Lil Yachty a entamé sa tournée nord-américaine, le Field Tour Trip.
Dès mon entrée dans la salle, je suis saisie par une chaleur écrasante ; la plupart des boys sont déjà torse nu, tout en gardant des props dignes de gros clips de raps. Le public est très adolescent et partout où je regarde je vois des grosses chaînes dorées et des cagoules.
Le brouhaha incessant de la foule et les prods extra-saturées m’empêchent d’entendre le rappeur. Il commence par quelques tracks de son dernier album, comme drive ME crazy ! ou prETTy, qui sont les hits de Let’s Start Here. La scénographie est très simple, voire inexistante. Lil Boat est assis sur scène et ne regarde même pas son public, aveuglé par des jeux de lumières stroboscopiques.
D’un coup, une guitare électrique arrive sur scène et annonce une reprise très rock du tube de Phil Collins, In The Air Tonight. Le rappeur laisse la scène à un band composé seulement de femmes dont les performances vocales sont autrement plus impressionnantes que les siennes. Cette partie, trop courte, a été la plus appréciable du show. Sur Solo Steppin Crete Boy, le rappeur joue avec le public et essaye de capter son énergie, il loupe quand même beaucoup de phases, ce qui est dommage. Il commence à se lever sur Slide, et j’attends le premier mosh pit. Lil Yachty se repose beaucoup sur le playback et ne prend pas le temps de cacher qu’il ne chante pas. Sur Split, le chanteur demande lui-même au public de créer un mosh pit ; les basses sont saturées, la prod est forte mais lui ne rappe pas, il laisse la musique tourner. Il saute sur scène donc les spectateurs ressentent son énergie et semblent prendre du plaisir, mais ce n’est pas un performer.
Avant Yacht Club, Lil Boat demande au public une minute de silence pour Juice Wrld, rappeur disparu en 2019 avec qui il est en featuring sur le son. C’est un moment émouvant partagé par toute la salle. Sur les sons d’après, le rappeur prend le temps de chanter un peu, backé par le public. Il lâche un 16 a cappella et c’est pas pire ! Avec ce couplet, il me fait un peu oublier mes opinions du début.
Il joue back à back Minnesota, Broccoli et iSpy et le public est très réceptif à ces bangers du rap Soundcloud.
Dans l’ensemble, le jeune public -qui est là pour l’ambiance et non pour la performance en elle-même- s’amuse puisqu’il y a des mosh pits sur toutes les tracks.
D’un œil plus critique, le rappeur coupe tous ses sons, qui durent moins de 2 minutes chacun. Le playback est omniprésent, l’autotune mal réglée et les basses bien trop saturées. Les lumières aveuglantes ne cachent même pas le manque de présence scénique de l’artiste. L’ambiance générale nous ramène aux scènes de la Soundcloud rap era. Lil Yachty explore beaucoup musicalement, avec des influences rock par exemple, mais ne pousse pas sa direction artistique assez loin pour lui permettre une bonne performance. Il contente ses jeunes fans, je pense simplement ne pas être la cible.
Journaliste: Léna Dalgier
Photographe: Helene Dickey
Beast In Black @ Club Soda (Montréal)
La formation finlandaise Beast In Black revenait en Amérique en tant que tête d’affiche pour la toute première fois et ils amenaient avec eux le groupe Dance With The Dead lors de leur passage au Club Soda.
Avec la belle température, on pouvait voir les amateurs se masser devant les portes du Club Soda et ils attendaient avec impatience leur ouverture afin de retrouver leur endroit de prédilections pour voir ce concert.
Il y a bien entendu beaucoup de gens lorsque Dance With The Dead débute leur prestation au style électronique avec les pièces Go!, Sledge et Scar. Justin Pointer (synthétiseur/guitare) et Tony Kim (guitare) sont très énergiques sur scènes, mais ils interagissent peu avec les amateurs. Leur son est un peu trop axé sur les basses et ces dernières saturent par moment. Les plus jeunes dans la foule semblent apprécier ce style musical, mais je trouve que toutes leurs pièces se ressemblent trop et j’ai l’impression de me retrouver davantage dans un Rave que dans un concert.
Plus le groupe avance dans leur prestation, plus les amateurs sont participatifs et ils se poussent légèrement pendant la seconde moitié de leur concert. Le batteur John Terry martèle puissamment sa batterie comme si sa vie en dépendait, mais cela ne se transmet pas vraiment à la foule. Tony demande aux amateurs de faire un circle pit vers la fin de leur prestation, mais cela ne dure que quelques instants avant que les amateurs recommencent à se pousser amicalement au rythme de la musique.
Maintenant que le festival instrumental est terminé, les amateurs n’ont pas besoin d’attendre trop longtemps avant de voir Beast In Black arriver sur scène. Il n’est pas surprenant de voir que la soirée est à guichet fermé et que les amateurs se mettent à chanter à pleins poumons avec Yannis Papadopoulos dès Blade Runner, la première pièce de leur prestation. Comme lors de leur dernier passage, la formation pige équitablement dans leurs trois albums et offre une musique centrée sur les guitares avec des accents de claviers. On remarque immédiatement Cindy et Mindy, les deux bustes de femmes qui sont de chaque côté de la batterie d’Atte Palokangas. Cela rapproche encore plus leur musique des dessins animés japonais qu’ils aiment tant.
Comme on doit s’y attendre, les chorégraphies sont nombreuses et très clichées entre les guitaristes Anton Kabanen, Kasperi Heikkinen ainsi que le bassiste Máté Molnár, mais elles toujours appréciées par les amateurs. Kasperi est celui de ces trois qui interagit le plus avec les amateurs tout au long de la soirée et il pose même pour les photographes en début de prestation. On remarque cependant que Yannis a un peu de difficulté par moment avec les passages aigus. L’enchainement des titres Moonlight Rendezvous, Crazy, Mad, Insane et Sweet True Lies est tout simplement magique et les amateurs donneront tout ce qu’ils ont pendant ces pièces. On retrouvera même une joueuse de keytar sur scène pendant Crazy, Mad, Insane. On peut voir que les musiciens avaient un plaisir fou sur scène et ils ne pouvaient croire à quel point l’atmosphère était survoltée. Les amateurs surprennent encore le groupe avec leur débordement d’enthousiasme durant Blind And Frozen. Ces derniers chantent rapidement le traditionnel Ole Ole Ole avant même que le groupe retourne en coulisse. Ils reviendront rapidement pour jouer Cry Out For A Hero avant d’enchainer avec l’excellente One Night In Tokyo. Les amateurs chantent haut et fort encore une fois avec Yannis durant le refrain alors que Kasperi va s’aventurer dans l’espace de sécurité pendant son solo de guitare. La soirée prend donc fin avec End Of The World et le groupe est encore une fois surpris par l’enthousiasme des amateurs. Ce qui fera dire aux musiciens que les amateurs de Montréal étaient les meilleurs de la tournée jusqu’à présent et qu’ils reviendront dans la métropole dans un avenir rapproché.
Journaliste: Albert Lamoureux
Crédit photo: Beast in Black
Delain @ Foufounes Électriques (Montréal)
Armé d’un nouvel album, Delain revenait en Amérique du Nord pour promouvoir ce dernier et il n’était pas question d’oublier la métropole. C’est donc aux Foufounes Électriques que les amateurs se donnaient rendez-vous. Pour cette soirée de retrouvailles, ces derniers avaient aussi la chance de revoir Visions Of Atlantis pour une seconde fois en autant d’années.
Il est rare de voir une foule aussi nombreuse pour le premier groupe de la soirée, mais Visions Of Atlantis a déjà fait connaissance avec les amateurs montréalais l’année dernière et ces derniers avaient très hâte de les revoir. Leur allure de pirate est encore d’actualité alors que le groupe débute leur prestation avec Master The Hurricane tiré de leur plus récent album qui a pour titre Pirates. Les amateurs démontrent rapidement leur enthousiasme pour la formation. La scène des Foufounes Électriques est un peu petite pour accommoder deux chanteurs, mais Clémentine Delauney et Michele Guaitoli s’ajustent rapidement et leur prestation vocale est encore une fois parfaite. Clémentine interagit constamment avec les amateurs et son français est excellent. Elle lancera même le chapeau de pirate de Michele dans la foule à un moment donné. Comme il faut s’y attendre, la formation se concentre encore sur leur dernier album avec six sélections. Le côté festif de Clocks fait réagir la foule alors que le titre Melancholy Angel donne des frissons aux amateurs. Michele demande à un amateur de lui rendre son chapeau avant de leur demander de s’assoir et de ramer durant la pièce Pirates Will Return. Après celle-ci, Clémentine annonce qu’ils seront justement de retour à Montréal l’année prochaine avec un tout nouvel album. Leur courte et intense prestation prend fin avec l’excellente Legion Of The Seas alors que de nombreux amateurs chantent le refrain à pleins poumons.
La formation Delain n’a plus besoin de présentation, mais cette dernière est loin d’avoir les mêmes musiciens que lors de leur dernier passage dans la métropole. En fait, il ne reste que Martijn Westerholt dans la formation, on remarque cependant le retour du guitariste Ronald Landa et du batteur Sander Zoer. Les amateurs sont survoltés dès que les musiciens montent sur scène pour jouer le titre The Cold, mais c’est avec Suckerpunch que la salle explose. Les amateurs chantent le refrain de cette pièce haut et fort et la chanteuse Diana Leah est totalement prise par surprise. Si l’on pensait avoir tout vu, il fallait simplement attendre une chanson (Burning Bridges) pour voir les amateurs démontrer encore plus d’enthousiasme. Ronald est très dynamique sur scène et il complète parfaitement le bassiste Ludovico Cioffi. Martijn profitera de la pièce April Rain pour enchainer avec un solo de claviers avant du continuer leur prestation avec Underland. Le style pop de Delain revient rapidement à la charge avec Get The Devil Out Of Me et les amateurs se mettent rapidement à sauter tout au long de cette dernière. L’ambiance est tout simplement électrisante et donne des frissons par moment. Le groupe invite Michele Guaitoli pour chanter avec Diana pour la pièce Queen Of Shadow. La foule explose encore une fois pendant le classique The Gathering et les amateurs recommencent à sauter au rythme de la musique, faisant trembler le plancher du même coup. Ronald n’en croit pas ses yeux et il en perd même ses mots face à l’enthousiasme des Montréalais. Le groupe avait gardé les gros succès pour la fin et ils enchainent avec Don’t Let Go et l’excellente Moth To A Flame. Une surprise n’attend pas l’autre et les amateurs chanteront le traditionnel olé olé olé, je ne crois pas qu’il y ait une meilleure manière pour démonter leur appréciation et l’on voit que cela prend les musiciens au dépourvu. Je ne sais pas si Martijn avait prévenu les autres musiciens de ce qui les attendait à Montréal, mais je ne sais même pas si Martijn s’attendait lui-même à une telle réaction. Leur prestation prend fin avec l’enchainement des pièces Not Enough, Mother Machine et l’incontournable We Are The Others.
Il y a une histoire d’amour entre les amateurs montréalais et la formation Delain, il était difficile de prédire comment les amateurs allaient réagir suivant ce changement de personnel, mais à voir l’atmosphère endiablée qui régnait aux Foufounes Électriques, la version 2.0 de Delain offre non seulement une musique plus lourde, mais elle a soulevé la foule à de nouveaux sommets!
Auteur: Albert Lamoureux
Crédit photo: DELAIN