Shaka Ponk à la Fête de L'humanité 2019

Shaka Ponk à la Fête de L’humanité 2019

Après une soirée mouvementée, où les errances nocturnes ont perduré jusqu’à très tard dans les allées du parc Georges Valbon ; on se lève ce matin avec la volonté de profiter des stands, animations et débats largement proposés durant cette fête de l’Humanité. Après un petit déjeuner bien complet en Normandie, on se rempli le ventre à midi au Tarn avant de prendre une petite bière dan le Var : bref un tour de France des saveurs dont beaucoup ont l’air de profiter puisque la majorité des stands seront bien remplis toute la journée. Après un passage à l’Agora, où des conférences ont eu lieu toute la journée, on attaque notre programme musical directement sur la grande scène avec un peu de chanson française.


Marc Lavoine (16:15-17:25 // Grande Scène 

Marc Lavoine à la Fête de l'Humanité 2019

Marc Lavoine à la Fête de l’Humanité 2019

Au programme donc, Marc Lavoine et ses longues années de carrière. Lui qui disait tout récemment distribuer le journal de l’Humanité étant petit, sous l’éducation paternelle, il nous tardait d’entendre ce qu’il avait à dire sur le fait de jouer, des décennies plus tard, sur la grande scène du festival. Il ne se perdra pourtant pas dans de longs monologues, bien qu’étant visiblement très content de participer à cet événement. Musicalement aucune surprise : il reprendra tous ses classiques inévitables sans erreurs ni extravagances. De Elle a les yeux revolver à Toi mon amour, le public beaucoup plus nombreux que la veille à la même heure reprendra en chœur sa discographie. Un concert propre pour entamer ce deuxième jour.


Les Négresses Vertes (17:55-19h05 // Grande Scène 

Après un petit tour de site, nous retournons sur la même scène où Les Négresses Vertes entament leur périple dans les confins de leur imagination. Eux qui ont toujours su créer des univers singuliers, les voilà qui embarquent désormais des dizaines de milliers de personnes avec eux puisque le public est toujours au rendez-vous. Ils commenceront fort avec une musique fort à propos : Voilà l’été vient saluer le soleil de plomb qui arrosera la Courneuve tout le Weekend, avant d’enchaîner avec d’autres de leurs succès tel que Sous le soleil de Bodega qui fera chanter tout le monde. Une bonne dose de fraîcheur aux accents tziganes, festifs et rocks qui vient ponctuer ce début de soirée à grand renfort de cordes. Quant à nous, on s’empresse d’aller à La P’tite scène pour y retrouver la note rap de ce soir.

(Photos en attente de validation)


Lord Esperanza (18:00-19:15 // La P’tite Scène 

Lord Esperanza à la Fête de l'Humanité 2019

Lord Esperanza à la Fête de l’Humanité 2019

Il y a du monde pour accueillir le rappeur parisien malgré la chaleur. Et tandis qu’il arrive accompagné exceptionnellement de son pote Jad (en l’absence de son DJ habituel), il ne leur faudra que quelques secondes pour agiter tout ce petit monde. Pogos, courses, sauts : tout est bon pour ambiancer la Fête de l’Huma et par la même occasion soulever un nuage de poussière incroyable. De Comme tous les autres à Et Alors, le rappeur va démontrer son talent avec un flow aussi propre que sur les versions studios. Une grosse prestation qui vient s’ajouter à la bonne programmation de cette seconde scène, celle-ci même qui, après Lofofora et les Fatals Picards notamment, nous livre de gros lives.  On reste un peu pour profiter du spectacle avant de se diriger une nouvelle fois vers la Grande Scène où nous attend un rap plus populaire : celui de Soprano.


Soprano (19h35-20:55 // Grande Scène 

Il faisait partie des très bonnes découvertes de Pause Guitare 2019 et c’est avec plaisir que nous le retrouvions – bien que sa musique ne soit pourtant pas celle qu’on écoute quotidiennement. Mais en live, il s’était franchement passé quelque chose à Albi, et nous espérions confirmer cette bonne impression ce soir. Inutile de préciser que nous n’étions visiblement pas les seuls à l’attendre vu le monde présent ! D’entrée, nous sommes surpris de ne pas retrouver l’intro habituelle – peut-être une incapacité technique ? Néanmoins, le show n’en sera pas entaché et nous fera aussi bonne impression que la dernière fois. Une énergie débordante, une véritable envie de partage, un côté vraiment humain ; Soprano aspire vraiment à la sympathie et au respect tant il se donne en live. La setlist ne réservera aucune surprise et pour cause : les chansons connues de son répertoire se comptent par dizaines. De Roule à En feu en passant par À la vie à l’Amor, c’est une discographie impressionnante qui se présente à nous. Quand soudain, une petite surprise ! En effet, c’est Kery James qui débarque sur scène et ce pour jouer pour la première fois en live son dernier feat avec le marseillais, Challenger, sorti la veille seulement. Accueilli par une belle ovation, cela restera un des moments clés de ce soir. Sopra M’baba continuera par la suite à faire se succéder tous ses succès pendant une bonne heure. Un gros live qui fera l’unanimité, mais qui va vite être succédé par un deuxième concert incroyable !


Shaka Ponk (22:00-23:30 // Grande Scène 

Shaka Ponk à la Fête de L'humanité 2019

Shaka Ponk à la Fête de L’humanité 2019

 

On va être franc : le groupe qui arrive est l’une des références en terme de prestations live pour nous. Vu en salle, à Pause Guitare où encore à l’Ecaussysteme ; c’est pourtant une claque à chaque fois. On va pourtant essayer d’être objectif, mais nulle mauvaise surprise ce soir n’a eu lieu. Toujours autant de folie, de rythme, d’énergie dans la prestation de Frah, Samaha et la bande. Toujours une efficacité redoutable dans les visuels et choix scéniques, dans les interventions de Frah sur le public, dans le public ou derrière le public ; toujours autant de caractère du côté de Samaha. Petit bémol de cette fois : le public n’était peut-être pas prêt à accueillir autat de fougue… Quasi chute sur un slam, difficulté à s’immiscer au milieu du public, à faire comprendre les risques d’un circle pit à la part familiale du public.. Cela ne favorisera pas la folie habituelle du live mais peu importe : les intentions sont toujours aussi incroyables sur scène. On pourrait croire à une analyse subjective du concert, mais l’avis d’une dizaine de personnes ainsi que des remarques grappillées au cœur du public viennent confirmer l’aspect sidérant qu’un live de Shaka Ponk peut avoir lors d’une première fois, et on entend une nouvelle fois la phrase inévitable : “Le mec est complètement dejanté” (dans le bon sens du terme). On partira à la fin du concert en direction de la P’tite scène histoire de voir un dernier concert, qui pourtant aura du mal à rivaliser avec celui des “petits shaka ponk”.

 


ASM (22:15-23:30 // La P’tite Scène 

Si ASM (pour A State of Mind) ne vous dit rien, vous avez pourtant bien du les entendre un jour. En effet, ils ont à leur actif, en plus de tous leurs projets solos, des interventions auprès de nombreux groupes de la scène électro/swing/hip-hop. De Deluxe à Wax Taylor en passant par Chinese Man (qu’ils suivront sur une tournée entière, dont nous vous parlions lors de l’édition 2017 des Bulles Sonores), on ne compte plus leurs collaborations mais c’est bien seuls qu’ils sont venus ce soir. Dans leur formation initiale, on retrouve la nature de leur projet Hip-hop avec grand plaisir, bien qu’ayant encore à l’esprit le live de Shaka Ponk en tête. Ils bénéficieront de la fin de la Grande Scène pour finir leur set devant un public extrêmement nombreux, et visiblement divisé entre les amateurs devant et les curieux derrière. De notre côté nous partirons avant la fin, faisant l’impasse sur la fin du programme de ce Samedi à la faveur de quelques heures de sommeil pour préparer les 8h de routes qui nous attendent le lendemain.

Finalement, nous sommes mitigés sur ce weekend. Les prestations, globalement, ont vraiment été bonnes ; mais nous restons sceptiques vis-à-vis de la programmation que nous attendions plus … engagée. Mais le goût amer viendra bien d’un sentiment d’hypocrise générale où des milliers de tracts annonçant les débats sur l’écologie se retrouvent au milieu de tas de détritus non-triés voire éparpillés dans tout le parc à renfort de vent. Où les débats prônant l’égalité Hommes/Femmes nous renvoient tristement à l’énorme déséquilibre Masculin/Féminin de la programmation musicale. Où les toilettes chimiques, gobelets en plastiques et autres réseaux d’eau usée nous font doucement rire (jaune) à l’heure où la grande majorité des festivals sont déjà aux toilettes sèches et Ecocups (sans proner un quelconque côté écologique desurcroit). Bref, nous allions à l’Huma à moitié pour la musique et à moitié pour vivre une expérience sociale engagée : nous n’en sortirons qu’en partie convaincus sur ces deux sujets.

Photos et article : David Vacher