Category: Québec

Isaac Swann, des étincelles dans la mélancolie @ La Sotterenea (Montréal)

Entre Radiohead et Julian Casablancas, Isaac Swann est une jolie nouveauté sur la scène émergente montréalaise. C’est en ce lundi, premier jour de soleil chaud, que le chanteur a décidé de nous amener en balade à travers sa tête, son clair-obscur, dans une ambiance brutalement intimiste.   

Isaac Swann, personnage timide se cachant dans un costume trop grand, rentre sur scène très humblement. Derrière son maquillage, il s’excuserait presque d’être là. Sans un mot, il commence à pianoter et lance une loop singulière qui annonce les couleurs. Elle s’étire comme un souvenir diffus et insaisissable. Par-dessus, il commence à jouer une de ses compositions. Son piano-voix très urbain et libéré nous emporte grâce à des touches personnelles. C’est rare d’observer, dans notre génération, un homme se déposer autant sur un piano-voix. Il joue avec les aigus dans sa voix comme il joue avec les boutons de sa machine, pour proposer toujours des mélanges à la frontière de plusieurs genres. Les intros des morceaux, mêlant tension et opéra, m’impressionnent particulièrement. L’inventivité de la composition exprime la complexité de l’univers de l’artiste ; ses inspirations, il cite notamment Depeche Mode et Japan, teintent sa musique sans la réduire à un simple hommage.  

C’est travaillé et pourtant si désinvolte. Sa mélancolie, dont transpire sa voix, ne laisse pas indifférent. L’interprétation est touchante tant il se dévoile et se laisse aller : plus le concert avance et plus sa timidité apparente s’efface. Il enlève d’ailleurs son blazer pour se révéler. C’est émouvant d’assister aux premiers flirts d’un artiste avec un nouveau public. Les morceaux passent et Isaac Swann s’offre à des émois spontanés, en expliquant parfois ce qui se cache entre les lignes de ses chansons. Les rideaux rouges, dans le fond, sont un bon choix de décor car sur son titre Les Murs, j’ai l’impression d’être face au fantôme de l’opéra chantant son propre requiem. C’est torturé. Je trouve ça très courageux d’être monté sur scène en sachant qu’il ne pourrait pas le cacher.  

Vers la fin, Isaac nous présente un nouveau personnage, héritage de Bowie, pas encore très heureux mais à la recherche d’un avenir joyeux. Plein d’espoir, il chante avec de la lumière dans la voix. On entendrait presque des petites étincelles dans le piano. Le nouvel EP de ce clown triste est audacieux. En mêlant la tension de musique électronique et ambient à de la mélancolie, il réussit à donner à ce sentiment une facette que je ne connaissais pas. Ce n’est pas new wave, ce n’est pas indie, ce n’est pas électronique : c’est nouveau, c’est lui et c’est très assumé.  

Un si jeune auteur-compositeur aussi à l’aise et incarné, ça force le respect. D’autant que l’interprétation, sans être théâtrale, est très expressive. Même si sa musique pourrait nous donner envie de pleurer dans notre chambre, étrangement, elle me donne envie de me battre. Et je suis en phase avec son univers car moi aussi je crois que je suis un poisson. 

Journaliste: Léna Dalgier

Photographe: Clément Souche

Dubstep, sueur et acouphènes : immersion chez les Bloody Beetroots @ Théâtre Fairmount (Montréal)

Avant de commencer, j’aimerais dire que je n’avais pas demandé l’accréditation pour ce concert. Puis un jour, mon copain me dit qu’il a pris son billet pour un concert d’électro-punk : les Bloody Beetroots qu’il écoutait pendant ses années collège. Courriel de relance, le groupe est le premier dans la liste des spectacles de mai ; ma curiosité a été assez piquée, alors je m’inscris. J’obtiens l’accréditation assez facilement et je n’en fais rien. Je rentre dans l’enceinte du Théâtre Fairmount sans m’être renseignée ni avoir écouté aucun son de Sir Bob Cornelius Rifo.  

Nous arrivons dans la salle, peut-être 10 minutes après que Bob soit monté sur scène et je ressens déjà les basses dans mes pieds. Ce qui m’attrape en premier c’est l’ambiance : le public est en feu, ce qui est surprenant pour un début. L’énergie est brute, immédiate et prend des airs de frat party. Impossible de ne pas penser aux clichés de soirées en club qu’on voit dans les films, où tout est exagéré pour signifier que la fête est folle. Le son est massif, gras, rapide et je ne sais pas pourquoi, mais ça fonctionne.  

Le set navigue entre des influences très marquées : dubstep survolté, drops EDM attendus mais efficaces, touches de rock et même de métal. C’est un mélange assumé, parfois bordélique. Par contre, il passe d’un univers sonore à l’autre trop brutalement. Certaines transitions sont si rapides qu’on a à peine le temps de se caler sur un rythme qu’il est aussitôt remplacé par un autre. C’est intense et souvent déroutant, si bien que je me demande, à certains moments, si ce n’est pas du troll. Je sens une volonté de provoquer, de désorienter, de jouer avec le public — et ça marche. 

Bob ne se contente pas de mixer. Avec son masque, il performe. Il saute partout et fait crier le public en rythme. Il a les gestes d’une rockstar, les attitudes d’un showman à la Mick Jagger, et les acrobaties d’un Spider-Man techno. Son énergie est communicative, excessive parfois, ce qui me fait me poser des questions sur sa sincérité. On sent qu’il s’amuse, peut-être un peu trop, au point qu’on ne sait plus si c’est de l’euphorie ou du pur chaos. Mais au final, on bouge, on sourit, et même si c’est n’importe quoi, ça fait sens pour son personnage. Il maîtrise ses machines, cale des backspins avec précision, et injecte régulièrement des riffs de guitare dans son set. 

Par moments, les influences sont flagrantes – Skrillex, Subtronics, The Prodigy. Ce mélange d’électro rock, de dubstep, de métal me rappelle les grosses scènes EDM de la décennie précédente. Bob joue avec les codes de l’époque, les détourne, et les amplifie. Je suis sûre que dans sa tête, il est sur la main stage de Tomorrowland en 2012. 

Il y a une vraie esthétique du kitsch, mais dans le bon sens : c’est assumé, référencé, et assez généreux. C’était ma première fois avec les Bloody Beetroots. Ni connaisseuse de dubstep, ni familière de cette scène, je me suis laissée porter par l’énergie du moment. J’ai dansé, ri, sauté et été surprise. Ce concert m’a rappelé le plaisir de plonger dans l’inconnu, de découvrir un univers sonore nouveau et de se laisser embarquer. J’ai aimé comme j’aime les brainrots sur Instagram, dans leur lourdeur, leur manque de sens. Même si c’est bête et décousu, ça fait toujours rire. Bob est l’incarnation parfaite de Tralalero Tralala. Je me couche avec des acouphènes mais ça en valait la peine.  

Journaliste: Léna Dalgier

Photographe: Paul Blondé

Brit Floyd, la célébration ultime de Pink Floyd ­@ Wilfrid-Pelletier (Montréal)

Le mercredi 16 avril, sur la rue Sainte-Catherine sont agglomérés devant les portes de la Place des Arts de petits groupes de personnes matures, fumant des cigarettes et d’autres substances. Après tout, un spectacle de Brit Floyd est l’occasion parfaite pour succomber à la nostalgie et pour profiter des activités « d’adolescence », le temps d’une soirée. Sex, drug and rock n roll, comme ils disent !

À l’entrée de la salle Wilfrid-Pelletier se génèrent plusieurs files. Tous respectent les rangs et on progresse rapidement. Pendant cette brève attente, on observe une forte majorité d’hommes, aux cheveux de couleur poivre et sel. Une fois installé dans la superbe salle, on remarque une projection ronde qui affiche le drapeau du Royaume-Uni, mettant en valeur l’écriteau Brit Floyd. Dès 20 h 05, les lumières se tamisent et une nouvelle projection proposant des images de nature débute au centre de la scène.

Les gens sifflent très fort dès que les lumières s’éteignent. On sent une réelle fébrilité dans la salle. Elle est invisible, mais tangible. Les animations de nature s’alternent. Un faisceau de lumière éclaire le claviériste Matt Riddle et celui-ci entame les notes soutenues de Signs of Life au clavier. Il est rejoint sur scène par Edo Scordo et sa guitare électrique, suivi par le bassiste Ian Cattell, les percussionnistes Arran Ahmun et Ryan Saranich, les trois choristes Robyn Cage, Genevieve Little et Eva Avila, ainsi que le second guitariste et directeur musical du groupe, Damian Darlington. Tous performant alors la seconde pièce, Learning To Fly.

Darlington remercie la foule d’être au rendez-vous et annonce que cette tournée tient à célébrer le cinquantième anniversaire de l’EP Wish You Were Here. En conséquence, il informe les spectateurs que le groupe jouera le mini album en entier ce soir. Le groupe poursuit avec la chanson High Hopes. Darlington enchante la foule avec sa maîtrise parfaite de la slide guitar. Suit la piste Goodbye Blue Sky, très chaudement accueillie par le public, Empty Spaces et What Shall We Do Now ?.

Darlington invite par la suite un « ami du groupe » à le rejoindre sur scène. Une figure en contre jour prend place au synthétiseur : il s’agit du fils de Roger Waters, Harry Waters. Une surprise très bien reçue par le public. Les gens applaudissent et crient son nom pour l’encourager. Il prête sa voix à la chanson Young Lust et effectue un solide solo au clavier.

À la fin du morceau, des flashs de lumières bleues accompagnent des animations de sabliers, de cloches et d’horloges, qui indiquent le début de la piste Time. La foule s’agite, siffle et crie pour célébrer la chanson mythique. Suite à ce morceau, Darlington et Riddle partagent la scène auprès d’Eva Avila. Le trio performe Great Gig In The Sky. La voix d’Avila est saisissante et la chanteuse exécute à la perfection chaque note. La foule lui offre la première ovation debout, qui dure plus ou moins deux minutes. Elle remercie le public en français. À notre surprise, on apprend que l’artiste québécoise provient de la région de Gatineau et qu’elle fait partie du groupe depuis sept ans. La proximité de langue fait réagir la foule positivement et on sent une connexion approfondie entre le groupe et la foule.

Les musiciens présentent ensuite Breathe (Reprise), Two Suns in the Sunset et Mother. Afin de créer l’atmosphère propice pour la piste Another Brick in the Wall, Part 2, deux faisceaux lumineux blanc se tournent vers la foule, comme s’ils recherchent quelqu’un dans la salle. On introduit un bruit d’un hélicoptère et la pièce débute. Le groupe gesticule des bras vers la foule pour l’inviter à interagir. Cattell porte sa main en forme de cône à son oreille, pour signifier qu’il n’entend pas les spectateurs chanter aussi fort que souhaité. L’effet est instantané : le public tape des mains et tout le monde chante les paroles d’Another Brick in the Wall, Part 2 très fort. On remarque d’ailleurs davantage de têtes bouger en rythme avec la musique.

Ce phénomène se poursuit avec la piste Pigs — qui semble être une autre favorite du public —, puisque quelques personnes se lèvent pour danser. Dans le coin gauche de la scène, on aperçoit un immense cochon géant se gonfler d’air et, bientôt, flotter au-dessus des musiciens. Ses yeux aux couleurs changeantes sont en harmonie avec les projections kaléidoscopiques. Pigs se clôture par une deuxième ovation debout.

S’ensuit un entracte de vingt minutes. Au bout d’une dizaine minutes, parmi les spectateurs, on entend soudainement des « Olé, Olé Olé », des cris et des applaudissements. Une rumeur grandissante circule dans la salle : les Canadiens de Montréal viennent de remporter le match, ce qui leur octroie l’accès aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley.

Le public, maintenant électrisé plus que jamais, accueille vigoureusement le retour du groupe sur les planches, alors que celui-ci performe One of These Days. Le public tape des mains au rythme de la basse. Alors qu’on pensait avoir tout vu, la formation dévoile pour la première fois depuis le début de la soirée, des lasers colorés qui sont projetés partout dans la salle.

Le groupe poursuit avec les cinq pistes de l’album Wish You Were Here. Aux premières notes de synthétiseur annonçant Shine On You Crazy Diamond (Parts I-V), la foule s’est agitée : cris, applaudissements, même un « Go Habs Go » se fait entendre dans le public ! Welcome to the Machine se démarque grandement par son animation visuelle, dans laquelle on a l’impression d’explorer la machine de l’intérieur. C’en est hypnotisant.

S’enchaînent Have a Cigar, Wish You Were Here — pour laquelle les gens participent avec leur voix et ouvrent la lumière de leur téléphone, formant une mer de petites étoiles dans la salle —, puis le groupe conclut avec Shine On You Crazy Diamond (Parts VI-IX). Pour cette piste uniquement, la projection est un montage photo du groupe Pink Floyd à travers les années. Harry Waters se joint à nouveau au groupe, pour chanter et l’accompagner au clavier. Conséquemment, on assiste à la troisième ovation debout.

La noirceur revient brièvement sur scène et une petite lampe sur pieds s’allume, diffusant une lumière jaune et chaude. Une petite télévision diffuse toute sorte d’images en noir et blanc et le groupe entame Comfortably Numb. Cattell revient sur scène sans sa basse, affublé d’un sarrau blanc. Plusieurs téléphones cellulaires filment la prestation, alors que l’usage de téléphones était pratiquement absent jusqu’à présent. La piste se clôture en présentant un homme qui feint l’inconscience, calé dans un fauteuil posé près de la télévision et de la lampe, rappelant l’esthétique de la chanson présentée dans le film The Wall (1982). Une gigantesque boule disco descend du plafond et éclaire toute la salle pendant tout le solo de guitare. S’ensuit une quatrième ovation debout.

Par la suite, les lumières sur scène s’éteignent, annonçant la fin du spectacle. Bien évidemment, la foule en redemande et le groupe revient sur scène pour un rappel. La formation performe Brain Damage, Éclipse puis Run Like Hell. On sent un réel désir de la foule de se déhancher et plusieurs personnes demeurent debout durant l’entièreté du rappel. Certaines sortent même dans les allées de côtés pour avoir plus d’espace pour danser, chanter et participer à l’apogée du spectacle.

Alors que les animations de Brain Damage présentent en séquence plusieurs vidéos de politiciens, le groupe invite le public à chanter les paroles et les spectateurs obtempèrent. Pour les deux morceaux suivants, on observe des gens qui tapent des mains, debout en petits groupes, autant au parterre, que dans les loges et sur les multiples balcons. La dernière note résonne encore à 23 heures, alors que le spectacle se termine dans l’allégresse, le bonheur et avec un tonnerre d’applaudissements.

Journaliste: Laurence Daoust

Crédit photo: (photos de presse)

Killswitch Engage fait vibrer Laval @ Place Bell

Une soirée riche en metalcore attendait les fans vendredi dernier à la Place Bell de Laval, alors que Killswitch Engage faisait escale dans le cadre de leur tournée nord-américaine pour célébrer leurs 25 ans de carrière.

La soirée a commencé avec Fit For A King, qui a offert un set solide, alliant refrains mélodiques et breakdowns, préparant bien le terrain pour la suite. Kublai Khan TX a pris la relève avec un hardcore plus brut, secouant la foule avec leur son énergique.

Puis, Killswitch Engage a pris la scène. Jesse Leach, Adam Dutkiewicz, et Joel Stroetzel ont montré une bonne énergie, avec Jesse alternant entre chant clair et cris puissants, tandis qu’Adam s’est montré actif sur scène, comme à son habitude. Mike D’Antonio et Justin Foley ont offert une base solide avec la section rythmique. Le son était bon, bien équilibré, mais sans vraiment se démarquer par rapport à d’autres concerts du genre.

Au début du show, la foule semblait un peu réservée, et l’ambiance n’a pas vraiment décollé tout de suite. Ce n’est qu’au moment de “My Curse” que les fans ont commencé à chanter avec le groupe, et l’énergie s’est enfin installée.

En résumé, c’était un bon concert, mais sans atteindre un niveau d’excitation exceptionnel. Killswitch Engage a livré une performance solide, mais il manquait quelque chose pour en faire une soirée mémorable.

Journaliste et photographe: Alex Guay

Quand Montréal S’enflamme pour le Métal Symphonique Delain @ Théâtre Fairmount

Delain était de retour au Théâtre Fairmount avec les formations Xandria et Edge Of Paradise et les billets se sont envolés comme des petits pains chauds.
Les amateurs sont bien cordés lorsque la formation Edge Of Paradise arrive sur scène. Ils avaient très hâte de les revoir et ils vont démontrer leur enthousiasme dès les premières notes de Prophecy Unbound. Margarita Monet en met plein la vue aux amateurs avec sa puissante voix et ses différents styles. Avec un nouvel album fraichement disponible, il est tout à fait normal de voir le groupe piger à profusion dans ce dernier avec cinq sélections. Les effets technos se manifestent davantage sur les titres The Other Side Of Fear et Hologram et les amateurs démontrent de plus en plus d’enthousiasmes pour leur prestation. Le groupe surprend la foule durant Give It To Me (Mind Assassin) lorsque Ludovico Technique monte sur scène pour chanter avec Margarita. Malgré le peu d’espace, le groupe est très dynamique et comble les amateurs avec leur courte prestation de trente minutes.
C’est maintenant au tour de la formation Xandria de partager leur musique symphonique avec une foule qui se compacte davantage lors du début de la pièce You Will Never Be Our God. La chanteuse Ambre Vourvahis s’exprime parfaitement en français et elle profite de ce passage dans la métropole pour échanger dans la langue de Molière avec les amateurs. Elle plaisante même qu’elle peut enfin parler dans le dos des autres membres de la formation. Le groupe pige principalement dans leur dernier album ainsi que dans leur plus récent EP pour cette courte prestation. Cela a beaucoup de sens, car ce sont les deux seuls albums qui incluent Ambre. Les amateurs vont rapidement hocher leur tête au rythme de Universal et Two Worlds. Les guitaristes Marco Heubaum et Rob Klawonn se complètent très bien et ils sont très dynamiques. Comme il fallait s’y attendre, le groupe termine leur courte et intense prestation avec l’excellente Nightfall alors que les nombreux amateurs chantent le refrain à pleins poumons.
La formation Delain arrive rapidement sur scène et la foule explose littéralement dès le début de la pièce The Cold. Avec leur second passage en Amérique du Nord en moins de dix-huit mois, la formation sait à quoi s’attendre des amateurs montréalais et ils avaient encerclé cette date sur leur calendrier depuis longtemps. C’est lorsqu’ils enchainent avec Suckerpunch que le premier moshpit apparait. Oui, vous avez bien lu, un moshpit pendant un concert de Delain. La voix de Diana Leah est puissante et elle se déplace constamment sur scène. Ronald Landa et Ludovico Cioffi sont eux aussi toujours en mouvement et ils vont changer de place à multiples reprises tout au long de la soirée. Le groupe va rapidement enchainer leurs deux plus récentes compositions, soit The Reaping et Dance With The Devil avant d’enchainer avec deux titres de l’album Apocalypse & Chill (Burning Bridges et Creatures). Le groupe ne passe pas sous silence la réception que leur réservent les amateurs montréalais et ils sont très reconnaissants. Diana donne des frissons aux gens lors de Sleepwalkers Dream, mais c’est avec l’enchainement des titres Stardust et Get The Devil Out Of Me et l’on pouvait penser que le plancher allait céder d’un moment à l’autre tellement les amateurs débordaient d’enthousiasmes. Les efforts du batteur Sander Zoer se combinent avec ceux de Ronald afin de créer la lourdeur requise pour le titre Your Body Is A Battleground et les amateurs répondent positivement à ce rythme saccadé, mais c’est durant Queen Of Shadow que ces derniers vont surprendre le groupe une autre fois avec quelques crowd surfers. La face de Ronald était priceless comme on dit en français et les seuls mots qu’il a mentionnés sont que cela peut uniquement arriver à Montréal. On pouvait aussi voir l’expression faciale de Martijn Westerholt derrière son clavier et son étonnement face à autant d’enthousiasme de la part des amateurs.
L’ambiance est tout simplement électrisante et la foule explose encore une fois pendant le classique The Gathering et les amateurs recommencent à sauter au rythme de la musique. La succession de succès alimente la foule qui recommence à se pousser durant Don’t Let Go et l’excellente Moth To A Flame. Diana prend une petite pause alors que Ronald informe la foule que ce concert est le meilleur de toute la tournée, il n’en fallait pas plus pour entendre le traditionnel olé olé olé. Le groupe enchaine avec un court medley de quelques titres de leur album Lucidity avant de terminer la soirée avec Not Enough et l’incontournable We Are The Others.
L’histoire d’amour entre les amateurs montréalais et la formation Delain se poursuit et les amateurs ont déjà hâte de revoir le groupe. Je crois aussi que les musiciens ont eux aussi très hâte de revenir dans la métropole.
 
 
Journaliste: Albert Lamoureux
 
Crédit photo: Delain (photos de presse)

Trinité de l’Apocalypse : Meshuggah, Cannibal Corpse et Carcass frappent Québec City @ Centre Vidéotron

Death, djent et grindcore : un triptyque infernal à Québec.

Le Centre Vidéotron a été le théâtre d’une éruption sonore mémorable hier soir, lorsque les titans du metal extrême, Meshuggah, Cannibal Corpse et Carcass, ont uni leurs forces.

Chacun de ces titans a forgé sa propre légende dans l’univers du metal. Les Suédois de Meshuggah, architectes virtuoses du djent, continuent de repousser les frontières du metal progressif avec leurs compositions labyrinthiques et leur maîtrise technique vertigineuse. Du côté de Cannibal Corpse, le quatuor américain reste l’incarnation même du death metal le plus brutal, portant depuis plus de 30 ans l’étendard d’une violence musicale sans compromis. Les Britanniques de Carcass complètent ce triumvirat en apportant leur héritage révolutionnaire, ayant façonné tant le death metal mélodique que le goregrind.

Cette tournée nord-américaine s’inscrit déjà dans les annales du metal extrême, marquant la première collaboration scénique entre ces trois mastodontes. Pour la métropole québécoise, reconnue comme un bastion du metal, cette soirée historique confirme son statut de place forte incontournable. Cette programmation hors normes illustre la force de GESTEV dans l’organisation d’événements d’envergure, avec également Three Days Grace et Volbeat le 17 juin, Deftones le 7 septembre, et le duo Korn/Gojira le 29 septembre – une expertise qui renforce la position privilégiée de Québec sur la carte du metal international.

Dès les premières notes de Carcass, une vague d’énergie a déferlé sur la foule, transformant le parterre en une arène bouillonnante. Les classiques «Heartwork» et «Corporal Jigsore Quandary» ont provoqué une frénésie collective, prouvant que même à une heure précoce, le public était prêt à en découdre.

Jeff Walker et Bill Steer ont exécuté avec une précision remarquable les riffs complexes qui ont bâti leur réputation. La section rythmique, impeccable, a fourni le socle parfait pour les solos virtuoses de Steer. Les circle pits, tourbillonnants et incessants, témoignaient de l’intensité de la performance démontrant que les fans étaient venus pour les trois groupes, pas uniquement pour la tête d’affiche.

Set list

  • Corporal Jigsore Quandary
  • Buried Dreams
  • Incarnated Solvent Abuse
  • Keep on Rotting in the Free World
  • Heartwork
  • Thrasher’s Abattoir

George Corpsegrinder Fisher, véritable bête de scène, a régné en maître avec ses windmills emblématiques et une présence qui ne laisse personne indifférent. Sa voix puissante et précise a fendu le mur de son, une performance qui a marqué les esprits. Les vocaux, typiques du death metal, ont certes leur propre caractère, mais ils participent pleinement à l’expérience intense offerte par Cannibal Corpse.

Le duo de guitaristes, Rob Barrett et Erik Rutan, a déchaîné des riffs d’une violence presque trop parfaite, tandis que Alex Webster à la basse et Paul Mazurkiewicz à la batterie ont maintenu un rythme infernal. Les circle pits se sont formés sans relâche, accompagnés de mouvements de tête collectifs. Cannibal Corpse a ainsi préparé le terrain en chauffant à blanc le public pour l’arrivée de Meshuggah.

Set list

  • Scourge of Iron
  • Code of the Slashers
  • Fucked with a Knife
  • I Cum Blood
  • A Skull Full of Maggots
  • Kill or Become
  • Evisceration Plague
  • Hammer Smashed Face

Meshuggah a démarré son set devant un public impatient. Dès le début, le groupe a créé une ambiance forte avec un jeu de lumières particulier et une présence intense sur scène.

Leur style, typique du métal suédois, est sobre : les musiciens restent assez statiques, bougeant surtout la tête en rythme avec leur musique complexe. Ce contraste entre leur attitude réservée et la technicité de leur musique donne une atmosphère presque hypnotique.

Jens Kidman, le chanteur, a livré une performance vocale puissante, sa voix s’accordant parfaitement avec les riffs compliqués des guitaristes Fredrik Thordendal et Mårten Hagström. Le batteur Tomas Haake, reconnu comme l’un des meilleurs du genre, a impressionné par sa précision.

Le groupe a joué un mélange de morceaux récents et anciens. «Broken Cog», une ouverture massive tirée d’Immutable, a lancé le concert avec sa structure complexe, suivi de «Violent Sleep of Reason», un classique de 2016 qui n’a rien perdu de sa force. Le public a particulièrement réagi à «Bleed», un moment fort de la soirée.

Les changements de rythme et les riffs étaient bien perçus par le public, visiblement conquis. Par ailleurs, les fans sont restés longuement après la fin du set, réclamant un rappel avec ferveur. Ils ont attendu que la dernière note résonne avant de quitter la salle. D’ailleurs, Meshuggah, touché par cet accueil chaleureux, a pris le temps de remercier son public alors qu’il recevait une ovation méritée.

Setlist

  • Broken Cog
  • Violent Sleep of Reason
  • Rational Gaze
  • Combustion
  • Kaleidoscope
  • God He Sees In Mirrors
  • Lethargica – Suivi de Born in Dissonance
  • Dancers to a Discordant System – Transition parfaite vers The Swarm
  • Future Breed Machine

Rappel :

  • Bleed
  • Demiurge

Article et photos : Sandra Léo Esteves

Tyler Hilton enflamme le Cabaret Lion d’Or à guichet fermé @ Montréal

Le samedi 22 mars dernier, Tyler Hilton performait à guichet fermé dans le mythique Cabaret Lion d’Or. Le chanteur et acteur originaire de Californie est notamment célèbre pour son interprétation du personnage d’Elvis Presley dans le film Walk the Line. Il est également connu pour son rôle dans la série dramatique One Tree Hill (Les Frères Scott), dans laquelle il interprète Chris Keller, un musicien folk amateur qui trimballe sa guitare acoustique partout où il va. On retrouve d’ailleurs dans la bande sonore officielle de la série dramatique plusieurs pièces originales de Tyler Hilton.

Le style musical de Tyler Hilton est semblable à celui de son personnage dans One Tree Hill. C’est probablement pour cette raison que l’artiste réussit à faire salle comble plusieurs semaines avant son spectacle : le public vient encourager Tyler, mais aussi se délecter de la nostalgie dégagée par le musicien qui s’amuse à broyer la ligne entre le personnage de Chris Keller et sa propre identité artistique. Tyler Hilton demeure un artiste accompli qui a composé pour des artistes notoires et a accompagné en tournée des artistes tels que Taylor Swift, Lady Antebellum et Joe Cocker.

C’est ainsi que nous nous retrouvons à 20 heures au Cabaret Lion d’Or, dans une salle fébrile et électrisée. Nul besoin de vous spécifier que la gent féminine était au rendez-vous !

À 20 heures piles entre en scène l’artiste Corey Balsamo, qui agit également à titre de producteur de tournée, de bassiste, mais aussi en tant que première partie de Tyler Hilton. Balsamo se présente sur les planches, affublé d’une simple guitare acoustique, d’une chemise à manche courte bleu-gris et d’une paire de skinny jeans, symbole par excellence des années 2000, époque durant laquelle Tyler a commencé sa carrière musicale. Corey Balsamo propose un folk pop qui s’harmonise parfaitement au son de l’artiste principal et qui donne bien le ton de la soirée.

Alors que l’artiste interprète ses deux premiers morceaux, la foule est déjà réchauffée et enthousiaste. C’est toutefois à la troisième piste que l’énergie de la foule monte d’un cran. Sans explications superflues, l’artiste entame une cover de la chanson « Mr. Brightside » du groupe The Killers et invite la foule à chanter en chœur avec lui. On assiste à une chorale qui enterre pratiquement la voix de Corey ! On sent une réelle communion entre l’interprète et l’audience. Le plaisir est tant au rendez-vous, que l’artiste double le premier couplet et le premier refrain, pour le simple plaisir de faire participer la foule à sa prestation.

Corey Balsamo enchaîne avec sa quatrième piste et présente en exclusivité une toute nouvelle chanson. La foule en redemande. On entend d’ailleurs « We love you » dans l’audience alors qu’il entame sa dernière pièce. Alors que 20 h 22 sonne et que Corey Balsamo sort de scène sous les applaudissements généreux de la foule, on entend des spectateurs scander Tyler, Tyler, Tyler ! La foule est maintenant très bien réchauffée et elle est plus qu’impatiente de voir Hilton monter sur les planches.

À 20 h 35, Tyler Hilton entre en scène, accompagné de Corey qui se place à la basse, suivi de son batteur Dave qui se place à la batterie. Hilton tient fièrement sa guitare acoustique pendant que les fans crient et applaudissent. Le groupe entame l’énergique piste aux airs country « Kicking My Heels ». La foule chante très fort le pont, qui se veut une répétition semblable à une chanson à répondre.

Hilton enchaîne avec « Overtime » et suite à cette piste, il fait une courte pause afin de s’adresser à la foule. Tyler mentionne avec fierté qu’il a passé haut-la-main son test de citoyenneté canadienne il y a trente jours et il souligne à quel point il est content de revenir ici, à Montréal. On sent un franc esprit de camaraderie partout dans la salle et la foule réagit, bien évidemment, avec des cris et des applaudissements alors qu’il entame la chanson « Jenny ».

Après ce morceau, Tyler demande s’il y a des fans de la série One Tree Hill dans la salle. En réponse à la foule qui fait énormément de bruit, Hilton dévoile qu’il était originalement censé filmer un seul épisode de One Tree Hill, épisode durant lequel il performait la piste « Glad », chanson avec laquelle il enchaîne. L’audience se met à chanter chaque parole si fort que l’on entend autant la foule que l’artiste. Tyler confie être agréablement surpris que les gens connaissent toutes les paroles, bien que la chanson soit parue en 2004 !

Hilton présente enfin son groupe. Il remercie Corey de sa présence à la basse et encourage la foule à scander son nom. Il présente ensuite Dave tel un célibataire aux abdos d’acier et l’audience répète joyeusement l’exercice de scander le nom du musicien. Le groupe poursuit alors avec une deux autres titres populaires : « When It Comes », chanson que la foule reconnait et hurle les paroles à tue-tête, et « Missing you », qui débute tout simplement avec à la guitare et à la voix. Le crescendo de la chanson est mémorable, surtout lorsque s’ajoutent les voix des spectateurs pendant que la chanson progresse et que les autres musiciens ajoutent leurs instruments à la mélodie.

Le groupe poursuit ensuite avec « Prince of Nothing Charming », morceau qui fait davantage danser la foule que les pistes précédentes. Suite à cette pièce, Corey et Dave regagnent les coulisses et Tyler annonce que les prochaines chansons seront des demandes spéciales provenant du public. Il débute avec une première suggestion, qu’il décide de dédicacer à ses nouveaux amis en première rangée. Hitlon performe d’abord « Next To You », avant d’enchaîner avec « I Don’t Wanna Be Scared ». Avant de poursuivre, il invite son groupe à le rejoindre à nouveau sur scène. La formation entame alors le single originalement enregistré avec la talentueuse Kate Voegle, « When the Night Moves ». Après la chanson, Tyler présente son plus récent projet, qui, à la surprise de plusieurs, n’est ni une captation filmée, ni un disque, mais bien un livre pour enfant !

Tyler mentionne qu’il a eut deux enfants dans les dernières années et leur dédicace ce livre qu’il a écrit, intitulé Daddy: Live in Concert. Relié intrinsèquement à son univers musical, Daddy: Live in Concert est un livre d’images parsemé de rimes qui propose des chansons accompagnant la routine de l’heure du coucher des tout petits. Hilton spécifie que le livre sortira dans trois semaines, mais qu’il en a amené avec lui des exemplaires en exclusivité, pour ses fans.

L’artiste revient à sa prestation et performe « You’ll Ask for Me », puis enchaîne avec la chanson la plus attendue de la soirée « When the Stars Go Blue », qu’il dédicace à sa collègue comédienne et chanteuse, Bethany Joy Lenz, qui pose sa voix sur la piste originale.  Les voix de l’audience entèrent pratiquement Tyler et une marée de cellulaires apparaît pour filmer la célèbre balade, célébrée ensuite sous un tonnerre d’applaudissements.

Tyler poursuit avec « Pink and Black » et avant d’entamer son ultime chanson de la soirée, il invite la foule à une rencontre de type meet and greet après le spectacle. Il entame finalement « Loaded Gun », qui est une piste davantage country rock et se distingue du reste de la discographie de Tyler, mais la foule connait très bien les paroles et ça chante très fort dans le Cabaret Lion d’Or : la soirée termine avec un bang !

Avec un concert à guichet fermé, une citoyenneté canadienne en devenir et une foule dédiée qui connait chaque parole, il est évident que Tyler Hilton tiendra sa promesse de venir performer à Montréal à nouveau !

Journaliste: Laurence Daoust

Photographe: Gabriella Cristiano

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