Sanglantes cérémonies, Vikings et Gaulois en force MESSE DES MORTS IX - GENESE @ Piranha Bar (Montréal)
Première soirée de cette neuvième édition de la Messe des Morts dans un Piranha Bar plein à craquer, où il est difficile de voir, circuler, entendre ou se plonger dans une ambiance occulte, bref, pas les conditions idéales. Mais le public et les groupes ont su en tirer le meilleur, dans une soirée dominée par les européens.
Quoi de mieux pour démarrer la Messe des Morts que de se faire cracher du sang à a gueule par une nonne démoniaque ? Laquelle prétend que ce serait son propre sang…menstruel. Blood Sacrifice pratique ce qu’il prêche et lance les hostilités avec un rituel qui tâche. Musicalement le groupe évolue dans un black métal bestial aux touches death old school, brutal à souhait et bien exécuté. Dommage que le reste des musiciens ne se donne pas autant scéniquement que leur prêtresse vêtue de blanc tâchée de son sang et d’une coiffe de nonne en latex, ça en aurait fait une des prestations les plus diaboliques.
C’est les New-Yorkais de Ordeals qui prennent la suite avec leur black aux teintes doom et death. Les Américains s’en sortent avec des bonnes compostions, notamment les passages lents et les harmonies de guitares, mais il leur manque peut-être un peu de présence pour donner plus de puissance et de profondeur à leur prestation. Seul le bassiste arbore un look plus travaillé, se démarquant du reste du groupe assez statique. Une prestation honorable mais pas transcendante.
Ça prenait des Vikings du Danemark pour relever l’intensité et rappeler ce qu’est le black metal traditionnel en corpse-paint. Myrd assiège la scène en véritable Motörhead de la soirée, avec un grand bassiste-chanteur, vraie bête de scène, au gros son saturé à la Lemmy, qui remonte son volume dès le premier morceau. A raison car on ne l’entendait pas assez, sauf qu’on va ainsi en prendre plein la gueule niveau volume. Mais les gars jouent très bien. Le trio se donne à fond et nous met une claque avec son black metal « true » à l’ancienne, aux accents Darkthroniens, et quelques passages plus mid-tempos presque black’n’roll. Excellente énergie et prestation des Danois.
Les grands chandeliers sont de sortie, et c’est l’heure du cérémonial des très attendus Csjethe. Les princes noirs de la soirée nous envoûtent dans leurs longues pièces majestueuses où résonnent la sombre aura de la Comtesse Bathory. Dommage pour le son parfois confus, et on dirait qu’il manque un peu de puissance dans l’exécution instrumentale, surtout après les brutes scandinaves de Myrd qui arrachaient leurs cordes. Mais Csjethe possède assez de morceaux de qualité, de mélodies épiques et de dynamiques intéressantes avec changements d’ambiances pour envouter le public nombreux, et les poings sont nombreux dans les airs pour acclamer le groupe de Québec.
La tête d’affiche était confiée aux Parisiens de Merrimack qui ont su dominer la soirée en montant d’un cran l’intensité et la musicalité. Menés par le guitariste Perversifier depuis 1994, les Français livrent une solide prestation avec notamment un des meilleurs batteurs présents sur le festival, impressionnant de puissance, précision et rapidité. La lourdeur des riffs dissonants accentue le côté malsain des pièces. On note aussi la bonne présence du chanteur Vestal qui semble possédé, très intense dans son interprétation et son aura maslaine. Merrimack s’impose en maître de cette genèse, même si l’heure tardive vide un peu la salle sur la fin de leur concert.
Notre couverture de la Messe Des Morts IX se poursuit avec PSAUME 1 ici.
Auteur: Bruno Maniaci
Photographe: Thomas Mazerolles