Category: Album

Critique d’album: Delain – Lunar Prelude

db2Comme la formation Delain est en tournée depuis la sortie de leur dernier album, ces derniers ont jugé qu’un EP contenant quelques nouvelles pièces et des enregistrements live serait une excellente manière de remercier les amateurs.  Lunar Prelude contient donc deux nouvelles compositions, deux titres réenregistrés et quatre pièces enregistrés en concert.

Continuant dans le style musical auquel ils nous ont habitués sur l’album précédent, Sukerpunch est très énergique et contient quelques éléments symphoniques. Sa mélodie est captivante et donnera l’occasion à la foule de chanter le refrain avec Charlotte lors des concerts. On retrouve aussi une version instrumentale et symphonique de cette pièce en fin d’album. Turn The Lights Out est quant à elle plus symphonique que la première composition. Inspirée par la bande dessinée The Sandman, sa lourde mélodie de guitare lui donne un style plus mélancolique aussi. La troisième pièce est un réenregistrement de Don’t Let Go, parue initialement sur l’album The Human Contradiction. On retrouver aussi les excellents titres Lullaby, Stardust, Here Come The Vultures et Army Of Dolls qui ont été enregistrés en concerts l’année dernière.

Lunar Prelude démontre la maturité de la formation et le professionnalisme de leurs prestations. Cet EP est aussi le premier enregistrement de la guitariste Merel Bechtold avec le groupe.

Note : 8.7/10 – Un excellent prélude au nouvel album !  

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’album: Dream Theater – The Astonishing‏

Dream-TheaterAprès une attente d’un peu plus de deux ans, la formation Dream Theater revient avec un album durant plus de deux heures. Inspiré d’œuvres comme Star Wars et Game Of Thrones, The Astonishing se déroule dans un futur où des rebelles combattent l’empire avec leur musique.

Après une longue introduction orchestrale, Dream Theater offre finalement une composition qui incorpore l’excellente voix de James LaBrie. The Gift Of Music est une composition typique de groupe et véhicule très bien le style grandiose préconisé tout au long de l’album. On retrouve la guitare de John Petrucci et les claviers de Jordan Rudess au centre de la majorité des compositions, tandis que la section rythmique joue le rôle de second violon. L’ajout d’un orchestre donne beaucoup de profondeur à la musique, mais elle distrait l’amateur par moment. Avec leur mélodie de guitare percutante, les pièces A Better Life, Lord Nafaryus et Moment Of Betrayal sont ce que l’amateur trouvera de plus métal sur l’album. Certains diront que la musique de ce nouvel album est en quelque sorte un hybride entre celle des albums Scenes From A Memory et Six Degrees Of Inner Turbulence. Ce qui résume bien ou se situe le style musical de la formation pour ce treizième album. Le seul inconvénient est que la similitude de plusieurs compositions allonge davantage l’album double. On y retrouve aussi quelques surprises comme la pièce Brother, Can You Hear Me et A Tempting Offer. La première ressemble davantage à la période symphonique de Queen qu’a la musique de Dream Theater tandis que la seconde est la seule pièce ayant un style obscure.

Avec The Astonishing, Dream Theater voyait grand, peut-être trop grand! Trop long et trop monotone, il sera difficile d’être attentif aussi longtemps pour certains. Tels sont les principales faiblesses de cet opéra. Il est même souhaitable de lire l’impressionnant livret afin de bien comprendre l’histoire lors des premières écoutes. Malgré cela, la musique est intéressante et plaira aux amateurs de musiques progressives symphoniques et aux inconditionnels du groupe. Mais pour ceux qui veulent découvrir le groupe ou approfondir leur connaissance sur ces derniers, je leur suggère d’autres albums avant celui-ci.

httpv://www.youtube.com/watch?v=fae4FQ4McSY

Note : 6/10 – Un projet trop ambitieux, même pour ces virtuoses.

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’Album: Aisles – 4:45 AM

aislesIl y a des jours comme ça, où on est heureux de se lever. Le réveil sonne, on enfile ses pantoufles et pendant qu’on fait couler le café, on trie le courrier. Tiens ? Un paquet en provenance de Santiago du Chili ?! Ah ! Le 3ème album d’un groupe local de Rock Progressif. Aisles. Le Prog, pour les intimes, est un genre particulier. Riche, complexe et pas vraiment facile à définir. Le non initié a tôt fait de le rejeter et de le qualifier de: «branlette intellectuelle». Il n’a pas forcément tort puisque les musiciens s’amusent à déconstruire et à redéfinir les fondements même de la musique. Mais il est fort dommage de passer outre ce genre parce que c’est «trop compliqué pour moi».

Cette intro est un peu particulière j’en conviens, mais il faut bien situer les choses: rien n’est jamais inaccessible, et cet album 4:45 AM en est un très bon exemple. Situons nous, cet opus marque une transition pour le groupe. Mis à part le changement de line-up, le succès local et un début de reconnaissance dans nos contrées (ils ont participé en 2009 au Festival de Rock Prog, Crescendo et ont été plutôt bien accueillis), donc une volonté de s’exporter à l’international s’est faite désirer. Exporter en dehors des frontières une culture et une manière de faire dans style assez cryptique pour la majorité. Casse gueule mais enivrant, non ?

Point de suspense, le pari est réussi. Lors de la première écoute on se dit que les sonorités sont « ringardes », voire qu’elles ont 30 ans de retard. Cependant, on se rend vite compte que ce n’est pas aussi anodin que cela. La première partie de l’album retrace chronologiquement et subtilement l’histoire du genre car on progresse tout en finesse à partir de titres «old school» à la manière de Genesis, de Yes ou même de Toto (4 :45 AM, Gallarda Yarura et Shallow and Daft) vers le Rock Progressif plus moderne.

On se prend littéralement une claque avec le 4ème morceau, Back My strength, qui singe à merveille le timbre et la composition de Steven Wilson (Porcupine Tree, Blackfield), alors que nous sommes encore en train de sourire niaisement sur la fin un poil « too much » du 3ème (oui, une fin  radiophonique en différentes langues: de l’anglais au japonais, en passant par le «cappuccino» italien).

Après avoir présenté ses influences, Aisles montre enfin ce dont il est capable. The Sacrifice est une belle démonstration à la fois de finesse et de puissance. Un résumé de son panel en somme: un riff de guitare sèche, saupoudré de cordes crissées dont suit une montée en crescendo des autres membres jusqu’à l’explosion orgasmique finale (étrangement le titre suivant est un interlude de bruits aquatiques…). Un morceau très accessible qui fait comprendre que la musique doit se ressentir avant toute chose, d’autant plus lorsqu’elle est considérée comme « intellectuelle ». Un conseil donc, qui laisse présager la suite car les gars ne nous laissent pas partir comme ça. Les choses sérieuses commencent avec l’instrumentale dérangeante d’Intermission, puis un peu de répit nous est offert avec le morceau suivant, The Sorrow, qui associe douceur et chaleur latine. Une musique froide et impersonnelle ?

Nous sommes donc maintenant dans les conditions optimales pour appréhender la dernière partie de l’album avec deux compositions à tiroir 100 % Rock Progressif et totalement débridées. Hero et Melancholia. Tout a été fait pour amener l’oreille sur ces deux-là: «voilà les gens, le Prog c’est ça ! Voyez, ce n’est pas si terrible que ça ?». Dommage qu’il n’y en ait que deux.

4:45 AM est donc un album qui se veut éclectique sur bien des points. La volonté d’Aisles de s’exporter à l’international, nous a offert cette galette pleine de bon sens et de finesse. Tout en sachant garder son identité, on progresse dans l’histoire du genre et s’achemine petit à petit vers le Prog pur et dur. Il y a donc ici une notion d’accessibilité pour amener l’oreille non initiée, comme experte, à la découverte du groupe d’une part, mais également d’un genre trop méprisé pour sa soi-disant complexité. L’ensemble est renforcé par le large brassage d’influences aussi bien culturelles que musicales (je n’ai pu tout citer) amené de manière cohérente et judicieuse. Un album à découvrir absolument.

Pour cette année 2016, Aisles prépare une tournée européenne, dont deux dates en France courant avril, qui restent cependant à confirmer. Nul doute que l’on vous tiendra au courant le moment venu.

Note : 7,5/10 – Un album «cas d’école» pour découvrir tout en finesse le monde merveilleux du Rock Progressif.

Auteur : Pierre Falba

Crédit photo : Aisles

Critique d’album : I-Machine – L’Origine

imachineA l’occasion de la sortie de ce nouvel opus, Indicible Machine s’est muté en I-Machine. Dans un souci de coller toujours un peu plus à l’intrusion plus qu’invasive de la technologie dans notre quotidien, ce revirement nominal fait écho à ce nouvel album sobrement intitulé L’Origine. L’origine de toute chose, justement, est toujours l’expérimentation et le groupe tente de déstructurer nos habitudes auditives en mixant ensemble le Rock/Metal avec de la Techno/Electro. L’initiative est plutôt casse gueule mais ô combien louable.

Alors, que donne cette galette ? Soyons clair dès le début, le plus gros point faible de ces compositions est la partie électro. Une espèce de Techno/Electro-House de moindre qualité, et restée figée dans la playlist de “DJ petzouille”  embauché à la va-vite par la Fun Radio des années 90 (i.e. les intros de Carpe Diem et de Que le Meilleur S’exprime).

Par contre, le point fort du groupe est le texte ainsi que le chant, leur intégration dans l’instrumental. Rares sont les productions rédigées dans la langue de Molière qui ne partent pas en live dans les styles Rock et plus particulièrement Metal. Les textes, bien que de temps en temps un peu faciles (Crazy), restent néanmoins cohérents et homogènes avec les compositions instrumentales. C’est très agréable. De plus, ces textes présentent des propos engagés, qui se font les échos de la socio-pathologie des troubles actuels (La crise, Criminel). Il se fait sentir une volonté de pousser l’individu à se sortir du marasme d’une société écrasante et qui étouffe la masse. Un petit côté Trust (Ni Dieu Ni Maître) et Noir Désir (Big Brother) qui se ressent bien.

Certains titres sont en anglais et s’intercalent avec ceux en français. Bien que le texte soit moins complexe en comparaison (et ce n’est pas péjoratif), cela a le mérite d’aérer considérablement l’album ; d’autant plus qu’ils délaissent les parties synthétiques au profit de compos qui flirtent avec le Nu Metal (Welcome, This Something).

Le titre éponyme, L’Origine, résume tous les points positifs émit jusqu’à présent. Un excellent titre de par sa simplicité, son homogénéité et ses lyrics inspirées.

Certains regretteront le côté “smoothy” un tantinet cucul du chant qui est peu adapté au genre Rock/Metal, mais qui est parfois entrecoupé de poussées gueulardes lors des lyrics “coup de gueule” (La crise, en est un bon exemple). Personnellement cela ne me gêne aucunement, au contraire ça donne un certain cachet non négligeable. Ce qui m’ennuie fortement par contre, ce sont les morceaux Lire en Toi et La Mission (qui clôture l’album). Le premier, fortement inspiré du groupe Indochine, se conclut par des propos douteux. Faites-vous en un avis, je n’en dirai pas plus.

En revanche, si L’Origine est le morceau phare de la qualité d’écriture d’I-Machine, La Mission en est le parfait antagoniste. La part belle est donnée à cette Electro de seconde zone, accompagnée de textes peu, voire pas du tout inspirés, et surtout… agrémentée d’auto-tune sur le chant. C’est atroce. Alors, on ne sait pas si il y a un sous-texte caché visant à critiquer le système musical médiatisé à l’heure actuelle (qui parlait de Fun Radio ?), mais on est en droit de se poser la question si c’est le cas ou pas. Dans tous les cas justement, terminer l’album par ce titre est une grosse déception.

Résumons. Depuis quelques années I-Machine tente et joue avec les codes musicaux. Dans une volonté de déstructurer les concepts et de déstabiliser l’auditoire. Voilà l’intérêt majeur du groupe, s’essayer à de nouvelles choses. Malheureusement comme dans toute entreprise vouée à l’expérimentation, il y a nombre d’obstacles et d’échecs avant de concrétiser enfin ses aspirations. L’Origine n’est pas un mauvais album en soi, mais les compositions sont assez bancales et défectueuses principalement dans l’axe Electro. Le point fort reste le texte/chant qui est à la fois propre et homogène aussi bien en français qu’en anglais.

https://www.youtube.com/watch?v=1d9v6cb7vak

Note : 5,5/10 –  L’Origine est un album bancal mais qui a le mérite de tenter quelque chose. Pour le meilleur ou pour le pire, le mieux reste d’y jeter une oreille.

Auteur : Pierre Falba

Crédit photo: I-Machine

Critique d’album: Megadeth – Dystopia

536834Suivant la très mauvaise réception de l’album Super Collider, la formation Megadeth connait un changement de personnel drastique avec le départ de Chris Broderick et de Shawn Drover. Après plusieurs spéculations, Kiko Loureiro (Angra) rejoint les membres originaux Dave Mustaine et David Ellefson comme guitariste permanent et Chris Adler (Lamb Of God) est invité à jouer de la batterie pour l’enregistrement de Dystopia.

Ayant beaucoup de chemin à faire pour regagner la confiance des amateurs, Megadeth utilise non pas une, mais deux chansons pour faire la promotion de leur quinzième album. Les pièces Fatal Illusion et The Threat Is Real sont entrainantes, rapides et lourdes, exactement ce qui manquait à l’album précédent. Malgré leur style très direct, ces dernières génèrent beaucoup d’engouement. Tout en continuant dans le même style,  Dave oppose son style de guitare rythmique aux mélodies fluides de Kiko sur la pièce titre. Ces derniers s’échangent aussi d’excellents solos de guitare digne de la complicité que l’on retrouvait à l’époque entre Dave Mustaine et  Marty Friedman. Malgré son style répétitif,  Death From Whithin à un son de guitare est très lourd et contient un autre excellent solo de guitare. Plusieurs penseront que la pièce Bullet To The Brain est une pièce de Testament tellement la voix de Dave ressemble à celle de Chuck Billy! En plus de cela, sa structure moderne contient plusieurs changements de rythme, ce qui lui donne beaucoup de texture. Avec sa mélodie centrée sur un rythme lourd et agressif, plusieurs diront que la pièce Post American World est une composition typique pour le groupe. Cela est vrai, jusqu’à ce que l’on arrive à un autre excellent solo de guitare de Kiko. Par la suite, la mélodie de guitare devient beaucoup plus complexe et l’on remarque l’influence de ce dernier au niveau de l’écriture. Avec son lent tempo centré sur une mélodie lourde, Poisonous Shadows est une autre belle surprise signée Kiko Loureiro. Le travail de David Ellefson et de Chris Adler génère une section rythmique puissante tandis que la mélodie de piano que l’on retrouve à la fin de la pièce lui donne beaucoup de profondeur. Pour ceux qui ne connaissent pas Kiko, ce dernier démontre son incroyable talent à la guitare sur l’instrumentale Conquer Or Die.  Évoluant d’une mélodie de guitare acoustique espagnole à un excellent solo de guitare lourd et fluide. Cela met la table pour Lying In State, une composition rapide et agressive.  La formation profite aussi de cet album pour faire une reprise du titre Foreign Policy de la formation Fear. Bien entendu, la version de Megadeth est plus lourde et moderne, mais elle conserve tout de même le style punk de la version originale.

Après l’écoute de ce quinzième album, on remarque que Dave Mustaine est toujours capable d’écrire d’excellentes compositions. Est-ce que ce dernier s’est inspiré du changement de personnel ou du manque de succès de son album précédent? Peu importe, Dystopia est un très bon album qui connaitra beaucoup de succès. Prendre note qu’il y a une version limitée qui contient deux compositions supplémentaires.

httpv://www.youtube.com/watch?v=3-d6LFLpBvw

Note : 8.5/10 – Nouvelle formation, excellent nouveau départ!

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’album : LGGS – Leggings

leggings

Alban Barate c’est cette grosse barbe forcément croisée au détour d’une soirée à Perpignan. Guitariste et chanteur du talentueux band local Agitate Lips aux côtés notamment de Christophe Vialle Moudat alias Zeb, guitariste en parallèle au sein du duo Electic Octopus Orchestra.

Fin 2014, il s’est lancé dans un nouveau projet avec Olivier Raynaud, batteur expérimenté. Après une vingtaine de concerts entre le département et le reste de la France, le duo a réuni son public le 12 novembre dernier au El Mediator de Perpignan pour fêter la sortie de leur premier EP LGGS.

6 titres réunis au travers de ce 1er album, comprenant Bang Him révélé en avril dernier via un clip gourmand -loin d’être light- réalisé par la structure locale Le Parking. L’album ouvre les chemins du possible avec le titre Too many ways, un très bon démarrage, l’énergie est au rendez-vous entre les riffs de guitares et les percussions. Le voyage electro/rock se poursuit avec Let It Go composant avec les tonalités old school de nos chères Nintendo. Les cordes saturées mêlées à la batterie qui débutent Walk The Line, semblent rappeler l’intro du bon vieux Blitzkreig Pop des Ramones. La conclusion de cet EP se fait avec Don’t Forget, qui est pourtant la seule piste que je n’ai pas envie de retenir.

Note : 7/10 – Amateurs de The Rapture, je vous conseille de prêter vos oreilles à Leggings. 

Auteure : Vanessa Eudeline

Critique d’album : Flown – Make-Believe

C’est après trois ans d’a87-thickboxbsence que le groupe Flown, nous revient avec un troisième album intitulé Make-believe. Un titre lourd de sens puisque il signifie « Illusion »… On préférera cependant la mauvaise traduction franchouillarde : « Faire croire ». Car les intentions de cet album ne se résument qu’à ça.

Mais débutons avec la pochette de cette galette. Nous sommes en effet accueillis par un « Gluon » en position de lotus, tout droit sorti d’un épisode de South Park. Le tout est façonné dans une 3D approximative, c’est moche. Une contre façon qui singe les œuvres psychédéliques d’Alex Grey que l’on peut retrouver sur les pochettes de groupes tels que Nirvana (In Utero), ou même Tool (10 000 Days). Ce n’est pas non plus le livret qui va relever la chose car il ne contient que quatre pages dont les représentations picturales sont… absolument vides d’intérêt. Le pire reste une absence TOTALE de lyrics. Dommage pour ceux qui, comme moi, souhaitent connaître les histoires contées par le groupe. Une fois le disque lancé, la première piste, Out of my Soul, débute par… des chuchotements. C’est drôle, chers musiciens, merci.

En outre, Out of my Soul fait partie des rares morceaux dignes d’intérêt avec… les deux derniers, Face Off et Child in the Box part III. Pourquoi ? Parce que le groupe s’essaye à développer leurs compositions et la voix se permet enfin de se moduler et de donner du volume au chant. On se surprend même à découvrir une approche progressive sur le dernier titre.

Tout le reste est donc affreusement plat et quelconque. Ce n’est pas forcément mauvais mais c’est très vite oublié une fois l’é…, les nombreuses écoutes effectuées. L’intérêt dégringole au fil des pistes où le groupe perd de son caractère au profit d’une soupe insipide et niaise. Le summum vient avec Blackbirds dont le terme est répété inlassablement toute au long du morceau. On zappe à chaque fois.

Cet album possède un réel problème d’identité. Sur quasiment chaque titre il est possible de les rapprocher d’un autre groupe bien plus connus. Vous êtes dubitatifs ? Sky Between Us est du Papa Roach. Ghost et Making Mirroirs, de l’Incubus. Pour Child in the Box, allez voir du côté des suisses de  To the Vanishing Point. Vous prendrez bien un peu d’Adema ? Ecoutez Face Off. A ce stade ce n’est plus de l’inspiration c’est de l’aspiration. Un décalque.

En définitive, Make-believe est un album décevant, pas désagréable en soi, mais qui souffre d’un manque d’intentions et d’une personnalité qui fait défaut au groupe. C’est frustrant car ils démontrent quand bien même un potentiel  prometteur  en fin d’album… Juste de quoi nous laisser sur notre faim.

Note : 5/10 – Album très vite oublié une fois écouté. Il souffre d’un manque d’inspiration et d’un réveil d’intérêt tardif en fin de galette. Le groupe est prometteur mais ce n’est pas avec celui-ci qu’il va se démarquer de la masse.

Auteur : Pierre Falba.

 

Critique d’album: T.A.N.K – Symbiosis

Afficher l'image d'origineThink A New Kind, ou T.A.N.K pour les fanas d’acronymes subtils, nous revient avec leur troisième opus : Symbiosis. Cet album est disponible dans nos chaumières pile au bon moment. En effet, rien ne vaut un bon Metal qui sent bon le Nord de l’Europe pour réchauffer nos miches. Pardon ? C’est français ?! Mazette !

La tentative est à la fois suicidaire et très intéressante. Le Melodic Death Metal, cher aux finlandais et aux suédois (i.e. In Flames, Soilwork, Dark Tranquility, etc.), est assez codifié. On est capable de le reconnaitre aisément en quelques notes. Pourquoi donc écouter un groupe français alors que l’on a pléthores de ces groupes, cités il y a deux lignes à peine, et qui sont gage de qualité avec label saumon fumé en prime ? Voilà le point qui stimule la curiosité musicale de tout afficionado de ce genre de ribambelle : est-ce qu’on est capable de faire aussi bien et poser notre French Touch sur ce style ?

La réponse ? En fin d’article je vous prie ! Tout d’abord admirons les visuels de la pochette et du livret de l’album qui sont assez chouettes. Du Cyber Punk Post Apocalyptique qui nous laisse présager un ensemble de titres plutôt… joyeux. Il est à noter que ces visuels ont été réalisés par Rusalka Design qui s’amusent à retravailler les visuels d’album de Soilwork (tient tient…) ou même de Fear Factory.

Bien ! Qu’en est-il enfin de la musique ? On entame l’écoute avec 1 min 29 d’une introduction d’album des plus épiques! Un crescendo de guitare sèche, de batterie et de violon qui se termine en explosion de parpaings dans la tronche au début du second track, l’éponyme Symbiosis. C’est juste bon. Nous sommes donc dans les meilleures dispositions pour en profiter pleinem… Take This Life. Quoi ?! Take This Life ! Les couplets instrumentaux de ce morceau font carrément penser au titre d’In Flames ! Cependant ça n’enlève en rien à la qualité du titre qui est appréciable tout de même. Les parties de chant clair sont doublées en arrière-plan par le chant growl qui donne plus de profondeur.  La surprise vient surtout au dernier tiers. Cela ne dure que quelques secondes à peine mais le jeu de guitare saturée et bas au possible me semble justement être ce que je cherchais en découvrant T.A.N.K. Un son bien français que l’on retrouve également en introduction de Baneful Storm, additionné de beats de batterie, ainsi que dans Legacy. Ceci ne tient juste que d’une réflexion personnelle, mais ces quelques notes sont récurrentes dans le Metal français. A vous de vous en faire un avis.

Pas grand-chose à redire sur les deux morceaux suivant que sont From The Strait And Narrow et Baneful Storm, c’est de bonne facture mais ils rentrent bien dans les cases du genre (on peut quand même dire pour ce dernier morceau cité, qu’on flirte par moments avec un Metal un peu plus classique mais ça serait chipoter). Non ce qui envoie vraiment c’est Blood Relation qui suit un interlude caverneux et cauchemardesque, interlude qui booste l’effet « haute vitesse » du titre. Blood Relation est LE morceau de l’album. Vendu comme étant un featuring avec Björn « Speed » Strid de Soilwork. La composition qui, tel un coup de sang, est très (mais alors très) rapide, contrastée cependant avec des refrains très (mais alors très) groovy. Le chant de Björn se fond à merveille dans le groupe comme… Ben ouais, comme une symbiose en fait.

On passe vite fait sur The Chrysalis, agréable à l’écoute mais il n’ y a rien de probant à dire, pour se concentrer sur Troubled Days. C’est LE second titre qui se démarque de cet album. L’harmonie et l’équilibre entre les compositions instrumentales, le rythme et le chant font de ce morceau quelque chose d’assez plaisant. Lorsque l’on écoute T.A.N.K c’est une qualité qui se retrouve tout au long de leur parcours, mais ce morceau résume la remarque de manière explicite.

Un nouvel interlude fait figure d’introduction au morceau le plus mélodique de l’album, Legacy. De plus le growl omniprésent sur toute la piste, contre balance cette mélodie avec, en dernier lieu, une tranche de solo de guitare coincée entre deux break down bienvenus. Du panache. Rien à dire de spécial non plus en ce qui concerne Like Vulture et on termine Symbiosis avec The Edge of Time qui conclue parfaitement cette galette. La dimension Cyber Punk Post Apocalyptique prend tout son sens où se mélangent des sonorités électro-mélodiques ainsi que des chœurs féminins qui rendent la chose à la fois belle et classieuse.

En définitive, Symbiosis n’est pas qu’un simple titre pour le nouvel album de Think A New Kind. C’est un véritable tour de force que d’avoir réussi à associer les sonorités particulières et bien définies du Melodic Death Metal du Nord de l’Europe, avec celles qui sont propres au Metal français. Il est également composé en trois actes, distincts par l’intro et les interludes qui font vraiment écho à une histoire qui se raconte plus qu’il ne s’écoute. Une vraie symbiose.

Auteur : Pierre Falba.

Note : 7,5/10 – « Symbiose » parfaite entre le saumon fumé et le pain bâtard, ce nouvel album de T.A.N.K est une belle surprise qui régalera les amateurs de Melodic Death Metal et de Metal en général.

Critique d’abum: Royal Mess – Royal Mess

royalmess-royalmessMême s’il a joué de la basse avec une grande quantité de groupe comme Vindictiv, Treat, Last Autumn’s Dream, Zan Clan, Randy Piper’s Animal et Therion, seulement une petite quantité de gens connaissent Nalle Påhlsson. Ce dernier aura donc attendu plus de vingt ans avant de décider qu’il est enfin temps de faire sa propre musique rock, c’est donc ainsi qu’est né Royal Mess. En plus de jouer de la basse, Nalle cumule aussi les tâches de guitariste rythmique et de chanteur. Étant très connu en suède, il est tout à fait normal de retrouver plusieurs musiciens voulant participer à son projet. On retrouve notamment les batteurs Ian Haugland (Europe) et Johan Koleberg (Therion), les dernières mélodies de claviers de feu Mats Olausson (Yngwie Malmsteen) ainsi que les chanteurs Mats Levén (Candlemass), Linnea Vikström (Therion, Kamelot), Snowy Shaw (Therion) et Mikael Erlandsson (Last Autumn’s Dream).

Après une brève introduction vocale au style gospel, la musique de la pièce Aces High prend son envol sur une excellente prestation vocale de Nalle. C’est à se demandé pourquoi il a attendu aussi longtemps pour nous démontrer à quel point il est un excellent chanteur! La mélodie de guitare et de basse est très dynamique et dégage beaucoup d’énergie. Les compositions de cet album représentent toutes des étapes de la vie de Nalle, et dans le cas de Hell City, ce ne sont pas de bons souvenirs. Axée sur un rythme saccadé et accentuée par un excellent solo de Kristian Niemann (Therion), cette pièce contient des paroles qui ne laissent pas de place à l’imagination. La voix grave de Nalle est quant à elle remplie d’émotions et s’agence parfaitement à cette musique plus agressive. On retrouve aussi cette même femme comme sujet de l’entrainante Gold Digger. Sa mélodie au style hard rock contient juste assez d’arrangements commerciaux pour lui donner un excellent potentiel promotionnel. Dans la catégorie des titres les plus commerciaux, Higher Than Seventh Heaven vient en tête de liste avec son refrain très accrocheur. Ce titre est comparable aux meilleures offrandes des groupes comme Van Halen et Def Leppard. Comme tout bon album rock, nous avons droit à quelques ballades comme la très fluide et sinistre The Pieces Of My Heart et l’émotive See You In My Dream qui est très spéciale pour Nalle. Écrite il y a plus de trente ans suivant le décès de son frère, cette dernière voit finalement le jour. Le travail de Nalle à la basse n’est pas en reste et est particulièrement mis en évidence sur la pièce Breakout. Sans être trop en avant des autres instruments, elle se démarque juste assez pour être le point central de la mélodie qui alterne entre des passages saccadés et fluides. Ayant surmonté ses problèmes d’alcool depuis plus de quatre ans, il est tout à fait normal d’avoir un titre (To Hell And Back) qui récite comment il s’est pris en main. Les pièces From Rise To Fall et Loaded Gun sont quant à elle d’excellentes compositions qui plairont à la foule avec leurs refrains et leurs entrainantes mélodies de guitare.

Avec une musique entrainante et diversifiée au style rock des années 80s, Royal Mess vise dans le mille.

httpv://www.youtube.com/watch?v=tLgoiTWIZhk

Note : 8.8/10 – Excellente musique hard rock moderne

Auteur: Albert Lamoureux

Critique d’album: Clutch – Psychic Warfare

clutchsychiccdLe groupe américain Clutch, pionnier du space rock, nous présente leur onzième album studio, Psychic Warfare (2 octobre 2015, Weathermaker Records). Ils ont frappé fort avec leur dernier effort Earth Rocker paru en 2013, et ont décidé de continuer dans la même voie.

Psychic Warfare s’ouvre sur une petite introduction du chanteur Neil Fallon, invitant l’auditeur à rédiger un témoignage, puis nous lance rapidement dans X-Ray Visions, le premier single de l’album. On est immédiatement reçus par les gros riffs gras de Tim Sult supportés par les rythmes effrénés de Jean Paul Gaster à la batterie et le groove de Dan Maines à la basse. Une ouverture haute en couleurs et qui promet beaucoup pour le reste de l’album.

Suit Firebirds, qui poursuit dans la même lignée. C’est un morceau à haute énergie dont le refrain restera dans la tête longtemps. A Quick Death in Texas a une approche plus lente, presque bluesy tout en gardant l’approche très rock qu’on retrouvait dans Earth Rocker.

Sucker For The Witch s’ouvre sur une ligne de basse qui met la table pour la suite: du groove pur et dur, sur lequel Neil Fallon n’hésite pas à beurrer épais avec sa voix graveleuse. On y retrouve un solo électrisant et, somme toute, la chanson donne étrangement le goût de rencontrer la sorcière dont elle parle.

L’intermède lente Doom Saloon mène à Our Lady of Electric Light, ce qui se rapproche le plus d’une ballade sur l’album. La voix profonde de Fallon nous emporte, accompagnée par la guitare à l’humeur presque mélancolique. C’est une belle démonstration des talents de composition variés de Clutch, et probablement une des chansons à laquelle on va revenir souvent. Le groupe ne nous laisse toutefois pas beaucoup de temps pour respirer, remettant immédiatement toute la sauce avec Noble Savage et Behold the Colossus. Decapitation Blues laisse sa marque avec un riff puissant. Son of Virginia, qui conclut l’album, est définitivement un des hauts points de Psychic Warfare. Effectivement, la chanson n’est rien de moins qu’hantante, racontant un des récits échevelés typiques des compositions de Neil Fallon: l’enfant choisi de Virginie s’associe avec un étrange chien pour piller des tombes et se remémore son histoire, sur un fond de guitares électriques juste assez éclatées. De quoi nous faire tomber sur le cul, à la toute fin de l’album. Fallon conclut l’album comme il l’a commencé, en s’adressant directement à l’auditeur, le remerciant pour son temps tout en soulignant être vexé par sa déclaration.

Après plus de 20 ans, Clutch sort encore et toujours du bon matériel, avec une bonne diversité. Il n’y a pas deux chansons sur Psychic Warfare qui se ressemblent, et le groupe nous mène de main de maître du début à la fin. C’est définitivement un album qui tournera souvent chez tous les amateurs de stoner rock!

Note – 9/10

Auteur: Phil Mandeville

 

Privacy Settings
We use cookies to enhance your experience while using our website. If you are using our Services via a browser you can restrict, block or remove cookies through your web browser settings. We also use content and scripts from third parties that may use tracking technologies. You can selectively provide your consent below to allow such third party embeds. For complete information about the cookies we use, data we collect and how we process them, please check our Privacy Policy
Youtube
Consent to display content from - Youtube
Vimeo
Consent to display content from - Vimeo
Google Maps
Consent to display content from - Google