Bien que cela fasse quelques semaines déjà que cet album soit paru dans les bacs, il m’a fallu quelques temps pour venir à bout de me faire une idée de mon appréciation et de quelle manière je devrai en écrire une chronique sans laisser trop transparaître mon admiration pour SDG. Laquelle remonte aux environs de 2003, moment où j’ai découvert les inspirations et les recommandations Black Metal de Sébastien Robitaille, alias Roby ou le Sorcier Des Glaces lui-même. Il travaillait chez un disquaire où je dépensais des sommes importantes en disques compactes tels que Below The Light de Enslaved, des classiques de Gorgoroth, d’Immortal, de Mayhem, de Windir, de Taake jusqu’aux aspirations Prog de Vintersorg. Bref, de manière hebdomadaire Roby me recommandait et me partageait sa passion du Black Metal. À l’époque, SDG était un projet en dormance et on pouvait se procurer Snowland en envoyant un mandat postal chez Sébastien qui nous faisait parvenir un disque compacte gravé à partir de son ordinateur. Cela n’était pas sans rappeler les moments du tape trading qui étaient déjà d’un temps révolu. Inutile d’appuyer sur le fait que le Black Metal connait son lot de nostalgie. Bref, le retour de SDG s’est fait quelques années plus tard avec s’en suivant une résurgence du Metal québécois ainsi que de sa renommée qui elle n’a plus besoin de présentation. Au courant de 2017, Roby a accordé une entrevue à Thorium dont nous sommes très fiers Thomas Mazerolles et moi dont je me permets d’en insérer un lien ici.

Passons au sujet principal de cette chronique, l’album éponyme de Sorcier Des Glaces, composé d’une seule piste de cinquante minutes où la nature rebelle du Sorcier Des Glaces est interprétée. Cette audacieuse proposition semble tomber à point avec le cheminement de SDG en tant qu’entité artistique. La discographie de ce dernier est passée à la maturité avec l’évolution d’un hommage aux grands du genre (Snowland) par des passages qui honoraient, entre autres, Samael (Ritual Of The End), ont mené vers la formation du son propre et des compositions signées SDG. On ne parle plus de Black Metal mais bien d’un son et même d’un sous-genre du Black Metal, le son SDG qui se démarque par une production unique issue du Hell Studio et de tout le bagage de ses deux artisans Roby et Luc Gaulin (batterie). En toute honnêteté, les transitions qu’elles soient du français à l’anglais ou des moments plus introspectifs avec les guitares acoustiques et les chants clairs jusqu’aux moments de pure agressivité se font sans anicroches et nous mènent à travers un périple complet digne d’un grand récit épique. Il y a un vif désir de rejoindre l’auditeur et de l’amener à voir au travers des lunettes de ce sorcier.
Au niveau des compositions et des ajouts peu orthodoxes Sorcier Des Glaces est un morceau qui a une sonorité intemporelle car on ne pourrait placer, juste à l’écoute, le moment où cet album est apparu. Il pourrait très bien être un proche parent de Nemesis Divina de Satyricon datant de 1996 ou un contemporain de Likferd par Windir.

Toutefois, on est décidément en 2018 et Sorcier Des Glaces se place en excellente position pour remporter la palme de l’album de l’année. Cette distinction s’explique par la maturité et la justesse de cet opus tant dans sa conception que dans son interprétation. Brillant.

Note: 9 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Galy Records
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 15 septembre 2018

Auteur : Michaël Parent | Facebook