Bien que très prévisible, l’utilisation de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019 comme toile de fond d’un opus de Black Metal, de même que le fait que ce soit un groupe Français de la trempe de Seth qui se soit attaqué à ce défi de taille élève la barre des attentes. Néanmoins, ils ont laissé écouler deux ans avant la sortie de quoi que ce soit. Cela nous mène à la sortie de La Morsure du Christ le 7 mai dernier. N’étant pas très au parfum de la discographie des vétérans Seth, je me suis plongé avec une oreille complètement pure de préjugé, à part près de vingt-cinq ans d’écoute de Black Metal, dans leur nouvelle offrande. Est-ce que La Morsure du Christ est un album qui rencontre l’importance des événements qu’il dépeint? Ou bien est-ce seulement une opportunité de rentrer les clous un peu plus profondément dans des chairs déjà clouées?

Dès les premières notes de la pièce La Morsure du Christ on est transportés dans une époque où le Black Metal était encore dangereux et où Euronymus vivait ses derniers jours. Bref, je parle ici des premiers moments de la deuxième vague du Black Metal avec la Norvège et son drakkar rempli de Mayhem, DarkThrone, Emperor, Satyricon et tous les autres. Ce qu’il est intéressant de remarquer de cette époque c’est la qualité de l’écriture des riffs de guitare et le traitement des moments moins agressifs. Ainsi, c’est un morceau d’une belle intensité qui ouvre le bal avec agressivité. Les guitares sont mélodieuses et semblent provenir d’un temps tel que l’époque de Anthems To The Welkins At Dusk d’Emperor il y a un mélange de violence et de beauté. À elle seule, Ex-Cathédrale vaut le détour avec des moments de pure extase qui me rappelaient Ophthalamia par la qualité de l’écriture et l’équilibre des moments moins rythmiques. Les riffs mélodiques sont de la trempe de Dissection tout en évitant de tomber dans le Black Métal purement mélodique.

Bien que mentionné à outrance, la seconde vague ne résume pas l’album qu’est La Morsure du Christ. Ce dernier est un vent de fraîcheur en comparaison avec les clones les et milliers de copies qui ont suivi les années 90’s. Seth apporte une dimension authentique à leur musique et une approche moderne tout en respectant les dogmes établis. Il y a également un aspect épique à la production qui donne un effet très solennel à leur musique qui est directe avec un fond de tragédie sans être théâtrale.

Bref, c’est un opus de grande qualité qui plaira évidement aux puristes mais également aux blasés qui comme moi retournent plus souvent aux grands albums classiques des maîtres du genre que vers des clones sans réelle authenticité. Finalement, c’est un coup efficace envers le culte ennemi du Black Metal avec entre autres le point final qu’est Le Triomphe de Lucifer.

Note: 8 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette : Season of Mist
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Date de parution: 7 mai 2021
Promo : Season of Mist North America

Auteur : Michaël Parent | Facebook