On l’attendait depuis son teasing : Scylla vient de sortir un nouveau morceau en duo avec le pianiste Sofiane Pamart. Il avait déjà contribué de nombreuses fois sur les titres du rappeur belge (La Tête ailleurs, Charbon etc.) et revient pour une nouvelle instru magnifique qui sublime à souhait le texte – ou plutôt le poème – de Scylla. Embarquez avec Thorium à bord du magistral “L’Enfant et la mer“.

 

 

Un clip sobre et puissant

Avec Frank Luckaz à la réalisation, ce clip est des plus sobres possible. Nul appel à l’imaginaire comme les paroles auraient pu le laisser présager ; seulement un enchaînement de plans serrés sur Scylla, sur Sofiane Pamart et ses mains. Néanmoins, cumulé à un Noir et Blanc assez contrasté, la réalisation laisse entrevoir et ressentir les émotions qui émanent des deux artistes. Plus encore, elle met en valeur l’opposition entre la délicatesse des premières notes et la puissance qui se dégagera du dernier mouvement : effet assuré !

Un appel aux rêves ?

On le sait, la mer fait partie intégrante de l’univers du rappeur bruxellois. L’artiste au blaz de monstre marin l’invoque ici au nom des rêves et des êtres disparus, nous rappelant par la même occasion que sa plume demeure bien souvent mystique et interrogatrice sur le rapport entre vie et mort (comme dans son superbe titre Vivre). L’héros de cette chanson, un fils de marin disparu, remet en avant une théorie que Scylla avait déjà parcourue dans L’Étoile et semble ainsi dire :

Mon étoile est celle de ceux qui doutent qu’un jour la chance viendra
Mais qui savent que ce qu’on appelle bonheur est avant tout un choix, oui !
Celle de ceux qui savent qu’ils vont tous finir sous un drap
Mais qui espèrent que quelque part, ici, quelqu’un se souviendra d’eux !

Ainsi, “guidé par le son des astres”, ce gamin dont Scylla nous conte l’histoire est perdu entre deux Mondes comme le montre le nombre impressionnant d’oppositions dans le texte entre “invisibles continents” et “pays sombre”, entre “Léviathan” et “Poséidon”, entre sa mère et son père. Décidément, le “monstre du rap” nous régale encore d’une écriture sublime, toujours fondée sur un univers unique mêlant mythologie, mystique et convictions personnelles. Et à l’instar du reste de sa discographie, il nous tarde de pouvoir frissonner en live sur L’Enfant et la mer à son retour sur Toulouse plus de 5 mois après son passage impressionnant au Rex. Scylla est définitivement un artiste à part et à suivre.

 

Rédaction : David Vacher