Les légendes du métal suédois Hypocrisy étaient en ville dimanche soir pour nous présenter leur nouvel album Worship sorti l’an passé. C’était aussi mon premier spectacle depuis que la salle L’Astral a changé de nom pour Le Studio TD. Dans le cadre de cette tournée à haute teneur métallique, les groupes Hideous Divinity, The Agonist et Carach Angren assuraient également la première partie.

Hideous Divinity : Une prestation correcte mais énergique

Le groupe de brutal/tech death italien était le premier à fouler les planches devant un parterre qui se remplissait tranquillement. Dès les premières notes on a pu constater que le son était un peu brouillon mais, vu qu’ils ont fait leur soundcheck seulement quelques instants avant de commencer leur set, il était clair qu’on ne pouvait pas s’attendre à grand chose de ce côté-là. Qu’à cela ne tienne ils ont joué de façon énergique et leur chanteur, Enrico Di Lorenzo, a bien entretenu le public présent qui semblait bien apprécier le tout. Ce n’était pas la première fois que je voyais Hideous Divinity en spectacle, mais je crois que c’était la meilleure performance du groupe que j’ai pu voir, et ce, même si leur musique ne m’interpelle pas tant que ça. Je crois que si vous êtes fans de ce style de metal, il y a de fortes chances que ce groupe-là vous plaise. Un petit shout out à leur visuel qui m’a tout de même donné le goût d’acheter leur merch!

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The Agonist : Du gros calibre!

Un autre groupe bien de chez nous, que j’ai vu maintes et maintes fois au cours des années, était également présent dimanche soir! The Agonist, depuis la sortie de leur album Orphans, ont vraiment pris une grosse coche en qualité et j’avais bien hâte de voir comment ça allait sonner en live. Le tout a commencé avec l’excellente In Vertigo et, franchement, en terme de différence de qualité sonore, on était très loin du groupe précédent. Le son était très clair et tous les instruments (y compris la voix) étaient parfaitement audibles et appréciables. Leur chanteuse Vicky Psarakis avait visiblement l’air contente de performer à Montréal devant une horde de fans qui le lui rendaient très bien. Même si tous les musiciens ont très bien joué, c’est elle qui a volé le spotlight avec une performance vocale irréprochable autant dans les screams/growls que pour le clean vocal. Malgré le fait que la formation cumule déjà plusieurs albums, ils ont concentré leur setlist autour d’Orphans et du plus récent EP Days Before The World Wept et, bien honnêtement, ça m’arrangeait beaucoup. Personnellement, dès leurs débuts, je n’avais pas du tout accroché à leur musique, mais ça a nettement changé avec leurs plus récentes sorties. Les moments forts pour moi ont été sans aucun doute l’interprétation de In Vertigo, Remnants Of Time et Days Before The World Wept, cette dernière a d’ailleurs été la pièce finale de leur set. The Agonist ont offert une prestation de feu à ses fans montréalais et, si vous n’étiez pas là, vous avez manquer quelque chose!

Setlist : In Vertigo, Blood As My Guide, Remnants Of Time, Orphans, Immaculate Deception, Days Before The World Wept

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Carach Angren : Une prestation minée par les problèmes techniques

Il y a certains groupes qu’on préfère voir en spectacle plutôt que de les écouter en album. De mon côté Carach Angren fait partie de cette catégorie. Même si leur musique n’est pas mauvaise pour autant, c’est vraiment en live qu’elle prend vie avec l’attitude et le visuel très théâtraux du groupe. Cette tournée était une belle occasion pour enfin présenter du nouveau matériel tiré de leur plus récent album Franckensteina Strataemontanus sorti en juin 2020 et on sentait que les gens étaient fébriles. C’était également le premier spectacle de la tournée où le claviériste Ardek était présent. Le tout a par contre assez mal commencé alors que le micro du chanteur Seregor n’a pas fonctionné pendant la grande majorité de leur première chanson The Sighting Is A Portent Of Doom. Si seulement ça avait été le seul problème lors de leur prestation. En fait, contrairement à The Agonist, la qualité du son était plutôt mauvaise car aussitôt que le bass drum roulait trop vite, c’est à peu près tout ce qu’on entendait (et quand tout ce que tu entends c’est un bass drum triggé à l’os, c’est moyen). J’ai souvent vu Carach Angren en spectacle et on dirait que, plus ça avance, moins ils ont de stage props et de visuel intéressants. J’ai souvenir d’un espèce de miroir où était projetées des images fantomatiques et ça ajoutait beaucoup à l’ambiance. Certaines chansons ont bien sûr mieux sonné que d’autres comme The Necromancer, In de naam van de duivel ou encore Monster, mais c’était bien juste parce que c’était des chansons lentes qui nous permettaient de prendre une pause du drum. Malgré la belle énergie, j’ai été grandement déçu par la qualité du son qui a gâché mon expérience et, pour un groupe aussi bon en live, c’est excessivement dommage.

Setlist : The Sighting Is A Portent Of Doom, The Carriage Wheel Murder, The Necromancer, Bitte Tötet Mich, In de naam van de duivel, Franckensteina Strataemontanus, A Strange Presence Near The Woods, Monster, Bloodstains On The Captain’s Log

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Hypocrisy : Un désastre sonore

La dernière fois que j’ai vu Hypocrisy en spectacle, c’était en 2019 au Théâtre Corona et j’en garde encore aujourd’hui un excellent souvenir. Celui de dimanche soir était aussi le premier que je voyais sans le légendaire drummer Horgh qui a quitté la formation cette année. C’est donc avec des attentes assez élevées mais aussi une immense appréhension dû à la piètre qualité sonore du groupe précédent que je me suis lancé dans leur prestation. C’est avec Worship que tout a commencé et tout ce qu’on a entendu c’était le bass drum qui mitraillait sans relâche (on n’entendait que très peu le vocal et les guitares). Je me suis alors dis que ce n’était pas si grave, que ça allait s’améliorer au fil des chansons. Ça a été comme ça pendant TOUTE la durée de leur set! Des gens se retournaient vers le soundman dans l’incompréhension la plus totale, mais rien n’a changé. J’ai même vu des gens quitter la salle après seulement trente minutes. Certaines personnes m’ont dit que devant la scène le son n’était pas si mal, mais si le son que tu entends à côté de la console est complètement pourri, c’est loin d’être normal. Et ce qui est encore plus dommage, c’est que la setlist d’Hypocrisy était excellente! On a eu droit à des chansons provenant de tous les albums (on parle quand même d’une discographie de treize albums) et les gars étaient super énergiques sur scène. Les seules chansons qui sonnaient bien, c’est les chansons plus lentes comme Eraser ou encore Chemical Whore parce qu’on n’avait pas le drum qui nous martelait sans cesse dans la face. C’est clair que je sonne comme un vrai grognon, mais après avoir entendu The Agonist qui ont littéralement tout arraché précédemment, avoir une qualité de son dégueulasse pour une tête d’affiche comme Hypocrisy, c’est tout simplement inacceptable. Je ne peux certainement pas dire que le groupe a mal joué, mais pour moi c’était impossible d’apprécier quoi que ce soit avec des conditions sonores comme celle-là. 

Setlist : Worship, Fire In The Sky, Mind Corruption, Eraser, Inferior Devoties, Chemical Whore, Until The End, Don’t Judge Me, End Of Disclosure, Weed Out The Weak, Children Of The Gray, War-Path, The Final Chapter, Fractured Millenium, Impotent God, Adjusting The Sun, Roswell 47

Auteur : Maxime Pagé

Photographe : Thomas Courtois