Il y a une tendance en 2018 qui est indéniable, la profusion de Death Metal de qualité de tous style que ce soit dans le Tech Death comme Obscura avec Diluvium, dans le Dissonant Death Metal comme Hallig et Wayfarer ou bien Cave Bastards avec un son plus proche du Old School Death Metal.
Provenant de la ville où sera implantée la prochaine concession de la Ligue Nationale de Hockey, Seattle et non pas Québec, les membres de Hissing œuvrent dans un créneau ralliant le Death Metal Dissonant et chaotique pouvant rappeler une sortie récente de Profound Lore dans l’opus Within A World Forgotten de Internal Coil. Fidèle à son habitude, cette étiquette exploite l’audace et parfois le snobisme, bien que malgré eux cela n’en plaise aux critiques qualifiés de hipsters du côté de Pitchfork. Permanent Destitution de Hissing est tant bien que mal à cheval sur ces deux éléments.

Se voulant aussi surprenant que les néo-zélandais de Ulcerate et aguerris que le groupe bien de chez nous Gorguts, Hissing veut se situer solidement dans ce créneau qui est assez en vogue pour 2018. Les guitares et les éléments sont dissonants et on a droit à des murs de son (Wall of Sounds) presque qu’assourdissants et à la limite de la maîtrise musicale. Les compositions des pièces sont élaborées de manière assez complexe mais on est loin du Free Jazz de Luc Lemay.

En revanche, c’est un album qui se veut audacieux et qui demande une bonne écoute ainsi qu’une oreille disposée à être assaillie. Cet élément, est particulièrement intéressant lorsque l’on prend en compte le nombre de groupes qui nous présentent des albums formatés pour suivre une recette établie par un genre ou une étiquette de disques. Ici, on sent que le son Hissing est une véritable étude et semble quasi expérimental. Toutefois, dans l’expérimentation on se doit d’épurer et d’accepter les erreurs de parcours. Ce qui donne un album audacieux mais loin d’être grandiose.

Tous les éléments sont présents pour un album qui pourrait potentiellement marquer des points et tomber dans le mémorable mais on sent qu’après quelques pièces cette galette est répétitive au mieux et même lassante. En fait, on souhaiterait que Permanent Destitution soit solide concis et fonctionnerait mieux en EP qu’en LP. Le matériel n’est pas à point et la saturation de bruits n’est pas assez originale et dissuasive plutôt que convaincante. Finalement, Permanent Destitution soufre énormément d’être produit dans une époque où le Death Metal Dissonant connait des comparables mieux achevés.

Note: 7 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Profound Lore Records
Sites Web: Bandcamp | Facebook
Date de parution: 26 octobre 2018

Auteur : Michaël Parent | Facebook