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30 octobre 2013 – Déjà, rentrer six musiciens sur scène relève du miracle, sans compter les innombrables instruments. Mais le véritable exploit de cette soirée ne s’arrête pas là. Comme ils l’ont mentionné hier soir, l’hiver s’en vient vite à Montréal, mais on l’a oublié l’instant d’une soirée avec la chaleur communicative de Groenland.

On a aimé : la tentative (réussie!) de nous mettre dans l’ambiance de l’Halloween avec costumes et décorations, la complicité du groupe et son énergie, la voix suave de Sabrina Halde, l’éclairage intime mais, surtout, les petits rythmes singuliers qui peuplent les chansons et qui leur insufflent un caractère bien distinctif. Après une hymne aux fantômes, performée par des fantômes, Groenland enchaîne avec The Chase, le single de leur premier album du même nom sorti en avril dernier. En seulement un peu plus de six mois, les Montréalais ont eu le temps d’apprendre par cœur toutes les pièces de ce petit chef-d’œuvre et de les chanter avec le groupe. Les spectateurs ont effectivement démontré leur enthousiasme pour trois morceaux particulièrement remarquables, Superhero, Immune et Criminals. On peut dire qu’avec tout l’amour qu’ils ont reçu hier soir, Groenland doit bien avoir oublié leur dernière prestation à la Sala Rossa, où seulement huit personnes étaient présentes (selon leurs dires du moins)! C’était quand même bien mérité car ils ont tous été à la hauteur des attentes, avec une chanson jamais faite en spectacle, une performance solo au ukulélé et un beau parlé québécois! Groenland ne fait en effet pas salle comble pour rien, et le show d’hier soir a fait honneur à la popularité grandissante du groupe. Si vous les avez manqués le 30 et 31 octobre, pas de soucis, ils passent aux choses sérieuses avec une soirée au Théâtre Corona en mars prochain.

En première partie on a eu droit à un duo de folk expérimental, Fire/Works. Un autre groupe québécois excellent pour créer une bulle pénétrante avec leur musique, le genre qu’on écoute la lumière fermée dans la tranquillité. Et pour ceux qui étaient là (ou plus précisément, ceux qui étaient là mais pas vraiment présents), iriez-vous vous planter devant l’écran en criant pendant une représentation au cinéma? Non? C’est pourtant ce que vous avez fait hier soir en n’ayant aucun respect pour Fire/Works. Est à noter l’exceptionnel professionnalisme des deux musiciens qui ont passé outre les nombreux impolis et qui nous ont livré une performance digne de ce nom. Un morceau a spécialement retenu mon attention, soit Grand Voyageur. Je vous conseille de vous procurer leur dernier album pour une écoute tranquille cet hiver, en espérant que personne n’ira vous crier dans les oreilles jusque dans votre salon!

Auteure : Jeanne Mercier

Photographe : Benoit Daoust

Pour en savoir plus sur Groenland sur c’est ici, ici ou ici et Fire/Works c’est ou , ou .