Paul Kalbrenner à la Fête de L'Huma 19

Paul Kalbrenner à la Fête de L’Huma 19

Tandis que les festivals ont été nombreux durant tout l’été, avec pour l’équipe de Thorium des déplacements sur le Hellfest, l’Ecaussystème ou Pause Guitare notammant ; nous étions curieux de vivre un événement un peu plus singulier qu’est celui de la Fête de l’Humanité. Outre la programmation musicale qui s’avérera super écléctique, il nous tardait de voir ce que pouvait donner une manifestation mélangent deux intérêts : la politique sociale et la culture. Retour donc sur l’édition 2019 de la Fête de l’Humanité.


L’Or du Commun (17:00-17:55 // Grande Scène 

D’emblée, avant même de trouver la grande scène où commenceront les festivités, on est surpris du public présent (en masse) sur le site. On a d’emblée une drôle d’impression de double public, avec d’un côté de nombreux jeunes venant profiter des centaines de stands de nourriture/boisson et de la programmation musicale, et de l’autres une population plus agée composée surtout de “camarades” venus par conviction. Et le choc des cultures se voyait déjà, bien qu’il sera beaucoup plus important un peu plus tard dans la soirée. Toujours est-il qu’on arrive pour la déclaration d’ouverture du festival, suivi immédiatement par l’Or du Commun. Les rappeurs belges, tout droit venus de Bruxelles, vont chauffer avec énergie un public assez nombreux. Les trois potes Swing, Loxley et Primero vont reprendre notamment des titres de leur dernier opus, Homosapiens, sorti l’année dernière avec notamment le son éponyme. On reconnait facilement leur patte belge, non dans le langage mais dans ce sens de faire le show en même temps qu’ils posent, comme pourraient le faire Romeo Elvis, Caba & JJ etc. Et même si c’était peut-être un peu tôt pour ce genre de musique, ça fera parfaitement le taf pour faire venir le public sur la grande scène et les chauffer pour la suite de la soirée. Ca commence bien !


Angel Fall (17:45-18:30 // Scène Zeborck 

On continue notre découverte des scènes avec un voyage jusqu’à la plus petite des 3 scènes du site, et la découverte d’Angel Fall. Les concerts se chevauchant, on ne pourra malhureusement pas rester longtemps devan tle live d’un des lauréats du tramplin Grand Zebrock, qui distillera pourtant un rock assez profond. Certes les structures seront assez classiques et assez courantes dans ce genre de rock indé, mais l’harmonie se fait bien et a l’air de plaire au public, peu nombreux néanmoins. À peine le temps de prendre quelques photos qu’il est déjà l’heure de recourir jusqu’à la grande scène : ce sera malheureusement le cas souvent ce weekend au détriment de certains groupes.


Aya Nakamura (18:15-19:15 // Grande Scène 

Aya Nakamura à la Fête de l'Huma 2019

Aya Nakamura à la Fête de l’Huma 2019

On fera l’impasse sur la présentation du prochain artiste de la grande scène, car son nom doit être l’un des plus prononcés sur la scène musicale française en 2019. Tantôt pour subir les assaults de certains, tantôt pour être scandé par une grosse communauté de fans, celle-là même que nous retrouverons aux premiers rangs de l’Humanité. Et lorsque le speaker annonce une femme plein d’élégance, on se prend soudain l’envie de découvrir ce qu’elle peut donner sur scène après l’avoir sur de très nombreux plateaux télé et autres. Le résumé sera assez rapide : elle fera le taf auprès de ces fans sans parvenir à conquérir le public neutre ou dubitatif. Sur scène, elle est effectivement très souriante, mais arborant une tenue très … courte notamment vis à vis du jeune public au premier rang, qui l’idolâtre. Musicalement, elle chantera plein d’engouement sans qu’il ne se passe beaucoup plus : un concert très statique qui suffira au bonheur des fans de devant qui connaissent évidemment l’ensemble des paroles sur le bout des doigts. Une fois les premiers rangs quittés, on pourra témoigner du sceptiscisme ambiant, et du regard un peu incrédule de ce qui avaint ratés la perçée faramineuse d’Aya Nakumura. Bref, elle ne laissera personne de neutre, pas même nous qui restons incrédules sur le succès d’Aya que nous quittons au son de La Dot.


Eddy de Pretto (19:45-20h55 // Grande Scène 

Un petit laps de temps nous permet de faire un tour parmi les centaines de stands et les milliers de personnes qui commencent à rendre les chemins intégralement noirs. On se balade au milieu des stands régionaux proposant tour à tour galettes bretonnes, mojitos insulaires ou, en ce qui concerne Toulouse un menu fait de canard évidemment. Les premiers abus d’alcool se remarquent déjà (il est 19h) mais l’ambiance générale reste bon enfant entre ceux qui déambulent, ceux qui profitent des nombreux débats et rencontres proposés et ceux qui préférent se poser avec une bière pour assister à l’un des très nombreux “petits” concerts organisés çà et là dans les stands. En sillonnant les rues on passe donc du rock engagé à La Lambada en quelques secones : il y en a pour tous les goûts ! De notre côté, on retourne à la grande scène où Aya Nakamura a laissé sa place à Eddy de Pretto, qu’on recroise donc une nouvelle fois après ses dates toulousaines et son passage à Pause Guitare. Sauf que ce coup, comme il l’annoncera dès le départ, c’est la dernière date estivale et le cristolien (comme on appelle les habitants de Créteil d’où il est originaire) semble plus décontracté que d’habitde. Plus énergique sur scène, il oubliera néanmoins un peu de son texte, mais nous préférons presque cela au concert un peu “calme” qu’il avait l’habitude de nous proposer. Là, sur le son de Random, La fête de trop ou encore en introduction Kid, il enchaînera les allers-retours scéniques et les échanges avec le public. Ca fait plaisir, à nous comme un public qui a l’air plus dense que sur les précédents artistes. Cela dit, comme sur Angel Fall, nous ne pourrons rester bien longtemps car il nous reste à découvrir la troisième scène, sur laquelle Lofofora est (on va vite le découvrir) ent rain de tout casser !

(Photos en cours de validation)


Lofofora (20:00-21:15 // Grande Scène 

On va donc (en courant presque) jusqu’à la P’tite Scène pour assister à la première “branlée” du Weekend : les parisiens de Lofofora sont en train de retourner la scène, et le public en même temps. À l’aide d’une prestance indéniable, ils enchaînent tous leurs tubes avec une énergie folle, qui va se repercuter sur un public survolté. On redécouvre les joies des nuages de poussières quand il s’agit de pogoter sur de la terre, tandis que les slams s’enchaineront sans surprise. On se dit tout de même que, jusqu’alors, tous les styles sont représentés sur l’ensemble des scènes : rap, rock indé, R’N’B, chanson et maintenant métal avec Lofofora devant lesquels on prendra plaisir à rester un peu avant la case repas.


Paul Kalkbrenner (21h35-23:00 // Grande Scène 

Paul Kalbrenner à la Fête de L'Huma 19

Paul Kalbrenner à la Fête de L’Huma 19

On disait que tous les styles étaient représentés, c’était sans penser à l’electro qui va maintenant se faire une part belle pour clore la grande scène. Si on dit minimale et Allemagne, c’est le nom que l’intégralité des connaisseurs sortiront probablement ; et des connaisseurs, il y en avaient un paquet prêts à agiter leur tête et vider leur cerveau aux sons ennivrant de Paul Kalkrbrenner. Objectivement parlant, comme (trop) souvent sur de l’electro, il ne se passera strictement rien sinon en arrière plan un écran nous faisant loucher sur le crane luisant de l’artiste. Mais comme souvent sur de l’électro, la scénographie n’est que facultative (mais non inutile, quand on repense à des concerts comme ceux de Thylacine par exemple) et d’autant plus lorsque, comme ce soir, la musique proposée est ennivrante et ambiant. Un concert en somme assez difficile à critiquer – les afficionados s’en donneront à coeur joie tandis que les autres profiteront de l’heure avancé pour profiter des shooters à 1€ et autres cocktails à 4€ proposés un peu partout dans le Parc de la Courneuve. Quant à nous, on part très rapidement (et tristement) de là car le programme continue sur les autres scènes.


Miossec (21h45 -23:00 // Scène Zebrock 

On était curieux de voir aussi ce que pouvait donner Miossec sur scène, qui est selon nous l’artiste le plus cohérent de ce soir au vu de l’aspect engagé de l’Huma (mais nous en parleront d’avantage dans l’article du J2, car c’est l’un des faits importants de cette Fête). Et nous assitons à ce genre de concerts devant lesquels vous ne sauriez dire si vous aimez ou non. D’un côté, on est ravi de pouvoir vivre en direct la poésie du brestois qu’on a souvent appréciée dans nos jeunes années, et qui a toute sa place ce soir sur la scène Zebrock quand on entend des phrases clés telles que “La Mélancolie c’est communiste, tout le monde y a droit de temps en temps ;  la mélancolie n’est pas capitaliste, c’est même gratuit pour les perdants” (dans Mélancolie, qu’il jouera ce soir). Mais, d’un autre côté, on est sceptique face à la prestation live du chanteur qui ne semblait pas dans un bon jour. Une voix errayée et tremblotante qui entâchera selon nous les paroles qui pourtant mértent les meilleures intentions. Dommage ! On reste tout de même un peu histoire d’être surs de notre avis, et le public a l’air d’en faire de même tant il semble mi-figue mi-raisin. Nous décidons finalement d’aller voir ce que donne le dernier groupe (pour nous du moins) de ce J1 : les Fatals Picards.


Les Fatals Picards (22:00-23:30 // La P’tite Scène 

On arrive trop tard pour les photos (nous n’avons droit qu’aux trois premiers morceaux, qui sont déjà passés ici) ; et profitons donc d’un show excellentissime. Un concert plein de poésie, et très engagé puisque celui-ci était dédié – selon le groupe lui-même – aux droits de l’Homme bafoués le même jour puisqu’un pauvre homme innocent avait été emprisonné par erreur, du nom de M. Balkany (sujet qui, comme on l’attendait, a été allègrement fêté par ailleurs dans tout le site). S’en suivra le romantisme et le lyricisme qu’on connait à ce groupe, de Sucer des cailloux à Le Reich des licornes. Ironie mise à part, le groupe est aussi débile (dans le bon sens du terme) que le public qui se déchainera à coup de chenilles et de ballons-licornes. L’alcool commençant à aider, ça se défoule, ça fait les cons … et ça fait plaisir ! Une véritable ambiance de festival, qui n’empêchera pas de redevenir sérieux et de chanter en coeur sur des chansons dignes de l’Huma, à l’exemple parfait de “Mon père était tellement de gauche”. Un concert parfait pour finir en beauté ce premier jour dans une ambiance comme on les aime : solidaire et joyeuse. On rentre tranquillement au stand pour dormir un peu, après avoir sillonné comme encore beaucoup de gens les stands ; qui semblent avoir troqué le solide contre le liquide : la soirée s’annonce longue pour pas mal de festivaliers.

Photos et article : David Vacher