Category: Entrevue

En entrevue : Paavo Lötjönen (Apocalyptica)

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10 Mars 2011 – En compagnie d’une collègue du Webzine francais MetalShip nous avions la chance de passer quelques instants avec Paavo Lötjönen d’Apocalyptica. Au programme de cette entrevue fleuve d’une bonne quarantaine de minutes : retour sur leur performance avec Rammstein l’été passé à Québec, ses influences, le contenu du nouvel album et la controverse autour de la deuxième version de Not Strong Enough, leur succès en Finlande à travers le monde, les meilleurs places pour skier dans le nord de l’Europe, etc. Beaucoup de fun pour nous et beaucoup de sujets totalement random que nous avons décidé de vous épargner dans la version finale de la vidéo. Have fun!

httpv://www.youtube.com/watch?v=UpvWHxL5EXo

httpv://www.youtube.com/watch?v=GH_uDqgk7eM

Auteurs: Paul Blondé & Lauren Gouilloud

Équipement utilisé: D3s (Nikon), 24/70mm, Canon GL2

Pour en savoir plus: Apocalyptica

En entrevue : Robert Trujillo (Metallica)

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Metallica était de passage à Montréal les 19 et 20 septembre dernier dans le cadre de la tournée nord-américaine pour la promotion de leur dernier album : Death Magnetic. Ce 9e opus était très attendu après la déception provoquée par la direction artistique prise par le groupe au cours des 6 dernières années (notamment la phase St-Anger). Mais les quatre cavaliers ont su revenir dans le droit chemin pour nous offrir des compositions dignes de leur ancien répertoire et donner pour l’occasion une série de concerts vraiment kick-ass !

httpv://www.youtube.com/watch?v=8NeLlpjWBYc

httpv://www.youtube.com/watch?v=YBGHxgfn5sI&feature=related

Successivement bassiste pour Suicidal Tendencies, Black Label Society et Ozzy Osbourne, Robert Trujillo, né en Californie au milieu des années 60, a tenté sa chance au début de l’année 2003 en auditionnant avec Metallica pour le poste laissé vacant après le départ de Jason Newsted. Après 6 années passées en compagnie des plus grandes légendes du trash metal et pour sa première participation dans la composition d’un album avec le groupe, Robert Trujillo a réussi à garder la tête froide et à rester bon vivant. Après 5 mois de tractation avec les studios Warner et avec l’aide un directeur culturel exceptionnel, William Sanger, Le Polyscope a rencontré pour vous, juste avant sa montée sur scène, le plus relax des bassistes de speed metal. Au programme dans cet extrait d’une entrevue/discussion qui a duré près de 25 minutes : son regard extérieur sur le groupe, son rapport aux fans et son amour pour les mosh-pit.

ThoriumPhoto : Le show d’hier soir était époustouflant. Combien de personnes étaient présentes dans l’arène ?

Robert Trujillo : Hier soir c’était vraiment chargé. On est monté jusqu’à 21 000. Ce soir c’est supposé être la même chose… peut être même un peu plus.

T: Plus ? Est-ce que c’est vraiment possible de remplir plus que ça le Centre Bell ?

R: Apparemment oui. Ils vont être jetés là-dedans et entassés au maximum pour que tout le monde puisse en profiter. On a eu un accueil vraiment extraordinaire dans tout l’hémisphère Nord ces derniers mois. Autant ici au Canada, qu’en Europe. C’est très semblable, jouer là-bas ou à des endroits comme Québec ou Montréal. C’est vraiment fun de monter ici pour jouer. Surtout sur Montréal où le public est vraiment bruyant !

T: Metallica est maintenant rendu à la 5e date de sa tournée nord-américaine. Est-ce qu’il y a des choses que vous aimeriez faire ou voir arriver dans les mois qui viennent ?

R: En fait on a déjà démarré ça hier soir en jouant une composition du groupe appelée Shortest Straw qui n’avait pas été interprétée sur scène depuis 1997. Ca faisait un bon moment que Lars Ulrich et moi essayions de la faire rentrer dans la set-list. On avait déjà tenté le coup il y a deux ans mais James Helfield ne se sentait pas chanter dessus. C’est une compo qui demande beaucoup au niveau de la voix, surtout pour des concerts qui durent plus de deux heures. Mais hier soir James a été vraiment réceptif à ce qu’on joue du nouveau matériel. Enfin, quand je dis « nouveau » je ne veux pas nécessairement dire « neuf », mais plutôt des compositions qui n’ont pas été jouées depuis vraiment longtemps ou pas du tout dans le répertoire de Metallica. Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle reste dans la rotation des pistes qu’on exécute régulièrement en show.

T: Et d’un point vu personnel ?

R: De mon côté je dois avouer qu’en ce moment j’essaie de ramener des pistes obscures du catalogue de Metallica dans le set. En général j’arrive devant les autres et j’essaie d’initier le truc, d’attirer leur attention. Récemment, on a joué une compo instrumentale tiré du dernier album qui s’appelle Suicide and Redemption. C’était à Copenhague, le coin d’où vient Lars, et on a reçu un très bon accueil. Le public chantait sur la mélodie et ça a donné quelque chose de vraiment génial. On a réussi à créer déjà plusieurs moments comme ca dans les derniers mois et j’espère qu’il y en aura d’autre pendant l’année qui nous reste à faire sur la route !

T: Cette tournée est la deuxième partie du World Magnetic Tour et vous venez de passer un an à donner des concerts à travers le monde. Comment est-ce que tu te sens, rendu au début de cette seconde aventure ?

R: Au début d’une tournée il y a toujours un peu de flottement, et c’est normal. En fait le groupe n’est pas vraiment ajusté, spécialement pour la première date. C’est comme pour tout, il suffit qu’on arrive à se chauffer pour vraiment arriver à rentrer dedans. De ce côté-là, on a eu la chance de faire un show préliminaire avant de démarrer cette tournée. C’était un concert de bienfaisance de 90 minutes qu’on a donné à San Francisco devant une audience restreinte. C’était vraiment cool et ça nous a donné un bon kick après les 6 semaines de vacances qu’on venait juste de prendre. Rendu à la 5e date, on se sent vraiment bien. Niveau forme physique on est revenu à notre maximum !

T: Ça fait maintenant un bout de temps que tu es rentré dans Metallica. Est-ce que tu te rappelles ce que tu as ressenti pendant le premier show que tu as fait avec les autres membres du groupe ?

R: En fait mon premier show avec Metallica s’est déroulé dans le pénitencier d’État de St-Quentin en Californie, et j’étais vraiment nerveux. On n’avait pas répété beaucoup et on jouait devant touuuut un tas de détenus (rires). C’était irréel pour moi de monter sur scène entouré par les tireurs d’élite dans les miradors autour de nous et avec comme public ces gars à l’allure menaçante qui étaient là pour profiter de la musique. Mais en y regardant bien tout est question d’expérience et de l’apprentissage que tu en fais. Metallica est un groupe dont la nature est de relever des défis. Mais, oui, « irréel », c’est ce que je retiens de ce premier concert. Après ça, on a enchainé directement sur les MTV Icon, irréel pareil. J’étais comme dans une bulle : le nouveau gars que personne ne connait et qui débarque dans le groupe, avec tous ces évènements impressionnants qu’on me tend sur un plateau et avec lesquels je dois dealer. Et pendant ce temps-là je me dépêche d’apprendre des pistes de St-Anger qui n’ont jamais été joué auparavant. Beaucoup de travail et très peu de temps pour arriver à joindre les deux bouts. Comme par exemple on a fait 5 shows de suite au Fillmore de San Francisco où on a fini par jouer beaucoup de matériel qui était pas prévu initialement et je me retrouve à apprendre mes accords à moins d’une demi-heure de l’entrée en scène (rires).

T: Et maintenant, 6 ans plus tard, comment est-ce tu te sens dans le groupe ?

R: Vraiment bien ! J’aime vraiment bien ce qu’on fait en ce moment. J’aime le fait qu’on se mette au défi constamment avec du nouveau matériel en passant au travers du catalogue de Metallica et en changeant la set-list chaque soir. C’est essentiellement juste du fun maintenant. Et puis il y a eu toute l’aventure de la production de l’album avec Rick Rubin, la naissance de cinq enfants de membres du groupe dans les 5 dernières années… Ça a été très spécial pour moi et je pense qu’on a beaucoup appris à se connaître. Et nous voilà, 6 ans plus tard, à Montréal, avec ce nouvel élan dans le groupe.

T: Si tu pouvais rebâtir toute ta carrière musicale, est-ce qu’il y a quelque chose que tu changerais ?

R: Il y aura toujours des trucs que tu voudrais changer parce que tu regardes en arrière et tu te dis « Ah… Si j’avais fais ça… Si j’avais appris à jouer du piano… » et j’aurais vraiment aimé apprendre à jouer du piano quand j’étais plus jeune. Je me rends compte maintenant que c’est un instrument important pour composer. J’aurais aussi aimé apprendre à chanter à la même époque. En fait le plus tôt tu commences, le plus tu en fais et meilleur tu deviens… jusqu’à ce que ça devienne une seconde nature. Mais ce sont des choses que j’apprends à faire aujourd’hui et c’est vraiment cool. Et en même temps il y a toutes ces choses que j’ai faites qui m’ont aidé à atterrir où je suis maintenant. Alors je ne peux pas trop me plaindre pour ça. Mais en gros, ce sont les deux choses que j’aurais probablement changées ou essayées de faire. Ça et les langues…Ça n’a rien à voir avec la musique mais j’aurais vraiment aimé apprendre le français et améliorer mon espagnol quand j’en avais l’occasion. Et me voici aujourd’hui, encore en train d’essayer d’apprendre (rires).

T: Quel est le meilleur compliment que tu puisses recevoir d’un fan ?

R: Hmm, en fait c’est assez simple pour moi. J’apprécie toujours les fans qui aiment ce qu’on fait sur scène. Pareil pour la musique. C’est génial quand le monde apprécie ce que tu composes. Qu’est-ce qu’un groupe pourrait demander de plus ? C’est aussi vraiment cool quand le monde comprend tout le travail que tu mets dans ton art. En tant que musicien et en tant qu’artiste, on s’investit vraiment dans ce qu’on fait et c’est toujours cool quand les gens arrivent à reconnaitre ça. De ce côté-là, Metallica a une éthique de travail vraiment impressionnante. Pas seulement nous, mais aussi l’équipe qui nous suit sur la route et tout le management qui va autour. Tout le monde autour de nous donne cet effort supplémentaire… c’est ce qui rend le groupe spécial.

T: Par exemple qu’est-ce que tu réponds à quelqu’un qui vient vers toi en disant « Tu es la personne qui m’a donné envi de jouer de la basse » ou un truc similaire ?

R: (rires) Ça c’est un compliment vraiment cool. J’espère que je peux aider à motiver des personnes plus jeunes ou qui débutent sur un instrument. Dans une voie positive bien sur. J’ai le goût d’inspirer les gens comme j’ai été inspiré par mes héros. J’ai aussi le sentiment qu’il y a beaucoup de musiciens là dehors qui devraient être appréciés à leur juste valeur, pas seulement moi et pas seulement dans le style de musique que je joue. Mais c’est un compliment vraiment cool, n’arrêtez pas !

T: Aujourd’hui tu fais partie d’un groupe parmi les plus populaires au monde. Est-ce que le fait d’être une personne simple ne te manque pas parfois ? Comme pour aller voir des shows et finir dans les mosh-pit…

R: En fait j’en suis rendu a essayer de conserver mon énergie pour nos shows. Mais j’adore aller voir des groupes en spectacle. Ça m’inspire quand je vois des gens comme Muse, ou même Gojira quand ils font notre première partie. Ce sont des groupes vraiment cool. J’aime leur énergie et la façon dont ils se mettent en scène. Je pense que le courant de musique qu’ils amènent avec eux va continuer de croître dans le futur et j’attends ça avec impatience. Mais j’aime aussi sortir avec ma famille, donc je n’ai pas vraiment besoin d’aller dans les mosh-pits. Les seules fois où je vais là-bas, je fini par boire beaucoup trop et je me réveille le lendemain avec un mal de dos, sans mon portefeuille ou un autre truc stupide dans ce genre-là (rires). Mais je pense que mes jours de mosh-pitssont derrière moi… sans vouloir dire que je ne peux pas y aller. Parce que je peux, et je peux rivaliser avec les pire d’entre eux… mais en même temps j’ai besoin de mes deux bras et de mes deux jambes, et je n’ai pas vraiment envie de me les faire malmener en ce moment. Je préfère de loin me blesser en surfant des grosses vagues ou en tombant d’un skateboard. Mais les mosh-pits sont cool, n’arrêtez surtout pas ! (rires) J’ai 44 ans et je continue de les apprécier.

Vidéos de l’entrevue :

Robert Trujillo (part 1)

Robert Trujillo (part 2)

Auteur : Paul Blondé

En entrevue : Coeur de Pirate

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Dans toute l’histoire de la piraterie on retiendra le nom de 3 femmes célèbres : Anne Bonny, Mary Read et Béatrice Martin. Si les deux premières ont passé leur carrière déguisées en hommes à parcourir les sept mers, la troisième navigue depuis plusieurs mois entre le Québec et la France pour remplir les salles de concert et les pelouses des festivals. Le Polyscope a rencontré pour vous cette flibustière au grand coeur.

Le 25 juin en milieu d’après-midi devant la maison de Radio-Canada. Ciel bleu. Lunettes fumées. Une table. Deux chaises. C’est dans la simplicité que la jeune artiste me reçoit avant se s’embarquer dans de nouvelles aventures et la promesse d’un été déjà bien chargé. Car Coeur de Pirate est un phénomène rare qui rappelle le destin des Arctic Monkeys. D’abord repérée sur internet au travers du site communautaire MySpace dans le courant de l’année 2007, c’est suite au lancement de son album solo le 16 septembre dernier que sa carrière décolle et que s’enchaînent alors les apparitions dans les grands festivals francophones comme Osheaga, M pour Montréal et les FrancoFolies. Mais pour Béatrice Martin, cette célébrité est éphémère et « tout pourrait partir demain ». Carpe Diem donc pour la belle montréalaise qui dit essayer de profiter au jour le jour de ce succès tout en gardant la tête froide.

Coeur de Pirate, c’est d’abord une naissance. Pianiste de formation classique qui rêvait de travailler dans un magazine de mode, elle découvre la musique à l’âge de 3 ans et reste sur les bancs du conservatoire jusqu’à l’adolescence où elle laisse tout tomber. Si c’était à refaire elle se serait bien passé des cours de solfège et des gammes répétées de façon interminables. « J’aurais peut-être pas eu les mêmes skills » avoue-t-elle en souriant. S’en suit une période sombre et difficile au cours de laquelle la jeune artiste se referme sur elle-même et voit ses fréquentations tomber dans la spirale de la délinquance. Sur son corps se mettent à fleurir les tatoos en un flot discontinu. Puis vient l’élément déclencheur : une rencontre. Une rencontre qui tourne mal et qui laisse des marques. Le genre de rupture dont il semble à jamais impossible de se relever. C’est pour surmonter cette épreuve qu’elle se met à composer pour « arrêter de broyer du noir ». D’abord incertaine, elle puise ses influences dans un répertoire riche allant d’Eddie Michel à Malajube en passant par Rihanna, Aznavour et Katy Perry. Des mélodies aériennes et sentimentales. Des paroles cinglantes sous une cascade de notes. Le bouche à oreille opère et les labels accourent. Béatrice Martin se dit aujourd’hui reconnaissante à ses fans de la première heure et au « peer to peer » qui ont permis de catapulter ses chansons vers le sommet des palmarès.

Après avoir passé une année sur la route, c’est l’heure du bilan. Une année remplie de concerts et de compositions en préparation de son futur album où Béatrice Martin n’a pas eu le temps de s’ennuyer. Une année au cours de laquelle elle a défendu fièrement les couleurs de la nouvelle scène montréalaise sur le sol français. Une année qui a vu la naissance d’une nouvelle approche de son talent au travers du side-project anglophone Pearls en attendant de rencontrer son public américain. Aucun doute, la flibustière de passage à Montréal à la fin du mois pour sa seconde participation au FrancoFolies de Montréal sait où elle va et se donne les moyens d’y arriver.

Auteur : Paul Blondé

Pour en savoir plus : Coeur de Pirate

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