Le death metal était à l’honneur vendredi soir alors que le groupe polonais Vader s’arrêtait au Studio TD pour littéralement décaper la face de ses fans. Dans le cadre de cette soirée riche en pesanteur et en agressivité, les groupes Krisiun et Decrepit Birth assuraient la première partie.

Decrepit Birth : Une grosse leçon de tech death

Malgré le fait que je vais voir des spectacles métal depuis presque deux décennies, je n’avais jamais vu la formation américaine Decrepit Birth en live. C’est donc devant une salle quelque peu clairsemée mais qui ne tarderait pas à se remplir que le groupe s’est exécuté. C’est avec Vortex Of Infinity – Axis Mundi que tout a commencé et, dès le départ, le son était vraiment bon, ce qui m’a laissé échapper un soupir de soulagement car un groupe de tech death avec un son dégueulasse, c’est long longtemps. Ils nous ont interprété des chansons provenant de tous les albums, allant de The Infestation jusqu’à Spirit Guide en passant par Metatron et Symbiosis. On a même eu droit à un cover de Deicide avec la pièce Once Upon The Cross. Leur chanteur Bill Robinson, malgré son âge vénérable, y allait avec une fougue sans pareil, allant même dans le pit pour brasser quelques spectateurs. J’ai également vraiment apprécié la technicité de leur compositions aux riffs très carrés mais aux solos très mélodiques, ce qui donnait un contraste assez intéressant. Decrepit Birth ont offert toute une prestation et je risque d’aller explorer leur discographie dans les prochains jours.

Setlist : Vortex of Infinity – Axis Mundi, Spirit Guide, Metatron, Diminishing Between Worlds, Of Genocide, The Infestation, Prelude to the Apocalypse, The Resonance, Once Upon the Cross (Deicide cover), Symbiosis

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Krisiun : Une belle surprise

La formation brésilienne a été la deuxième à monter sur scène devant une foule de plus en plus dense. Je vais être honnête, après les avoir vu de nombreuses fois en spectacle, j’ai toujours trouvé leur musique un peu trop linéaire, voire ennuyante, et j’espère à chaque fois qu’ils me fassent changer d’avis. Eh bien en ce soir pluvieux/enneigé du 31 mars 2023, c’est enfin arrivé! Dès les premières notes de Kings Of Killing, tout sonnait à merveille et ça rentrait au poste en s’il-vous-plaît. Le trio composé des frères Kolesne/Camargo était gonflé à bloc et était très communicatif avec les gens présents. Je dois par contre mentionné que, malgré tout, je crois fermement que leurs prestations monteraient d’un cran s’ils avaient un deuxième guitariste car, pendant les solos, on sent qu’il manquait quelque chose. Le groupe nous a également préparé une petite surprise vers la fin de leur set avec un cover de Ace Of Spades de Motörhead qui était franchement bien exécuté et tout le monde a eu l’air d’apprécier. Ils ont finalement terminé le tout avec la pièce Hatred Inherit qui a provoqué un beau moshpit bien senti. Malgré que Krisiun ne soit toujours pas mon groupe préféré, ils ont offert une bonne performance qui m’a plu plus que je l’avais escompté!

Setlist : Kings of Killing, Swords Into Flesh, Scourge of the Enthroned, Combustion Inferno, Necronomical, Apocalyptic Victory, Serpent Messiah, Ace Of Spades (Motörhead cover), Hatred Inherit

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Vader : Une rapidité redoutable

Les vétérans du metal polonais sont finalement débarqués sur les planches du Studio TD devant une foule qui les attendait de pied ferme. Après un intro que j’ai personnellement trouvé beaucoup trop long qu’on s’est fait envoyé la chanson Dark Age en pleine gueule et c’était très solide, bien que le son du drum était peut-être un peu fort et enterrait le son des guitare quand ça allait dans le tapis. Leur frontman Peter avait visiblement l’air en forme et son vocal était gras et puissant. C’était aussi la première fois que le groupe se pointait à Montréal avec leur nouveau drummer Michał Andrzejczyk arrivé au sein de la formation en 2022 et qui a fait du très bon travail. La setlist que le groupe nous avait concoctée était surtout axée sur les vieux albums et j’ai d’ailleurs été assez surpris que leur plus récent album Solitude In Madness sorti en 2020 ait été presque entièrement laissé de côté sauf pour la chanson Shock And Awe. Je dois aussi dire que je suis un grand fan des albums Impressions In Blood, Necropolis et Welcome To The Morbid Reich et je ne comprends toujours pas pourquoi ces albums sont souvent ignorés en spectacle. Qu’à cela ne tienne, les fans du vieux matériel ont vraiment été gâtés et on a même eu une surprise à la fin du spectacle avec l’interprétation de Hell Awaits de Slayer. Vader est toujours une valeur sûre en spectacle et ils l’ont encore une fois démontré avec une prestation solide, rapide et efficace.

Setlist : Dark Age, Vicious Circle, Chaos, The Crucified Ones, Shock and Awe, Demon’s Wind, What Colour Is Your Blood?, Epitaph, Whisper, Triumph of Death, Wolftribe, Silent Empire, Blood of Kingu, Hexenkessel, Sothis, Cold Demons, When Darkness Calls, Wings, Carnal, Hell Awaits (Slayer cover)

Auteur : Maxime Pagé

Photographe : Helene Dickey