Depuis quelques jours, nos regards étaient tournés vers la page Facebook de Thylacine et pour cause ; voici ce qu’il publia il y a une semaine :

 

Après plusieurs teasers, voici qu’hier il dévoile un nouveau track et son clip qu’on vous laisse découvrir dès maintenant :

 

Une compo très sombre

C’est donc avec le titre War Dance que l’artiste français marque son retour. Musicalement, on y découvre des sonorités totalement inhabituelles chez Thylacine, comme durant les premières secondes avec une instru très sombre, assez puissante aussi. Rapidement, on retrouve néanmoins une construction assez minimaliste et progressive, marquée ça et là par des empreintes typiques comme le sax débarquant en fond aux alentours d’ 1:07. La suite allie une rythmique assez variable à des samples violents (respiration précipitée, tambours militaires pour marquer le temps etc.) nous procurant, comme il sait si bien le faire, une immersion parfaite et un univers toujours très travaillé et poignant. Mais l’on connait William Rezé, et si son electronica est toujours bien pensée, elle est aussi très souvent accompagnée d’images – comme le reportage qui illustrait l’album pépite Transsiberian.

 

 

Un clip quasi-cinématographique

War Dance : cela suffirait presque à expliquer le clip si prenant. À l’image de la musique, celui-ci est contrasté entre une violence assez visuelle et une douceur poétique ; opposition que l’on retrouve dans le titre de la chanson. Un peu baudelairien sur les bords donc, il est dirigé par Cyprien Clément-Delmas et met en scène la beauté des corps et des machines militaires au travers de chorégraphies improvisées. Tantôt ce sont les figures géométriques formées par des tanks, tantôt ce sont les entrelacements de corps durant un combat ou encore la dance d’un blessé de guerre et de sa compagne : Thylacine arrive ici à rendre beau ce qui habituellement renvoie au trash et au sang. Il fait implicitement référence aux “war dances” qui, en anglais, désignent l’ensemble des danses faisant appel aux combats simulées et aux gestuelles guerrières. La Capoeira en fait par exemple partie, mais aussi l’Hopak en Ukraine, pays où se tient le clip : visiblement, cette partie du globe inspire le jeune prodige ! L’accord parfait entre vidéo et musique ainsi que la combinaison entre guerre et danse rendent finalement ce “clip” extrêmement esthétique, voire cinématographique et l’on pourrait parfaitement l’imaginer comme étant un court-métrage (d’autant que le track dure presque 6 minutes).

Comme à son habitude, Thylacine ne nous déçoit pas et nous laisse même impatients de découvrir ce qui suivra. En attendant, on pourra le retrouver en live au festival Weekend au bord de l’eau en Suisse le 29 Juin prochain.

Auteur : David Vacher