Hellfest 2023 – J4 : Slipknot + Tenacious D + Testament + Dark Angel + The Ghost Inside et autres @Clisson
Schizophrenia (12:15-12:45 // Altar)
Changement d’ambiance climatique pour le dernier jour. Des trombes d’eau s’abattent sur le site Ă la mi-journĂ©e, transformant certains endroits en un gros bourbier. Heureusement, ça s’arrĂŞte assez vite au bout de deux heures mais difficile de circuler sans bonnes chaussures Ă©tanches jusqu’Ă la fin du fest. Pas de quoi dĂ©courager les festivaliers prĂ©sents. La bonne humeur reste de mise.
The Old Dead Tree (12:50-13:30 // Temple)
Evil Invaders (13:35-14:15 // Altar )
Tu veux de l’old school? On reste chez nos amis belges avec lĂ aussi une formation assez jeune, fondĂ©e en 2007 avec Evil Invaders. Et on se dit tout de suite qu’on vient de passer une faille temporelle et que nous sommes en 1985, en pleine vague heavy/thrash. Comment, Ă la vue de la dĂ©gaine et surtout des titres proposĂ©s cet aprem, ne pas penser aux Metallica, Destruction ou autres Exodus de l’Ă©poque. D’autant plus que la voix du sympathique frontman Joe ressemble un peu au Dave Mustaine des dĂ©buts. Le groupe est Ă fond et ça dĂ©fouraille sĂ©vère. Le titre d’ouverture “Feed me The Violence” te fait secouer la tĂŞte Ă t’en faire pĂ©ter les cervicales. Le reste de la set list est dans le mĂŞme ton mais avec des petites pointes heavy bienvenues comme sur le titre plus lent “In Deepest Black”. Mais la violence reprend rapidement ses droits sur “Die For Me” devant un parterre bien fourni (peut-ĂŞtre un peu aidĂ© par le dĂ©luge de l’extĂ©rieur). Ce n’est pas très original au final mais Evil Invaders montre que le thrash old school est d’une efficacitĂ© imparable 40 ans après les dĂ©buts du genre. Un très bon moment!
Hollywood Undead (14:20-15:05 // MainStage 1 )
HaleStorm (15:10-15:55 // MainStage 2 )
Vektor (15:10-15:55 // Altar )
Toujours du thrash mais ce coup-ci, on va Ă©voluer vers quelque chose de plus actuel avec Vektor . En effet, en digne hĂ©ritier de Coroner, les AmĂ©ricains ont su amener un vent de fraĂ®cheur dans le thrash technique et progressif. Le public est prĂ©sent en masse sous l’Altar et, cette fois-ci, ce n’est pas en raison de la pluie (qui d’ailleurs, a cessĂ©) mais bien pour apprĂ©cier la musique du groupe qui, mĂŞme si elle est sacrĂ©ment complexe est toujours très accrocheuse et ne tombe jamais dans l’ennui. “Cosmic Cortex” donne le ton avec ses 10 minutes au compteur mais quelle merveille d’entrĂ©e de jeu! L’Ă©nergique et efficace “Oblivion” prend le relais avant que le sombre “Black Future” prenne la suite. David DiSanto, le sympathique frontman du groupe est tout sourire et ravi de l’ambiance. La suite sera du mĂŞme niveau avant que l’expĂ©rimental mais non moins somptueux “Recherching the Void” ne clĂ´ture les dĂ©bats de la plus belle des manières avec son cĂ´tĂ© plus mĂ©lancolique et ses parties en voix claires! Vektor signe sans aucun doute l’une des grosses performances de la journĂ©e. Vivement le nouvel album promis et un retour très rapide en Europe!
HateBreed (16:00-16:45 // MainStage 1 )
Electric Callboy (16:50-17:40 // MainStage 2 )
Holy Moses (16:50-17:40 // Altar )
A l’heure oĂą beaucoup se battent pour qu’il y ait plus de paritĂ© hommes/femmes sur scène et en gĂ©nĂ©ral dans la musique, il y a pourtant des femmes qui, il y a plus de 40 ans, ont su s’imposer dans ce milieu qu’on disait masculine et machiste. Outre Joan Jett et surtout Doro, il y avait aussi Holy Moses dans le thrash avec la blonde Sabina Classen. Ce fut sans doute une des premières femmes Ă s’imposer dans le metal extrĂŞme. Elle fĂŞte en cette annĂ©e 2023 ses 60 ans et elle a annoncĂ© qu’il Ă©tait largement temps de tirer sa rĂ©vĂ©rence. Ce sont donc les derniers concerts du groupe et c’est immanquable. Le public est toujours aussi nombreux sous l’Altar donc ambiance garantie. D’autant plus que Sabina est en grande forme et saute partout. Alors bien sĂ»r, sa voix rauque et Ă©raillĂ©e n’est sans doute plus aussi prĂ©cise sur scène que sur album. Ses deux comparses Peter (guitare) et Thomas(basse) abattent un travail formidable. L’album culte de plus de 33 ans d’âge “The New Machine of Liechtenstein” est particulièrement mis en avant avec des titres imparables. Mais les nouveautĂ©s seront aussi de mise avec les rĂ©cents “Invisible Queen” et “Cult of the Machine”, très efficaces eux aussi. Le groupe termine avec le très bon “Current of Death avant que Sabina craque, en pleurs, devant l’ovation du public. Ses larmes sont vraiment sincères et elle nous invite tous au concert final qui doit se tenir en Allemagne le 27 dĂ©cembre prochain . Merci en tout cas Ă elle et Ă ce groupe excellent pour sa grande carrière de près de 40 ans. Le grand moment de cette Ă©dition assurĂ©ment.
Amon Amarth (17:45-18:35 // MainStage 1)
MalgrĂ© la boue prĂ©sente devant les Mainstages, ce n’est pas une surprise de constater qu’il y a la grande foule pour assister au show d’Amon Amarth. Mine de rien, cela faisait sept ans que la joyeuse bande de vikings ne nous avait pas rendu visite Ă Clisson. Et c’est parti pour un show gĂ©ant. Il n’y a qu’Ă voir la scène avec le grand casque cornu (bon, ça ce n’est pas très viking dans les faits) et les deux grandes statues (les gardiens d’Asgaard) pour se dire qu’on va en prendre plein la vue et les oreilles. CĂ´tĂ© setlist, le groupe va laisser un peu tomber son dernier album (un seul titre proposĂ©: “Guardians of Asgaard) pour aller vers un petit best-of de leur dĂ©sormais longue carrière. Pas d’inquiĂ©tude, tous les moments forts du show qui font la renommĂ©e du show sont au rendez-vous. les proues du drakkar apparaissant sur scène, le duel entre deux guerriers sur le redoutable “The Way of Vikings”, le public s’accroupissant pour faire les rameurs et enfin et le combat entre le frontman Johan Hegg, armĂ© du marteau de Thor contre le serpent/dragon (gonflable!). Certains trouveront tout ça ridicule et kitch mais il n’empĂŞche qu ‘Amon Amarth est une mĂ©canique bien huilĂ©e qui met une ambiance du tonnerre, par Odin, et c’est bien lĂ l’essentiel!
Grave Pleasures (17:45-18:35 // Temple )
Benediction (18:40-19:30 // Altar )
Disons-le, l’annulation d’Exodus quelques jours avant le dĂ©but du festival avait mis un petit coup sur la tĂŞte Ă tous les fans de thrash mais les orgas ont de la ressource pour trouver de bons remplaçants. Au revoir le thrash, bienvenue de nouveau au death avec Benediction . Les britanniques avaient connu leur heure de gloire au dĂ©but des annĂ©es 90 comme beaucoup d’autres formations du genre mais aussi ont eu leur traversĂ©e du dĂ©sert avant une rĂ©surrection en 2020 avec l’excellent album “Scriptures”. Premier constat, le groupe est ravi d’ĂŞtre lĂ et bĂ©nĂ©ficie, de plus Ă cette heure tardive, d’un crĂ©neau d’une heure. Et ils ne vont pas manquer le rendez-vous. C’est un vĂ©ritable rouleau compresseur qui s’abat sur le public de L’Altar. Et ce dernier, fin connaisseur, ne demande que ça! Les brĂ»lots s’enchaĂ®nent les uns après les autres sans aucun temps mort. Une mention spĂ©ciale sur certains titres comme “Unfound Mortality”, “The Grotesque” ou encore “Subconscious Terror” qui atomisent l’ Altar. L’imposant chanteur Dave Ingram (mon dieu, quelle carcasse!) n’en finit pas de trinquer avec le public entre chaque morceau. Cette guerre totale ne laissera aucun survivant avec un sommet de violence final “Stormcrow”. Benediction vient de donner une vraie leçon de death metal old school Ă un public qui n’attendait que ça. Leur motivation et leur bonne humeur ont fait plaisir Ă voir. Sans doute un des grands concerts de cette dernière journĂ©e!
Tenacious D (19:45-20:55 // MainStage 1 )
Dark Angel (20:50-21:5 // Altar )
Pantera (21:00-22h25 // Mainstage 1)
Et nous arrivons au concert le plus attendu du jour ou le plus controversĂ©, c’est selon. Phil Anselmo, le plus grand fan du Hellfest (il est lĂ presque chaque annĂ©e rappelons le) a donc reformĂ© Pantera pour une sĂ©rie de concerts Ă travers le Monde au grand dam de nombreux fans de la première heure pour qui Pantera sans Vinnie Paul et Dimebag Darrell n’est absolument pas le mĂŞme groupe. On trouve tout de mĂŞme du sacrĂ© beau monde: Rex Brown Ă la basse comme au bon vieux temps, Charlie Benante (Anthrax) Ă la batterie et le grand Zakk Wylde Ă la guitare. En tout cas, ce Pantera new look tient Ă rendre hommage Ă ses deux ex-membres dĂ©cĂ©dĂ©s tragiquement en mettant en route une vidĂ©o hommage en guise d’introduction. Pour le concert lui-mĂŞme, c’est un petit peu l’angoisse au dĂ©part car Phil n’a pas l’air très en voix sur le titre phare “A New Level”. En plus, il a l’air bourrĂ© quand il s’adresse au public avec sa voix hĂ©sitante et tremblante. Mais c’est peut-ĂŞtre l’Ă©motion aussi car les choses vont aller en s’amĂ©liorant par la suite. Le son de gratte de Zakk devient optimal et on est soulagĂ© de voir que ce dernier n’en fera pas trop et tiendra son rang. C’est un grand enchaĂ®nement de classiques qui dĂ©roule avec des moments forts comme ce “Suicide Note part II”, très violent qui embrase la fosse, ou au contraire le lent “This Love”, jouĂ© au ralenti mais très fort en Ă©motions. Les indĂ©boulonnables “Becoming”, “Five Minutes alone” ou encore “I’m Broken” sont Ă©videmment au rendez-vous. Le pari est donc rĂ©ussi pour Phil Anselmo. Cette reformation est au final saluĂ©e par de nombreux fans mĂŞme si, bien sĂ»r, la folie des annĂ©es 90 n’est plus lĂ (regardez donc les vidĂ©os des tournĂ©es de l’Ă©poque, ça vaut le coup d’Ĺ“il). Reste Ă savoir maintenant ce que Pantera va devenir. Est-ce un nouveau dĂ©part ou un simple hommage? L’avenir nous le dira.
Slipknot (22:30-00:00 // MainStage 1 )
Dernier concert et tĂŞte d’affiche du soir, c’est un peu la confusion chez Slipknot. En effet, entre le renvoi la veille de la tournĂ©e du membre fondateur Craig Jones et de l’absence de Shawn (Clown) pour raisons familiales, on se dit que ce ne sont pas les meilleures conditions pour entamer une tournĂ©e. Mais cette machine de guerre est tellement au point que les doutes vont vite se dissiper. D’autant plus que les deux premiers opus vont ĂŞtre particulièrement mis en avant, Ă la grande joie des fans prĂ©sents. En attendant, c’est “The Blisters exist” qui va enflammer la foule prĂ©sente. Une entrĂ©e en matière très rĂ©ussie qui va mettre tout le monde d’accord. Après un extrait du dernier opus “The Dying Song” qui, ma foi, passe bien l’Ă©preuve du live, c’est parti pour un enchaĂ®nement de grands classiques. On dira ce qu’on veut mais ce mix entre nĂ©o et metal extrĂŞme, c’Ă©tait quand mĂŞme sacrĂ©ment novateur et ça envoie sĂ©vère. Comment ne pas s’Ă©clater sur des titres imparables comme “Liberate”, “The Heretic Anthem” et “Wait and Bleed” menĂ©s en plus par une main de maĂ®tre par le grand Corey Taylor, très en voix ce soir. Le show est Ă©galement Ă la hauteur de l’Ă©vĂ©nement avec tout ce qu’il faut comme effets de lumière et de pyrotechnie; Après une courte pause, le groupe revient avec le très attendu “People=Shit” qui embrase la fosse mais c’est surtout “Spit it Out” qui va ĂŞtre le point culminant du set quand Corey va demander Ă toute la foule de s’agenouiller avant de se lever d’un bond pour les dernières minutes de folie. VoilĂ qui termine ce fest en beautĂ© avec en plus le traditionnel feu d’artifice, toujours très rĂ©ussi.
Testament (23:00-00:00 // Altar )
Feu d’artifice
Photographes : Fanny Dudognon et David Vacher
Auteur : Etienne Conan