Schizophrenia (12:15-12:45 // Altar)

Changement d’ambiance climatique pour le dernier jour. Des trombes d’eau s’abattent sur le site à la mi-journée, transformant certains endroits en un gros bourbier. Heureusement, ça s’arrête assez vite au bout de deux heures mais difficile de circuler sans bonnes chaussures étanches jusqu’à la fin du fest. Pas de quoi décourager les festivaliers présents. La bonne humeur reste de mise. 

Une dernière journée sous le signe du thrash/death sous l’Altar, voilà qui n’est pas pour me déplaire. Et on commence par les jeunes loups belges de Schizophrenia. C’est une jeune formation formée il y a seulement 7 ans et qui a déjà fait ses preuves sur scène. C’est sale et méchant mais il manque encore un petit quelque chose pour que ça renverse les foules. Mais avec l’expérience, ça va venir, c’est sûr! A encourager pour l’avenir. 

The Old Dead Tree (12:50-13:30 // Temple)


Evil Invaders (13:35-14:15 // Altar )

Tu veux de l’old school? On reste chez nos amis belges avec là aussi une formation assez jeune, fondée en 2007 avec Evil InvadersEt on se dit tout de suite qu’on vient de passer une faille temporelle et que nous sommes en 1985, en pleine vague heavy/thrash. Comment, à la vue de la dégaine et surtout des titres proposés cet aprem, ne pas penser aux Metallica, Destruction ou autres Exodus de l’époque. D’autant plus que la voix du sympathique frontman Joe ressemble un peu au Dave Mustaine des débuts. Le groupe est à fond et ça défouraille sévère. Le titre d’ouverture “Feed me The Violence” te fait secouer la tête à t’en faire péter les cervicales. Le reste de la set list est dans le même ton mais avec des petites pointes heavy bienvenues comme sur le titre plus lent “In Deepest Black”. Mais la violence reprend rapidement ses droits sur “Die For Me” devant un parterre bien fourni (peut-être un peu aidé par le déluge de l’extérieur). Ce n’est pas très original au final mais Evil Invaders montre que le thrash old school est d’une efficacité imparable 40 ans après les débuts du genre. Un très bon moment! 


Hollywood Undead (14:20-15:05 // MainStage 1 )


HaleStorm (15:10-15:55 // MainStage 2 )


Vektor (15:10-15:55 // Altar )

Toujours du thrash mais ce coup-ci, on va évoluer vers quelque chose de plus actuel avec Vektor . En effet, en digne héritier de Coroner, les Américains ont su amener un vent de fraîcheur dans le thrash technique et progressif. Le public est présent en masse sous l’Altar et, cette fois-ci, ce n’est pas en raison de la pluie (qui d’ailleurs, a cessé) mais bien pour apprécier la musique du groupe qui, même si elle est sacrément complexe est toujours très accrocheuse et ne tombe jamais dans l’ennui. “Cosmic Cortex” donne le ton avec ses 10 minutes au compteur mais quelle merveille d’entrée de jeu! L’énergique et efficace “Oblivion” prend le relais avant que le sombre “Black Future” prenne la suite. David DiSanto, le sympathique frontman du groupe est tout sourire et ravi de l’ambiance. La suite sera du même niveau avant que l’expérimental mais non moins somptueux “Recherching the Void” ne clôture les débats de la plus belle des manières avec son côté plus mélancolique et ses parties en voix claires! Vektor signe sans aucun doute l’une des grosses performances de la journée. Vivement le nouvel album promis et un retour très rapide en Europe


HateBreed (16:00-16:45 // MainStage 1


Electric Callboy (16:50-17:40 // MainStage 2


Holy Moses (16:50-17:40 // Altar

 

A l’heure où beaucoup se battent pour qu’il y ait plus de parité hommes/femmes sur scène et en général dans la musique, il y a pourtant des femmes qui, il y a plus de 40 ans, ont su s’imposer dans ce milieu qu’on disait masculine et machiste. Outre Joan Jett et surtout Doro, il y avait aussi Holy Moses dans le thrash avec la blonde Sabina Classen. Ce fut sans doute une des premières femmes à s’imposer dans le metal extrême. Elle fête en cette année 2023 ses 60 ans et elle a annoncé qu’il était largement temps de tirer sa révérence. Ce sont donc les derniers concerts du groupe et c’est immanquable. Le public est toujours aussi nombreux sous l’Altar donc ambiance garantie. D’autant plus que Sabina est en grande forme et saute partout. Alors bien sûr, sa voix rauque et éraillée n’est sans doute plus aussi précise sur scène que sur album. Ses deux comparses Peter (guitare) et Thomas(basse) abattent un travail formidable. L’album culte de plus de 33 ans d’âge “The New Machine of Liechtenstein” est particulièrement mis en avant avec des titres imparables. Mais les nouveautés seront aussi de mise avec les récents “Invisible Queen” et “Cult of the Machine”, très efficaces eux aussi. Le groupe termine avec le très bon “Current of Death avant que Sabina craque, en pleurs, devant l’ovation du public. Ses larmes sont vraiment sincères et elle nous invite tous au concert final qui doit se tenir en Allemagne le 27 décembre prochain . Merci en tout cas à elle et à ce groupe excellent pour sa grande carrière de près de 40 ans. Le grand moment de cette édition assurément. 


Amon Amarth (17:45-18:35 // MainStage 1)

Malgré la boue présente devant les Mainstages, ce n’est pas une surprise de constater qu’il y a la grande foule pour assister au show d’Amon AmarthMine de rien, cela faisait sept ans que la joyeuse bande de vikings ne nous avait pas rendu visite à Clisson. Et c’est parti pour un show géant. Il n’y a qu’à voir la scène avec le grand casque cornu (bon, ça ce n’est pas très viking dans les faits) et les deux grandes statues (les gardiens d’Asgaard) pour se dire qu’on va en prendre plein la vue et les oreilles. Côté setlist, le groupe va laisser un peu tomber son dernier album (un seul titre proposé: “Guardians of Asgaard) pour aller vers un petit best-of de leur désormais longue carrière. Pas d’inquiétude, tous les moments forts du show qui font la renommée du show sont au rendez-vous. les proues du drakkar apparaissant sur scène, le duel entre deux guerriers sur le redoutable “The Way of Vikings”, le public s’accroupissant pour faire les rameurs et enfin et le combat entre le frontman Johan Hegg, armé du marteau de Thor contre le serpent/dragon (gonflable!). Certains trouveront tout ça ridicule et kitch mais il n’empêche qu ‘Amon Amarth est une mécanique bien huilée qui met une ambiance du tonnerre, par Odin, et c’est bien là l’essentiel! 


Grave Pleasures (17:45-18:35 // Temple


Benediction (18:40-19:30 // Altar

Disons-le, l’annulation d’Exodus quelques jours avant le début du festival avait mis un petit coup sur la tête à tous les fans de thrash mais les orgas ont de la ressource pour trouver de bons remplaçants. Au revoir le thrash, bienvenue de nouveau au death avec Benediction . Les britanniques avaient connu leur heure de gloire au début des années 90 comme beaucoup d’autres formations du genre mais aussi ont eu leur traversée du désert avant une résurrection en 2020 avec l’excellent album “Scriptures”. Premier constat, le groupe est ravi d’être là et bénéficie, de plus à cette heure tardive, d’un créneau d’une heure. Et ils ne vont pas manquer le rendez-vous. C’est un véritable rouleau compresseur qui s’abat sur le public de L’Altar. Et ce dernier, fin connaisseur, ne demande que ça! Les brûlots s’enchaînent les uns après les autres sans aucun temps mort. Une mention spéciale sur certains titres comme “Unfound Mortality”, “The Grotesque” ou encore “Subconscious Terror” qui atomisent l’ Altar. L’imposant chanteur Dave Ingram (mon dieu, quelle carcasse!) n’en finit pas de trinquer avec le public entre chaque morceau. Cette guerre totale ne laissera aucun survivant avec un sommet de violence final “Stormcrow”. Benediction vient de donner une vraie leçon de death metal old school à un public qui n’attendait que ça. Leur motivation et leur bonne humeur ont fait plaisir à voir. Sans doute un des grands concerts de cette dernière journée! 


Tenacious D (19:45-20:55 // MainStage 1


Dark Angel (20:50-21:5 // Altar )


Pantera (21:00-22h25 // Mainstage 1)

Et nous arrivons au concert le plus attendu du jour ou le plus controversé, c’est selon. Phil Anselmo, le plus grand fan du Hellfest (il est là presque chaque année rappelons le) a donc reformé Pantera pour une série de concerts à travers le Monde au grand dam de nombreux fans de la première heure pour qui Pantera sans Vinnie Paul et Dimebag Darrell n’est absolument pas le même groupe. On trouve tout de même du sacré beau monde: Rex Brown à la basse comme au bon vieux temps, Charlie Benante (Anthrax) à la batterie et le grand Zakk Wylde à la guitare. En tout cas, ce Pantera new look tient à rendre hommage à ses deux ex-membres décédés tragiquement en mettant en route une vidéo hommage en guise d’introduction. Pour le concert lui-même, c’est un petit peu l’angoisse au départ car Phil n’a pas l’air très en voix sur le titre phare “A New Level”. En plus, il a l’air bourré quand il s’adresse au public avec sa voix hésitante et tremblante. Mais c’est peut-être l’émotion aussi car les choses vont aller en s’améliorant par la suite. Le son de gratte de Zakk devient optimal et on est soulagé de voir que ce dernier n’en fera pas trop et tiendra son rang. C’est un grand enchaînement de classiques qui déroule avec des moments forts comme ce “Suicide Note part II”, très violent qui embrase la fosse, ou au contraire le lent “This Love”, joué au ralenti mais très fort en émotions. Les indéboulonnables “Becoming”, “Five Minutes alone” ou encore “I’m Broken” sont évidemment au rendez-vous. Le pari est donc réussi pour Phil Anselmo. Cette reformation est au final saluée par de nombreux fans même si, bien sûr, la folie des années 90 n’est plus là (regardez donc les vidéos des tournées de l’époque, ça vaut le coup d’œil). Reste à savoir maintenant ce que Pantera va devenir. Est-ce un nouveau départ ou un simple hommage? L’avenir nous le dira. 


Slipknot (22:30-00:00 // MainStage 1

Dernier concert et tête d’affiche du soir, c’est un peu la confusion chez SlipknotEn effet, entre le renvoi la veille de la tournée du membre fondateur Craig Jones et de l’absence de Shawn (Clown) pour raisons familiales, on se dit que ce ne sont pas les meilleures conditions pour entamer une tournée. Mais cette machine de guerre est tellement au point que les doutes vont vite se dissiper. D’autant plus que les deux premiers opus vont être particulièrement mis en avant, à la grande joie des fans présents. En attendant, c’est “The Blisters exist” qui va enflammer la foule présente. Une entrée en matière très réussie qui va mettre tout le monde d’accord. Après un extrait du dernier opus “The Dying Song” qui, ma foi, passe bien l’épreuve du live, c’est parti pour un enchaînement de grands classiques. On dira ce qu’on veut mais ce mix entre néo et metal extrême, c’était quand même sacrément novateur et ça envoie sévère. Comment ne pas s’éclater sur des titres imparables comme “Liberate”, “The Heretic Anthem” et “Wait and Bleed” menés en plus par une main de maître par le grand Corey Taylor, très en voix ce soir. Le show est également à la hauteur de l’événement avec tout ce qu’il faut comme effets de lumière et de pyrotechnie; Après une courte pause, le groupe revient avec le très attendu “People=Shit” qui embrase la fosse mais c’est surtout “Spit it Out” qui va être le point culminant du set quand Corey va demander à toute la foule de s’agenouiller avant de se lever d’un bond pour les dernières minutes de folie. Voilà qui termine ce fest en beauté avec en plus le traditionnel feu d’artifice, toujours très réussi. 


Testament (23:00-00:00 // Altar 

 


Feu d’artifice

 

 

Photographes : Fanny Dudognon et David Vacher

Auteur : Etienne Conan