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La Rue Kétanou + Saint Michel Swing @ Le Bikini (Toulouse)

Jeudi 21 septembre 2017 – Tandis que la saison des concerts reprend peu à peu (avec notamment le live d’Aufgang et des Marquises au Métronum), l’heure était au festif au Bikini ! Organisée par le syndicat des cheminots de Midi-Pyrénées, c’était aussi l’occasion de sensibiliser les spectateurs face aux nombreuses discriminations, ajoutant une dimension de lutte pour finaliser le tout.


Encore une fois, la programmation était super bien pensée par le Bikini, avec une bonne découverte en première partie : Saint Michel Swing. Parfaitement intégré à l’ambiance générale de la soirée, ils ont assuré un swing très efficace et plaisant à écouter. La preuve en est : ils ont reçu un très bon accueil avec un public motivé (quand bien même il n’était pas complet puisque, dehors, la file d’attente à l’entrée ne se terminera qu’entre les deux groupes). Une ambiance qui animera toute la salle, faisant même taper du pied les impatients au bar au son des cordes et de l’accordéon. Les six musiciens ont parfaitement réussi leur prestation, leur présence étant d’autant plus logique que le groupe est habitué aux soirées “sociales” telle que celle de ce soir.

Le changement de plateau se prolongera assez longtemps, bien qu’animé par un documentaire à l’initiative du syndicat des cheminots. Un documentaire de sensibilisation face à certaines injustices sociales qui, bien que tout à fait convaincant du point de vue de la réalisation, nous paraît assez inefficace et pour cause : le public présent devait certainement être déjà sensible aux causes défendues dans le film. Il servira néanmoins de piqûre de rappel, dans une période de manifestations sociales importantes.

Après une assez longue attente, c’est donc à La Rue Kétanou de prendre place sur un plateau assez léger en terme de décorations scéniques. Mais nous ne sommes pas là pour ça, et le groupe enchaînera une prestation mêlant incontournables et découvertes dans une ambiance globalement bon enfant. Très proche du public, celui-ci le lui rendra bien au travers d’une énergie débordante qui néanmoins n’équivaudra pas celle dont nous nous étions habitués lors des festivals – comme par exemple lors du live d’Un Air deux familles au festival Ecaussystème, où le chanteur de la Rue Kétanou était venu partagé quelques morceaux. Un live sans tâche donc, avec des Tu parles trop ou Mohammed reprises en cÅ“ur par les “cigales” dans un Bikini transformé en fourmilière pour une affiche affichant “complet” assez rapidement. Les quatre musiciens finiront en rappel sur Les Mots pour clore une soirée comme on les aime, sonnant le retour des concerts au Bikini, à Toulouse et chez Thorium !

Auteur : David Vacher
Photographe : Antony Chardon (Archive Thorium Magazine)

After Marianne

Le Weekend des Curiosit̩s 2017 РJour 2 @ Le Bikini (Toulouse)

After Marianne

After Marianne

Samedi 03 Juin 2017 – Autant la soirée d’hier s’annonçait et a été plutôt hard dans ce qu’elle nous proposait, autant ce soir s’annonce plus “cool”, non en terme de niveau musical évidemment mais plutôt en terme d’ambiance. On savait à quoi s’attendre, reste à voir si cela a été convaincant et si cela a attiré plus de monde que la veille.

Comme un rituel, le premier groupe à ouvrir le samedi est le gagnant du tremplin Crédit Agrciole 31. Cette année, un jeune groupe tout droit venu du Tarn, et qui nous offre un rock à l’ancienne plutôt efficace : The Strings. C’est en effet l’année de la réussite pour ce trio, puisqu’en plus du tremplin et de leur place ce soir, ils ont aussi sorti leur premier album, Low Light. En attendant, on les retrouve sur scène avec leur musique anglaise influencée par les années 1960, Stones et Beatles en tête. De Dazzling Woman à leur classe vestimentaire, tout nous rappelle la bonne époque du rock’n’roll, peut être même un peu trop ? En effet, l’influence est tellement prégnante qu’on aurait aimé un peu plus de liberté dans leur musique, un peu plus de détachement peut-être. Toujours est-il que le public, assez peu nombreux en début de soirée, a l’air convaincu au vu des nombreuses têtes secouées.  Riffs efficaces, deux chanteurs, une bonne énergie ; voilà la clef d’un bon début de programmation au même titre que Ryder the Eagle hier.

Le premier groupe de la scène des Curiosités va venir confirmer définitivement la tendance plus souple de cette seconde soirée. Sans seconde chanteuse, avec batterie ; voilà la composition actuelle du groupe Ainamaty. Influencés par des groupes comme The Dø entre autres, c’est une musique de voyage que nous propose le groupe. Une indie pop onirique qui fait planer le public plus qu’il ne le fera bouger ; mais ca fait tout de même du bien ! Et tandis que leur troisième EP est en cours, avec des titres comme Madame, on attend de voir la suite de leur parcours très prometteur ! En attendant, ils auront ce soir attiré du monde,

20h : Direction la grande scène intérieure pour redécouvrir After Marianne, après leur passage il y a peu au Metronum. Le groupe toulousain est clairement, dans la programmation, le groupe le plus calme de ce festival. Avec leur genre si singulier, s’approchant de la dream-pop, les quatre membres nous ont encore fait faire un saut dans l’espace. Une fois de plus, on retrouve une qualité technique irréprochable, notamment Théophile Antolinos à la guitare noise. Une show scénique assez calme, mais parfaitement adapté à leur genre musical viendra une fois de plus favoriser l’évasion du Bikini qui, néanmoins, n’est pas complet du tout. A noter la sortie en 2017 de leur E.P Without U, ainsi que la version bonus de leur premier album It’s a wonderful place to be (over) dont est tirée la majorité des morceaux de ce soir, comme Take over. Enfin, un très grand bravo à Marvin Heideger pour le show lumière qui était tout bonnement magnifique, de très grande classe.

Tandis que nous nous dirigeons vers la scène des Curiosités pour revoir Mirror, on s’arrête quelque temps devant Mawimbi, qui a pris place au niveau de la piscine. Autant nous étions un peu déçus hier du peu de monde et du manque d’engouement des DJs, autant ce soir la place centrale du Bikini s’annonce bouillante. Les rythmes exotico-africains de Mawimbi vont très clairement animer l’extérieur jusqu’à 00h, assurant le show jusqu’à la fin. On l’imagine sans problème pour une pool party, comme le Bikini a l’habitude d’en faire. En y repassant plus tard, on s’apercevra que cette place était véritablement bondée, dans une ambiance assez chaude ; de quoi rebooster tout le monde avec une bonne dose d’énergie et de chaleur.

Mirror, c’est un violoncelle et un machiniste. Mirror, c’est les faiseurs d’instrus de Bigflo & Oli. Mirror, c’est ceux qui avaient ambiancé la soirée 100% toulousaine du Bikini il y a peu avec Orme et Kid Wise. Mais Mirror, c’est surtout une electro envoûtante à souhait, entrecoupée des sublimes passages du violoncelliste Luc Blanchot. Ils l’auront annoncé d’emblée : leur show sera divisé en deux, avec une première partie assez soft et une deuxième un peu plus poussée à 00h30. Dans les deux cas, le public était au rendez-vous (malgré la pluie) pour savourer Syracuse ou encore Faun. Comme d’habitude, on a ce sentiment de frustration puisque ce duo est assez inactif, monopolisant leur temps pour travail aux côtés des deux rappeurs toulousains. C’est en tous les cas un véritable plaisir de les entendre, et de les voir ce soir au côté d’Ainamaty pour une bien belle scène des Curiosités.

Viens l’heure de la langue française avec 4 groupes paroliers. En premier lieu, Thérapie Taxi. Issus de la scène pop française, ils se démarquent avec des paroles très actuelles, se basant sur la vie quotidienne des jeunes d’aujourd’hui, entre drague et nostalgie. Animés d’un EP sorti cette année, et partis pour un long été avec notamment le Point Ephémère, Garorock, Les Fraoncoflies et Rock en Seine, les 3 garçons et la fille s’inscrivent explicitement dans la suite de groupe comme La Femme. Et, au vu du public, on peut dire que ça a eu un franc succès ce soir, avec Coma Idyllique en point de voûte. Une bonne interaction avec le public viendra clore le show, qui manque cela dit d’une basse selon nous (mais elle est évidemment remplacée par une machine).

Avec un EP annoncé pour la fin de l’année, et un tremplin Larsen en poche, on était curieux de voir ce qu’allait donner le groupe de rappeurs toulousains Kool Skandal. Le résultat est assez inégale selon nous : il y a clairement du potentiel avec des paroles intéressantes et un flow plutôt sympa du côté de Jimmy Al. Mais d’autres passages traînent en longueur, et viennent casser le rythme comme dans Porteur officiel. En attendant, ils n’ont que 15 et 16 ans ; un duo à suivre donc car cela peut donner de très bonnes choses. D’autant qu’inclure du Hip-Hop ce soir s’est révélé un peu trop audacieux à entendre un public un peu décontenancé de passer du Pogo Car Crash Control au Pirouettes en passant par Darius : il n’y avait pas que des adeptes de rap ce soir et ça se sentira évidemment lors de la prestation des rappeurs toulousains.

Des deux noms omniprésents dans les bouches ce soir, celui-ci est le premier : Frànçois & the Atlas Mountains. Avec une carrière internationale et une présence aux Victoires de la Musique, nul besoin de rappeler ni qui il est, ni d’où il vient. En revanche, il était très clairement attendu ce soir comme l’une des têtes d’affiche de ce Weekend. On retrouvera ainsi les rythmes très exotiques de leur musique, indéniablement marquée par leurs très nombreux voyages. Musicalement, c’est assez phénoménal avec un bassiste (Amaury Ranger) exécutant ses lignes groovys à la perfection, et un batteur hors-norme en la personne de Jean Thevenin aka “Jaune” . Ils sont venus chargés d’un nouvel album, Solide Mirage, dont ils joueront quelques titres comme Grand dérèglement. Seul bémol entendu de ci de là : le groupe était un peu trop calme pour ce moment de la soirée, dévoilant possiblement l’absence d’un groupe un peu plus énergique dans le lot. Mais cela reste de très haute qualité, et l’on comprend très facilement pourquoi ils en sont arrivés là.

The Pirouettes, c’est la prolongation de la pop française ce soir. Beaucoup plus vintage que Thérapie Taxi, ils s’ancrent dans le synthé-pop des années 1980, avec des références par exemple à Rita Mitsouko. Ils connaîtront notamment un petit succès l’an passé avec Carrément Carrément, leur deuxième album. C’est un fait : ils ont leur propre univers, et le décline bien au travers de leurs titres. Mais le décalage temporel nous a semblé assez gênant, nous empêchant de rentrer véritablement dans le projet musical. Cela dit, en regardant autour de nous, on comprend vite que, face à The Pirouttes, soit on adore soit on accroche pas ; témoignant d’un univers particulier qui fera le bonheur de certains.

Vient l’heure tant attendue de la deuxième tête d’affiche de ce soir, et d’un changement radical dans le style avant d’entamer la partie electro : Roméo Elvis. Wagon du nouveau rap belge qui fait tant parler de lui en ce moment (avec des noms comme JeanJass  et Caballero), vous n’avez pas fini d’entendre parler de lui. Et on comprend pourquoi ce soir : le Bikini est devenu un chaudron bouillonnant. On retrouve cette faculté à chauffer tout le public en moins d’un morceau, avec des nombreuses interactions qui auront manqué parfois durant ce Weekend. Côté technique, c’est évidemment irréprochable. Sans vouloir développer un flow ultra-rapide, il posera ses tubes les uns après les autres sans aucun problème avec une aisance toute particulière. Lui aussi a sorti un nouvel album cette année, Morale 2, avec des morceaux très réussis comme l’hommage à sa dulcinée dans Lenita ou bien Les hommes ne pleurent pas. Un show très réussi pour un rappeur en voie de faire parler de lui longtemps.

La soirée se finira, comme à l’accoutumée, avec une partie électro qui, ce soir, était de très haute volée. Leska (duo composé de Les Gordon et Douchka), la house dopée de Darius et l’electro plus chill de Seth XVI viendront allumer le Bikini jusqu’à quasiment 6h.

Au final, malgré quelques petites imperfections comme la juxtaposition sonore des deux scènes extérieures, c’est une bonne édition du Weekend des Curiosités qui s’est tenue en ce mois de Juin. Une programmation non parfaite mais tout de même de qualité pour deux soirées sans aucun problème particulier. On est surtout ravi de redécouvrir un festival dont l’âme est de faire découvrir des groupes plutôt que d’aligner les grands noms ; la différence s’est nettement faite sentir cette année au plus grand bonheur du public. Malgré une fréquentation surement à la baisse, on peut donc parler d’une belle réussite dans ce que le Bikini nous a proposé. Vivement l’année prochaine !

Photographe : Antony Chardon

Rédacteur : David Vacher

Le Weekend des Curiosit̩s 2017 РJour 1 @ Le Bikini (Toulouse)

Last Train

Last Train

Vendredi 02 Juin 2017 – Depuis le temps que l’énorme communication autour de ce festival est apparue partout dans Toulouse, il nous tardait de voir ce que cette nouvelle édition allait nous offrir. Avec sa programmation plutôt rock et electro, on s’attendait à une grosse ambiance dans ce lieu désormais mythique. Voyons ce que ça a donné.

Arrivée prévue à 19h au Bikini, où les membres de l’organisation ont recentré le festival dans l’enceinte de la structure plutôt que de l’exporter comme ils le faisaient avant au port de Ramonville. Tandis que la salle est encore fermée, c’est le DJ set de Cathédrale qui tente de chauffer l’ambiance au dessus de la piscine. Mais clairement, les gens ne sont pas encore dans le bain, et le festival est encore quasi-vide. Jeux, cassage de croûtes et premières bières : il faudra encore attendre avant que ce devienne un événement musical. Attendre 20h précisément, et l’arrivée dans la scène du premier groupe de ce soir : Ryder the Eagle. Dans leur nouvelle composition (guitare/voix, basse, batterie et clavier), ils annoncent clairement la couleur de ce soir avec leur rock très américain. Avec le look qui va avec, on retrouve avec plaisir l’ancien batteur de Las Aves, Adrien Cassignol, et ses collègues pour un set énergique. Une bien belle manière d’entrer en matière, et pour le groupe de rappeler leur E.P sorti en janvier 2017 : S.A.W.M.H. A noter qu’ils rejoueront demain dans le cadre d’un événement parallèle au Weekend des Curiosités, puisqu’ils accompagneront Mangabey à la Cité de l’Espace pour animer Ciel en Fête.

Pas le temps de traîner, puisque les deux scènes se superposent toutes les 30 minutes. Direction la scène des Curiosités, où l’on s’aperçoit d’un problème majeur de ce soir : la pollution sonore. En effet, la scène des Curiosités et celle de Swimming Deer n’étant qu’à une dizaine de mètres l’une de l’autre, mieux vaut ne pas rester à mi-chemin entre les deux sous peine d’avoir affaire à un mélange assez indigeste. De même entre deux morceaux, où l’autre scène vient remplir les moments de silence. Dommage. Toujours est-il que nous attend un rock bien différent : celui du groupe Fuzzy Grass. Un projet de 4 musiciens pyrénéens ayant en tête de faire, comme le dit le batteur, un “gros rock qui tâche”. Pourtant l’intro nous semble différente, bien plus psychédélique que rock’n’roll. Mais entamé le deuxième morceau, on retrouve le rock très années 1970 porté notamment par un chanteur charismatique et à l’aise scéniquement. On y retrouve un petit côté “bluzzy” nous rappelant vaguement l’ambiance de Led Zeppelin, ou du moins de leurs chansons les plus hards. Une curieuse découverte donc, qui nous rappelle le véritable esprit de ce week-end.

Retour en intérieur après un passage devant le DJ set de la MVerte. Malheureusement pour eux, les deux autres scènes ont pour l’instant pris le dessus, et la présence sonore de l’autre scène rend l’écoute difficile. Les deux artistes présents sur la scène Swimming Deer n’y sont pas pour grand chose, et leur production a toute leur place ce soir. Mais trop de scène, trop de bruit aussi. Et un DJ qui semblait ennuyé, non-volontaire.

A l’intérieur ca bouge beaucoup plus et pour cause : c’est au tour d’un des groupes les plus décalés de la programmation. Essayez de croiser les paroles de Salut c’est cool avec le rythme déjanté de Little Big : c’est à peu près ce que le groupe FAIRE nous a présenté ce soir. Une musique complètement barje mais qui a su dynamiser le public un peu plus nombreux du Bikini. Faire remuer des têtes devait être la mission principale de leur production ; c’est chose faite sur tout le long de leur passage. Seul bémol : on aurait bien vu leur énergie un peu plus tard dans la soirée, avec pourquoi pas une inversion avec Last Train qui arriveront à 23h.  C’était peut-être un peu trop tôt, mais ca n’aura pas empêcher les gens de profiter des sons de Le Tamale, dernier album sorti en 2017.

21h30 : Tandis que l’espace commence à se remplir très doucement (beaucoup plus lentement que l’année précédente par exemple), c’est au tour de Cathédrale de prendre place sur la scène des Curiosités. Dans la foulée de cette programmation explosive, le groupe toulousain né sur les marches de la Cathédrale Saint Etienne paraissait tout à fait à leur place. Pourtant, il nous a semblé manquer quelque chose. La performance musicale était là, très bien calée, mais il manquait selon nous un peu d’énergie, un peu de pep’s. Peut-être aussi que les groupes précédents et suivants avaient mis la barre très haute, car on vous recommande tout de même la version studio de Cathédrale qui déménage vraiment. Mais entre Faire et Pogo Car Crash Control effectivement, il fallait envoyer du lourd pour se démarquer.

Pogo Car Crash Control justement, le groupe punk de ce week-end. Comme leur nom de groupe l’indique, c’est une musique sans concession qu’ils vont nous offrir ce soir. Et bien que le pogo mettra un peu de temps à prendre de l’ampleur, il finira tout de même par atteindre une taille raisonnable ; suffisamment raisonnable pour recevoir le guitariste qui s’accordera un petit solo en slam. Malgré l’âge des musicos, qui ont aux alentours de la vingtaine, l’énergie qu’on pouvait attendre d’eux est bien présente, les riffs toujours aussi indomptables : tout ce qu’on aime dans le punk. Sans véritable autre représentant cette année, le punk aura quand même fait irruption pour faire bouger le Bikini, qui n’est néanmoins toujours pas complet. C’est toujours bon de se rappeler ô combien deux guitares, une basse, une batterie et un chanteur peuvent faire du bruit !

Le Weekend des Curiosités était à une époque critiqué pour avoir transformé leur programmation en véritable source de grosses têtes d’affiches, comme Placebo il y a deux ans ou bien Kavinsky. Cette année, on reconnaît dans la programmation un “retour aux sources” avec une recherche de qualité indépendante de la popularité du groupe. Cela n’empêchera pas d’avoir de superbes têtes d’affiches, comme le groupe qui suit : Last Train. Ils ne nous ont pas déçus. On ne présente plus le groupe de rock en plein boom ces dernières années, avec plus de 200 dates en 2 ans. Vis-à-vis des fois précédentes, nous les avons trouvés un poil plus calmes scéniquement parlant, avec moins de mouvements. Mais cela est tout à fait cohérent au vu de l’album qu’ils viennent de sortir, Weathering, plus cool lui aussi que ce qu’ils avaient l’habitude de nous proposer auparavant. Toujours est-il que, musicalement, c’est toujours aussi impeccable. La voix de Jean-Noël est qui plus est toujours un régal à entendre, parfaitement en adéquation avec la musique du groupe. Rien à dire sinon que les blousons noirs ont encore frappé à Toulouse après leur première partie de Placebo au Zénith il y a deux mois. Et c’était un régal, au vu de la salle du Bikini qui a fini par se remplir.

Enfin, Weval viendra ouvrir la partie electro de la soirée, précédant chronologiquement NSDOS Institution live, Helena Hauff et Longway Records Live. Avec sa production assez sombre, très ambiancée, très aérienne aussi ; on reconnaît la logique de la programmation, dans une lignée plutôt hard ce soir. En attendant la seconde soirée, qui s’annonce plus soft, on peut pour l’instant dire que cette soirée est de bonne augure : le Week-end des Curiosités a fait appel à des curiosités afin de renouer avec le projet initial de ce festival. Malgré tout, le Bikini n’était pas plein ce soir ; nous verrons demain si les deux têtes d’affiche restantes (Romeo Elvis et François & the Atlas Mountain) attireront plus de monde.

Photos : Antony Chardon

Auteur : David Vacher

Kid Wise + Mirror + Orme @ Le Bikini (Toulouse)

Kid Wise

Jeudi 04 Mai – C’est LA soirée qui faisait parler dans la ville rose et pour cause : trois groupes émergeant de la scène toulousaine s’y rencontraient, sans compter les guests. Retour sur cette soirée “à domicile”.

19h : il fait bon de retrouver le soleil sur le patio du Bikini. Les portes ne sont pas encore ouvertes, mais le bar accompagne le soleil pour accueillir la première partie en acoustique. Il s’agit d’Orme, un groupe montant de 4 toulousains en quête d’exotisme. On découvre une formation de quatre instruments à cordes : le classique avec une guitare, un violoncelle, une mandoline … et un bouzouki. Cet instrument traditionnel grec servira de point d’ancrage pour leur musique voyageuse, mais malheureusement pas pour longtemps. En effet, malgré un appel au silence en début de set par Augustin Charnet et Clément Libes (respectivement chanteur/pianiste et violoniste/clavieriste/guitariste de Kid Wise), le brouhaha des discussions prendra petit à petit le dessus jusqu’à rendre la musique quasi-inaudible. Il faut dire que le bar à 5 mètres de là n’aidait pas. Petite déception donc de ne pas pouvoir découvrir comme on l’aurait voulu ce groupe qui, dans un genre totalement différent de la suite, aura réussi tout de même à s’accaparer quelques instants les auditeurs attentifs, et à proposer une musique vraiment sympathique.

Vient le temps de rentrer dans la salle pour découvrir, ou plutôt redécouvrir un groupe que l’on avait déjà eu l’occasion de croiser au Weekend des Curiosités n°30. Mirror est assez peu connu encore, et leurs dates sont rares. En effet, le duo est surtout célèbre pour regrouper les deux DJs qui produisent les instrus pour BigFlo & Oli. Depuis, pas grand chose n’a vraiment changé, et nous restons toujours sur notre bonne impression de cette électro planante, avec en prime un violoncelle qui rajoute beaucoup au live (bravo donc à Luc Blanchot, mais aussi à Denshu Kozo aux machines). Une belle atmosphère se dégage de leur musique, tout juste ce qu’il faut pour apprécier la suite.

Et la suite, ce n’est pas n’importe quoi ! Après avoir annoncé il y a peu la sortie de leur nouvel album Les Vivants, il s’agit maintenant pour Kid Wise de le partager un maximum sur scène. Alors, Le Bikini semblait inévitable, surtout pour fêter les 5 ans du groupe. Evidemment, c’est toujours particulier quand des artistes jouent chez eux, et ils n’auront de cesse de nous le répéter au travers de la voix du chanteur/leader Augustin Charnet. Au niveau du live, on retrouve tout de même beaucoup de titres du premier album, en priorité les titres les plus rocks et progressifs comme Ceremony, Echos, Ocean ou encore un Forest un peu plus pop. On retrouve également la même composition scénique, si ce n’est que le violoniste troquera quelques fois son instrument au profit d’une troisième guitare. Sinon, mis à part quelques nouveaux titres dont Les Vivants sur lequel le groupe finira son set, ils restent fidèles aux nombreuses fois où nous les avons vus (à Castres, au Métronum ou encore au Connexion). Le guitariste noiser Théophile Antolinos en particulier est toujours aussi efficace, de même que son pedalboard est volumineux. Le batteur Léo Faubert quant à lui reste un véritable métronome. Plus globalement, une très bonne performance musicale de l’ensemble des musiciens.

Pourtant, des surprises étaient annoncées pour ce soir, et rien de particulier n’arrivera avant les trois-quart du set si ce ne sont les quelques descentes d’Augustin Charnet dans le public (dont une en slam). La fin en revanche sera plus chargée. Tout d’abord lorsqu’une partie du groupe reprendra, en acoustique et au milieu de la fosse, leur premier tube Hope avec un banjo en guise d’accompagnement principal (ils reprendront ensuite le morceau en version “complète” sur scène). Mais surtout, l’événement de la soirée devait être l’intervention de Bigflo & Oli pour agrémenter encore un peu plus cette soirée 100% Toulouse. Et c’est là la plus grande déception de ce soir. Evidemment, le public était heureux de retrouver le duo sur scène, notamment après leur absence prolongée pour préparer leur nouvel album, dont le premier titre vient de sortir. Evidemment que personne n’aura était insensible à la charge symbolique de leur venue. Mais il faut dire ce qui est : leur intervention était ratée. D’abord, nous étions surpris de voir qu’ils n’ont pas posé avec Mirror, qui a pourtant joué l’inévitable Faun qui sert d’instru au morceau des deux frangins À mon retour (une aubaine donc). Ils n’arriveront donc qu’à la fin du set de Kid Wise, pour interpréter leur très bon track Je suis. Dommage tout d’abord que les deux rappeurs aient encore besoin des paroles sous les yeux, quand bien même une bonne partie du public les connaissait (ils s’excuseront néanmoins, mais cela nous a paru incompréhensible). Dommage aussi qu’ils n’aient pas réussi à se caler sur la musique reprise par Kid Wise, entraînant de nombreux hors-temps sur une bonne moitié de la chanson et de trop nombreuses imperfections (le tempo au piano était visiblement trop lent, et il est vrai que le morceau original gagne en intensité crescendo). Dommage que les deux frangins n’aient pas été synchro sur les phrases en commun. Dommage enfin de ne pas être restés plus longtemps : nous avons vraiment eu l’impression d’un bref aller-retour sur scène plutôt que d’un véritable moment de partage. Notons quand même que la fin du morceau passait bien mieux, et que les deux rappeurs ont mis l’ambiance dans le Bikini avant de s’éclipser, tandis que le public avait l’air ravi de la prestation. La soirée se terminera sur un aftershow électro, mais le Bikini se videra massivement.

Une soirée contrastée donc : l’émotion était bien là et Kid Wise reste un groupe incontournable à Toulouse. Mais la première partie sur la fin inaudible et la fausse note finale laisseront un regret sur une soirée annoncée comme mythique. Néanmoins, l’initiative de ce concert (organisée par Le Bikini et Kid Wise) était une excellente idée, pleine de bonnes valeurs et qui laissera de nombreux souvenirs dans la tête des spectateurs.

Photographe : Antony Chardon

Auteur: David Vacher

 

Tagada Jones + No One is Innocent + Charly Fiasco @ Le Bikini (Toulouse)


Jeudi 27 Avril – Comme un hasard du calendrier, la soirée la plus révolutionnaire, placée sous le signe du poing levé, tombe dans la période d’entre deux tours des élections présidentielles. Or, autant une affiche avec Charly Fiasco, No One Is Innocent et Tagada Jones promet du lourd, autant dans ce contexte on s’attendait à encore pire… et ce fut le cas ! Retour sur une soirée déjantée et enflammée.

On n’aura pas eu à attendre longtemps avant que les premières allusions arrivent de la part de Charly Fiasco. Après une introduction annonçant la couleur de la soirée, la première salutation au « tonton facho Â», celui-là même que nous avons selon eux tous dans nos familles, arrive. L’exemple même de l’humour dont fera preuve le groupe tout le long de la soirée, et il faut avouer que c’est plutôt bon de retrouver l’humour typique de la période punk rock. Même au niveau musical, les rapprochements sont de suite frappants, notamment avec des groupes emblématiques comme Guerilla Poubelle (qu’ils connaissent très bien puisqu’ils ont partagé un bout de tournée notamment) ou les Bérus. Plus léger que les groupes qui suivront, c’est parfait pour chauffer les punks du Bikini qui, pour l’occasion, se sont déplacés en masse. La set-list est équilibrée, avec notamment Que demande le peuple qui résonnera comme un hymne dans toute la salle. Le boulot est donc parfaitement fait, avec un mélange de professionnalisme et de décontraction qui n’est pas sans nous déplaire. En prime, une « Chenille Pit Â», mélange de chenille et de Circle Pit assez fantastique.

Tandis que le changement de plateau s’active dedans, la nouvelle se propage à l’extérieur : No One Is Innocent assurera la deuxième partie, et laissera le final à Tagada Jones. Chacun s’en fera son idée, mais cet ordre a assurément très bien marché ce soir. C’est donc, en attendant leur nouvel album prévu pour 2018, le gamin enragé apparaissant sur leur album Propaganda qui s’offre en fond de scène sur l’étendard. Enragé, c’est le mot de la soirée et notamment de cette partie où, entre Charlie Hebdo, le Bataclan, Daesh et les élections, il ne manquait pas de bonnes raisons de crier. Ils reprendront donc de vieux titres toujours aussi efficaces tel que Nomenklatura, en alternant avec des chansons plus modernes comme Charlie ou Kids are on the run. A noter l’absence dans la tracklist de Putain si ça revient, quand bien même comme ils le disent « 2002 n’est pas si loin Â». Cela n’empêchera pas le Bikini de bouger, et de s’emballer d’autant plus quand le groupe nous offrira une reprise énorme de Bullet in the head de Rage Against the Machine. Comble du spectacle : le groupe fera comme à son habitude monter sur scène une partie du public. Au grand désarroi de la sécurité (que l’on salue tout de même pour la liberté laissée tout au long de la soirée, entre slams et pogos), c’est donc une quarantaine de personnes qui se retrouveront sur scène, à pogotter auprès des musiciens. Petit frisson aussi lorsque la salle reprendra en cÅ“ur, avec un mélange d’actualité et de nostalgie, « l’ancien Â» hymne punk bien connu : La Jeunesse emmerde le Front National. Une excellente prestation donc, qui vient parfaitement s’insérer entre Charly Fiasco et le final qui arrive.

Mais il faudra attendre un peu avant ça, puisqu’il semble y avoir un souci de son au moment du changement de scène. Le problème sera résolu au bout de quelques minutes, qui n’auront pas suffi à refroidir un public chaud bouillant. Rentre alors Tagada Jones, et en premier lieu Nico (le chanteur) qui nous a déjà fait le plaisir de partager une chanson avec No One Is Innocent. Le groupe est à la page, puisque l’introduction prend place sur un fond sonore que l’on distingue, reconnaît et que l’on comprend finalement : il s’agit d’un sample du fameux discours d’Emmanuel Macron sur lequel il s’était littéralement cassé la voix. Avec le même sarcasme que les groupes présents ce soir, peut-être que Nico pourrait lui donner quelques conseils, puisqu’il fera resurgir cette voix si particulière. Rassurez-vous : elle est toujours bien présente sur leur tout nouvel album sorti cette année : La Peste ou le choléra (là encore on pourrait y voir un signe). Ils reprendront notamment la chanson du même titre, ou encore Envers et contre tous issu de cet album. Ils reprendront évidemment des inévitables comme Le Feu aux poudres, le tout avec une énergie épatante. Dans le public, l’enthousiasme est bien au rendez-vous, avec des pogos non-stop et des barrières qui serviront de tremplin aux nombreux slammeurs dans la soirée. Là encore, la sécurité est là pour aider à monter/descendre, mais laissera une énorme liberté au public, pour un plaisir maximum. En somme, comme on pouvait s’y attendre, tout y est pour que la soirée se passe pour le mieux ! Il manquait peut-être une reprise de Parabellum, qui arrivera avant la fin du concert à 00H.

Encore une grosse soirée au Bikini ce soir, avec comme seul arrière-goût non pas les prestations convaincantes des groupes mais le contexte politique qui, offrant certes l’occasion de quelques blagues sur scène, sera inévitablement rappelé tout au long du live avec un rire jaune. Cela n’aura pas empêché le public de profiter de cette affiche qui a tenu toutes ses promesses.

Photo . David Torres

Auteur : David Vacher

Patrice + Tess @ Le Bikini (Toulouse)

Patrice

Jeudi 30 Mars 2017 â€“ Le Bikini a placé ce soir sa programmation sous le signe de la douceur et de l’harmonie, qu’elle soit musicale chez Tess ou humaine chez Patrice. Revenons sur cette soirée qui a fait l’unanimité chez tous ceux qui y ont participé.

Première remarque lorsque nous rentrons dans la salle bien connue du Bikini : l’hétérogénéité du public. Tous les âges sont représentés, tous les genres, toutes les mentalités aussi. Cela fait écho à l’universalité de la musique de Patrice, mais on se demande du coup comment le public va réagir face à l’electro-pop de Tess en première partie. Pour ceux qui ne la (ou plutôt les) connaîtraient pas encore, Tess est l’une des grandes révélations de la scène pop française cette année. Au début en solo, c’est la voix de la chanteuse Tess Océane Joffroy qui a été remarquée sur Youtube par le label Choke Industry, label aussi de Ruby Cube ou Lilly Wood &The Prick. Depuis, cette voix/guitare s’est faite accompagner par deux autres membres : un clavier et une machiniste ; configuration du concert de ce soir.
Dès l’introduction du set, on sent bien ce qui va arriver : une pop “américanisée”, influencée par les grands noms de ces dernières années. Et pour cause, Tess avoue elle-même être influencée par des groupes comme Sia, Birdy ou Lorde. Effectivement, c’est bien ce que l’on ressent à l’écoute de sa musique, à une grande différence près : on ressent une plus grande “fragilité apparente” ce soir. Pas de show monumental, pas de tenue ostentatoire mais plutôt une fraîcheur qui fait tout le charme de ce groupe. Seul bémol néanmoins, mais peut-être que c’est un choix de la part des trois artistes : une certaine “naïveté” dans la communication avec le public. On y trouve comme un manque d’assurance, malgré la grande expérience de la chanteuse (le groupe est même aligné dans la programmation du prestigieux Lollapalooza Festival le 22 et 23 Juillet prochain). Mais on laisse le temps au temps, puisque ce groupe est incontestablement une révélation en devenir, et qui ne demande qu’à percer encore un peu plus. En attendant, ils ont fait des heureux ce soir au Bikini au vu de l’ovation finale, qui rappelle le très bon accueil général de leur premier E.P, T.E.S.S, sorti le 20 Janvier dernier sous Poulidor.

La deuxième chose qui nous a marqués en entrant dans la salle : un énorme cube situé juste derrière les ingénieurs son et lumière (qui, au passage, ont fait un excellent travail ce soir). D’abord énigmatique, on en découvre l’utilité au début de la seconde partie : c’est en fait un énorme vidéo projecteur. Il va permettre, tout au long de la soirée, de diffuser en fond de scène des vidéos, la plupart abstraites mais très marquées par les origines africaines de Patrice. Des couleurs chaudes, qui vont rendre le show (car c’était bien un show) du groupe encore plus rayonnant et solaire. Venus présenter leur nouvel album, Life’s Blood, sorti le 30 Septembre 2016 ; ils en ont profité pour nous proposer un live comme on les aime. Un live qui nous a fait part des morceaux tantôt nouveaux tantôt classiques de Patrice, mais qui nous ont paru beaucoup plus énergiques que sur la version studio. Malgré quelques balades, c’est globalement l’aspect festif qui est ressorti de la prestation, avec comme titre-apothéose le fantastique Soulstorm, rallongé et intensifié pour faire jumper tout le Bikini. Notons aussi la superbe reprise de Ain’t no sunshine, hommage à Bill Withers et véritable rayon de soleil de la pianiste/chanteuse. Le côté solaire, le rythme africain, la végétalisation de la scène (de nombreux arbres ont été placés pour l’occasion) et la communion entre le groupe et les spectateurs : Patrice a réussi à créer une très belle atmosphère ce soir. Une atmosphère qui a mis en valeur la musique festive du groupe donc, bien loin du reggae plus classique qu’avaient par exemple montré Danakil et Volodia dans cette même salle en décembre dernier (pour ceux qui l’auraient loupé, c’est ici).

Une bonne soirée donc, avec une révélation qui a montré tout son potentiel et un classique qui a montré tout son talent.

Auteur : David Vacher

Photo : Jérome Jacques (Archive Thorium Mag)

Matmatah + Volin @ Le Bikini (Toulouse)

Matmatah

Jeudi 23 Mars 2017 â€“ C’est avec grand plaisir que nous retrouvons ce soir au Bikini le groupe Matmatah, moins d’un an après leur reformation en 2016. L’occasion pour nous de découvrir sur scène un groupe mythique au plus de 20 années d’expérience, pour eux de promouvoir leur tout nouvel album, Plates Coutures, sorti le 3 mars dernier.

Mais commençons par le début, avec la très bonne première partie du groupe Volin. Jeune groupe montpelliérain aux influences très variées, ils proposent un rock indé dont les paroles sont particulièrement intéressantes. Bien loin de la résonance révoltée d’une partie du rock français, les trois jeunes français (un chanteur/guitariste, un bassiste/claviériste et une batterie) ont préféré le verbe poétique. Ajoutez à cela une musique psyché, planante et parfaitement rythmée par un batteur talentueux ; le résultat est saisissant. Leur dernier album, Volcan qui sort le 31 mars 2017 (2 release, une a paris le 28.03 et une à Montpellier le 31.03) est largement représenté ce soir dans la tracklist du groupe et renouvelle le genre du rock français en y ajoutant un côté anglo-saxon poétique pour un mélange qui nous a convaincu. Leur prestation scénique a été qui plus est à la hauteur. On y retrouve trois musiciens complices, concentrés et à fond dans ce qu’ils font. Leurs titres Volcan et Canon, nous semblent notamment emblématiques de leur genre, et l’on ne saurait trop vous conseiller de les découvrir rapidement : ce sont surement les talents de demain.

En écoutant Volin, on se rend bien compte de la logique dans la programmation du Bikini ce soir. Deux groupes de rock français, l’un planant et poétique, l’autre engagé et enragé. Nous avions un peu peur de voir comment Matmatah se portait après tant d’années d’absence : rassurez-vous, ils vont bien. Ils vont très bien même, et nous ne lésinerons pas sur les éloges : ils sont toujours aussi rondement menés par le chanteur et leader du groupe Tristan Nihouarn aka Stan. C’est dans un Bikini chauffé à bloc que le groupe breton a mis l’ambiance pendant toute la seconde partie, à grand renfort d’hymnes devenus mythiques comme celui d’Emma, entonné en cÅ“ur par toute la salle. On a eu l’occasion en même temps de découvrir certains des morceaux du nouvel album, comme Nous y sommes, Petite frappe ou le très réussi Lésine pas. Encore plus rock, encore plus entêtant ; on retrouve sans problème l’âme du groupe. Le public était visiblement content d’entendre de nouveau les airs dynamiques de la bande, en témoignent pogos, drapeaux bretons, slams et même la montée sur scène d’un fan, décidé à faire la bise au chanteur visiblement amusé et étonné d’un tel engouement. Réciproquement, c’est un leader proche du public que l’on découvre, et qui comblera les temps de pause par des petits propos distrayants et un partage de motivation très efficace.
Ils finiront évidemment sur l’hymne plus que célèbre Lambé An Dro, cela avant un retour qui est venu clore une soirée parfaitement réussie.

Entre poésie et engagement, rock planant et rock virulent, groupe mythique et groupe prometteur ; c’est encore une belle affiche qui a tenu toutes ses promesses ce soir à Ramonville. Loin de nous de vouloir mystifier Volin et Matmatah, mais nous en faisons volontiers ici l’apologie au vu de leurs prestations respectives.

Auteur : David Vacher

Photographe : Jérôme JACQUES

Petit Biscuit + Katuchat @ Le Bikini (Toulouse)

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22 février 2017 – Le Bikini a ce soir enrichi sa scène electro de deux nouveaux noms, après Fakear ou encore Thylacine. Sous le signe de la jeunesse, c’est le jeune Katuchat, âgé de seulement 24 ans, qui apparaît sur scène pour la première partie. Ce qui nous a marqué, avant même d’avoir entendu la musique, c’est l’insuffisance scénique que l’on doit au Bikini. Une petite installation en coin de scène, un jeu de lumière quasi-inexistant ; rien est fait pour mettre le jeune Maxime en valeur. Et en effet, nous n’avons vraiment pas réussi à rentrer dedans : une musique très (trop ?) variée, faisant se succéder des airs africains, des samples hip-hop et des morceaux plus planants pour un mélange hétérogène qui nous a un peu perdu. On a tout de même apprécié de découvrir un artiste pleinement impliqué dans son set, mais qui ne saurait nous faire dire que le live du jeune tourangeau tout droit sorti du label Moose Records est à la hauteur de ce qu’a pu être son dernier EP, Lapis Lazuli, sorti en septembre 2016. La liste des 5 tracks, dont le très réussi Adyama, annonçait un set Future Beat assez planant, que nous n’avons malheureusement pas retrouvé ce soir ; mais on reconnaît volontiers un potentiel à suivre.

Après un changement de scène assez long (quand bien même l’installation suivante était déjà présente depuis le début), c’est au tour du tant attendu Petit Biscuit, alias Mehdi Benjelloun, de rentrer en scène. Du haut de ses 17 ans, il donnera le ton d’entrée avec une intro très prometteuse, et qui annonçait bien la suite. La suite ? Un show lumière magnifique, combinant des “barreaux de lumière” devant l’artiste et une installation vidéo en arrière-plan qui dévoilera un ensemble d’images plus ou moins oniriques et abstraites, en tout cas très colorées. Le contraste avec la première partie est frappante, et il dépasse peut-être même d’autres scénographies telle que celle de son “grand frère” Fakear notamment. Outre les lumières, “le petit prince de l’electro” s’est montré d’une énergie renversante, alimentée ça et là par une prestation instrumentale (guitare, percussion, pad) et par une communion avec le public au travers d’applaudissements et d’appels à la danse – nous rappelant cette fois des artistes comme Møme. Musicalement, on retrouve l’electro planante qu’il nous a faite découvrir dans l’EP qui porte son nom : Petit Biscuit (2016). En revanche, on a été surpris par le rythme et la dynamique présents tout le long du set; et qui contrastent avec la tranquillité sensible que l’on connaissait chez lui. Résultat : la prestation était un véritable “show”, mais les nuances qui différenciaient les morceaux sur l’EP se sont estompées en live, provocant un léger essoufflement sur la fin. Il n’empêche que Petit Biscuit s’est montré à la hauteur de nos attentes, avec une prestation parfaitement maîtrisée tant au niveau musical que dans l’échange Lumières/Son ; et quelques morceaux inévitables en clé de voûte à l’instar du track qui l’a fait connaître : Sunset Lover. Une soirée en demi-teinte donc, au sens figuré comme au sens propre puisque la différence entre les deux scénographies a fait pour beaucoup dans notre ressenti général et notre comparaison entre les deux artistes de ce soir.

Auteur : David VACHER

Photographe : Antony CHARDON

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