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27 Avril 2013 – Une épique soirée de death métal pur et dur a eu lieu le 27 avril dernier lorsque nous avons accueilli les légendes de Suffocation au Club Soda de Montréal, accompagnées des jeunes d’Adimiron et de Rings Of Saturn ainsi que les vétérans de Jungle Rot. Malheureusement, par contre, les colosses d’Exhumed n’ont pas pu faire partie du show à cause de difficultés aux douanes, fait désolant que nous a expliqué Frank Mullen de Suffocation pendant leur set… Mais bon, un samedi soir bien arrosée dans un pit détraqué à se faire saigner les oreilles à coup de death métal? Ce fut toute une pause d’étude des examens finaux, en tout cas!

Les premiers à mettre pied sur scène furent les jeunes d’Adimiron, ce jeune groupe de death métal en provenance de l’Italie qui rendait visite à la métropole pour la toute première fois. Avec trois albums à leur actif parus en 2004, 2009 et 2011, ils avaient certainement un répertoire assez large pour nous combler pendant les 30 premières minutes de la soirée! L’emphase était davantage sur leur dernier opus, K2, soit un album concept qui incorpore plus d’éléments de style progressif à leur musique, offrant par ce fait des tounes plus texturées que leurs œuvres précédentes. Si vous vous cherchez du nouveau, le dernier album du groupe serait un point de départ intéressant!

Les nouveaux joueurs dans le monde du technicaldeathmetalRings Of Saturn étaient les prochains à assumer le contrôle de la scène. Il s’agit d’un groupe que je suis d’assez près depuis que je les ai découverts il y a un an et demi et que j’avais donc extrêmement hâte de revoir en concert. Leur premier album, EmbryonicAnomaly (2010), a attiré l’attention de milliers d’amateurs de métal autour du monde et leur deuxième et plus récent opus, Dingir (2013), en vaut encore plus la peine. Il n’est donc pas surprenant de voir qu’avec ces deux albums dans leur répertoire, ils ont déjà plus de 86000 fans sur Facebook!

Pour en revenir maintenant au show, les gars de Rings Of Saturn ont complètement ébloui la foule avec leurs techniques de shredding (autant à la guitare qu’à la basse!) et les blast beats du drummer. Le chanteur quant à lui était parfaitement synchronisé avec ses confrères et savait très bien comment encourager la foule à partir des giga-pits. Pour les fans, soyez avisés qu’ils reviendront à Montréal le 7 juin prochain avec The Faceless ainsi que le 9 août dans le cadre du SummerSlaughter Tour. Ne les manquez pas!

Les troisièmes à nous divertir furent nuls autres que les membres de Jungle Rot. Avec leur septième album paru en mars dernier,TerrorRegime, ils ont joué un set d’une dizaine de tounes dont la moitié était tirée de cet album. Avec vigueur sur scène, ils ont blasté la foule avec leur death métal caractéristique évoquant des thèmes de guerres et des atrocités reliées aux combats militaires. Alors que les fans s’occupaient à se pousser et se repousser dans le pit, les gars de Jungle Rot ont joué des classiques tels Worst Case Scenario, Demon Souls et PsychoticCremation en plus des tounes du dernier album. Toujours bien d’entendre un band qui passe par son répertoire old-school pour plaire la foule!

Voilà alors que la fin de la soirée s’approchait. Les gars de Suffocation se sont enfin présentés devant leurs fans anxieux pour partir la soirée du bon pied… avec le classique Thrones Of Blood de leur album PiercedFromWithin datant de 1995! Ils nous ont ensuite ramené au présent avec As Grace Descends, un des clous de leur dernier opus Pinnacle Of Bedlam paru en février dernier. Poursuivant le show avec autant de classiques que de nouveautés, il n’y avait que joie et vigueur dans la foule. Parmi les métalleux dans le pit, certains se sont envolés en crowdsurfing, même qu’il y en a un qui est parvenu à monter sur la scène aux côtés du chanteur Frank Mullen… à deux reprises!

Vers la fin du show, Mullen a pris un instant pour parler à la foule de l’image et des intentions du groupe depuis le début de leur carrière jusqu’au moment présent. Il avait évoqué les rockers de MötleyCrüe, expliquant que leurs débuts étaient caractérisés par du cuir, des studs, des chaînes et des thèmes quasiment sataniques lors de l’ère de ShoutAt The Devil. Quelques années plus tard, Mullen nous avait expliqué à quel point il était déçu de voir ce qu’était devenu ce groupe qu’il respectait lorsqu’ils étaient alors rendus les icônes par excellence du hairmetal avec des gros cheveux et du maquillage dans la vidéo de Smokin’ In The Boys Room… La morale de son anecdote était que Suffocation ne changerait jamais son image pour plaire à une certaine audience particulière. Suffocation a toujours été et demeurera toujours un band de death métal ultra technique qui se présentera sur scène en jeans et t-shirt; il n’y aura jamais du flutiste ni de claviériste qui s’ajoutera au band pour qu’ils aient dans une nouvelle direction. En gros, death métal jusqu’à la fin. Et la foule était d’accord à 150%, tel qu’illustré par le chaos sonique émanant de la salle à la fin de son speech.

Suite à l’anecdote, le band a conclu leur set avec Cataclysmic Purification et MyDemise avant de quitter la scène. Bien entendu, une foule montréalaise n’est jamais satisfaite sans rappel et ce n’était que suite à la prestation du classique Infecting The Crypts que le show était réellement clos. S’il y a bien une toune qui peut mettre fin à une soirée incroyable de death métal, c’est bien celle-là!

Auteur : Sam Osseiran

Photographe : Paul Blondé (archives Thorium)

Pour en savoir plus : Suffocation, BCI