DSC_4190

25 avril 2013 – Steven Wilson, synonyme de tout ce qui est rock progressif moderne, était de passage à Montréal le 25 avril dernier lors d’un show sold-out au Club Soda. Ce rocker légendaire est principalement reconnu pour sa direction du groupe Porcupine Tree, mais aussi pour ses rôles de cofondateur dans Blackfield et Storm Corrosion – et tout ceci sans compter ses nombreuses contributions aux quelques derniers albums du groupe suédoisOpeth! Cependant, depuis les dernières années, il a préféré se partir une carrière solo où il est déjà rendu à une discographie de trois albums : Insurgentes (2008), Grace For Drowning (2011) et le tout nouveau The Raven That Refused To Sing (And Other Stories) (2013). Or, lors de sa tournée nord-américaine, il n’était pas accompagné d’actes en première partie, lui permettant d’offrir aux foules un concert incroyable de deux heures et demie.

Le show a donc commencé avec Luminol, la première chanson du nouvel album, avec une mélodie à la guitare basse qui offre toute une dose de groove! Avec cette toune qui dure une douzaine de minutes, le band a bien profité de l’occasion pour mettre en valeur leur cohésion et leur synchronismeinégalés. D’ailleurs, ce point a été absolument remarquable pendant toute la durée du show; de l’avant de la scène, Wilson prévoyait d’un coup de doigt ou d’un hochement de tête furtif chaque note marquant le début d’une nouvelle mélodie des autres musiciens, tel un réel chef d’orchestre.

Wilson et sa bande ont poursuivi la première moitié du concert avec Drive Home, The Pin Drop et The HolyDrinker, tous tirés de The Raven, en plus de Postcardet Deform To Form A Star, cette fois-ci de Grace For Drowning. Après une brève pause, un rideau semi-opaque est descendu à l’avant de la scène sur lequel on a projeté une animation pour The Watchmaker, cette pièce de près de 12 minutes, marquant la cinquième œuvre tirée de Raven. Par la suite, le rideau a été retiré et on est remonté aux deux premiers albums avec Index, Insurgentes et HarmonyKorine. Convergeant tranquillement vers la fin de leur set principal, Wilson  a pris la parole au micro afin d’introduire la prochaine pièce. Basée sur l’histoire du tueur en série Dennis Rader (alias BTK pour Bind, Torture, Kill) Wilson nous a joué Raider II, une épique chanson de 23 minutes.

Il a conclu le set principal avec la chanson titre du dernier album,The Raven That Refused To Sing, accompagné de la vidéo de la toune en arrière-plan de la scène. Cette pièce raconte l’histoire d’un vieil homme mélancolique qui a perdu sa sœur dès un jeune âge. Or, avant sa mort, elle lui chantait des chansons pour le calmer dans ses pires moments d’anxiété pour le réconforter. Maintenant dans sa vieillesse, il côtoie un corbeau qui lui rend visite régulièrement dans son jardin, ce qu’il considère comme étant une certaine manifestation de l’âme de sa chère sœur. Il emprisonne donc l’oiseau et devient déterminé à le faire chanter, ce qu’il interpréterait comme la confirmation qu’il s’agit réellement de sa sœur qui est venue le chercher pour l’amener à l’au-delà. Toutefois, tant qu’il est en captivité, le corbeau refuse de chanter. Ce n’est que lorsque l’oiseau noir est enfin libéré que le vieil homme quitte lui aussi.

Voilà que nous en étions à la fin du set principal, mais nul show n’est réellement complet tant que nous n’avions pas entendu de rappel! Steven Wilson est réapparu sur scène et nous a expliqué que, malgré qu’il s’agisse d’un concert de son matériel solo, il a clarifié qu’aux débuts de Porcupine Tree, le band était essentiellement géré par lui sans aide d’autrui et que ça pouvait quasiment être considéré comme des albums au même titre que ses œuvres solo sous le nom de Steven Wilson… Et donc, à la grande joie de la foule, on a eu la chance d’écouter Radioactive Toy tiré du premier album de Porcupine Tree! Par la suite, il a réellement conclu le show avec un tout dernier rappel combinant une toune de chacun de ses deux premiers albums solo, soit la première moitié de Remainder The Black Dog (de Grace For Drowning) et la deuxième moitié de No TwilightWithin The Courts Of The Sun (d’Insurgentes).

En bref, ce fut un show fort mémorable ne combinant que les meilleures qualités d’une belle expérience de concert : un band qui joue en parfait synchronisme, un setlist bien diversifié avec quelques surprises et une foule complète offrant une atmosphère bien agréable. Si vous avez la chance d’assister à un prochain concert de Steven Wilson, n’hésitez surtout pas et achetez vos billets bien d’avance!

Auteur : Sam Osseiran

Photographe : Paul Blondé (archives Thorium)

Pour en savoir plus : Steven Wilson