Une capsule temporelle a été ouverte jeudi soir et on s’est tout à coup retrouvés à la fin des années 90/début 2000 avec la formation américaine Static-X qui s’arrêtait au MTELUS dans le cadre de sa tournée nord-américaine Rise Of The Machine. Pour l’occasion, ils étaient accompagnés des groupes Fear Factory, Mushroomhead, Dope et Cultus Black.

Cultus Black : Pas très original

Avant d’arriver au MTELUS, j’étais certain qu’on aurait une soirée à quatre groupes et j’ai été assez surpris de voir le logo de Cultus Black sur l’écran, groupe que je connaissais pas du tout avant cette soirée. Ils sont arrivés sur scène devant un parterre assez bien rempli pour nous présenter leur matériel aux sonorités très old school nu metal qui me faisait pensé à un hybride de Slipknot et de Mudvayne. Est-ce que c’était mal exécuté? Je ne dirais pas ça. Leur prestation était correcte et j’en voyais plusieurs hocher de la tête dans la foule, mais si le côté nostalgique peut faire passer bien des choses, un nouveau groupe qui emprunte des patterns musicaux d’il y a plus de vingt ans et qu’on déjà entendu à maintes reprises, c’est pas tellement intéressant. On a également eu droit à des textes pas très profonds qui faisaient très juvéniles et qui m’ont laissé complètement indifférent. S’ils ont réussi un tant soit peu à réchauffer la foule, de mon côté ça m’a laissé plutôt froid.

Setlist : Witch Hunt, Killing the Beautiful, Nevermine, Burn, Negative Creep (Nirvana cover), You Make Me Sick

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Dope : Vingt ans en arrière

Quand j’étais au secondaire, j’ai souvent entendu parler du groupe Dope sans pour autant en écouter (on s’entend qu’à l’époque Youtube n’existait pas!). C’était donc pour moi l’occasion de découvrir ça en spectacle et d’essayer de comprendre le hype. Dès les premières notes, on s’est retrouvés avec un nu metal assez classique et énergique, c’est d’ailleurs à partir de ce moment-là que le parterre a réellement commencé à s’activer. Leur chanteur Edsel Dope communiquait bien avec la foule et avait une assez belle présence scénique. Mais c’est pas mal là que s’arrête mon appréciation du groupe. C’est pas que c’est mauvais, mais j’imagine que la fibre nostalgique doit être un facteur déterminant dans l’appréciation de leur prestation. Oui c’est quand même entraînant, mais toutes les chansons finissaient par se ressembler. Ça m’a tout de même fait sourire quand ils ont terminé leur set avec un cover de Spin Me Round (Like A Record) qui en a fait danser plusieurs. Les gars de Dope ont tout de même offert une bonne prestation mais je n’étais clairement pas le public cible.

Setlist : Blood Money, Violence, Bitch, Debonaire, Die MF Die, I’m Back, Burn, You Spin Me Round (Like a Record) (Dead or Alive cover)

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Mushroomhead : Beaucoup de contenant, peu de contenu

Pendant des années, plusieurs personnes m’avait vanté le talent de Mushroomhead, autant a niveau de la musique que du visuel. De mon côté, j’avais toujours vu ça comme un émule de Slipknot (des groupes avec des masques ont en a vu passer beaucoup) mais je m’étais dit que j’allais laisser à la chance au coureur. Après avoir préparé la scène avec un gros paquet d’artifices, j’espérais que leur musique soit à la hauteur de leur visuel. Dès la première chanson, on a pu se rendre compte qu’il manquait des musiciens qui sont officiellement en pause depuis 2022, ce qui est dommage. On a pu aussi voir leurs deux percussionnistes se diriger vers des sets de tambours placés de chaque côté de la scène et…rien! Ils avaient beau se démener derrière leurs instruments, ça ne changeait absolument rien au son qu’on entendait. Est-ce que c’était un problème au niveau du son ou c’était simplement un front pour faire cool? Aucune idée! Musicalement, j’ai trouvé ça plutôt ordinaire et, encore une fois, je n’ai rien entendu d’original ou de marquant. Ils ont interprété un cover de Pink Floyd (choix un peu étrange) et un bout de War Pigs de Black Sabbath juste avant leur dernière pièce Born Of Desire. Après avoir entendu autant de bien de Mushroomhead pendant des années, je dois avouer que je ne comprends pas le hype, même si visuellement c’était pas si mal. Mais il demeure que c’était beaucoup de contenant, et pas beaucoup de contenu.

Setlist : A Requiem for Tomorrow, Seen It All, Our Apologies, Qwerty, Sun Doesn’t Rise, 12 Hundred, Empty Spaces (Pink Floyd cover), Born of Desire

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Fear Factory : Une claque en pleine face

J’ai eu la chance de voir Fear Factory deux fois dans ma vie et c’était aux éditions 2010 et 2016 du Heavy Montreal. À chaque fois, mon constat était le même : Burton C. Bell au chant clean, c’était désastreux. Avec un nouveau chanteur du nom de Milo Silvestro au sein de la formation, j’avais bien hâte de voir comment il allait s’en tirer. On a été accueillis avec la chanson Shock et c’était comme un coup de marteau sur la tête. Le volume a été monté d’un cran et le drum était devenu une mitraillette (je dirais même que le son du drum était peut-être un peu trop fort). Malgré leur court set, le groupe avait concocté une belle sélection de chansons provenant de toutes les périodes. Je ne vais pas laisser planer le suspense : Milo Silvestro a fait un travail impeccable! Son growl était convaincant mais son chant clair l’était tout autant et toutes les chansons ont été interprétées avec brio. Les chanteurs de Mushroomhead sont également venus faire un petit featuring pour la chanson Edgecrusher. Le moment fort pour moi a été l’interprétation des pièces Archetype et Powershifter qui ont été très solides. Le seul bémol que je pourrais apporter, c’est que l’utilisation des stroboscopes étaient un peu excessive et il ne fallait clairement pas être épileptique. Si certains avaient peur pour l’avenir de Fear Factory sans Burton C. Bell, je peux vous garantir qu’ils sont plus forts que jamais avec ce nouveau chanteur. Fear Factory ont offert une superbe prestation et j’espère qu’ils reviendront bientôt à Montréal mais cette fois-ci en tête d’affiche.

SetlistShock, Edgecrusher, Disruptor, Dielectric, Powershifter, What Will Become?, Archetype, Demanufacture, Zero Signal, Replica

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Static-X : Le monde selon Wayne

Avec le décès de leur chanteur Wayne Static en 2014, j’étais certain que ça allait sonner le glas pour Static-X. Je dois avouer avoir été un peu perturbé de voir qu’ils allaient tout de même continuer et qu’un autre chanteur (celui de Dope mais sous le nom de Xer0) avait repris le flambeau…avec un masque de Wayne sur la tête. Mais malgré tout ça, j’avais entendu de bons commentaires à son égard et j’étais curieux de voir comment il allait s’en tirer. La tournée Rise Of The Machine soulignait les vingt ans de la sortie de l’album Machine et il était certain qu’on allait entendre plusieurs classiques. Le tout a commencé avec la pièce Permanence et le tout sonnait à merveille. Leur chanteur portait un nouveau masque beaucoup plus robotique avec des lumières rouges qui allumaient au niveau des yeux. Côté visuel, on en a justement eu plein la vue avec des projections sur plusieurs écrans qui changeaient à chaque chanson jouée (on en a eu 19 au total). Les neuf premières chansons de leur set étaient tirés de leurs deux premiers albums Wisconsin Death Trip et Machine et il était intéressant de voir les transitions entre les chansons plus crues et in your face et celles qui tiraient nettement plus vers l’industriel. On a eu droit à un gros moment d’émotion avec l’interprétation de leur classique Cold qui était dédiée à Wayne Static et pendant laquelle de la neige artificielle tombait. Le tout s’est terminé avec deux grosses pointures, I’m With Stupid et Push It, et ça a rentré solidement au poste. Un mot me vient en tête quant au spectacle de Static-X : Professionnalisme. Leur performance était réglée au quart de tour et c’était turbo efficace. Chapeau!

SetlistPermanence, This Is Not, Structural Defect, Black and White, Love Dump, Wisconsin Death Trip, Fix, Bled for Days, Sweat of the Bud, Terminator Oscillator, Just in Case, Destroy All, Dirthouse, Get to the Gone, Cannibal, Terrible Lie (Nine Inch Nails cover), Cold, I’m With Stupid, Push It

Auteur : Maxime Pagé

Photographe : Pedro Riot