Rotting Christ + Carach Angren + Uada + Gaerea @ Le Studio TD (Montréal)
Les ténèbres et la violence ont envahi le Studio TD mardi soir alors que les formations Rotting Christ, Carach Angren, Uada et Gaerea s’arrêtaient dans la métropole dans le cadre de leur tournée nord-américaine. Ça promettait d’être une soirée riche en agressivité et, surtout, en incantations démoniaques!
Gaerea : Pesant à souhait
C’est le groupe portugais Gaerea qui a lancé les hostilités et ils étaient attendus de pied ferme, surtout que c’était leur toute première fois à Montréal. Leur album Limbo sorti en 2020 les a réellement mis sur la map et leur plus récent effort Mirage les a littéralement fait explosé. C’est justement avec la pièce Deluge tirée de cet album que tout a commencé et c’était un poing en pleine gueule! La qualité de son était très bien (la basse était peut-être un peu forte mais je ne m’en plaindrai pas) et la foule était gonflée à bloc dès le début (enlignant moshpits et beau wall of death). Pour ceux qui ne savent pas, tous les membres du groupe sont cagoulés avec un sigil démoniaque sur leur visage. Leur chanteur se démenait sur la scène, s’époumonant et gesticulant bien comme il faut. La grande majorité des chansons provenaient de leur album Mirage sauf une, Urge, qui se trouve sur leur album précédent. Ça faisait longtemps que je voulais voir Gaerea en spectacle et je n’ai vraiment pas été déçu! Avec l’accueil qu’ils ont reçu, j’ose espérer qu’ils reviendront en tête d’affiche bientôt.
Setlist : Deluge, Salve, Mirage, Urge, Laude
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Uada : Mystique et envoûtant
J’ai toujours bien aimé la musique d’Uada mais avec leur album Djinn sorti en 2020, mon appréciation a grimpé d’un cran. C’est donc avec des attentes assez élevées que j’anticipais leur set qui a commencé avec un nuage de fumée très dense qui ajoutait à l’aspect mystique de leurs compositions. On s’est alors fait lancer The Purging Fire en plein visage et on peut dire que c’était d’une efficacité redoutable. Même si on ne voyait pas grand chose de ce qui se passait sur scène, la musique parlait d’elle-même et nous plongeait dans un mélange de contemplation et d’agressivité hors du commun. J’ai été bien content d’entendre la chanson titre du dernier album que je considère comme l’une de leurs meilleures mais j’ai été un peu déçu que ça ait été la seule provenant de leur dernier opus qui ait été jouée. C’est clair qu’avec un temps aussi restreint on ne peut pas plaire à tout le monde. Qu’à cela ne tienne, les gars de Uada ont offert une prestation turbo efficace et bien sentie qui a certainement plu aux fans présents.
Setlist : The Purging Fire, Djinn, Snakes & Vultures, Cult of a Dying Sun, Black Autumn, White Spring
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Carach Angren : Leçon de théâtralité
Dans le line-up de mardi soir, Carach Angren est le groupe que j’ai pu voir le plus souvent en spectacle. Je dois dire par contre qu’après les avoir vu avec plusieurs artifices de scènes intrigants comme un miroir fantomatique et un clavier drapé de noir qui bougeait tout seul, je trouve qu’ils un peu perdu de leur superbe au cours des dernières années et c’est peut-être maintenant trop sobre pour leur niveau de théâtralité. Mais malgré tout, je vais dire d’emblée que c’était probablement le meilleur son qu’ils ont jamais eu à Montréal jusqu’à maintenant. Le tout rentrait comme une tonne de briques et tout était parfaitement audible. Je crois fortement que Carach Angren est un groupe qui prend tout son sens en spectacle et, bizarrement, je n’en écoute jamais chez moi. La présence scénique de leur chanteur Seregor est admirable et chaque musicien a su tirer son épingle du jeu, surtout le claviériste Ardek et son super keytar. Pour monter leur setlist, ils ont pigé parmi la majorité de leur discographie tout en se concentrant sur leur dernier album Franckensteina Strataemontanus sorti en 2020. Somme toute, Carach Angren ont donné une bonne performance qui était très agréable et solide.
Setlist : The Ghost of Raynham Hall, The Carriage Wheel Murder, The Necromancer, Bitte Tötet Mich, Operation Compass, Franckensteina Strataemontanus, A Strange Presence Near the Woods, Monster, Bloodstains on the Captain’s Log
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Rotting Christ : Le rituel satanique à la grecque
On était maintenant rendus au clou du spectacle avec la prestation des légendes du metal grec Rotting Christ qui roulent quand même leur bosse depuis 1987! Ils ont débuté leur set avec la chanson 666 qui a littéralement mis le feu aux poudres et ça a donné le ton pour le reste de leur performance. Ce que j’aime avec Rotting Christ en live, c’est à quel point leur musique devient mystique, voire hypnotisante et qu’on ne peut que se laisser entraîner par les rythmiques tribales, limite rituelles. Leur chanteur Sakis Tolis avait l’air visiblement ravi de la réaction des gens présents et il leur rendait très bien avec une énergie contagieuse. Étant un grand fan de leur album Aealo sorti en 2010, j’ai été très content d’entendre plusieurs chansons comme dub-saĝ-ta-ke, Noctis Era et Demonon Vrosis (cette dernière étant ma préférée de l’album et je ne l’avais jamais entendu en spectacle). On a aussi droit à des classiques du groupe comme Non Serviam, In Yumen / Xibalba et Grandis Spiritus Diavolos sans oublier la très puissante Elthe Kyrie. C’est toujours un plaisir de voir Rotting Christ en spectacle qui se sont donné corps et âme pour leurs fans montréalais.
Setlist : 666, Kata Ton Daimona Eaytoy, Fire, God and Fear, dub-sag-ta-ke, Apage Satana, Elthe Kyrie, Demonon Vrosis, Societas Satanas (Thou Art Lord cover), Non Serviam, In Yumen-Xibalba, Grandis Spiritus Diavolos, The Raven, Noctis Era
Auteur : Maxime Pagé
Photographe : Josian Neveu