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26 septembre 2013 – La formation américaine Portugal. The Man a livré jeudi soir une performance éclectique haute en couleur dans un Théâtre Corona qui affichait complet. Le tout pour offrir à des centaines de fans une soirée inoubliable à saveur indie-rock psychédélique dans le cadre du Festival Pop Montréal 2013.

Le groupe montréalais qui était en première partie, How Sad, porte tristement bien son nom. Les rythmes étaient amusants mais, avec un début maladroit, des mélodies vaguement cacophoniques et un son un peu trop profondément dans le tapis, How Sad était décevant. Le groupe veut sans doute tirer parti de l’engouement envers le indie pour promouvoir des compositions manquant de profondeur. Bref, il leur reste des croûtes à manger avant d’arriver là où en est Portugal. The Man. Il est quand même important que noter que le chanteur est doté d’une voix magnifique et que, même sans guitare (nombreux problèmes techniques obligent), quelques chansons étaient somme toute très entraînantes.

Enfin arrive Portugal. The Man sur scène. Après seulement trois chansons, la foule entière semblait déjà ravie. Il ne faut toutefois pas omettre de mentionner que ce n’était pas n’importe quelles chansons, mais bien Purple Yellow Red and Blue, All Your Light et Evil Friends. Dès lors, la musique n’a pas cessée et les morceaux se sont enchaînés de manière remarquable, sans moment de répit.

Un décor minimaliste à l’image de montagnes blanches est hissé derrière les instruments mais, connaissant le groupe, il fallait s’attendre à des effets colorés fluorescents en quelque part. Personne n’a été déçu : les singulières et incessantes animations étaient vraiment réussies. D’ailleurs, l’accent du spectacle était surtout mis sur les effets spéciaux et sur les compositions brillamment disjonctées plutôt que sur les jeunes musiciens, bien qu’ils soient tous très talentueux. En effet, la scène sombre, les lasers et l’abus de machine fumigène ont donné au parterre et au balcon, tous deux pleins à craquer, des airs de party pour joyeux hipsters.

Seul bémol cependant, John Baldwin Gourley, le chanteur, n’aime pas trop parler en public? Ou alors il s’agit simplement de leurs trois journées à Montréal qui l’ont épuisé à un point tel qu’il ne daigne pas nous adresser la parole? Heureusement que le bassiste, Zachary Scott Carothers, était là pour prendre le flambeau, cela a partiellement réussi à calmer le jeu. Dans tous les cas, côté musical, tout était parfait. Plusieurs morceaux percutants ont marqué cette soirée, notamment The Sun de leur album The Satanic Satanist de 2009 et un cover de Etta James, I’d Rather Go Blind, bien que la majorité des nombreux titres sélectionnés provenaient de leur dernier chef d’œuvre de cet année, Evil Friends. Le spectacle en valait très certainement la peine, et Portugal. The Man est sans aucun doute un groupe à connaître et à suivre!

Auteure : Jeanne Mercier

Photographe : Isabelle Bergeron

Pour en savoir plus : How Sad, Portugal. The Man, page Facebook du groupe et Festival POP Montréal