PoS-16

8 Mai 2013 – L’épique soirée de métal progressif qui était prévue pour les fans de Pain Of Salvation le 8 mai dernier avait été déplacée des Foufounes Électriques au Cabaret du Mile-End, un changement qui me semblait plutôt pertinent considérant les bands présents ainsi que la foule ciblée. Une belle grande salle ornée de tables et de sièges a permis aux amateurs du progressif de s’asseoir confortablement avec une bière entre les mains et d’apprécier la qualité musicale exquise d’Imminent Sonic Destruction, Kingcrow, Heaven’s Cry et enfin Pain Of Salvation.

La formation américaine Imminent Sonic Destruction était la première à prendre possession de la scène. Créé par le chanteur / guitariste Tony Piccoli de Détroit, ce band avait clairement des influences de groupes classiques du même genre tels Genesis et King Crimson, mais ils incorporaient aussi des éléments un peu plus heavy dans le genre des albums plus récents de Dream Theater. Avec un seul album en leur nom, soit Recurring Themes, c’est un bon point de départ pour n’importe quel amateur du progressif désirant découvrir un nouveau groupe. Petit bonus : l’album est disponible en streaming sur leur page Facebook. Allez voir ça! Je vous propose d’ailleurs de commencer par la toune Monster.

Les prochains à embarquer sur la scène étaient nuls autres que les Italiens de Kingcrow. Je ne connaissais pas le band avant leur prestation, mais j’avais entendu de bons commentaires à leur égard – et avec raison! C’était effectivement le band qui m’avait le plus impressionné parmi les actes en première partie, notamment par leur complexité musicale, leurs échanges avec la foule et la qualité du son qui était méticuleusement perfectionnée lors du soundcheck. Le point le plus fort de leur set était sans doute leur interprétation de la toune In Crescendo, une chanson d’une durée de 11 minutes portant le même titre que leur dernier album paru en février dernier. À ne surtout pas manquer lors de leur prochain passage à Montréal!

Les derniers à nous divertir avant l’arrivée des têtes d’affiche étaient les Montréalais de Heaven’s Cry. Ils ont réussi à publier 2 albums entre 1996 et 2002 avant d’interrompre leur carrière en 2004, une pause qui fut accueillie avec discorde par la communauté du métal progressif. Après une pause de 7 ans, ils se sont réunis en 2011 afin d’offrir tout un redémarrage de leur musique à leurs fans. Depuis leur réunion, ils ont joué plusieurs shows, publié leur troisième opus Wheels Of Impermanence et même passé à la réédition de leur 2 premiers albums – et tout ça en rien qu’un an et demi! Avec un style qui réunit sans heurt les éléments clés du heavy metal avec tout ce que nous aimons des genres progressifs, leur musique s’apparente bien aux œuvres de Symphony X. Quant à leur performance, elle fut un succès sans faute et le public semblait ravi de les revoir sur scène. Le futur de ce band semble bien prometteur, en tout cas!

Les derniers à se présenter sur la scène du cabaret étaient, bien entendu, les Suédois de Pain Of Salvation. Après une assez longue période d’ajustement et de vérification de l’acoustique, notre patience avait enfin été récompensée par le chanteur / guitariste / fondateur du groupe, Daniel Gildenlöw, qui est apparu devant nous tout seul pour commencer l’interprétation de Road Salt. Sa voix phénoménale tel qu’entendue sur leurs divers albums était d’autant plus remarquable en concert et justifiait bien les nombreux prix qu’il a mérités pour sa tessiture. Il est d’ailleurs à noter qu’il était même très malade ce soir-là, tellement qu’ils ont dû annuler le concert à Québec la soirée précédente. Il nous racontait qu’il avait passé une nuit affreuse à bord de l’autobus et qu’il s’est réveillé le matin avec un oreiller et des draps complètement trempés par ses sueurs… Nous n’étions donc guère surpris de le voir sur scène avec deux bouteilles de Powerade et plusieurs gourdes d’eau le long du show! Malgré tout, sa présumée faiblesse ne paraissait aucunement pendant la soirée et son dévouement et sa motivation étaient grandement appréciés par ses nombreux fans réunis cette soirée-là – sans oublier les résidents de Québec qui étaient montés à Montréal pour les voir!

Le reste du show était marqué par un set fort diversifié, marqué par des favoris tels Softly She Cries, Linoleum, Diffidentia (Breaching The Core), Ashes et Stress. Parmi ces chansons, des problèmes techniques avec le clavier ont causé une petite interruption après la troisième toune… et, comme solution, le batteur nous a offert un solo de drums absolument débile en attendant que le claviériste résolve ses problèmes techniques! Notons aussi une reprise du classique Holy Diver de Dio, mais… en version smooth jazz! Cette interprétation bien unique d’une toune reconnue par tout bon fan du heavy metal était suivie d’une version acoustique assez spéciale de Spitfall. Vers la fin du show, la toune Disco Queen a su faire vibrer et sauter tous les fans sur le parterre devant la scène, qui fut suivi par Ending Theme. Enfin, le show fut conclu par l’épique The Perfect Element (ma toune préférée!) avant que le groupe ne libère la scène. Comme toujours après un show de ce calibre, la foule a continué à clamer le nom du band pendant quelques minutes afin de les faire revenir pour une toute dernière interprétation… et le dernier rappel n’était nul autre que No Way, la première toune du premier tome de la série d’albums Road Salt.

En considérant les bands en première partie, la salle, l’enthousiasme de la foule et la persévérance des têtes d’affiche malgré l’état de santé du chanteur, ce show figure facilement parmi les meilleurs shows que j’aie vus depuis assez longtemps. Ne les manquez surtout pas lors de leur prochain passage!

Auteur : Sam Osseiran

Photographe : Simran Dewan

Pour en savoir plus : Heaven’s Cry, Pain Of Salvation