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01 Avril 2012 – La bière coulait à flots le soir du dimanche 1er avril au Club Soda lorsque vikings, centurions romains, pirates et païens se sont tous réunis pour le passage du épique Paganfest 2012 à Montréal. Au menu : Huntress, Arkona, Ex Deo, Alestorm et Turisas. Une soirée bien saturée avec plus de 4 heures de folk metal !

Les premiers à briser la glace ne furent nuls autres que les nouveaux arrivants dans le monde du métal, Huntress. Intégrant le paganisme, la sorcellerie et une chanteuse avec une voix à la fois éblouissante et autoritaire au heavy metal traditionnel qu’ont amenés les géants Judas Priest et Iron Maiden, je dois avouer que j’attends avec impatience de voir à quoi ressemblera le premier album studio de ce band. En effet, Spell Eater sera disponible en Amérique du Nord dès le 8 mai alors que nos confrères métalleux en Europe pourront se gâter dès le 27 avril. Pour l’instant, nous ne pouvons que nous contenter de leur single apparu en décembre dernier, Eight of Swords. Pour les curieux, arrivez d’avance au concert de Dragonforce au National le 25 avril, Huntress s’occuperont à nouveau de réchauffer la foule pour une soirée bien agréable. Croyez-moi, ça vaudra bien la peine!

Le deuxième acte de la soirée, les Russes d’Arkona se sont manifestés sur scène sans tarder à semer le chaos dans la foule. Armés d’une cornemuse, de claviers, de guitares et d’une batterie d’une puissance infernale, le band a vivement entraîné le crowd avec le tonnerre émanant de leurs instruments. Vêtue d’un gros foulard en fourrure et équipée d’un giga tambour, la chanteuse du band de folk metal Masha « Scream » Arhipova a parti la soirée avec Az’ et Arkaim, tous deux tirés de leur dernier album Slovo paru vers la fin de l’été passé. Ils ont poursuivi le show avec une variété de tounes comme Ot Serdca K Nebu suivi de Goi, Rode, Goi! Ainsi que Stenka Na Stenku, mais le point fort de leur set demeure le wall of death qu’a requêté la chanteuse vers la fin de leur show. Même si ce n’était que le deuxième band à performer, la salle était déjà pleine à craquer. Le résultat? Une collision cataclysmique entre les deux sections de la foule poursuivie d’un mosh pit géant. Absolument fou!

Ensuite, le side-project des membres de Kataklysm, un groupe de technical death metal montréalais, a pris sa place sur stage. Les costumes de centurions romains des membres d’Ex Deo combinés à leur énergie remarquable sur scène auraient même fait trembler Astérix et Obélix! Assumant le rôle d’un dirigeant de guerre à l’apogée de l’empire romain, le chanteur Maurizio Iacono encourageait à faire gueuler les membres de l’audience en unisson tels les guerriers dans le film 300 entre leurs chansons (je sais, les soldats dans le film étaient grecs, mais vous comprenez le principe!). Ayant nourri la foule de fous devant lui avec une bonne dose de death metal pendant plus d’une demi-heure avec des tounes comme Cruor Nostri Abbas, Legio XIII et Romulus, le chanteur a décidé de faire preuve de son autorité une dernière fois en ordonnant à l’armée de metalheads de se scinder en deux… Eh oui, un autre wall of death! On s’entend que cette fois-ci, la horde était déjà bien réchauffée – vous vous imaginez donc à quel point on s’est amusé dans le pit!

Pour le quatrième groupe de la soirée, la foule s’est virée en mode pirate pour accueillir l’unique quatuor de pirate metal écossais, Alestorm. Outre certains membres de l’audience mieux déguisés que le Capitaine Jack Sparrow lui-même, un groupe de vrais fans ont même amené un immense drapeau de pirate pour marque l’occasion! Le chanteur et claviériste Christopher Bowes et sa bande de fous ont donc commencé leur set avec Shipwrecked suivi de Wenches & Mead, un vrai classique! Pendant que ceux-ci maintenaient une énergie incroyable tout au long de leur performance, certains membres des autres groupes se sont présentés sur scène durant ce set afin de leur faire boire de la vodka et du rhum – pendant qu’ils jouaient! Autre anecdote à la fois hilarante et politiquement incorrecte : avant de jouer Midget Saw, le chanteur a repéré un nain à l’avant de la foule et a annoncé au micro « This next song… is about this guy! » en le pointant du doigt. Il l’a ensuite invité sur la scène pour la durée de la chanson au complet. Ce dernier, quant à lui, s’est contenté de prendre le band et la foule en photo durant son séjour sur stage avant de se garrocher sur le parterre. Enfin, je tiens à souligner aussi la bravoure du Capitaine Bowes, car, après avoir joué de la musique extrême de soulon pendant près d’une heure, il a délaissé son clavier pendant une des dernières tounes du set afin de se lancer sur la foule pour une tournée en crowd surf. Tout à fait débile!

Finalement, après 4 bands de musique de malade, les têtes d’affiche se sont enfin présentées devant nous. Les maîtres du folk metal, Turisas, étaient vêtus d’armure en cuir et en métal et avaient totalement recouvert leurs visages de bandes rouges et noires obliques. Ils ont ouvert leur set avec The March Of The Varangian Guard et ont poursuivi avec une variété de tounes comme Take The Day!, To Holmgard And Beyond, One More, The Messenger, Rex Regi Rebellis ainsi que Stand Up And Fight, entre autres. D’ailleurs, entre deux tounes, le chanteur Mathias « Warlord » Nygård a donné un beau speech assez touchant à la troupe montréalaise. Il expliquait d’abord que certains autres bands citent des pays comme le Brésil, la France ou le Mexique comme étant leurs sites préférés pour performer à cause de l’énergie des foules qui s’y trouvent. Or, depuis sa toute première visite à Montréal il y a 4 ans, il a affirmé que sa ville préférée était sans la moindre compétition notre belle métropole, car nous avons, disait-il, une vigueur sans pareil nulle part ailleurs dans le monde. Quel honneur!

Après plus de 4 heures de turbulence incessante, la soirée semblait tirer à sa fin. Le band venait de quitter la scène, mais les lumières n’étaient pas encore rallumées dans la salle… Ne voulant surtout pas décevoir le groupe (surtout après un si beau discours!), nous nous sommes mis à crier le nom Turisas à répétition pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’ils décident enfin de nous accorder quelques tounes en rappel. N’ayant performé que des classiques – Hunting Pirates, Rasputin et Battle Metal – la bande de Finlandais s’est ensuite retiré pour de bon afin de nous permettre de retourner chez nous, contentés de nos cous anéantis et de nos tympans qui allaient résonner encore quelques jours.

Auteur : Sam Osseiran

Photographe : Paul Blondé

Pour en savoir plus : Huntress, Arkona, Ex Deo, Alestorm, Turisas