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27 décembre 2013 – À chaque fois que je prends une Boréale Blanche, je me visualise systématiquement au comptoir du Bar Passeport. La raison pour cette nostalgie est bien simple : j’y suis allé à de très nombreuses reprises, et je commençais invariablement ma soirée par une pinte de Boréale Blanche. Mais résumer l’attrait du Passeport à une bière est très réducteur : en fait, il s’agit selon moi d’un des meilleurs endroits à Montréal pour écouter de la musique électronique durant les heures de club régulières (22h à 3h). Les vendredi soirs, le techno, le house et le trance sont à l’honneur, et en ce 27 décembre, notre propre photographe Michael Chidiac a performé à cette institution de l’underground montréalais.

Malheureusement pour Michael et les autres DJs, Julien Lepage et Tomac, cette soirée a été très tranquille. Ce n’était pas juste le Passeport qui est affecté, mais une grosse partie de la rue St-Denis. Même le populaire Abreuvoir semble déserté, et malgré le déneigement en cours, du stationnement est disponible sur le boulevard. La cause principale : lendemain de veille collectif des fêtes, probablement…

La prestation de Michael Chidiac s’est déroulée de 22h à minuit, et le DJ a surtout fait jouer du progressive house. Julien Lepage a pris le relais jusqu’à 1h, et le résident Tomac a conclu la soirée avec du uplifting trance. Tous les trois ont bien performé : les transitions étaient fluides, et la musique, très recherchée. Toutefois, je mentirais si je dis que ça a soulevé des passions. Quoiqu’avec une soirée comme le 27, même un super-héros des platines aurait eu de la difficulté à faire exploser la baraque…

J’ai tout de même eu le temps de m’entretenir avec Michael, notamment sur son opening set. L’entrevue est transcrite ci-dessous pour votre intérêt collectif. Bref, ce n’est que partie remise pour Michael et le Passeport.

Thorium: J’ai toujours l’impression qu’un opening set est beaucoup plus discret, voire effacé que l’événement principal. Y a-t-il une rèlge non-écrite qui stipule qu’un DJ qui ouvre doit forcément laisser la place au DJ principal?

Michael Chidiac : Ça va vraiment dépendre de la soirée. Dans le cas de la soirée du Passeport, on jouait tous ensemble et personne avait un set plus important que l’autre disons, le seul facteur dans mon choix musical va être la foule. Par contre, si j’ouvre pour un DJ international, ça devient plus difficile. Il faut faire attention à ce que l’on joue afin de ne pas jouer trop en force.

Thorium: Ce soir, tu as surtout mixé du progressive house. Avoir mixé de 1h à 3h, aurais-tu fait jouer un style différent?

MC : Mon style principal est un mélange de progressive house et de techno. Avoir eu la chance de jouer plus tard, j’aurais sûrement joué similairement à mes dernières 20 minutes de mon opening set, mais avec plus de techno dedans et un peu plus d’énergie.

Thorium: Avoir l’occasion, insérerais-tu une chanson d’un genre différent dans ton set principal? Par exemple, du dubstep mélodique dans un set de house ou progressive trance?

MC : J’aime bien mettre du deep house dans mes sets quand je le peux, mais principalement je vais jouer des classiques de progressive house. Même si c’est le même style musical que je joue en ce moment, le son était très différent au début des années 2000; c’est pourquoi je trouve que ca fait changement quand j’en joue.

Thorium: Finalement, quelle est ta meilleure expérience en tant que DJ à ce jour?

MC : C’est bizarre à dire, mais j’ai fait un party pour le Frosh du département d’art de McGill la session dernière. La musique n’est vraiment pas mon genre, mais la réaction des gens dans la pièce était inégalée, ce qui a rendu la soirée vraiment mémorable. En plus, étant donné que c’était le département d’art, la foule était constituée à 80% de filles, et elles voulaient vraiment danser!

Auteur: Mathieu Bonin

Credit photo: Michael Chidiac

Pour en savoir plus: Michael Chidiac, Julien Lepage, Tomac