20131209 MGMT 004

9 décembre 2013 – Kuroma écrit en grosses lettres en arrière-plan pour qu’on n’oublie pas le nom mais, malheureusement, le groupe en tant que tel n’est en rien mémorable. Les chansons présentées ce 9 décembre sont restées plutôt linéaires. Le son mal ajusté au Métropolis n’a certainement pas dû aider à rendre justice au groupe : une deuxième écoute sur leur site Internet permet de les apprécier davantage bien que, selon moi, il leur reste encore à trouver leur son qui les différenciera des autres, sans quoi Kuroma passera inaperçu. Et heureusement que les lettres du décor s’animaient avec les sons joués, car les membres du groupe psycho-rock n’avaient aucune vie sur scène. De l’autre côté de la médaille, un ou deux morceaux ont retenus mon attention de par leur rythme franc et joyeux, contrastant avec la voix quelque peu criarde du leader et chanteur du groupe, Hank Sullivant. Je pense notamment à Running People de l’album Psychopomp et à quelques autres introuvables…

Lorsque MGMT entre sur scène, on passe déjà aux choses sérieuses avec Alien Days, un des deux singles du dernier album éponyme du groupe sorti cette année, histoire de nous faire entrer d’aplomb dans l’ambiance psychédélique qui fait la renommée de MGMT. Et que dire des décors! Cela commence en force avec une animation d’écrevisse semi-humaine, semi-parapluie pour poursuivre tout au long de la soirée avec de l’art abstrait hypnotisant, ou encore avec un O.V.N.I. parcourant la salle. Time to Pretend en second semble particulièrement combler la foule qui s’époumone à n’en plus finir. Quoique toujours très expressive, celle-ci est nettement plus bruyante lorsque les premières notes d’un titre de Oracular Spectacular se font entendre. De ce côté-là, MGMT a été très généreux puisque, cela ne surprendra personne, Weekend Wars et Electric Feel restent des plus populaires. Oracular Spectacular, Congratulations et MGMT ont tout de même été représentés également, avec un léger avantage pour le premier, au plus grand bonheur des fans. Des chansons telles que Flash Delirium et Your Life Is a Lie (avec une petite fille invitée aux percussions), bien qu’elles soient très réussies dans leur style alternatif-expérimental, ont manqué un peu de vigueur dans leur prestation sur scène. Seul aspect moyen de la soirée, on peut donc passer outre. Mon moment favori du spectacle : Of Moons, Birds & Monsters (et oui, encore du même album…), avec un solo intense vraiment marquant, et Andrew VanWyngarden qui filme sur scène avec une caméra GoPro en projetant les images au grand écran. Pour clore le spectacle, une version allongée très réussie de Kids est offerte. Ils n’auraient pas pu choisir un morceau plus adapté, et tout le monde part heureux (et un peu hypnotisé…), après deux courts rappels qui revisitent les trois albums studio du groupe.

Si vous avez envie d’une courte intrusion dans un monde démentiel fluorescent, un spectacle de MGMT est l’événement de choix. Le groupe des États-Unis est définitivement à la hauteur de l’excentricité de ses trois albums studios : poétique et introspectif, tout en étant empli de mouvement et de couleur. C’est bel et bien ce à quoi les Montréalais ont eu droit ce lundi dernier au Métropolis.

Auteure : Jeanne Mercier

Photographe : Paul Blondé

Pour un aperçu de leur univers fluo ou pour tout simplement perdre son temps, c’est ici. Pour entendre Kuroma, c’est .