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23 novembre 2013 – Samedi, 15h. Jarrive au Café Campus. Sur la scène, Jimmy Hunt sactive sur son synthétiseur. Caché par sa masse de cheveux informe, on devine son visage fluet. Mais lallure na plus rien du petit homme maigrichon que javais découvert il y a deux ans aux mêmes Francos M du festival M pour Montréal. Nous assistons à une révélation. Car si le garçon semble tout autant timide, l’énergie et lassurance qui sen dégage est renversante. Exit le chanteur de folk sifflant doucement dans son harmonica. Avec son nouvel album, Maladie damour, paru cet automne, Jimmy Hunt se réinvente. Les sonorités ont pris une tournure pop des années 80. Les envolées de guitare électrique mêlées au synthétiseur m’évoquent la B.O de Drive. Parfaitement envoûtant.

Comme pour tout showcase, linstant de grâce passe trop vite. Les milliers de bulles qui tombent sur la salle ont à peine éclos que le chanteur et ses musiciens doivent nous quitter. Les lumières se rallument. Tout le monde dehors. Direction l’étage du bas, où les rockers psyché grunge de Ponctuation sactivent déjà. Toute mèche sortie, Guillaume Chiasson au micro nous offre un rock rebondissant à l’énergie contagieuse. La salle est sous le charme. Lambiance est électrique. Encore une fois le show, trop court, nous laisse sur notre faim. Une trentaine de minutes pour séduire. Cest court. Mais efficace!

Il est déjà temps de rejoindre Jason Bajada et sa bande dans la salle du haut. La voix du garçon est douce, voire mielleusement pop. On croirait par moment entendre un Louis-Jean Cormier en version édulcorée. Limpression de déjà-vu se renforce quand Camille Poliquin joint sa voix. Un duo Louis-Jean Cormier et Coeur de Pirate se dessinerait presque. Les ballades damour senchaînent et ma montre semble ralentir. Un showcase peut donc être long parfois. Mais heureusement, la jolie Camille réveille les coeurs par un solo vocal aux variations mélodieuses. Un pur bonheur pour les oreilles. La demoiselle ne manque pas de talent. Elle sera sans aucun doute le clou du spectacle.

16h15. Forêt sapprête à entrer en scène. À vrai dire, jattendais ce groupe avec impatience. Après les avoir entendus ici ou là, je mourais denvie de les découvrir live. Comme souvent quand on en attend trop de quelque chose, jen suis ressortie un brin déçue mais revigorée par l’énergie débordante d’Émilie Laforest. Cette fille est une pile électrique. La voir sur scène, un pur plaisir. Entre deux castagnettes, elle sautille, sagite et minaude. Une belle façon de trancher le tempo de sa voix poussée comme un gémissement. Si je ne me suis pas laissée emportée par le rock psychédélique et alternatif du groupe, jen suis très certainement sortie charmée.

16h45. Rendez-vous dans la grande salle du Café Campus. Après quelques remerciements de rigueur au festival qui touche à sa fin, on nous annonce un OVNI. Prise de curiosité, je décide de rester découvrir ce qui sannonce comme une bombe. Le DJ de Dead Obies, bière à la main, crucifix en évidence, entre en scène. Il est vite suivi par sa bande dacolytes qui explosent en un hip hop à faire frémir les murs. Une chose est sûre, les six trublions ont le sens de la scène. On en oublierait presque de prêter attention aux chansons en elles-même tant lenvie de danser en cadence est forte. « Attention, vous pourriez bien en tomber amoureux! » nous avait-on prévenu. On comprend, on comprend!

Auteur & Photographe: Sarah Meublat

Pour en savoir plus: M pour Montréal