Les Guenilles en sont à leur deuxième album, et ils ne doivent pas s’être lavés depuis, parce qu’ils sont encore plus crasseux qu’avant… et c’est une bonne chose! Pour les amateurs de tout ce qui est thrash et local, l’album De Marde est pour vous!

L’album De Marde est un trip stoner rock qui, comme diraient les membres du groupe, vous garroche une tonne de brique dans face, pis toute. On y retrouve le son caractéristique des Guenilles, où la distortion transforme la guitare en une substance qui pourrait être comparée à de la mélasse auditive. L’effet est particulier et propre aux Guenilles, et ils m’ont affirmé que c’était l’effet recherché. Le rythme digne d’une crise d’épilepsie du batteur Jonathan Bigras et la basse de Simon Gauthier assurent que l’auditeur comprenne l’essentiel de la musique en compensant pour le manque de crunch de la guitare, alors que les deux guitaristes s’égosillent sans relâche en nous mettant devant des réalités crues et obscènes de la vie dans des chansons comme Pu Capab’ De Bander, Les Balles Plus Longues Que L’Gun, et Lendemain d’Speed.

Leur approche musicale allie les influences punk au stoner  et au rock n’roll d’une manière assez spectaculaire. L’album De Marde est, du début à la fin, un album lourd et qui ne laisse presque aucun répit à l’auditeur. Les chansons les plus appréciables, selon moi, sont Richard Blass et son douze, El Père (Un tribut à nos paternels, en particulier ceux qui virent leurs bobettes de bord, et qui tuent des sasquatches à main nues), et Fuis moé j’te tue (Pour laquelle ils ont produit un vidéoclip). Il n’est pas sans ses défauts et attirera un public bien particulier, mais c’est encore une preuve que le Québec est un terreau fertile aux musiciens en tout genre.

Cote: 7.5/10

Auteur : Phil Mandeville