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2 Septembre 2011 – Les amateurs de Power Metal ont eu de quoi se réjouir le 2 septembre dernier avec le passage à Montréal de The Agonist, Blackguard, Alestorm et Kamelot dans le cadre du Pandemonium Over North America Tour de ces derniers en promotion de leur dernier album, Poetry for the Poisoned (À noter que les autres groupes ont aussi produit un nouvel opus dans la dernière année, dont celui de The Agonist qui devrait être disponible début 2012.). Petit mélange de genres qui, en bout de ligne, a donné un résultat très réussi.

L’ouverture de The Agonist avec leur son mélodique et agressif a su être une excellente entrée en matière, transmettant l’énergie de leur musique sans problème à l’assistance qui a sauté à pieds joints dans le melodic death metal du groupe. Nous avons même eu droit à une chanson qui se retrouvera sur leur prochain album, The Escape, qui promet au moins autant que leur précédent, Lullabies For The Dormant Mind. Seul bémol : leur son caractéristique était un peu perdu en spectacle, ce qui fait que leur musique est un peu moins frappante, mais reste très intéressante à cause de l’énergie déployée sur scène. Le guitariste Danny Marino n’accompagnait pas le groupe en tournée et a été remplacé pour l’occasion par Justin Deguire (ex-Catalyst).

Blackguard, de Montréal, ont su comme d’habitude faire embarquer la foule dans leur power metal frappant et agressif. Le retrait du claviériste du line-up crée un changement drastique dans la dynamique de scène, et donne un spectacle qui est beaucoup plus axé vers le speed metal plutôt que vers le folk, ce qui ne les a pas empêchés de jouer leurs vieux succès, comme The Sword, avec un clavier pré-enregistré. Ils ont prouvé que leur son a pris du mordant avec l’interprétation de The Fear of All Flesh et Firefight, tirées de leur dernier album. L’absence de leur lead guitarist habituel, remplacé par Erik Tisinger (Destrophy, Otep, The Autumn Offering), ne les a pas empêchés d’offrir un spectacle comme d’habitude plein d’énergie et ponctué par de nombreux circle pits réclamés par Paul Ablaze, qui doit être le frontman qui en est le plus avide que j’aie eu la chance de voir.

Alestorm, fidèles à leurs habitudes de pirates, sont montés sur scène pour piller, voler, brûler… le cœur de la foule. Leur musique entraînante a emporté l’assistance dans leurs délires nautiques et alcoolisés, avec une performance sans faille malgré leur état d’ébriété évident. Le groupe subit la critique pour leur musique parfois un peu simpliste et par leurs thèmes peu originaux; ils arrivent toutefois à faire déplacer les foules et à donner un spectacle très intéressant et amusant à regarder à tous les coups, et les pièces tirées de Back Through Time, leur dernier album, ont bien prouvé à quel point ils sont capables d’activer la foule avec quelques notes d’accordéon (synthétisé par une keytar) et des histoires de marin. Leur interprétation convaincante de vieux succès comme Wenches and Mead comme de leurs nouvelles chansons telles que The Sunk’n Norwegian ont emporté la foule dans un mosh pit trépidant et presque sans arrêt. Quand Alestorm a quitté la scène, nous avons pu remarquer que plusieurs personnes ont quitté la salle en même temps qu’eux…

Kamelot, un des groupes porte-étendard du power metal d’aujourd’hui selon plusieurs, a été digne de sa réputation. Le départ du chanteur Roy Khan fin 2010 en inquiétait plusieurs, mais le groupe a su amener de la relève de taille. Fabio Lione, du groupe Rhapsody of Fire, a su avec sa voix portante accrocher la foule, et l’a conquise en parlant français presque toute la soirée. Il a été supporté par Elize Ryd (du groupe Amaranthe) pour les harmonies féminines et les duos. La présence surprise de Simone Simons, de Epica, pour la pièce en duo The Haunting a été un ajout très apprécié à la soirée, et leur interprétation de plusieurs de leurs pièces telles Center of the Universe, Soul Society, The Human Stain, et en finale la populaire March of Mephisto, a su satisfaire les fans les plus avides. Ils ont même offert une performance solo des talents du claviériste Oliver Palotai et du bassiste Sean Tibbetts. Ces musiciens de grand talent ont su garder en éveil une foule fatiguée par le groupe monté sur scène avant eu, sans toutefois réussir à la faire bouger outre mesure.

Somme toute, une soirée remplie d’énergie et de chansons épiques lors de laquelle Alestorm a –encore une fois- volé la vedette aux têtes d’affiches. Croisés à la fin de la soirée dans un bar, nous avons demandé aux pirates écossais quand ils pensaient faire une tournée en tête d’affiche eux-mêmes. Le chanteur Christopher Bowes m’a répondu avec son fort accent déformé par l’ingurgitation excessive d’alcool : « Oh, man, next year for sure! ». On s’en souviendra, en espérant que lui aussi.

Auteur : Philippe Mandeville Gauthier

Photographe : Alex Luca

Pour en savoir plus : Alestorm, Kamelot, BlackGuard, The Agonist