Début septembre, comme chaque année, et ce depuis un bon moment (cette année a lieu la 15ème édition), l’Electro Alternativ investit différents lieux de la ville rose afin de faire passer la fin de l’été, et donc la saison des festivals, en douceur. Certes, rien ne se passe en extérieur, et ce n’est pas continu, mais avec 28 dates, dont 18 de concerts et autres performances, 3 de projections de films et docus, des ateliers sur la création d’un morceau ou l’utilisation d’un Minimoog, ou encore des conférences sur les droits d’auteur de la scène électronique ou sur l’essor de celle-ci en Afrique de l’ouest, le tout dans 12 lieux différents, il n’y a vraiment pas de quoi chipoter. Et afin de voir plus clair dans tout ça, voici une petite sélection des immanquables selon l’équipe de Thorium !

C’est le 5 septembre qu’aura lieu la soirée de lancement officiel du festival (après la pre opening assurée par les autrichiens de Camo & Crooked au Bikini le 24 août dernier). Et pour l’occasion, cela se passera tout en expérimentation visuelle et sonore avec la présence de Martin Messier. Venu tout droit du Canada, il viendra présenter ce soir-là Field, projet via lequel le performeur rend visible à l’œil nu les champs électromagnétiques qui nous entourent à travers deux panneaux d’aluminium, des câbles et un enchaînement de branchements  / débranchements. De quoi passer une soirée où notre réalité visuelle risque d’être chamboulée, le tout au Théâtre Garonne et gratuitement. C’est pas beau ça ?

Les lundi 9, mardi 10 et 17 septembre, c’est le Cinéma ABC qui accueillera les trois projections de film et documentaires du festival, le premier soir avec Le choc du futur, soit un biopic fictif retraçant l’histoire d’une pionnière de la scène électro féminine dans les années 80. Réalisé par Marc Collin, le film met en lumière Alma Jodorowsky, petite-fille du maître du cinéma psychédélique, j’ai nommé le grand Alejandro. Si ça peut aider à convaincre… Le lendemain c’est la double projection de Quand tout le monde dort qui dépeint la nuit parisienne alternative, suivi de -22,7°C dans lequel l’artiste Molecule nous embarque au Groenland où il fait du field recording, entre craquement de banquise et ballet magnétique des aurores boréales. Et enfin Call & Response la semaine suivante qui nous transportera jusqu’à la Nouvelle Orléans pour le fameux Carnaval du Mardi Gras qui est bien plus qu’une simple procession folklorique mais un véritable hommage aux ancêtres. Les trois soirées sont à 6,5 euros chacune.

Le 11 septembre, soirée immanquable pour les amateurs d’électro aux confins de la techno et de la cold-wave, avec la double affiche Monolithe Noir et Oktober Lieber au Rex. Le premier nous vient de Belgique et nous assommera, dans le bon sens du terme, avec la densité que ça musique nous propose, entre EBM lourd et techno vrombissante, l’ensemble relevé par les mélodies de son projet passé. Le deuxième, duo français composé de Charlotte Boisselier (Ambeyance) et Marion Camy-Palou (Deeat Palace), nous achèvera avec sa techno sorti des bas-fonds de clubs berlinois où les soirées ne se terminent pas avec le lever du jour et où la fumée de cigarettes à remplacer les nuages.

Le lendemain, le 12 septembre donc, c’est au Centre Culturel Bellegarde que le festival pose ses valises, avec une performance live de l’artiste local Mondkopf. Muni de son dernier album en date How Deep is our Love?, le toulousain risque de faire trembler les murs avec sa techno lourde, profonde et à la fois intimiste, le tout mis en lumière pour l’occasion par de nouveaux visuels. Et en plus cela ne vous coûtera que 6 euros (5 en prévente). Que demander de plus ?

Le 13 septembre, direction le Metronum pour le retour sur les planches du duo anglais Foreign Beggars. Cette date risque d’être intéressante car le groupe, que l’on a vu un nombre considérable de fois au moment de leur essor il y a une petite dizaine d’années de ça, revient avec un album qui laisse derrière lui la dubstep et le grime pour revenir à leurs racines hip-hop. De plus c’est leur tournée d’adieu, donc la dernière occasion de se défouler sur certains de leurs morceaux cultes, et découvrir en live 2 2 Karma, plus posé que leurs précédents efforts.

Le 19 septembre, il y a la doublette Kompromat au Bikini et Kap Bambino au Metronum. Estimant que la première partie du premier est plus intéressante que celle du deuxième, l’équipe de Thorium ira couvrir la date du nouveau projet de Vitalic et Rebeka Warrior (Sexy Sushi / Mansfield Tya). Et ce ne sera pas une soirée pendant laquelle s’endormir. En effet, le duo français distille une techno sombre et froide à souhait influencée par la scène indus des années 80/90. Cela promet un show intense, relevé par Corps, projet électro qui n’est pas sans rappeler Bagarre avec ses paroles balancées de manière monotone et pourtant si intéressante, le tout sur une musique qui fait définitivement danser. Mais c’est le cœur déchiré que l’on va rater Kap Bambino, duo bordelais depuis parti à Londres et qui viendra présenter son dernier album Dust, Fierce, Forever. Et s’il semble plus calme que les précédents efforts du groupe, nous sommes certains que la puissance du live et l’énergie de la chanteuse Caroline ne s’est pas amoindrie pour un sou. Mais ce sera pour une prochaine fois, je l’espère…

C’est ensuite le 22 septembre, et ce pour un projet atypique, que le festival se dirige lentement mais sûrement vers sa fin. Investissant l’Église de Gesu pour l’occasion, l’Electro Alternativ a invité dans ces murs l’artiste Maxime Denuc pour son projet Solarium. Vidé de ses bancs, le sol de l’église sera recouvert de matelas et autres coussins afin que les spectateurs s’endorment ou se réveillent (la performance a lieu à 10h du matin, un dimanche) au son de l’orgue, le tout relevé par de la musique électronique. Le tarif pour cette date unique sera de 5 euros, et il y aura même un petit déj’ offert. What else ?

Enfin, le lendemain, le 23 septembre donc, c’est l’artiste Omar Souleyman qui aura l’honneur de mettre un terme au festival et ce à la Halle de la Machine. C’est donc sous le regard bienveillant d’Ariane l’araignée et du minotaure que les festivaliers pourront danser une dernière fois sur les rythmes endiablés du producteur syrien, où musique électronique et traditionnelle se mêlent pour un résultat détonnant. Il sera accompagné pour l’occasion de Glitter, DJ marocaine basée à Paris qui propose un savant mélange de techno et de musique arabe. Et les tickets pour cette clôture vont de 18 euros en early bird à 25 euros sur place.

En espérant vous croiser à une ou plusieurs de ces dates !

Plus d’infos : https://www.electro-alternativ.com/

Auteure : Hélène