La musique grasse et brutale était à l’honneur jeudi soir alors que le légendaire groupe de death metal américain Dying Fetus était de passage au Théâtre Corona dans le cadre de sa tournée nord-américaine. Pour agrémenter ce spectacle déjà riche en violence gratuite, les groupes Chelsea Grin, Bodysnatcher, Frozen Soul et Undeath assuraient la première partie.

Undeath : Un solide OSDM

J’entends beaucoup parler du groupe Undeath et de leur nouvel album It’s Time​.​.​.​to Rise from the Grave ces temps-ci et ce n’est que du positif. J’avais donc hâte de voir d’où venait le hype et je peux vous dire que je n’ai pas été déçu! Les gars oeuvrent dans un old school death metal assez convainquant qui a vraiment eu l’air d’avoir la cote auprès des gens présents. Les musiciens avaient visiblement l’air contents d’être là, surtout que c’était leur toute première fois à Montréal et que l’accueil qu’ils ont reçu a été excellent. Leur chanteur Alexander Jones avait un growl bien gras et ça clashait beaucoup avec son attitude ultra sympathique entre les chansons. On peut dire que c’était mission accomplie pour Undeath qui nous a livré une bonne leçon de death metal et je ne serais pas surpris de les revoir très bientôt sur une autre tournée!

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Frozen Soul : Pesant à souhait!

Le groupe texan Frozen Soul en est un autre qui a acquis une belle notoriété en peu de temps, surtout avec leur premier album Crypt Of Ice qui a été signé directement chez Century Media. Contrairement au groupe précédent, on avait ici un death metal caverneux et huileux avec des riffs des plus pesants. Je n’avais pas trop d’attentes quant à leur prestation mais je peux vous dire que Frozen Soul en spectacle, c’est comme se faire passer dessus par une semi-remorque. Non seulement ça, mais lors de leur première chanson, leur chanteur Chad Green a sorti un canon à neige portatif et a aspergé (ou enneigé?) le parterre avec. Il a également profité de l’occasion pour nous faire un discours bien senti sur l’importance de la santé mentale et a d’ailleurs dédié la deuxième partie de leur set à plusieurs musiciens disparus récemment dont Trevor Strnad de The Black Dahlia Murder. On a eu droit à un death metal parfait pour le headbang et, à part le son de la bass qui saturait un peu à certains moments, tout sonnait comme une tonne de brique. Frozen Soul ont mis la barre bien haute avec leur death metal d’outre tombe et si vous avez la chance de les voir en spectacle, lâchez-vous lousse!

Setlist : Encased in Ice, Hand of Vengeance, Beat to Dust, Merciless, Crypt of Ice, Arctic Stranglehold

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Bodysnatcher : Meh.

Bodysnatcher était le seul groupe que je ne connaissais pas du tout et je n’étais même pas allé en écouter avant le spectacle (question de me garder la surprise). Je peux par contre vous dire que la surprise n’a pas été vraiment agréable car ce qu’on a eu c’est un deathcore générique, répétitif et surtout ultra prévisible. À la limite, que ce soit un groupe ordinaire ne me dérange pas tant que ça, (j’en ai vu d’autres), mais Bodysnatcher a carrément abusé des bass drops à l’extrême, en mettant parfois une dizaine dans la même chanson. Je suis vraiment désolé, mais quand un groupe fait ça, c’est que sa musique ne suffit pas en elle-même. C’est comme un gâteau…mais à 90% de crémage, rendu là tu sais juste pas faire de gâteau. Juste pour pas avoir l’air d’un hater, je dirais quand même que la voix du chanteur était efficace pour le genre, mais c’est pas mal le seul bien que je peux en dire. Même la foule n’avait pas l’air trop impressionnée sauf pour les quelques irréductibles dans le moshpit qui se prenaient pour des ninjas. En gros, j’avais vraiment hâte que la prestation de Bodysnatcher finisse…mais je n’étais pas au bout de mes peines…

Setlist : Wired For Destruction, Take Me To Hell, E.D.A., Behind the Crowd, King of the Rats, Black of My Eyes, Twelve/Seventeen

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Chelsea Grin : Meh Pt.II

Initialement, quand j’ai vu que Chelsea Grin allait être sur le line-up de cette tournée, je savais déjà que j’allais trouver le temps long (surtout quand t’es pas fan de deathcore). Mais à chaque fois que je me dis ça, je trouve au moins quelques points positifs à mentionner car les groupes 100% mauvais, c’est tout de même assez rare et Chelsea Grin est quand même un gros nom de la scène deathcore. Certains membres du groupes étaient absents dont le chanteur Tom Barber, qui a été remplacé par celui de Bodysnatcher qui lisait les paroles sur des fiches devant lui. C’est donc devant un backdrop où on pouvait lire “Chelsea Fucking Grin” que la formation s’est executée et…disons que c’était très similaire à Bodysnatcher. On avait les mêmes abus de bass drops, le même festival de breakdowns et je crois que les gens ont encore moins embarqué que pour le groupe précédent (sauf pour le pit, évidemment). Je dois quand même leur donner que leur musicianship était un peu plus relevé et on a même eu quelques rares solos qui nous donnait une pause des riffs répétitifs. Par contre, vers la fin de leur set, leur guitariste est tout simplement disparu derrière ses cabs, ce qui a causé une longue pause qui leur a coûté deux chansons. Certains ont dit que c’était tout simplement une corde qui avait lâché, mais si c’est le cas, tu es clairement censé avoir un backup, surtout quand tu es direct support au headliner. Ce manque de professionnalisme (si c’est vraiment ce qui s’est passé) a écourté la prestation du groupe et je ne m’en plaindrai pas. Je ne comprends toujours pas l’engouement pour des groupes qui n’ont que très peu à offrir autre qu’être brutal avec des breakdowns incessants.

Setlist : My Damnation, Sonnet of the Wretched, Dead Rose, 9:30am, Playing With Fire, Scent of Evil, Recreant, Hostage

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Dying Fetus : Brutal et guttural!

La dernière fois que j’ai vu Dying Fetus en spectacle, c’était à l’Astral en octobre 2018 et le son était tellement dégueulasse que les gens quittaient. C’est donc avec un peu d’espoir mais beaucoup d’appréhensions que j’attendais le début de leur set. Fort heureusement, dès les premières notes de Schematics, on a pu se rendre compte que le tout sonnait à merveille et ça promettait d’être une performance dévastatrice! Comme plusieurs, j’ai été assez surpris de voir leur chanteur/guitariste John Gallagher…avec des cheveux et une barbe, ce qui le rendait assez méconnaissable, mais après nous avoir entonné le chant de la truie, on a bien vu que c’était lui! Bon, trève de plaisanteries! Dying Fetus en spectacle, c’est (presque) toujours un gage de qualité et ils l’ont démontré encore une fois. On s’est fait envoyé des titres complètement fous comme In The Trenches, Grotesque Impalement et Your Treachery Will Die With You et c’était vraiment plaisant de retrouver le headbanging à l’unison et un moshpit bien actif (et surtout respectueux). Musicalement c’était réglé au quart de tour et, dans l’ensemble, c’était juste du gros fun sale! En guise de finale, on a eu droit à Wrong One To Fuck With et la très poétique Kill Your Mother, Rape Your Dog. Dying Fetus a encore une fois conquis son public montréalais et c’est toujours un immense plaisir de les voir en live (dans de bonnes conditions sonores)!

Setlist : Schematics, Subjected to a Beating, In the Trenches, One Shot, One Kill, From Womb to Waste, Atrocious by Nature, Skull Fucked, Epidemic of Hate, Grotesque Impalement, Homicidal Retribution, Your Treachery Will Die With You, Wrong One to Fuck With, Kill Your Mother, Rape Your Dog

Auteur : Maxime Pagé

Photographe : Thomas Courtois