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14 Mai 2012 – Le thrash metal ne date pas d’hier, mais les allemands du groupe Destruction ont rappelé à leurs fans Montréalais, réunis ce lundi 14 mai dernier aux Foufounes Électriques, que l’âge d’or de ce genre agressif n’est pas terminé. Dans le cadre de leur tournée Thrash Metal History Comes Alive, célébrant les trente ans d’existence du groupe, ils ont offert à l’Amérique du Nord une tournée lors de laquelle ils étaient accompagnés des groupes Warbringer, Vital Remains, et Pathology, ce dernier qui n’a pu se présenter aux dates nord-américaines, tout comme le bassiste de Vital Remains. Le spectacle à Montréal s’est plutôt ouvert sur une prestation du groupe local WarCall.

Ces derniers ont offerts une prestation intéressante de leur musique inspirée des pires actes guerriers de l’humanité. Le chanteur et bassiste Gord a pris une approche simple et efficace au travail de frontman, parsemant la performance du groupe d’interventions très courtes. Le thrash metal de WarCall est sans fioritures mais fait ce qu’il a à faire du début à la fin, avec des chansons comme The Black Death, Walk The Plank, ou encore Wrath of God, un nouveau morceau qu’ils ont présenté pour la première fois.

Le groupe de blackened death metal Vital Remains, de Nouvelle-Angleterre, a sorti l’artillerie lourde – autant que possible sans leur bassiste qui n’a pu traverser les douanes. Ils ont commencé en force avec l’introduction Where is Your God Now, avant de procéder aux choses sérieuses avec Icons of Evil. Malgré la petitesse de la scène des Foufounes Électriques, ils ont offert un spectacle énergique et au visuel intéressant, les lumières rouges du guitariste Tony Lazaro perçant la fumée. L’ensemble a poursuivi avec les morceaux Devoured Elysium et Hammer Down The Nails, avant de conclure avec le morceau préenregistré Let The Killing Begin et de conclure en beauté avec Dechristianize. Malgré l’absence de leur bassiste Gator Collier, ils ont offert une performance solide et agressive, digne des plus de vingt ans d’expérience du groupe.

Le jeune groupe thrash Warbringer a ensuite pris la scène d’attaque, littéralement, avec leur musique rapide et violente, qui a animé le mosh pit comme d’un vent de folie. Ils ont ouvert le spectacle sur Living Weapon… et avec un problème technique, avec une guitare débranchée qui a gâché le début de leur set. Le chanteur John Kevill a invité les spectateurs à monter sur scène et à faire du stage diving tout au long de sa performance malgré la faible densité du pit. Bien qu’ils aient joué en février dernier au Metropolis en première partie de Iced Earth et Symphony X, ils ont attiré plusieurs amateurs qui se sont déchaînés sous les airs plus brutaux les uns que les autres des chansons Severed Reality, Demonic Ecstasy, Future Ages Gone, et se sont particulièrement laissés aller sur les derniers morceaux Total War, Living In A Whirlwind et Combat Shock. Warbringer, créé en 2004, fait partie d’une nouvelle vague de thrash qui reprend avec brio le flambeau que des groupes comme Overkill, Kreator et Destruction ont allumé et porté pendant longtemps. Le spectacle est intense et énergique, et le fait que les musiciens prennent le temps de connecter avec leurs fans ne fait qu’ajouter au plaisir de voir ce spectacle.

Destruction est ensuite monté sur scène avec l’esprit du tueur qui les ont animés lors de leurs trente ans de carrière. Ces légendes du thrash allemand n’ont rien perdu de ce qui a fait leur renommée et l’ont montré rapidement en ouvrant leur spectacle avec The Butcher Strikes Back, Total Deserter et Satan’s Vengeance – Une chanson de leur premier album qu’ils jouaient pour la première fois au Canada. La foule s’est laissée emporter par les riffs violents de l’ensemble teutonic thrash qui a lui aussi connu ses problèmes techniques – un fil a été débranché de la console de son lors d’un pit qui a bougé un peu trop fort, rendant muette la guitare de Mike Sifringer en plein milieu de la chanson Mad Butcher, un silence inopiné dont le chanteur et bassiste Schmier a dû profiter pour remercier la foule de leur support maintes fois renouvelé au groupe lors des trente dernières années. Destruction ont offert une longue performance, seize morceaux dont Hate Is My Fuel, Thrash Till Death, Tormentor, Death Trap  et Invincible Force, entrecoupés de quelques introductions  pré-enregistrées. Les musiciens n’ont pas ralenti lors de la prestation de plus d’une heure, au plus grand plaisir des amateurs qui, eux non plus, n’ont pas pris de repos.

L’arrêt montréalais de la tournée de trentième anniversaire du groupe Destruction était définitivement thrash, avec des membres absents et des problèmes techniques qui ont parsemé la soirée. Les aléas de la scène n’ont pas empêché WarCall, Vital Remains, Warbringer et Destruction de donner un spectacle intense qui marque trois décennies de thrash – et plus encore à venir !

Auteur : Phil Mandeville

Photographe : Julien Poitout

Pour en savoir plus : Destruction