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02 juillet 2012 – Il y a des shows dont on sait d’avance qu’on se souviendra bien longtemps. Des shows qui procurent une boule d’énergie dans laquelle la simple évocation permet de puiser. Indéfiniment. Celui offert par Caravan Palace hier soir au Métropolis dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal en fera résolument partie. Un spectacle comme on aimerait en voir plus souvent. Propulsé par une troupe d’un dynamisme contagieux, généreux, sympathique et simple. Une ambiance électrique et survoltée. Devant une marée humaine qui ondule en cadence et sans retenue, les bras levés au plus haut, les yeux rivés sur la scène, hypnotisés par une Zoé Colotis à l’énergie increvable, tout en féminité et intensité explosive.

De passage à Montréal pour présenter Panic, leur tout dernier album sorti en mars, les Parisiens swingueurs étaient bien décidés à lever la foule. Et ils y sont parvenus. Sans une minute de répit. Un concentré de bonheur et de joie de vivre. Une capsule de feux d’artifice musical.

Le Métropolis a ondoyé, percuté de plein fouet par la recette unique du sextet de choc, à savoir un savant mélange d’électro, de swing, de jazz des années 30 et 40 et de jazz manouche. Une musique d’une richesse étonnante, qui mêle avec ingéniosité la voix de la chanteuse. Énième instrument du groupe, utilisé avec parcimonie, travaillé et samplé, pour un effet détonnant et extrêmement accompli. Sur scène, Zoé Colotis faisait son show, ne se ménageant pas une seconde et enchaînant les passements de jambes et de bras comme une Joséphine Baker d’un autre temps. Rejointe sur le devant de la scène par un Antoine Toustou tout aussi survolté, abandonnant quelques minutes ses platines, les deux complices ont offerts un rock endiablé au public, avec sauts et figures de style à en décoiffer plus d’un. À peine les pieds reposés sur le sol que la belle s’emparait du micro pour poursuivre la chanson. Étonnante. Et visiblement émue de pouvoir partager ce moment hors du temps avec le public montréalais, conquis jusqu’au bout des phalanges frémissantes. À peine les deux premières chansons terminées que les lumières s’allumaient, les projecteurs rivés sur la foule qui clappait frénétiquement des mains, en tapant des pieds, faisant du même coup littéralement vrombir le Métropolis. Visiblement interloquée et émue par tant de démonstration, la miss remerciait son public de lui donner autant, promettant un spectacle de fou, où tout serait donné. Une promesse tenue. Et répétée au fil du spectacle, à coup de « vous êtes écœurants, c’est comme ça qu’on dit chez vous? », n’hésitant pas à inciter son public à se dépasser toujours un peu plus. Quelques inspirations. Et ça repart de plus belle. On en oublierait presque son prénom. Car si on ne vient pas voir Caravan Palace pour écouter des chansons à textes, on y vient résolument pour sortir de soi et danser jusqu’à épuisement.

Du grand show. Dont on ressort électrisé, un immense sourire aux lèvres, avec la promesse certaine de revenir les applaudir jusqu’à ce que bras tremblent, à la moindre occasion.

Auteur : Sarah Meublat

Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin (Festival de Jazz)

Pour en savoir plus : Caravan Palace